mercredi 30 juillet 2014

Devoir de vacances

Il y a de cela plusieurs années dans la pleine lancée du tourisme culturel et à l'époque où l'on trouvait que tout était politique on avait trouvé le slogan suivant : JE NE VEUX PAS BRONZER IDIOT.
Les vacances doivent permettre de tout oublier quelques
temps ... Certes, mais réfléchir à l'avenir du monde fait aussi
partie des plaisirs de l'existence.
C'est ce qui m'est revenu à l'esprit lorsque j'ai reçu par voie postale un courrier de Jean-Michel Baylet, président du parti radical de gauche, me demandant de préparer
le FORUM RÉPUBLICAIN POUR UNE RÉPUBLIQUE MODERNE  qui se déroulera les 15, 16 et 17 octobre 2014 à Paris. 

Je l'aurais deviné ! J'avais voulu lancer le débat à la suite de l'élection présidentielle ... Mais il était trop tôt ... ou trop tard. Mais voilà que le débat revient au galop. 
Depuis la naissance même de la 5e République, les radicaux ne cessent de dire que ses principes sont inadaptés aux besoins d'une Nation moderne. 

Entre bricolages et rafistolages, la Constitution n'a cessé d'évoluer dans le bon et le mauvais sens depuis plus d'un demi-siècle mais le temps qui passe ne fait que confirmer un besoin profond de remise en cause de ce système créé pour répondre à la crise particulière issue de la guerre d'Algérie alors que notre société a évolué en profondeur. 
En témoigne la façon dont les réformes profondes arrivent à contre-temps dans notre pays et le parallèle entre la réforme territoriale de Hollande et la réforme de la taxe professionnelle de Sarkozy s'imposent naturellement. Ce sont des réformes bâclées, annonciatrices de défaites électorales, mais qui surtout empêchent un débat en profondeur dans une société en défiance perpétuelle et croissante vis à vis des institutions et dont le seul débat de fond a lieu pendant les élections présidentielles. 
Ce n'est donc pas un hasard si le débat lancé par les radicaux de gauche a lieu en ce moment, en réponse au lancement d'une réforme décidée au plus haut niveau de l'Etat, pour de mauvais prétextes, en limitant à un débat parlementaire verrouillé une loi qui engage toute la société française.
Je vous invite donc à réfléchir avec les radicaux sur les 6 thèmes qui marqueront le grand forum républicain, soit en vous inscrivant, soit en donnant votre avis sur chacun des thèmes, soit en participant aux débats qui seront organisés dans chaque fédération. La fédération de l'Eure du prg proposer très prochainement un calendrier. 
En attendant je vous livre les thèmes : en attendant que je décline chacun chacun des thèmes avec des éléments de débat. 
A bientôt  sur le blog et ailleurs ...

Démocratie directe, Démocratie participative, faut-il supprimer les élus ? 
Atelier du vendredi 17 octobre à 14h15

Décentralisation/ Egalité des Territoires : la Réforme territoriale 
Atelier du vendredi 17 octobre à 15h45

Vote obligatoire, Service Civil obligatoire, l’engagement citoyen doit-il s’imposer ?
Atelier du samedi 18 octobre à 9h45

Séparation des pouvoirs : Faut-il élire les juges ? 
Atelier samedi 18 octobre à 11h15

Faut-il supprimer le 1er ministre ? 
Atelier du samedi 18 octobre à 14h00

Les partis politiques sont-ils encore utiles ? 
Atelier du samedi 18 octobre à 18h15

L’Etat a-t-il encore un sens en Europe ? 
Atelier dimanche 19 octobre à 9h00











jeudi 17 juillet 2014

Peut on mettre la connerie en prison ?

Anne-Sophie Leclère, a fait du racisme et de la vulgarité son
 escalier vers la gloire. Elle paie cher son 1/4 d'heure de célébrité.
Quand on vous le dit que la prison n'est pas la solution !
C'est Christiane Taubira elle-même qui le dit. Et c'est même ce qui offense toute la droite réactionnaire. Tout ça parce qu'elle se rend victime de sa propre posture, en s'asseyant sur le besoin de vengeance de la population.
Bien sur, on ne peut pas s'empêcher de sourire quand on voit les tenants du tout répressif, ceux qui parlent de laxisme à tout bout de champ, s'estimer victime d'une justice trop sévère. Qu'il s'agisse de Sarkozy il y a quelques jours ou d'Anne Sophie Leclerc, candidate du Front National qui avait été afficher son racisme sur Facebook, oubliant que ce qu'elle disait en famille ou avec ses copains constituait un délit au point qu'elle s'est trouvée virée du Front National. Comparer Christiane Taubira à un singe lui suffisait comme argument politique. Elle avait oublié que l'apartheid a été rayé de la carte politique, qu'on est en République, et que, précisément, l'humanité a tellement été victime du racisme, qu'il existe dans l'arsenal législatif de quoi se prémunir contre la diffusion d'idées qui ont amené l'humanité au bord du gouffre.

Heureusement, il y a des lois

C'est donc pour ça que les propos de la Morano, tentant de rapprocher sa situation de celle de Christiane Taubira sont hors de propos. Ce n'est pas l'insulte en soir qui est répréhensible et qui a été condamnée, c'est son caractère raciste.
Cela dit, il y a quelque chose qui me dérange profondément dans la condamnation à 9 mois de prison de l'ex-candidate du Front National. Pas la sévérité de la peine, non. Parce qu'effectivement, il est inadmissible dans notre République moderne qu'un candidat à une élection fasse du dénigrement d'un individu pour sa couleur de peau un argument électoral. C'est un fait grave, aggravé encore par le fait qu'il s'attaque au troisième personnage de l'Etat, et qu'il a choisi une médiatisation de son comportement.
Non, c'est pas la sévérité de la peine. C'est le fait qu'elle soit complétement inadaptée. La prison est quelque chose de terrible, on l'oublie trop souvent. La droite a, c'est vrai, une lourde part de responsabilité dans cet oubli, elle qui a tendance à faire de la dénonciation des prisons 4 étoiles son fond de commerce. Il n'empêche, elle est souvent inadaptée à la réparation de la faute, qui est essentielle et à la réinsertion sociale, qui devrait être le but premier de la peine.
Etienne Noël, lors du café radical du 5 décembre 2008
Bien entendu qu'il faut punir ! Nous avons besoin de justice. Mais la punition n'est pas un but en soi. je n'oublierai jamais que l'un des plus horrible fait divers que j'ai eu à connaître dans mon existence est celle d'un homme qui s'est fait assassiner et manger par son compagnon de cellule à la prison Bonne Nouvelle à Rouen. Ce cas avait d'ailleurs été évoqué par l'avocat Noël Etienne, qui était venu à Louviers animer l'un des plus émouvants cafés radicaux que j'aie organisé. Or, pourquoi ce jeune homme avait il été enfermé dans la même cellule qu'un monstre psychotique qui l'avait assassiné ? Pour défaut de permis de conduire, suite à récidive de conduite alcoolisée. C'est peu dire que c'est cher payé ! Même si, c'est entendu, la conduite en état alcoolique fait beaucoup plus de mort que le vol de pavillon de banlieue. Mais, face à la bêtise raciste, face à la conduite alcoolique, la prison est-elle une solution adaptée, si grave soit la faute.
Je ne parle pas bien entendu de ce qu'est la détention préventive dont Olivier Aubert a démontré l'incohérence par les faits et par l'absurde. Sans doute notre société n'est pas à même de se passer de prison. Sa puissance symbolique est nécessaire. Mais tout ce qui peut amener à des peines alternatives sera nécessairement un progrès. 
Le fait que la démonstration en soit donnée par ceux qui se complaisent dans une posture d'aboyeur contre une justice laxiste est là toute l'ironie de l'histoire.
 

samedi 5 juillet 2014

Une belle soirée au café radical ...

De la lutte contre le Front National

à la modernisation des institutions

Pascal-Eric Lalmy, votre serviteur et Sélim-Alexandre Arrad, président
des jeunes radicaux de gauche qui nous a  fait l'honneur de sa présence.
Un débat passionnant qui a remis en perspective la résistible montée du
 front national. Il n'empêche, ce phénomène oblige à repenser la politique.
Ça avait pourtant pas trop bien commencé. Juste avant, la France avait été éliminée par l'Allemagne dans les 1/4 de finales et puis, voilà, il n'y avait pas trop de monde mais les participants sont venus au fur et à mesure combler la salle.
Il n'empêche, l'enjeu du débat était celui-là : peut-on arrêter le Front National ? Même si, Pascal-Eric Lalmy, a d'emblée tenu à poser la question de manière plus positive : "peut-on battre le Front National ?" Mais au delà, le débat a permis de sortir des lieux communs et de tracer de vraies perspectives politiques. 
Pascal-Eric Lalmy a rappelé à quel point les valeurs du Front National sont à l'exact opposé de celles des radicaux, viscéralement attachés aux principes humanistes de fraternité, de liberté et d'égalité. 
L'extrême droite, dont sont issus ses dirigeants historiques, est l'adn du Front National. Elle a défendu les régimes réactionnaires les plus autoritaires au cours de l'histoire, en Italie, en Allemagne, en Espagne et ailleurs, Pascal-Eric Lalmy rappelant qu'avant la deuxième guerre mondiale, la France faisait figure avec l'Angleterre d'une des rares références démocratiques en Europe ... d'où la terrible inquiétude qui a saisi l'Angleterre lors de l'invasion allemande de la France. 
Nous n'en sommes pas là, nous n'en sommes plus là. Même si  l'Histoire nous est indispensable dans la connaissance des phénomènes politiques, les références historiques ne seront jamais l'outil permettant d'affronter l'adversaire.
Car l'adversaire a changé de nature, aussi parce que le contexte historique n'est plus le même. Certes, le Front National ne voit pas trop l'utilité de la démocratie, et encore moins de l'Europe qu'elle souhaite détruire de l'intérieur. 
Il n'empêche, les outrances antisémites de son Papa-gâteux sont plus qu'une entrave dans l'image nouvelle que Marine Le Pen souhaite donner à son mouvement. Non seulement elles l'ont empêcher de créer un groupe d'extrême droite au sein du parlement européen, mais elles contredisent sa stratégie de conquête du pouvoir. Contrairement à la politique du coup de force qui constituait l'identité puis le rêve politique naturel de l'extrême droite européenne. 
C'est ce qui explique la sortie de Marine Le Pen sur les propos de antisémites  : "c'est une faute politique". Pour ébouriffante qu'ait pu paraître la sortie de Marine Le Pen à tous les humanistes ... Marine Le Pen avait besoin d'envoyer un message en interne. La faute politique n'était pas liée au moment où elle a été commise. La faute politique portait sur le fond. L'antisémitisme ne doit pas être la ligne.  
L'extrême droite a changé parce que la société a changé ... et sans doute est-elle un symptôme majeur de cette société en mutation. 
L'enfer c'est les autres, de Jean Paul Sartre, dans Huis Clos 
 Il a commenté ainsi cette citation : les autres sont au fond ce
qu'il y a de plus important en nous-mêmes".
Pas étonnant que les outils dont se sont servis les partis traditionnels s'avèrent inopérants. A quoi sert de dénoncer l'extrême droite comme soutien des partis fascistes et nazis, alors que le fascisme et le nazisme ont disparu de la scène politique. On peut certes dénoncer le front national comme raciste, c'est pas faux. Le Front National axe son développement sur la connivence, sur l'air de "on fait tout pour les autres", avec l'idée que chacun donnera aux "autres"  la connotation qu'il voudra. Les autres, pour beaucoup, ce sera les étrangers ... et pour beaucoup ce sera "les arabes" et toutes les affirmations identitaires de l'autre ... seront autant de raison de s'en protéger. L'enfer, c'est les autres, comme disait l'autre. 
Mais le Front National n'a même pas besoin de s'affirmer ouvertement raciste, ni même ouvertement sécuritaire. Il suffira que n'importe quel parti pose de problème de l'immigration, de la sécurité, pour que le Front National engrange ce qu'il n'a pas besoin de semer. C'est le coucou de la République. 
Là où le Front National est moderne, c'est qu'il se développe non seulement sur le terrain de la connivence, mais aussi sur celui de la frustration. 
Claude Blanluet est venu rappeler la façon dont le Front National a pris la place du parti communiste, comme point de repère identitaire des frustrés de la République. Le Parti communiste s'est effondré parce qu'il était incapable d'ouvrir une perspective politique dans un monde en pleine mutation. Mais ce qui reste dans cette mutation, c'est l'inquiétude. Une inquiétude qui n'a  pas de nom, une inquiétude qui s'auto-nutrit. 
Cette inquiétude c'est aussi un besoin insatiable d'attention, et dans un monde où l'individualisme s'est considérablement développé, l'inquiétude c'est, pour le citoyen, que l'attention se porte sur quelqu'un d'autre que sur lui-même. On comprend, dans ce contexte, que les discours de diabolisation, les imprécations culpabilisantes soient sans effet sur l'électorat. 
Au fond, le vote pour le Front National, est un peu comparable aux émeutes qui ont secoué, essentiellement dans les cités des villes moyennes, la France en 2005 et à Evreux en particulier. Il y avait cet aspect paradoxal qu'elles étaient une demande de plus d'égalité et de plus de République. Or, pour réclamer plus de service public, les émeutiers s'en prenaient aux infrastructures de transport en commun, aux bus, aux pompiers, bref à tous les efforts menés par les autorités publiques en direction du quartier.
Il en va de même pour ce vote du Front National qui ne fait que renforcer une défiance croissante contre les institutions dans le sens le plus large. Ce ne sont pas seulement les politiques et les représentants de l'Etat qui en prennent pour leur grades. Les élus le savent, les policiers, les juges, mais cela va jusqu'aux enseignants et il suffit de rappeler qu'à présent, les résultats de permis de conduire sont envoyés par la poste.
Bien sur, la défiance vis à vis des institutions vient de haut. L'ex-président de la République, membre du Conseil constitutionnel en donne un exemple criant. 

Il faut changer de République

Mais ne nous y trompons pas, et le Front National ne s'y trompe pas, la volonté des Français n'est pas de détruire ni les institutions, ni la République. On n'en est pas là. La volonté des Français est que les institutions s'occupent plus d'eux. 
Avons-nous les moyens de répondre à leur demande ? C'était un peu le point de vue de Sélim-Alexandre Arrad, président des jeunes radicaux de gauche. Il faut expliquer, s'expliquer ... un point de vue qu'Olivier Taconet, remettait sérieusement en question ... lassé qu'il était par l'effort mené depuis 18 ans par la municipalité de Louviers. La pédagogie ne saurait être l'alpha et l'omega de la lutte contre le Front National même s'il n'est jamais inutile d'avoir un argumentaire.
La demande sociale est insatiable. Peut-on améliorer les services publics, lorsque tout pousse à leur rationalisation, à une meilleure gestion, à des mesures drastiques qui ont amené à la vaste réforme territoriale que rejette les radicaux ... Pourquoi la rejettent-ils ? Ce sera l'occasion d'un prochain débat. Au sein du prg et au sein d'un café radical. Parce que voilà, nous y sommes : la structure institutionnelle n'est pas en mesure de répondre aux besoins de la population. 
En fait, on en revient à l'affirmation de Christiane Taubira : les institutions sont d'abord là pour protéger les plus démunis. Et il est vrai que si l'on doit modifier les institutions, c'est non seulement pour leur permettre de se maintenir mais pour leur permettre de mieux assumer leur mission. Jusqu'à présent, la question des institutions est traitée sur la défensive. Comme si on était juste contraint de faire avec des institutions dont l'utilité est incontestable mais qui coûtent trop cher. On est là dans l'erreur majeure du gouvernement sur la réforme territoriale. "Les territoires coûtent trop cher, donc on réforme". Outre le que le fait que l'argument est contestable, on est dans le contraire de la politique. Les institutions doivent être réformées, c'est un fait. On ne vit plus dans le monde où elles ont été créées, dans la République du 19e siècle, où dans l'après guerre. Les territoires, l'organisation de l'Etat, l'éducation nationale, et la justice même doivent être réformées. Mais pas dans le but de faire des économies. C'est nul ! C'est le contraire de la politique, c'est même le contraire de la gestion.
Il faut changer de République ... mais ceci sera l'objet d'un autre débat. Le prochain café radical aura lieu après les vacances. 





mercredi 2 juillet 2014

Faisons un cauchemar ...

Voilà, nous sommes en 2017
Voilà, à la suite d'un premier tour qui a vu la candidatures à gauche, la candidature à droite d'un Sarkozy déconsidéré, de son ex-premier ministre François Fillon, et d'un candidat centriste ... Marine Le Pen aborde le deuxième tour de la présidentielle avec 40 % des voix !
Voilà, vous attendez désespérément qu'un réveil sonne, qu'on vous dise que vous avez mangé trop lourdement, que vous allez revenir à vous et que c'était qu'un mauvais rêve ...
Vraiment ?
Tout cela est impossible ?
A voir, hélas ...
Sans doute ne dépend il que de nous que cela soit impossible. d'éviter de nous réveiller avant qu'il ne soit trop tard ... et n'est il pas déjà trop tard ...
Ce sont les questions qui seront posées lors du café radical, après demain...
Ca se passera à 20h30 (et non 18h30 ... horaire changé en raison de la présence de la France lors des 1/4 de finales de la coupe du monde de football).
Vous pourrez manger, ou juste boire un verre, mais en tous les cas, débattre sur un sujet majeur qui continuera de marquer la vie politique des prochaines années.

PEUT ON ARRETER LE FRONT NATIONAL?

 
Le résultat des élections européennes imposent de reconsidérer l'attitude du monde politique vis à vis du Front National. La gauche déchirée ou déconsidérée, la droite en voie d'implosion, et la sale bête qui monte, qui monte ... Tout cela fait que nous ne devons pas limiter notre attitude à la seule dénonciation de ce que représente le Front National. La montée nationaliste est-elle le reflet d'un monde qui bouge en quête d'identité et de repères ?  La République est-elle en danger ou seulement dans une mauvaise passe ? Voilà les questions auxquelles les républicains doivent répondre, et qui seront soumises au débat vendredi soir avec Pascal-Eric Lalmy.