vendredi 30 mai 2008

La Turquie, c'est l'Europe



L'Europe c'est quoi ? Une configuration géographique, bornée par des espaces naturels ?
En fait, il y a longtemps que les espaces qui séparent les hommes n'ont rien de naturels. On peut dire que le continent américain est limité par la mer ... mais il faut là aussi remarquer que les Antilles et la Guyane françaises ne sont pas très européennes de ce point de vue. Les pyrénnées qui séparent la France de l'Espagne ne sont devenus une séparation naturelle qu'à la suite des aléas de l'Histoire...

L'Europe c'est quoi ? Une limite culturelle ?
Sans doute, mais où se situent les limites ? Notre culture, là aussi proche de celle des Etats Unis d'Amérique, est le mélange des civilisations grecques et romaines, et de l'influence judéo-chrétienne. Signalons qu'une bonne part de la culture grecque a été bâtie sur le sol de l'actuelle Turquie, cependant que les héros créateurs du christianisme ont construit sur cette même terre leur religion. Saint Paul était de Tarse, Saint Nicolas était natif d'une ville proche de l'actuelle Antalya où les turcs accueille les touristes du monde entier... enfin, la moitié des saints recensés dans la légende dorée qui fonda à la fin du moyen âge le christianisme moderne est originaire de cette partie de ... l'Europe.
Car, quoi qu'en dise Nicolas Sarkozy, la Turquie est bien européenne.

La vraie question turque, est une question politique. Veut-on isoler la Turquie et empêcher son développement au risque de la laisser aux prises avec les dictatures méditerannéennes, laissant la place à une diplomatie du rapport de force, ou souhaite-t-on ancrer la Turquie dans le camp des démocraties modernes, ce qui donnerait à l'Europe la possibilité de devenir le moteur du monde.
En pratiquant la politique de l'exclusion à l'intérieur comme à l'extérieur de notre pays, Nicolas Sarkozy affaiblit l'Europe et affaiblit la France.
Voilà qui n'est pas de bonne augure avant la présidence française de l'union européenne.
Pour le reste je n'irais pas plus loin que l'analyse de Bernard Guetta parue ce jour dans Libération : pourquoi gifler les Turcs ?
Première phrase : la France débloque.

http://www.liberation.fr/rebonds/chroniques/internationales/329616.FR.php

PS : si le lien n'est plus valable dans quelques jours, j'en fournirais une version intégrale....

mardi 27 mai 2008

Le discours du congrès

Les lignes politiques servent à tracer des perspectives... Ci-joint le discours de Jean-Michel Baylet, président des radicaux de gauche lors du dernier congrès

http://www.kewego.fr/video/iLyROoafYr-P.html

Tapie roule pour Sarkozy

Pour ceux qui ne s'en souviennent plus, Bernard Tapie a été exclu du Parti radical de gauche à la suite du soutien qu'il a affiché à Sarkozy pendant les dernières élections présidentielles.



Cela ne l'empêche pas de parler, ce qui en soit ne serait pas trop grave s'il ne continuait à se proclamer radical de gauche et si lesdits radicaux de gauche pouvaient avoir accès aux médias pour exprimer un point de vue cohérent.



Tapie a donc parlé sur Antenne 2 samedi soir, juste avant la coupe de France de football. On ne peut pas dire, mais cet homme là a un rapport avec les médias exceptionnel.



Qu'a-t-il dit ? Je passe sur les aspects secondaires, mais surtout il reprend l'idée d'une liste aux Européennes, qu'il n'exclut pas de monter avec à la base une alliance entre les radicaux de gauche et les radicaux valoisiens... en excluant François Bayrou du lot au nom de je ne sais quels principes radicaux (je rêve ! Bernard Tapie en professeur de radicalisme ...)



Disons-le clairement, cette perspective signifierait la fin du parti radical de gauche. En devenant une annexe sarkozyste, par le soutien qu'elle afficherait implicitement à la politique ambigüe de Sarkozy en matière européenne et en marginalisant le Modem, le combat européen des radicaux de gauche serait dans les choux.



La seule perspective, comme je l'ai dit notamment au congrès consiste à faire alliance avec les pro-européens pour les élections qui auront lieu le 7 juin 2009 (je viens de l'apprendre), ceux-ci pouvant aller d'une partie de l'extrême gauche au centre et même à une partie de la droite. Je pense notamment au travail accompli par l'association "Sauvons l'Europe" qui peut voir dans cette échéance électorale un moyen de mettre en avant ses idées".

Si cette alliance consiste à mettre en avant Bayrou dans une circonscription, tant mieux ... ce n'est pas le moment de le rejetter en tous les cas. Si par ailleurs, dans d'autres circonscriptions ce sont des verts ou des radicaux de gauche, des associatifs ou société civile, nous avons possibilité de faire un coup aux européennes tout en défendant nos valeurs.



On est bien loin des perspectives offertes par Bernard Tapie.

lundi 26 mai 2008

Socialistes, encore un effort ....








Socialistes, encore un effort si vous voulez être Républicains.






Délanoë s'affirme libéral et socialiste



Ségolène dit qu'on ne peut être socialiste et libéral... après avoir fait comprendre le contraire.



Allons, allons, ne jouons pas sur les mots.



C'est la République qui compte, ça c'est le concept français et universel de ceux qui se battent pour l'égalité, la liberté et la fraternité depuis plus de deux-cents ans. Le socialisme n'est, au mieux, qu'une posture, chacun doit aujourd'hui l'admettre




Socialistes, soyez modernes, républicains !




Socialistes, devenez Radicaux !

vendredi 23 mai 2008

Bravo Ben !


Article écrit à partir de l'analyse de Christophe Alix dans le Libération du vendredi 23 mai et de la contribution de Majid El Jarroudi au congrès du parti radical de Gauche
Le parti des entrepreneurs

Le nombre d'entreprises ne cesse de croître depuis 2002. En fait, il est remarquable que la France compte à présent plus d'entrepreneurs qu'aux Etats-Unis... proportionnellement bien entendu !


Est-ce là la conséquence de la politique économique des gouvernements conservateurs ? Il est vrai que dans la conjoncture maussade qui accompagne la droite au pouvoir, ce type de nouvelles ne manque pas d'être exploité par les services gouvernementaux.

En fait le phénomène est européen, même s’il est un peu plus fort en France. Il n’est pas lié à la conjoncture et n’est pas un reflet du dynamisme de l’économie.


40 % des sociétés créées le sont par des chômeurs avec une mise de fonds inférieure à 4.000 €. 87 % des sociétés n’ont pas de salariés. Qu’on me permette ici de rendre hommage à mon beau-frère, qui vient de toucher sa plaque gratuite de chauffeur de taxi parisien après 17 (dix-sept !) ans d’attente. (Bravo Ben !)

Ainsi, ces entreprises n'ont pas la taille critique pour recruter et encore moins pour atteindre une dimension de TPE-PME pouvant les amener vers les secteurs porteurs : seulement 4,2 % d’entre elles sont innovantes.

Ce phénomène doit-il être négligé ? Loin de là.


Au-delà de son aspect économique limité, les conséquences sociales et politiques sont importantes. Signalons au passage que cette façon de faire tourne le dos à l'axiome marxiste qui prédisait la généralisation du salariat sous la domination du Capital.

Lors du congrès du parti radical de gauche, une contribution très intéressante de Majid El Jarroudi (adresse de son blog : http://www.eljarroudi.com/) a souligné le modernisme de la démarche radicale vis-à-vis de l'entrepreneur.

Bien entendu il ne s’agit pas de faire du petit chef d'entreprise la figure emblématique du parti radical de gauche comme l’ouvrier l’a été pour les marxistes.
Reconnaissons toutefois que le chef d’entreprise est complètement représentatif de l’individu s'insérant dans une dimension collective passionnante.
Chef d'entreprise, il doit se battre pour la survie de son entreprise dans un contexte forcément concurrentiel. Il doit sans arrêt s'adapter dans un monde en mutation tout en respectant les contraintes imposées par l'intérêt général.
Il est parfois, dans une commune isolée, le moyen de maintenir une activité grâce aux moyens offerts par internet en ce qui concerne le maintien de son activité et sa formation. Défenseur du haut-débit, il est alors à la pointe du télétravail et parfois maître de l'organisation de son temps. Il empêche que son village devienne une cité-dortoir. Dans les banlieues, dans les cités, on constate le taux le plus important de création d’entreprises.
Signalons au passage que le nombre de cessation d'activité n'est pas supérieure chez les demandeurs d'emploi à ceux précédemment en activité.En bref, et mon beau-frère en est un vivant exemple (bravo Ben ! bis), un individu a de plus en plus de chance de se retrouver alternativement salarié et entrepreneur au cours de son existence.
On peut en attendre une meilleure compréhension des situations réciproques de salarié et d'employeur dans un cadre humaniste et rationnel améliorant par là-même le cadre des négociations.
Ce cadre socio-économique favorise effectivement l'approche politique de la gauche moderne incarnée par le parti radical de gauche.

jeudi 22 mai 2008

Si on ne change rien...



Beaucoup connaissent ma fascination pour la formule de Tommaso de Lampedusa "bisogna che tutto cambi perché tutto rimanga com’è". Il faut que tout change si l'on veut que tout reste en l'Etat.





Le système actuel des retraites a été construit il y a cinquante ans, quand tout le monde avait du travail, que beaucoup commençaient à travailler à 14 ans et que la moyenne de durée de vie pour les hommes était de moins de 70 ans. Beaucoup arrêtaient le travail à 65 pour mourrir quelques mois plus tard. La retraite s'adressait à des organismes fatigués et pas aux retraités que l'on rencontre plein de santé, de générosité et de vigueur dont nous espérons tous faire partie le plus vite possible.


D'ailleurs on a longtemps pensé que l'acquis majeur sur les retraites devait s'obtenir en diminuant la durée du travail.


Heureusement, les vrais acquis ont été ailleurs.


En premier lieu, le travail s'est étendu aux femmes dont une bonne partie en était exclue pour des raisons de pesanteurs historiques, culturelles et idéologiques. L'équilibre français du système des retraites provient bien de l'augmentation de la part salariée du travail des femmes. Le travail est le lieu de l'autonomie bien plus encore que celui de l'aliénation. L'ouverture du travail aux femmes est un acquis.





En second lieu, la durée des études s'est allongée. Cela n'est pas sans créer de difficultés, mais c'est aussi un vrai acquis. On n'imagine pas que quelconque pouvoir revienne là dessus.





En troisième lieu, et l'on peut penser honnêtement et sans trop pêcher par excès d'optimisme que l'extension de la durée de vie est un acquis. Un homme vit en moyenne 76,7 ans et une femme un peu plus de 83 ans. C'est heureusement une moyenne qui ne cessent de s'améliorer.

Ces acquis ne sont pas forcément des acquis sociaux. Ils se sont imposés par l'évolution d'une société plus ouverte, plus instruite, plus exigente. Gageons que la qualité et la quantité de vie va encore s'étendre avec les mesures prises contre la vitesse au volant, l'alcool et la cigarette. Eh oui ! La vie et l'individu sont des valeurs sociales irréfragables






Reste le fait que, malgré les progrès de la productivité, il reste difficile d'assumer le financement de 80 ans de la vie d'un individu par les 35 années de travail qui s'étendent de 25 à 60 ans.





Personne ne demande ça, c'est vrai ... Mais c'est un peu dans une logique évidente de revendication individuelle. C'est vrai : bien peu de gens se voient travailler au delà de 60 ans. J'entendais un manifestant sur France Inter (non, pas sur France Inter, ils étaient en grève, donc c'était ailleurs) dire que d'accord, il savait qu'il vivrait plus longtemps mais il n'était pas sur qu'il serait en bonne santé. C'est aussi le problème ! S'il est en mauvaise santé, il coutera plus cher. Et pourtant, il doit être assuré d'une qualité de soin qui l'accompagne le mieux possible jusqu'à la fin du voyage. Parce que la vie, ça compte, et ça doit continuer de compter de plus en plus dans une société évoluée et évoluant.

Voilà pourquoi on ne peut parler que du problème de la retraite sans évoquer l'organisation de la vie entière, celle qui, partant de la maternité, va de la maternelle aux études supérieures, à l'entrée dans le monde du travail, sa continuité, la pénibilité du travail, son organisation... Si l'on améliore pas les conditions de travail, si l'on ne reconnait pas comme objectif la promotion d'un travail plaisant ou tout au moins satisfaisant, on aura fait des réformes pour rien.


C'est vrai que l'augmentation de la durée de cotisation (à 41 ans par exemple, pour l'instant, en attendant pire) n'a pas de sens si les entreprises se séparent de leurs travailleurs âgés (âgés parfois de seulement un peu plus de 50 ans). C'est vrai que cette même augmentation ne peut provoquer que douleurs et hurlements chez des travailleurs qui attendent leurs 60 ans dès 50 ans parce que leur travail est insupportable.


En fait, ce problème des retraites nous montre à quel point notre société est à un tournant. Que si elle veut maintenir la qualité de vie, elle doit se réformer. Si nous voulons rester nous même, nous devons tout changer !


Nous devons savoir ce que nous voulons et comment nous le voulons. C'est le rôle de la politique, et c'est pour ça que la politique, c'est drôlement intéressant... et que ça risque de le devenir de plus en plus... En dehors des utopies et des postures, de nombreux combats se dessinent. Comment voulons nous vivre et comment voyons nous la vie de nos enfants...

mardi 20 mai 2008

Le 6 juin, c'est bientôt !

Réservez votre soirée ...

Vedere Napoli e poi Morire


Pauvre Stendhal ... Lui qui ne voyait que deux capitales possibles en Europe : Naples et Paris.
Chacun connait la gêne provoquée par un ramassage tardif des ordures ménagères.
Chacun sait que cette gêne est d'autant plus pénible qu'elle a lieu par temps chaud.
Mais pour l'instant personne ne connaissait l'horreur provoquée par un stationnement des déchets qui dure depuis 14 ans !
La population craque ! Entre dépression et crises de nerfs, les incendies se diffusent dans la ville, ne faisant qu'amplifier le problème. Sans parler de grèves des transports qui ajoutent encore à la saturation de la cité.
Libération en a fait la une de ce jour et explique magnifiquement les causes profondes de la situation dans une Italie qui semble bien mal partie en ayant porté au pouvoir le plus grand démagogue d'Europe.
Entre les ordures qui s'entassent et la chasse aux roumains, l'Italie commence à sentir vraiment mauvais...
Enfin, l'Europe intervient !
Le problème dépasse, on l'a dit, la ville de Naples.

Il vient d'un Sud délaissé, où les mafias locales ont pris la place de la volonté publique. La camorra a pris en charge le traitement des ordures ménagères, par le biais de sociétés blanchissant l'argent de la drogue et permettant de se faire encore plus d'argent. Encore une fois, j'invite tout à chacun à lire Gomorra ou le film qui vient d'être diffusé à Cannes et qui ne manquera pas de sortir un de ces jours... J'espère pas trop tard, parce qu'il est vraiment d'actualité.
En gros, les ordures s'entassent à Naples, parce que toutes les décharges sauvages contrôlées par la Camorra sont pleines et que la Camorra a tout intérêt à la prolongation du chaos sur la ville... Les rats prospèrent, les gens ont peur, tout le monde a en tête l'épidémie de choléra de 1993, les napolitains se sentent abandonnés, on parle de tiers monde ... C'est que, dans aucune grande ville, même la plus misérable du monde, la question du déchet n'est aussi prégnante !

Aujourd'hui, le nouveau gouvernement tient son premier conseil des ministres à Naples, au milieu des ordures. C'est un signe ! Mais la population sait qu'il en faudra beaucoup plus pour résoudre une situation qui semble d'autant plus inextricable que le pouvoir actuel est aussi pour partie issu des relations tordues entre la mafia et l'action publique.
La seule raison d'espérer est que la crise en est à présent à un point tel qu'il va bien falloir imposer une solution !




Vedere Napoli e poi morire
Voir Naples et puis mourir ...
La Baie de Naples, le Vésuve, Capri ... c'est fini ?

lundi 19 mai 2008

A la tribune ! (2)

le texte de mon intervention a été publié le 18 mai.
Pour le lire, cliquez sur le lien ci-dessous.http://radical27.blogspot.com/2008/05/de-nouvelles-alliances-pour-les.html

A la tribune ! (1)

Extraits de mon intervention à la tribune du congrès du 18 mai de parti radical de gauche.

Images du congrès

Qu'est ce qui justifie l'air attristé de notre secrétaire de Fédération ? Est-ce le point de vue d'un orateur ou le regrêt de ne pas avoir pris lui meme la parole ?
A le voir comme ça on peut imaginer qu'il était comme le dit la chanson au congrès du prg, il était devant, il était derrière, il était derrière, il était devant ... il était tout seul au congrès...




Eh bien non ! Au congrès, il y en avait au moins deux de plus, de quoi chercher à trouver une cabine téléphonique supplémentaire ... Si l'on ne fait pas trop de gestes tout du moins... Dur dur, parce que, avec les téléphones portables, les cabines téléphoniques sont une espèce en voie de disparition.
Mais non, on n'était pas tout seuls au congrès, il y avait beaucoup de monde, de la France entière et au delà... Il y avait les présidents, côte à côte, parfois, et puis il y avait toutes les vedettes, même Christiane Taubira ... et puis il y avait pas Tapie mais pas beaucoup de monde pour le regretter ... On ne peut pas être à la fois chez Sarkozy et chez les radicaux de gauche ...

dimanche 18 mai 2008

De nouvelles alliances pour les européennes !

Voici ma contribution à la tribune du congrès du parti radical de gauche

Chers amis,

Nous venons de vivre une période électorale de trois années. Les élections sont passées. Nous avons perdu, nous avons gagné.
Nous sommes à l’heure des choix, nous sommes à l’heure de la réflexion.
Nous avons perdu, la France a perdu, la gauche a perdu lors du référendum sur l’europe. Nous avons perdu, la gauche a perdu lors des élections présidentielles,.
Nous avons perdu les élections législatives et puis un an plus tard, la gauche a remporté les élections locales de mars dernier.
A présent nous sommes à l’heure des choix, nous sommes l’heure de la réflexion avant de mener de nouvelles batailles.
« Perche tutto rimanga com’è bisogna che cambia tutto ». Pour que rien ne change, il faut tout changer. Parce que, que nous le voulions ou pas, le monde change autour de nous.
Le monde change, et le monde politique en particulier.
Je veux bien continuer à critiquer Sarkozy, je veux bien continuer à défendre les acquis sociaux, je veux bien m’indigner des propos du chanoine Sarkozy, mais je sens bien au fond de moi que nous ne touchons pas au fond du problème. Si l’on veut que tout reste en l’état, nous devons tout changer.
Il faut sortir de la posture du parti minoritaire enferré dans des comportements et des alliances immuables. . En restant recroquevillé sur notre histoire, si brillante soit-elle, si nous nous arc-boutons sur nos acquis, nous risquons de tout perdre.
Notre identité (j’ai même lu, dans certains contributions qu’on voulait changer de nom. Je dis NON. Je veux bien tout changer, mais je veux garder mon état-civil. Radical je suis, radical je reste. Et précisément parce qu’être radical, c’est prendre les choses à la racine. C’est pour garder ces mêmes racines que je dis qu’il faut tout changer).

Je veux vous parler de l’Europe. C’est un sujet qui a un peu cessé d’être d’actualité mais qui ne va pas tarder à occuper le devant de la scène. La France prend bientôt la présidence de l’Europe et les élections européennes vont suivre.
Depuis le referendum, l’Europe est en danger.
Nos combats locaux, nos combats franco-français sont importants, mais nous ne pourrons avoir de vraie ambition politique sans discours européen. Nous avons un propos, mais ce propos, nous devons le faire entendre.
Il faut sauver l’Europe. Le mini traité de Lisbonne évite le pire … pour l’instant.
Mais les problèmes et notre vision restent les mêmes. Oui, nous voulons défendre et étendre l’Europe parce qu’elle est la réponse humaniste et démocratique à la mondialisation.
C’est pourquoi je défends l’idée déjà émise dans les contributions d’une présence aux élections européennes … parce que les élections, c’est demain.

Mais attention ! Nous devons aller bien au delà d’une liste radicalo-radicale de gauche qui confirme la marginalisation de notre dernière sortie.
Nous devons prendre des initiatives.
Et je vois là un excellent moyen de nous démarquer du PS .
Allons voir ceux qui, à droite comme à gauche se sont battu avec nous sur l’Europe et qui se démarquent clairement du discours anti-turc de Sarkozy.
Allons voir les verts, allons voir les centristes allons voir pourquoi pas les valoisiens, les alternatifs et l’association trans-courant « Sauvons l’Europe » qsui s’est créé à la suite de la défaite au référendum. Allons les voir ! Allons les voir vite et faisons le savoir.
Montrons qui nous sommes, prenons l’initiative.
Nous avons là une occasion unique !

jeudi 15 mai 2008

Les 35 heures, une réflexion


Peu de monde pour défendre les 35 heures depuis dix ans ...

A droite bien entendu, mais aussi à gauche. Si des économistes ont défendu la mesure dans l'entourage de Ségolène Royal, on a peu entendu la candidate sur ce point.

Et pourtant, il n'y a pas que des mauvais côtés.

A droite, on reprochait la vision malthusienne de la mesure. En gros, cela voulait dire que le travail n'était pas un gateau à devait se partager. Pour une fois, les conservateurs raisonnaient en dynamique.

Dans le monde du travail, même si les syndicats avaient défendu la mesure, on reprochait au 35 heures d'avoir semblé imposé par les entreprises et d'avoir amputé le pouvoir d'achat.

C'est ce qui a provoqué le grand succès électoral de notre président avec le travailler plus pour gagner plus.

On se rend compte à présent de l'aspect surfait du slogan. Toutes les études montrent que les mesures visant à développer le nombre d'heures supplémentaires ont touché beaucoup moins de monde que prévu.

Mais au delà de la philosophie de gauche des 35 heures qui vise à promouvoir un style de vie basé sur le développement du bien-être pour chacun et que défendait Joseph E. STIGLITZ, prix Nobel d'économie en 2001, ce matin sur France-Inter (je ne l'ai pas entendu défendre les 35 heures spécifiquement mais le style de vie à la Française), on peut noter des effets positifs sur l'emploi et l'organisation du travail en général. C'est ce que défend Philippe Askenazy, directeur de recherche au CNRS, dans un article du Monde.

On pouvait ce dire à entendre tant de mal sur les 35 heures sans les faire disparaitre que "l'épouvantail" n'avait pas que des mauvais cotés.

On mesure à présent qu'elle a mis fin au chômage partiel grâce à la souplesse qu'elle permet dans l'organisation du travail. Ce n'est pas rien. Elle limite aussi le temps de travail partiel, parce qu'elle permet de parvenir à un temps plein plus rapidement.

Voilà des principes qui marquent durablement les rapports sociaux et d'une manière positive ... et c'est pourquoi, malgré tous les défauts qu'on lui prête, les 35 heures sont en passe de devenir un véritable acquis .

mercredi 14 mai 2008

Gomorrhe





Gomorra, que j'ai déjà évoqué dans ce blog est sorti dimanche en salle au festival de Cannes. Gomorra est un livre de Roberto Saviano, journaliste napolitain à la Repubblica... qui a eu le courage de dénoncer les pratiques et les rouages de la camorra napolitaine. Celles-ci vont au-delà des pratiques de la Mafia en Sicile pour ce qui concerne la mise en coupe de la population. Gomorra, le titre italien est un jeu de mots entre la "camorra" nom de la mafia napolitaine et Gomorra, traduction de la Gomorrhe de la Bible, ville de l'abjection par définition.
On trouve un mélange de ces abjections par les ordures qui envahissent des années la ville de Naples, symbole de la coupe réglée des politiques locales par la mafia et par les crimes qui terrorisent le territoire de la Campanie. Le film cependant, sorti en Italie en même temps qu'au festival de Cannes ce dimanche est en passe de réaliser un score comparable à Bienvenue chez les Ch'tis de notre coté des Alpes. C'est dire si le sujet plus qu'ardu touche précisément au coeur des problèmes italiens. Derrière le sourire de Berlusconi et les démonstrations imbécilles des néo-fascistes, il y a encore plus douloureux.

Une sorte de politique des bandes, très organisée, qui va même jusqu'à distribuer un revenu de subsistance dans certains quartiers napolitains. Une procédure de substitution des pouvoirs publics qui tend à discréditer la politique.


Il est difficile de savoir à partir d'un livre ce que donnera un film.

Rappelons que le livre est un reportage précis qui vaut à son courageux auteur, de connaître le sort de Salman Rushdie.
On dit que le film évite les détails scabreux, dont le livre est pimenté afin que nul n'en ignore.


Pas d'exhibitionnisme, pas de sadisme mais la description dure de faits qui empoisonnent la vie de millions de Napolitains et qui crée une puissance financière redoutable à l'échelon de l'Europe.

Rien que pour le soutien à l'action courageuse de Saviano, rien que pour agir, même à un faible niveau, contre la Camorra dont le pouvoir tient par le silence, ne manquez ni ce film, ni ses commentaires ou à tout le moins, procurez-vous le livre.

En attendant, un avant-goût grâce au petit film de présentation on y entrevoit les entreprises clandestines, la gestion des déchets dans toute l'Italie (attention, ne pas croire que l'entassement des déchets à Naples qui a provoqué entre autre la défaite de la gauche Italienne est juste dûe à un laisser-aller méridional ... C'est toute l'Italie et toute l'Europe qui sont concernées) et la formation des jeunes au crime dans le cadre de la soumission de toute une population. Et si le vrai danger en Italie comme ailleurs c'était ça : non plus le fascisme, qui, au même titre que le communisme fait partie des idéologies dépassées par la réalité, mais l'emprise du banditisme organisé sur la politique.


lundi 5 mai 2008

Où s'arrêteront-ils ? !!!


On a dit de la droite française qu'elle était la plus bête du monde ... mais Vernon peut s'enorgueillir d'avoir la droite la plus bête de notre beau pays !
Nul ne saurait reprocher, surtout à gauche, à l'équipe du Sénateur Mirault d'avoir perdu la mairie de Vernon pour une vingtaine de voix.
A droite on regrettera sans doute une défaite de quelques voix lors même que la municipalité semblait imperdable !
L'épisode toutefois, bien que non négligeable, aurait pu passer non pas inaperçu, mais moins remarquable dans le Département, les projecteurs étant braqués sur la capitale de l'Eure passée entre les mains de Champredon et de son équipe.
Las, le Sénateur ne l'a pas voulu ainsi et a choisi de monter un coup fumant qui lui aurait permis de prendre la tête du Siege, Syndicat Intercommunal de l’Electricité et du Gaz de l’Eure ... Pour ce faire, le Sénateur s'était fait désigner par la commune de Vaux dont il n'est ni élu, ni habitant(Il ne s'agit pas d'une plaisanterie, ce n'est pas Vaux en Beaujolais qui a inspiré l'auteur de Clochemerle, mais de Vaux sur Eure !!!).
Coup foireux, la droite départementale ne laisse pas faire ! Miraux arrive 3e sur 3 candidats ...
C'est jusqu'ici assez drôle !
Ce qui l'est moins c'est que le conseiller général Volpatti, maire de Saint-Marcel, fort d'une représentativité abracadabrante et décidée on ne sait comment, prend la tête de la communauté d'agglomération de Vernon truste les vice-présidences avec la commune de Pacy-sur-Eure.
Voilà qui n'est pas sans poser un certain nombre de questions :
Comment peut-on envisager construire une intercommunalité en dehors de la ville-centre ?
Comment, dans ce contexte peut-on concevoir un projet de territoire ?
Comment concevoir un partenariat nécessaire pour le territoire avec le Département et la Région alors que ceux-ci refusent la représentativité actuelle de la communauté d'agglomération de Vernon ?
Comment peut-on envisager représenter l'intérêt public et résonner (j'insiste sur l'orthographe)aussi bassement ?
Comment peut-on être aussi bête ? ...

Autant d'arguments qui justifient de signer la pétition lancée par la mairie de Vernon à qui nous transmettons tous nos encouragements.

jeudi 1 mai 2008

ça devrait être obligatoire !




1er mai 2008





Comme dirait Coluche, le syndicat (mais Coluche ne parlait pas des syndicats) "ça devrait être obligatoire !"




C'est ce que m'inspire en tous les cas les défilés du 1er mai.

Le 1er mai est l'une des plus belles traditions qui soit ... et l'une des plus anciennes.

Dès le Moyen-Age, le 1er Mai était fêté dans les campagnes et la coutume voulait qu'un arbre de Mai -arbre vert enrubanné- soit planté devant la porte de la personne à honorer dans le village.
Ce jour de fête était par excellence un symbole de renouveau.
Le 1er Mai était aussi la date traditionnelle du renouvellement des baux ou des contrats de travail.

Chicago en 1986 et Fourmies cinq plus tard ont fait, entre autres, rentrer cette journée dans l'iconographie ouvrière.

Le 1er Mai 1886 à Chicago, devant les usines Mac Cormick, une manifestation est organisée. Plusieurs militants sont arrêtés, condamnés et pendus. C'est en hommage à ces martyrs de Chicago que la date du 1er Mai est choisie comme journée d'action ouvrière dans le monde entier.

A Fourmies, on mélange une fête familiale avec les revendications ouvrières. Le matin, les ouvriers doivent porter leurs revendications à la mairie. Des festivités l'après-midi et un bal en soirée sont inscrits au programme. Le 1er Mai 1891 doit être une fête !
Culine, militant du parti ouvrier, insiste sur le calme qui doit présider à ces manifestations.
Las, quelques ouvriers sont retenus prisonniers. L'après midi il y a confusion entre les festivités, les revendications et la demande de libération des ouvriers retenus. Le préfet panique. On fait donner la troupe et la fusillade fait une trentaine de blessés et neuf morts parmi lesquels une jeune ouvrière de 18 ans, son amoureux conscrit de 21 ans, et un enfant de 10 ans.

De ce moment, la fête du 1er mai n'aura plus le même goût. Elle devient le moment par excellence de la revendication de la journée de 8 heures d'abord et de tout le reste par la suite..



La Russie soviétique, sous l'autorité de Lénine, décide en 1920 de faire du 1er mai une journée chômée. Cette initiative est peu à peu imitée par d'autres pays... L'Allemagne nazie va encore plus loin ! Hitler, pour se rallier le monde ouvrier, fait, dès 1933, du 1er mai une journée chômée et payée. La France l'imitera sous l'Occupation, en... 1941.



Aujourd'hui, le 1er mai continue d'être une journée particulière. Au delà de la mythologie entretenue par certains, elle est un jour de congé apprécié, offrant parfois l'occasion d'un pont et puis, souvent par beau temps elle permet aux syndicats de réunir leur troupe dans une ambiance agréable.



En 2008, le 1er mai n'est plus ce qu'il n'a jamais été. Quant à la réflexion indispensable sur le rôle futur des syndicats, le débat est ouvert.

Les syndicats ont une mission indispensable dans une société moderne. Ils ont au coeur de l'activité des hommes et on ne peut pas vouloir agir politiquement sans prendre en compte le problème syndical.



J'avais retenu du programme de Ségolène Royal qu'elle avait défendu l'idée d'un syndicalisme obligatoire. Est-ce qu'on s'inscrirait à un syndicat sitôt qu'on serait employé, comme on souscrit à une assurance dans certaines circonstances de l'existence. Ségolène Royal n'avait pas été suivie et surtout pas par les syncicats. Je me demande pourquoi. Parce qu'enfin, les syndicats ne représentent que 8 % des salariés, parmi lesquels en particuliers les fonctionnaires et les employés des grandes entreprises ... Il faudrait en sortir ! ... et je n'ai pas vu propositions intéressantes en ce sens.



Le projet actuel du gouvernement visant à regrouper les syndicats les plus importants ne saurait résoudre le problème de la représentativité.

Ce qui est sur, c'est que le débat mérite d'être lancé.



Ce que je fais. Merci de me répondre.