vendredi 3 octobre 2008

poser un lapin à la récession



Récession, voilà le dernier tabou ! Le mot à éviter dans les dîners mondains notamment en présence de ministres ou de représentants de l'Etat.





Ce n'est pas de la récession , c'est de la croissance négative a dit un Ministre, puis Frédéric Lefebvre "s'étonne que l'on prononce le mot récession". "Il y a une croissance molle pour 2008 et une croissance qui ne devrait pas être très forte en 2009, c'est pour cela qu'il faut la soutenir par une politique d'hyper-réactivité comme le fait le gouvernement. Le premier ministre, François Fillon, s'est refusé à tout commentaire sur la question. Il y a des choses dont on ne parle pas !




Qu'est ce qui pousse les ministres au ridicule ? Au point de tourner autour du pot pendant une matinée entière ? Est-ce uniquement parce qu'ils doivent attendre que le Président ait parlé ?




Déjà, rappelons-le, ce mot a été inventé dans les années 30, précisément pour éviter le mot crack... en référence à la catastrophe initiée par le jeudi noir de la crise de 29. Après, on a donné un sens à la récession : c'était deux trimestres de croissance négatives... Voilà qu'on ne veut plus parler de ce qui fâche...




Cela me fait penser à l'histoire du mot "lapin", évoqué par Claude Duneton dans la puce à l'oreille .... Ce mot là a été créé à l'époque de la renaissance, simplement à cause de la confusion entre le mot connil qui désignait en même temps le sexe féminin et ce délicieux rongeur timide et nourrissant ... par ailleurs évocateur de la sexualité dans de nombreuses expressions...
Et c'est ainsi, par fausse pudeur, et parce que, à chaque fois qu'on en proposait la dégustation, les convives étaient morts de rire, que le génie français a créé au XVIe siècle ce mot sans équivalent en Europe. Cela n'a pas empêché par ailleurs un double transfert du sens et sur le mot connil qui a donné con et sur le mot lapin que l'on retrouve dans de nombreuses expressions liées à la sexualité, mais bon ...




Certes, le terme récession porte moins à la gaieté que cet animal à la chair délicieuse, sympathique, pleutre et fornicateur ...




Maintenant, faute d'aborder le problème politique de front, le président de la République sait ce qu'il lui reste à faire : intimer aux membres de l'Académie d'aller plancher, et fissa ! ... "Qu'on trouve un motà la France, un autre mot pour ne pas dire r..., qu'on nous colle un autre lapin ... vite !


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