mercredi 29 avril 2009

Européennes, méfiez-vous des imitations...



Le café radical vous l'a dit : pas de candidats, pas de logo ... mais ça n'empêche ni les sentiments, ni les convictions.


ça n'empêche pas des petits malins de s'emparer d'un logo à la traîne.


On a relevé ça dans la presse (Paris Normandie) lundi dernier :





Trois candidats en campagne au Havre
ELECTIONS.La bataille pour les européennes est lancée. Le bal des visites commence. A l'approche des élections européennes, Corinne Lepage (MoDem), Jacky Hénin (PCF) et Jean-Christophe Lagarde (Nouveau centre) seront au Havre, demain, pour présenter leur programme.

Jacky Hénin, tête de liste du Front de Gauche dans le Nord-Ouest (PCF, PRG, Parti de Gauche, Gauche unitaire, MRC), sera sur le marché de Lillebonne, à 10 h. Il se rendra à 14 h à la salle Louis-Aragon à Harfleur. A 17 h, il tiendra une conférence de presse au 52 rue Labédoyère, avant un meeting à 18 h, salle Franklin. Quant à Corinne Lepage, elle se rendra à 9 h 30 au marché de Gonneville...
Rappelons-le, le parti radical de gauche n'est partenaire d'aucune liste. C'est un point.
Un autre point : le parti radical de gauche ne soutient aucune liste et surtout pas celles défendues par les candidats issus de la tartufferie entre Mélenchon et les communistes.
N'en rajoutons pas sur Jacky Hénin qui après avoir perdu la mairie de Calais, se rattrappe sur les européennes.
Le fait même de se prévaloir de notre soutien sans en avoir parlé à personne nous renforce dans la prévention (euphémisme) que nous avons sur cette liste.

lundi 27 avril 2009

1er Mai, tous à la manif !!!







Le Premier Mai 2009 revêtira un caractère historique avec la manifestation commune des syndicats de salariés.



Le PRG dans le respect de l'indépendance syndicale, invite ses membres a se joindre aux manifestations nationale et locales et faire connaître les propositions économiques et sociales du programme du PRG, déjà envoyé aux leaders syndicaux nationaux.



Cette période très tendue économiquement et socialement, doit, en effet, amener la gauche à exprimer sa solidarité avec les salariés touchés par la crise et faire des propositions concrètes.

jeudi 23 avril 2009

Jacques DELORS veut réhabiliter l'impôt citoyen

Le café radical reproduit l'interview de Jacques DELORS paru dans le Monde du 28 mars pour sa double actualité.
D'abord parce qu'il coupe court aux démagogies anti-impôts qui ont sali le débat lovérien, ensuite parce qu'il anticipe ce qui ne manquera pas d'arriver dans les deux ans à venir : la hausse inéluctable de la contribution fiscale, en contradiction absolue avec les propos du Président Sarkozy. C'est aussi ce qu'a rappelé François Chérèque sur France inter mardi matin.
Au delà de ses propos tranchants, la sagesse de la réflexion nous donne des points de repères essentiels sur l'action et la réflexion politiques.

Les gouvernements ont-ils bien réagi face à la crise ?
Ils ont gardé la mémoire de la grande crise des années 1930 et de ce qui est arrivé au Japon, resté bloqué pendant dix ans. Je trouve cela réconfortant. Ils n'ont pas commis d'erreurs dans la gestion de la crise. Aujourd'hui, ils font face à trois problèmes. Le premier est le risque d'insolvabilité des banques. Là, chacun, à sa manière, a fait le nécessaire. Les autorités américaines ont tout de suite compris qu'il fallait éviter de nouvelles faillites de banques comme il y en a eu en Grande-Bretagne et comme cela s'est produit, on peut le dire, pour Dexia et pour Fortis dans une certaine mesure. Deuxième problème : le risque de liquidités. Il n'est toujours pas surmonté, même si le marché interbancaire fonctionne un peu mieux. Le troisième risque est celui d'un recul trop important de la production. Hélas, la concertation et la coopération dans ce domaine en Europe sont insuffisantes.

Cela vous surprend-il ?
Non. Lorsque j'avais proposé, il y a dix ans, qu'il y ait, au sein de l'Union économique et monétaire, à côté du pacte de stabilité monétaire, un pacte de coordination des politiques macro-économiques, ce n'était pas simplement par souci d'équilibre entre le monétaire et l'économie. Je savais d'expérience que la coopération détruit peu à peu les murailles de méfiance ou d'égoïsme entre les pays. Or, aujourd'hui, ce climat de confiance réciproque n'existe pas.

Le volontarisme de la présidence française était-il seulement de façade ?

Pas du tout. Ne coupons pas les cheveux en quatre. La présidence française a été positive. Elle a secoué le système, mais il y a un problème de fond. L'Europe des institutions (Conseil des ministres, Parlement, Commission) s'est affaiblie au profit de l'Europe des États. Désormais, tout remonte au Conseil européen. Mais que peut-on faire à vingt-sept en deux demi-journées et un dîner ? L'Union économique et monétaire boite. Du côté monétaire, la Banque centrale européenne (BCE) agit plutôt bien. Mais c'est l'autre volet qui manque.

Le plan de relance français a été critiqué pour son manque d'ampleur. Qu'en pensez-vous ?
En général, la France réagit plus tardivement aux crises, mais elle souffre plus longtemps du fait d'une compétitivité insuffisante. C'est la raison pour laquelle j'aurais été partisan qu'on équilibre davantage les mesures de soutien à la consommation et d'aide à l'investissement. Il y a un autre problème que personne n'ose poser : pourra-t-on sortir de cette crise sans un petit peu d'inflation ? La Commission européenne devrait bâtir quelques scénarios avec la BCE, prévoyant ou non un taux d'inflation au-dessus de 2% qui permettrait, sans être galopant, de faciliter la reprise et le remboursement des dettes.

Vous, le père de la désinflation compétitive, vous préconisez un peu plus d'inflation ?
Je pense qu'il sera difficile d'obtenir un rebond de l'économie, compte tenu de notre endettement, sans accepter provisoirement un peu plus d'inflation rampante. Je suis également persuadé que la France devrait montrer vis-à-vis de l'Organisation mondiale du commerce autre chose que cet air ronchon. Son attitude a un fond de culture protectionniste et franchouillarde. Elle doit reprendre l'initiative, d'autant que ce n'est pas là que notre agriculture est menacée. Elle l'est davantage par les réformes envisagées de la politique agricole commune.

Face au choc social, le gouvernement devra-t-il adopter d autres mesures ?
Nous sommes arrivés au bout des mesures à court terme. Il faut maintenant envisager le problème général de la demande et surtout laisser tomber l'orgueil. Le pouvoir n'ose pas revenir sur l'exonération des heures supplémentaires ni sur le bouclier fiscal. Deux mesures à contre-temps. Si l'on veut préserver le capital humain, éviter les licenciements, c'est indispensable.

Pourra-t-il éviter d augmenter les impôts ?
Sûrement pas. L'impôt citoyen par excellence, c'est l'impôt sur le revenu. Éluder la réflexion sur ce sujet constitue une grave erreur, au moment où il faut impérativement investir dans le social.
"Investir dans le social" que voulez-vous dire ?
L'État providence est en crise : de financement et d'efficacité. En partie parce qu'il n est plus du tout adapté à l'évolution de la société. C'en est fini du modèle où le chef de famille assurait, par son travail, la protection sociale de toute la famille. L'emploi est devenu pour chaque individu un élément essentiel d'intégration et de citoyenneté.

Nicolas Sarkozy avait donc raison d'en faire un thème dominant de sa campagne ?
Il n'avait pas tort. L'inégal accès à l'emploi, ce que nous appelons "l'emploi en miettes" est devenu la principale cause d'inégalités. C'est contre cette injustice qu'il faut lutter par toute une série d'investissements sociaux : dans la garde d'enfants collective pour encourager le travail féminin, dans l'éducation et la formation pour lutter contre l'échec scolaire, etc.

Peut-on réaliser cet investissement social en période de crise ?
Bien sûr, à condition de cesser de raisonner à court terme. Un exemple : pour les jeunes, Martin Hirsch a suggéré que l'on puisse faire des pré-embauches. Aussitôt le patronat s'est inquiété. Mais chaque année, 100 000 personnes de plus partent à la retraite et 80 000 jeunes en moins cherchent du travail. C'est une bonne opportunité.

Comprenez-vous la démarche de Martin Hirsch, homme de gauche, qui participe à un gouvernement de droite en se disant : l'important est de faire aboutir les dossiers ?
Martin Hirsch se dit : "demandons 100 pour obtenir 50". Mais on ne peut effacer comme ça les clivages politiques. Ce qui se passe sur les jeunes est symptomatique : un jeune sur six quitte l'enseignement secondaire sans diplôme. Nous avions proposé une mobilisation générale des moyens de l'éducation nationale, des acteurs de la formation continue, du service public de l'emploi pour redonner confiance et capacités à ces jeunes. Sans succès.

Les syndicats français sont-ils capables de s'engager dans des réformes ?
Il faut être indulgent avec eux. Ils savent qu'ils doivent se réformer. Mais ils ne peuvent pas cavaler derrière le président de la République. L'État doit leur dire ce vers quoi il faut aller et les laisser ensuite négocier sur des objectifs assez précis. Le rythme actuel est incompatible avec un travail de fond.

La montée de l'individualisme n'est-elle pas un frein à la solidarité ?
C'est vrai qu'il faut se battre contre une société de l'indifférence où l'individu serait considéré comme seul juge de ce qui est bon ou mauvais. Il faut aussi lutter en France contre l'héritage néo-républicain qui veut que la République étant une, l'égalité irait de soi. Nous voulons une société plus solidaire dans les faits en recherchant sérieusement l'égalité des chances, faute de quoi nous irons vers de très graves difficultés sociales.

La crise peut-elle aider à changer les mentalités ?
Oui, mais à une condition : qu'on rende sa fierté au service de l'Etat et de l'intérêt général. Aujourd'hui, on est dans l'idéologie du court-termisme. Le commissariat au Plan permettait de voir loin. Il a été supprimé. L'Insee produit des statistiques reconnues dans le monde entier. Il est malmené. La haute fonction publique élabore des rapports d'excellente qualité, mais qui s'en soucie ? Dans les cabinets ministériels, la "com" a pris le dessus sur tout le reste. Il faut être vigilant et se méfier des possibles retours en arrière : le monde de la finance est peu enclin au mea culpa et beaucoup se disent : "quand on sera renfloué, tout pourra recommencer comme avant !".
Vos réflexions sont-elles une invitation au PS à se rénover ?
Par rapport à la gauche, je me considère comme un simple adhérent. Je ne suis pas là pour faire élire mais pour faire débattre, ce que permet l'évolution actuelle du PS qui a ouvert les portes aux partenaires sociaux et aux intellectuels.


Interview réalisée par Alain Frachon, Françoise Fressoz et Claire Guélaud

Jacques Delors publie, avec Michel Dollé, Investir dans le social aux éditions Odile Jacob

mercredi 22 avril 2009

L'espace Mendès France inauguré

Très belle soirée mardi soir au Havre où nous avons inauguré avec Franck Martin, Yves Bertrand (conseiller municipal du Havre) et Valérie Gibert-Thieulent (conseillère régionale) la permanence du parti radical de gauche au Havre.
Un moment intéressant avec un échange de discours reflétant la diversité des parcours radicaux sous l'oeil mémorial de l'ancien maire de Louviers et Président du Conseil, qui au delà de la promotion verre de lait laisse l' image ineffaçable de la probité et de la volonté politique au service d'une République moderne.

lundi 20 avril 2009

Faut-il excuser Ségolène ...?

Wilhem, le caricaturiste génial de Libération publie aujourd'hui un dessin où l'on voit Sarkozy suivi par notre Ségolène tenant un panneau qui dit quelque chose du genre : "je m'excuse d'avance pour sa prochaine bêtise".

Tout est dit dans ce dessin, et le café radical ne va pas s'outre-mêler du bien-fondé de la démarche risquée de Ségolène qui a toutefois l'air de parfaitement réussir au sens où elle a incroyablement occupé l'espace médiatique tout le week-end.


En prenant le contre-pied des us et coutumes de la tradition française et des propos de Nicolas Sarkozy, elle fait nous fait du Kossar (c'est à dire du Sarko en Verlan).


Bien sûr, les propos de Sarkozy, comme ceux de Ségolène ne méritent ni cet excès d'honneur ni cet excès d'indignité, pour reprendre notre vieil Andromaque... Ils sont cependant significatifs d'un comportement.


Parlons de Sarkozy, tout d'abord. Lui aussi, a du mal même à sortir de la caricature. Dans son discours pompeux de Dakar, il a choisi de parler en termes suffisants d' un Homme africain caractérisé par son absence de rapport à l'Histoire.
Ces propos peu brillants, se révèlent carrément farce avec le recul et le mauvais bilan de la politique Africaine de la France. Rappelons l'épisode Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat à la coopération, dont Sarkozy a dû se débarrasser sous la pression de Denis Sassou-Nguesso et d'Omar Bongo.


Que Ségolène Royal, contre toutes nos traditions, intervienne à l'étranger pour s'excuser au nom de la France des propos de Nicolas Sarkozy, doit-on s'en offusquer ?
Pour le fond du problème, c'est vrai qu'en tant que français, beaucoup se sont sentis blessés par les propos ambigus de notre président et Ségolène leur a rendu un peu de fierté.
Pour la forme, Ségolène a fait bouger les lignes en faisant ce qui ne se fait pas.


Rebelotte la semaine dernière où Ségolène prend la défense de Zapatero à la suite de propos malheureux, mais délibérés, de Nicolas Sarkozy.
Deux éléments sont à prendre en compte avant de donner un avis sur les excuses de Ségolène Royal :
Le premier : Nicolas Sarkozy a bien tenu ces propos. D'ailleurs, des maladresses, il n'est pas le seul chef d'Etat à en dire... seulement,
Deuxième point : les propos de Nicolas Sarkozy ont eu énormément de répecussion dans la presse européenne. On s'en est mal rendu compte en France ...
C'était donc une occasion en or Ségolène Royal, en ridiculisant Sarkozy, d'assoir sa dimension Européenne.
Bien sûr, le choix des provocations, des petites phrases, ne saurait tenir lieu de politique... Encore moins de programme.

Le piège, bien entendu, serait d'accorder trop d'importance à ces vaguelettes médiatiques ... ne boudons pas cependant notre plaisir de nous laisser rafraîchir par ces doux embruns.

mardi 14 avril 2009

Misère des européennes ...

Dans le débat électoral, le renoncement du parti radical de gauche à se présenter aux élections européennes ne fait qu'en ajouter à la confusion.
La défense de l'Europe perd une unité de combattants à quelques jours d'une bataille que beaucoup espéraient comme une revanche du référendum de 2005.

De toute évidence, le scrutin du 7 juin ne sera pas cela, ni en France, ni ailleurs.
Pas en France, parce que le monde politique souhaite effacer l'infamie de la victoire du non, de la part de ceux qui en ont été l'artisan, comme de ceux qui se sont battu pour le oui.
Pas ailleurs non plus, puisqu'on remarque que, dans les intentions de vote, la France est, avec 47 % d'intention de vote, l'un des pays où l'on se mobilise le moins mal.
Curiosité supplémentaire : la France, le pays qui a fait trembler l'Europe, l'épicentre qui impose encore ses répliques à l'Union Européenne, la France donc, juge à 59 % de son électorat que l'Europe est la mieux placée pour résoudre les problèmes économiques.
Il y a donc un vrai intérêt pour l'Europe alors que sur ce point comme sur celui de l'entrée de la Turquie dans l'Europe, on est frappé par l'absence de réaction des têtes de listes...
C'est tout simplement que fondamentalement, aucune liste n'a voulu jouer la carte de l'Europe et que, 3 ans après le référendum, rien n'a changé : les élections européennes servent à régler des problèmes politiques nationaux, même si l'électeur sait que telle n'est pas leur fonction.

Dans ce contexte, la raison invoquée par le prg de refuser ce mode de scrutin n'est pas anecdotique. Depuis 2004, la France est divisée en 8 circonscriptions. Choix des deux grands partis qui ont souhaité marginaliser leurs adversaires en divisant. Ils ont pris prétexte de rapprocher les députés de leurs électeurs, principe qu'ils ont foulé aux pieds en procédant à des parachutages outranciers. La conséquence essentielle en est l'amoindrissement du débat national ... quant au débat européen, aux choix européens, ils sont quasiment occultés.

C'est comme si l'enjeu des partis soit précisément de faire en sorte qu'il n'y ait pas d'enjeu...
Dans ce cadre, quels auraient été le poids, la chance de se faire entendre, d'une liste mettant directement en avant une ligne politique pro-européenne, défendant les acquis de l'Europe, l'entrée de la Turquie et un projet européen ouvertement fédéraliste ? Sans doute auraient-ils été faibles. C'est la raison pour laquelle le prg a renoncé après avoir obtenu des réponses humiliantes de la part de partenaires potentiels.

Les amoureux de l'Europe que nous sommes le regrettent. La France a besoin d'Europe, elle le sait. Elle le dit par le biais des sondages. La France a besoin d'Europe, même si elle ne sait pas ce que c'est. La faiblesse des authentiques partisans de l'Europe lors de débats qui devraient permettre de définir une stratégie européenne n'en est que plus attristante. Elle rend plus difficile encore la possibilité de faire entendre leur voix.

dimanche 12 avril 2009

Yves Cochet touche à l'ignominie ...


Ci dessous, les déclarations d'Yves Cochet lors du colloque de la revue de la décroissance Entropia.

«Aujourd’hui, plus on a d’enfants, plus on touche. Je propose qu’une famille continue de percevoir des aides pour les deux premiers enfants,mais que ces aides diminuent sensiblement à partir du troisième».

Devant la première traduction politique du néo-malthusianisme au XXIe siècle, il est permis de ce demander : sera-ce au sentencieux Yves Cochet de décider qui doit être sauvé si la terre est trop peuplée ? Pincez-moi, il faut me réveiller, vite !
A la suite de ces propos, Jean-Michel Baylet a fait la déclaration suivante :


Je suis scandalisé par ces propos qui stigmatisent les familles nombreuses.
Il est inacceptable de comparer un enfant à un objet de consommation ou de considérer que certains enfants ne seraient pas les "bienvenus" dans les sociétés européennes". Un enfant est pour M. Cochet "un coût écologique comparable à 620 trajets Paris-New York».

Ces déclarations sont à placer sur le même plan, en terme d'Humanisme, que
la politique de reconduite à la frontière de la majorité UMP !

Voilà une saine colère, qui demande un démenti de la part de celui qui a tenu des propos qui finalement renvoient encore davantage à des horreurs qui font le bonheur des amateurs de science fiction qu'à une politique moderne et humaine.

vendredi 10 avril 2009

Evreux se met au café ...


Michel Champredon a déjà démontré tout l'intérêt qu'il accorde aux débats participatifs.
Ce n'est pas du café radical, mais nous sommes ouverts à tout...
Pour les amateurs de débats, de café, d'urbanité et d'urbanisme,
Pour ceux qui s'intéressent à ce qui se passent à Evreux,
Rendez-vous demain matin au café débat du Grand Evreux.

mercredi 8 avril 2009

No logo !

Le parti radical de gauche ne donne pas de consigne de vote....


Pas de vote blanc,
Pas de vote PS,
Pas de vote Vert,
Pas de vote Modem,
et pas d'appel à voter à gauche...
Bref, pas de soutien officiel à qui que ce soit !
Chacun fait, fait, fait
C'qui lui plaît, plaît, plaît
Une seule consigne :
NO LOGO
Pas de logo pour les jeunes radicaux,
Pas de logo pour Éric Montès qui s'est tant battu pour des listes autonomes.

Et pas de logo non plus pour le Président.


Bien sûr, chacun pourra prendre parti ou soutenir telle ou telle liste, nous sommes citoyens (et c'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles la simple éventualité de voter blanc a été rejetée avec force) ! Mais il ne s'agit pas d'instrumentaliser les européennes pour préfigurer des alliances municipales ou régionales dont personne n'a discuté (en même temps, on voit mal ce qui pourrait inciter les radicaux de l'Eure à appeler à voter socialiste ... Ce n'est qu'un exemple !). Telle est la raison pour laquelle le logo radical ne sera apposé sur aucun panneau électoral.
C'est dommage ! ...
Mais le radicalisme ne sera pas complètement absent de la campagne.
Les radicaux ont maintenant un groupe au Sénat.
A ce titre, nous aurons droit à 24 minutes de présence télévisuelle... Nettement plus que si, comme la dernière fois, nous avions présenté des listes... Ce qui nous avait alors donné droit à moins de 5 minutes télévisuelles, certes avec Sabrina, mais enfin, c'était un peu juste et le résultat avait aussi été à la mesure de ce que permet ce scrutin qui interdit toute expression politique originale.

lundi 6 avril 2009

Katyn, le massacre d'une Nation


Andrzej Wajda, l'un des plus grands cinéastes polonais aura mis 80 ans avant de réaliser son film, le film de la Pologne, le film de la mémoire et de la vérité.
Le film commence par la débâcle Polonaise ou plutôt par ses conséquences. La France sait ce qu'est une défaite militaire, et ce qu'elle pèse sur la vie d'une Nation. On mesure notramment à quel point la France n'a pas encore totalement digéré après 60 ans la noire période de la collaboration.
Pourtant, toute proportion gardée, la tragédie Polonaise l'efface dans sa brutalité.
La Pologne est prise en étau entre l'Allemagne nazie et la russie bolchévique qui se partagent le territoire par une attaque conjointe en septembre 1939.
Du côté bolchévique, les officiers polonais vaincus seront maintenus prisonniers avant d'être systématiquement assassinés, un à un d'une balle dans la nuque.
Il s'agit d'une organisation planifiée, minutieuse et discrète. Le massacre a lieu à des milliers de kilomètres, au delà du Bélarus, en Russie, dans la forêt de Katyn ou l'on enfouira les corps de 22.500 officiers.
Mais ce n'est que le premier épisode de l'horreur.
Deuxième épisode : rupture du pacte germano-soviétique. Les Allemands attaquent la Russie, qui recule et délaisse le terrain du massacre aux Nazis. Ceux-ci sont naturellement informés et sont trop heureux de pouvoir dénoncer les monstruosités bolchéviques.
Troisième épisode : l'Allemagne recule à son tour, perd la guerre. La vérité soviétique reprend le dessus : "Les propos tenus par la propagande Nazie ont caché des massacres Nazis. Ce sont eux qui ont fait ça !"
Il s'agit d'un mensonge éhonté, couvert par les puissances occidentales qui ont trop besoin de l'allié soviétique pour remettre en cause la fausse version.
Et la Pologne, dans tout cela ? Elle est morte. Aux abonnés absents. Le massacre de Katyn ne s'explique que par la volonté soviétique de soumettre absolument toute une Nation, en se débarrassant des éléments qui pouvaient la relever tout en imposant la terreur. On voit que parallèlement au massacre de l'élite de l'armée (composée pour majorité de civils engagés), on envoie dans les camps les universitaires polonais.
Quand arrive la paix, la Russie profite de la passivité de l'Occident vis à vis de ce qui peut se passer à l'Est de l'Europe. Le régime communiste totalitaire impose le mensonge d'Etat et la confiscation de la mémoire.
Ce n'est qu'en 1989, après la chute du mur, que la Russie ouvre ses archives. Gorbatchev admet les faits et Boris Eltsine un peu plus tard demandera pardon au peuple polonais.
Il va de soi qu'au nom de l'Europe, au nom de l'Occident, nous avons aussi notre part de responsabilité. Wajda aussi, en quelque sorte, dont le père est mort à Katyn et qui, toute sa vie a été incapable de rendre cet hommage, et a même représenté la vitrine la plus intéressante de ce que le cinéma des pays de l'Est pouvait offrir de mieux.
La presse est partagée sur la qualité du film. C'est sans doute un aspect secondaire. Et pourtant ! Osons le dire, ce film présenté dans trois salles à Paris, et dans 6 salles en province va bien au delà du simple témoignage.
C'est un chef d'oeuvre ! Aussi grand qu'il est insupportable.
Une oeuvre d'art mûrie pendant 65 ans, une fleur magnifique poussée sur le charnier de l'histoire. La fleur fine et indomptable de l'avenir de l'humanité renaissant sur nos hontes et nos humiliations. La scène finale du film, qui dévoile pratiquement les conditions de l'assassinat est de ces cérémonies mortuaires, où l'indispensable confrontation à la réalité nous permet seule de faire le deuil.

La leçon d'Obama sur la Turquie

La Turquie doit entrer dans l'Europe

Reconnaissons-le, Obama ne s'y est sans doute pas pris de la manière la plus habile en disant que la Turquie devait entrer dans l'Union Européenne.



C'est vrai que le premier réflexe face à ce type de comportement est plutôt de dire : de quoi je me mêle ? Ce fut la réaction de Sarkozy. On n'en attendait pas moins de lui.


Bon mais reconnaissons aussi qu'en manière d'habileté diplomatique, Sarkozy n'a de leçon a donner à personne.


En fait, c'est extrêmement simple, l'adhésion de la Turquie à l'Europe dépasse complètement son caractère national, ou même européen.


La Turquie a besoin de l'Europe, l'Europe a besoin de la Turquie, mais au delà : le Monde a besoin que la Turquie s'attache au bloc démocratique européen.


Il s'agit là d'une clef pour la paix dans le monde, et pas seulement sur la méditerranée. Le rejet de la Turquie a déjà de lourdes conséquences. Il pourrait avoir des conséquences dramatiques.


Plus qu'à l'Europe, la leçon donnée par Obama s'adresse à Sarkozy et aux tenants d'une politique démagogique inconséquente.


Si la Turquie est isolée, elle sera au mieux défendue par les Etats Unis et l'Europe sera une nouvelle fois absente du débat. Est-ce cela que souhaite Sarkozy ? Est-ce cela que souhaite ceux qui rejettent la Turquie au motif xénophobe qu' ils ne sont pas comme nous ?


Si la Turquie est aussi bien défendue par les Etats-Unis que l'a été la Géorgie, c'est bien plus que la Turquie qui sera menacée, et aucun défenseur des droits de l'Homme et de la paix dans le Monde ne peut le vouloir.






vendredi 3 avril 2009

Le prg contre le tout-sécuritaire

PARIS, 2 avril 2009 (AFP) -
Le président du parti radical de gauche (PRG), Jean-Michel Baylet, a jugé jeudi "extrêmement inquiétante" la proposition de loi destinée à lutter contre les bandes organisées."
La proposition de loi présentée par M. Estrosi pour lutter contre les bandes organisées est extrêmement inquiétante", affirme-t-il dans un communiqué."Ce texte rédigé dans l'urgence pour masquer l'échec de la droite, et du président de la République en particulier, sur la question de la sécurité publique fait peser de lourdes menaces sur les libertés publiques",précise M. Baylet. Selon lui, "au motif de lutter contre les bandes le gouvernement remet en cause la liberté de réunion et crée des délits dont la qualification extrêmement floue et imprécise est la porte ouverte à toutes les dérives sécuritaires. "Le député-maire de Nice Christian Estrosi (UMP) a été chargé par le président Nicolas Sarkozy de rédiger la future loi destinée à renforcer la législation contre les bandes organisées, qui sera débattue fin mai l'assemblée nationale. Cette future loi s'inscrit dans une batterie de mesures annoncées par M.Sarkozy le 18 mars à Gagny (Seine-Saint- Denis), où une vingtaine de jeunes gens, encagoulés et armés, avaient envahi un lycée, faisant douze blessés légers.

Le choc des photos


Pris pour un violeur, un homme a été lynché en pleine rue à Montreuil
LE MONDE 30.03.09 13h55 • Mis à jour le 30.03.09 13h56
ans le quartier du Bel-Air, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), l'affaire fait beaucoup de bruit. Le 12 mars, un homme d'une trentaine d'années s'est fait lyncher en pleine rue devant le centre commercial, par plusieurs dizaines de personnes. Le motif ? Sa ressemblance avec le "violeur des stades", un pédophile en cavale soupçonné de plusieurs viols commis entre août et décembre 2008 sur de jeunes garçons aux abords des stades parisiens.

Dans les jours qui ont précédé l'agression, un portrait-robot du criminel a circulé sur les portables. "Les pères de famille tournaient dans le quartier avec la photo du pédophile, ils voulaient lui faire la peau", se rappelle un jeune habitant. "On savait que le pédophile rôdait près de l'école", raconte une mère de famille. "J'interdisais à mon fils d'aller seul dehors, j'avais très peur." Cette psychose aurait pu coûter la vie à un innocent, qui n'a en commun avec le violeur que ses origines maghrébines, sa barbe mal rasée et ses cheveux courts.
Jeudi 12 mars, en fin d'après-midi, un passant le prend pour le pédophile recherché, selon un portrait-robot qu'il avait vu dans le stade parisien où s'entraîne son fils. L'homme lui a d'abord tiré dessus au moyen d'un Flash-ball, pour l'immobiliser, avant de prévenir la police. Très vite, un attroupement de 20 à 30 personnes s'est formé autour de lui. L'innocent, effrayé, a pris la fuite. Une réaction interprétée comme un aveu de culpabilité. S'en est ensuivi un véritable lynchage : la victime, plaquée au sol, a été rouée de coups de poing et de pied.
"Il est clair que si la police avait dû différer l'intervention, les conséquences auraient pu être beaucoup plus dramatiques, compte tenu de la violence des coups et du nombre d'agresseurs", observe le commissaire de Montreuil, Thierry Satiat. Ce sinistre incident s'est achevé à l'hôpital en réanimation : la victime, totalement défigurée, souffre de multiples fractures et contusions au visage, à l'abdomen et aux jambes. Les médecins lui ont prescrit trente jours d'interruption temporaire de travail.
"LA LOI DE LA RUE"
"C'est un malheureux concours de circonstances", estime un commerçant témoin de la scène. "Le type n'a pas eu de chance, il avait le même visage que le violeur. N'importe quel père aurait fait pareil." Selon lui, l'incident était inévitable : "Un pédophile était en cavale depuis un an et la police ne réagissait pas. La loi de la rue a dû prendre le relais." Pour son collègue de travail au contraire, ce genre de réaction est "inadmissible" : "Il faut laisser la police faire son travail, on ne peut pas se faire justice soi-même." Bel-Air est un quartier populaire réputé calme. La menace d'un pédophile en liberté "a engendré un sentiment de peur tel dans le quartier qu'il a fait céder les barrières entre les gens, car elle touchait à ce qu'ils ont de plus précieux : leurs enfants", estime Dominique Voynet, la maire de Montreuil.
Deux enquêtes ont été lancées : la première pour savoir dans quelles conditions l'agression a été commise, la seconde pour connaître l'origine de la diffusion du portrait-robot. La municipalité et la police affirment ne pas avoir diffusé la photographie du violeur en liberté. "Il fallait protéger les enfants, rappelle Mme Voynet, mais comme le visage de l'homme ressemblait à celui de M. Tout-le-Monde, il risquait de tenter les gens de se faire justice eux-mêmes."
L'homme à l'origine du lynchage a été mis en examen samedi 28 mars pour "violence avec arme en réunion avec préméditation" et incarcéré à la maison d'arrêt de Villepinte. Selon la police, il parle d'une "mission" dont il s'est senti investi, celle de neutraliser celui qu'il croyait être le violeur. "La situation lui a ensuite complètement échappé", précise le commissaire. Selon plusieurs témoins, il s'agirait d'un père de famille, employé à la Ville de Paris, dont le fils avait été abordé par le pédophile, avant d'être sauvé de justesse par un parent. Le vrai suspect, Halim Taguine, a quant à lui été mis en examen une semaine après l'agression, le 19 mars, à Bobigny, pour "viols et tentatives en récidive".
Aurélie Collas
Article paru dans l'édition du 31.03.09


Tout est dit dans cet article sur les principes de la justice et du droit, sur l'impossibilité et le danger de se faire justice soi-même et sur le danger que représente l'engrenage de la violence, sitôt qu'elle semble légitimée...


Mais l'histoire montre aussi la nouveauté et de la fausse puissance de notre environnement numérique. Ce fait divers, c'est le choc des photos, au sens propre !

Qu'une photo circule sur un portable, et elle se transforme en élément de preuve. Nous voyons à quel point l'image circule vite et se prête à toute manipulation. Nous voyons à quel point l'image, sa diffusion gère nos vies citoyennes modernes. Ce phénomène justifie à lui seul l'importance d'une vidéo-surveillance publique par ce qu'elle montre la puissance et l'omniprésence d'une vie sociale numérique et de ses dangers. Chacun filme chacun, ce qui multiplie les moyens de notre curiosité, et de notre envie avec les dangers qui en découlent.

La justice, la police, qui représentent la puissance publique doivent être contrôlées. C'est le principe de la démocratie. Mais elles doivent aussi disposer de moyens techniques supérieurs ou au moins égaux à ceux dont disposent des individus sur lesquels ne doit pas s'exercer a priori de surveillance publique.

C'est le nouvel enjeu des libertés et de la sécurité de nos sociétés modernes.

Dans ce cadre, le rejet a priori d'une vidéo-surveillance, alors que chacun peut en disposer en privé peut se révéler d'une naïveté tragique...