mardi 28 mai 2013

Assistants sexuels ... des documents qui parlent

En guise d'introduction débat de vendredi 31 mai, avec Patricia Assouline, le café radical vous transmets quelques éléments vidéo intéressants autour des films The sessions, dont je transmets la bande annonce, et de Nationale 7.  
A noter donc, que la première vidéo est une interview de l'acteur Olivier Gourmet par des handicapés, qui mêle son travail d'acteur avec le point de vue des handicapés qui l'interrogent alors que la deuxième n'est qu'une bande annonce d'un film qui a souffert d'une mauvaise distribution, dont les critiques ont toutefois été bonnes et dont la sortie vidéo est prévue le 21 Août.
Pour passionnantes qu'elles soient les vidéos ne répondent pas aux questions basiques que nous nous posons : qu'est ce qu'un assistant sexuel exactement ? Comment ça marche ? Qu'est ce qu'on peut en attendre ? Quel rapport avec la prostitution ? ... Autant de questions et autant d'autres que l'on pourra poser vendredi soir.
Le 31 mai, nous vous attendons à 18h30 au Jardin de Bigards, 39, rue du Quai, au rez-de-chaussée. Une seule condition pour participer : prendre une consommation par respect pour l'établissement qui nous reçoit. il y aura possibilité par la suite pour ceux qui le désirent de rester dîner sur place avec l'intervenante.
 

Tout est bon pour la trahison ...

Règles rappelées en 2008 et oubliées en 2013 par les mêmes
organisateurs ! Seuls peuvent voter pour un problème relatif
à la gestion communale les électeurs de la commune.
Non, il ne s'agissait pas d'un maladresse, d'un simple oubli mais bien d'un acte prémédité. Les organisateurs ont piétiné sciemment les règles de leur propre parti.
 Les anciens secrétaires de fédérations l'ont rappelé (voir le compte rendu des discussions ici)  : le vote est illégal.
On savait par les fuites que Jean-Charles Houel avait justifié par des considérations alambiquées l'ouverture du vote aux extérieurs de la commune. C'est donc qu'il était parfaitement au courant.

Un deuxième rappel avait été fait en 2007, pour si des fois
certains n'avaient pas compris !
On a maintenant les documents qui prouvent qu'il s'agissait d'une démarche parfaitement orchestrée : lors de la préparation des élections de 2008, on avait bien prévenu tous les adhérents des règles intangibles permettant l'accès au vote : être à jour de ses cotisations et être inscrit sur les listes électorales de la circonscription électorale.  Or le secrétaire de section était le même qu'aujourd'hui !
Mais en 2013, Houel/Jamet tenaient à tel point à s'opposer à la liste de gauche qu'ils n'étaient pas à une contradiction près. Ils ont bafoué les règles de leur parti, dans l'esprit en prenant le risque d'une défaite de la gauche, et dans la lettre en ne respectant pas les statuts.
Voilà qui leur retire à jamais leur crédibilité !




lundi 27 mai 2013

La droite décomposée ...

Manif à Evreux, à l'occasion de la venue du premier ministre.
Ils n'étaient qu'une petite cinquantaine dans ce combat dérisoire
 et scandaleux qui consistait à défendre l'image dépassée de la
  famille quand Jean-Marc Ayrault venait mettre en place un
système d'alerte pour femme battue.
La révolte contre une société plus ouverte est heureusement sans avenir.
Au fond d'eux mêmes, les dirigeants de droite sont d'accord avec la gauche et la majorité de la population française qui défend le droit à l'égalité pour tous dans le mariage.
Les politiques ne se grandissent jamais à envoyer leurs troupes se fourvoyer dans les combats qu'ils savent perdus.
Les hommen, bande de joyeux imbéciles fascinés par la lutte
anarcho-féministe des femen. Rien de neuf sous le soleil,
La jeunesse des quartiers chics s'encanaille en mimant les rites
de contestation. Au 19e siècle, on se formait à la bagarre pour
amener les ouvriers au respect de l'ordre social.
.
Leur attitude est  dérisoire lorsqu'ils mènent ce combat au nom de la vérité (un papa et une maman (slogan complétement décalé par rapport à l'évolution de la société), il est scandaleux quand il est mené au nom de l'efficacité politique. Comment pourront-ils, comment peuvent  être pris au sérieux.
Alors, bien sur, il y a les colères, il y a les révoltes et l'envie d'en découdre. Mais pour contredire le slogan maoïste qui disait qu'on a toujours raison d'être en colère, disons que  la colère est là précisément pour donner l'illusion de la raison...
Ainsi donc, le vote du mariage pour tous, a fait cruellement ébranler toutes les certitudes des catholiques intégristes. Plus la société évolue, et moins leurs mouvements, leur rites, n'ont de sens.
En fait, en prenant partie contre un monde qui s'ouvre au monde, contre un monde qui refuse de tenir compte de leur vision étroite, les manifestants s'enfoncent dans le discours infantile de ceux qui refusent de grandir. Là est sans doute le fond de leur désarroi et de leur slogan : un papa et une maman., nous voulons rester des enfants.
A cet égard, l'attitude de Fillon, de Bruno Lemaire, de Kosciusko Morizet et Juppé même est juste une attitude adulte et est à l'honneur de la politique.
Reste l'attitude de Copé et ses calculs à deux euros !
La droite a pris goût à la manifestation et au plaisir de masse. Une faible marge s'est encanaillée et a pris goût au combat de rues, s'attaquant au crs et aux journalistes. Cette faible marge va se construire en politique à la droite du front national ... et cela durera ce que cela durera. Comme dirait l'autre ça leur passera avant que ça me reprenne (enfin, je ne fais que faire un parallèle hardi entre la révolte gauchiste et celle des enfants des beaux quartiers).
Le 27 mai a été le baroud d'honneur d'un mouvement qui n'a pas de sens et qui a fait rêver une partie de la droite incapable d'admettre le jeu démocratique et le fait qu'elle est dans l'opposition. Maintenant, le rêve est fini. La droite va se rendre compte qu'elle a perdu beaucoup de temps là où elle pensait en gagner. Après le burlesque épisode de la guerre Copé/Fillon, elle a travaillé à augmenter le nombre de ses déçus, alors même qu'elle n'a pas commencé à élaborer le début d'un programme. Les plus lucides de ses représentants en mesurent déjà  le gâchis !
 

 


vendredi 24 mai 2013

Patricia Assouline best of ...

en attendant le débat ...

L'affiche du Théâtre d'Edgar
Patricia Assouline est une artiste. Ç'aurait été dommage de la faire venir en tant qu'animatrice du prochain café radical sans évoquer son spectacle, un one-woman-show,  produit en 2008, mis en scène par Clémentine Célarié : Ma vie d'extra-terrestre, qui a reçu des critiques élogieuses (la critique du journal du dimanche ici).


En cherchant sur Google, j'ai retrouvé cette vidéo sur you tube, qui donne un aperçu du spectacle et du talent de Patricia Assouline.   
À mon avis une excellente préparation au débat, et à ce que j'ai toujours voulu faire au café radical : parler de manière détendu des sujets les plus graves.
Avec Patricia Assouline, on aura a priori une bonne dose d'humour. N'oubliez pas de réserver votre première partie de soirée le 31 mai, c'est vendredi prochain. Le débat a lieu de 18h30 à 20 heures. Pour ceux qui le désirent, le débat qui a lieu autour d'un verre, pourra se poursuivre autour d'un repas. À vendredi prochain !


jeudi 23 mai 2013

Mitterrand, réveille-toi ...

Ils sont devenus fous !

Les socialistes lovériens ont décidé à 60 % de faire une liste d'union de la gauche sans la gauche !

Il y a des fondamentaux
en politique ...
sauf  à Louviers ?
Franck Martin, à la tête d'une municipalité de gauche, membre du parti radical de gauche partenaire du gouvernement de Jean-Marc Ayrault,  salué par François Hollande, membre de la majorité régionale d'Alain Le Vern, soutien de la majorité départementale de Jean-Louis Destans, est une nouvelle fois rejeté par des obsédés du règlement de compte personnel qui ont amené la section locale du parti socialiste à s'entêter dans une ligne politique mortifère. 

Comme le dit leur nouveau stratège , le but de la section socialiste est donc de constituer une liste d'union de la gauche dans laquelle les partis de gauche seraient représentés qu'il s'agisse du PS, du Front de gauche (PC-Parti de gauche) d'Europe-Ecologie les Verts si tous ces partis s'accordent sur un programme et sur une répartition des responsabilités... cela fait tellement de si que l'affaire est loin d'être réglée au delà de l'union incongrue avec le Front de gauche qui n'a de cesse de dénoncer l'odieuse politique du parti socialiste. Bonne chance ! 

Bonne chance aussi pour convaincre les Verts qui participent depuis près de 18 ans à la municipalité de Franck Martin.

Parce que la gauche, l'union, qu'on le veuille ou non, est du coté de Franck Martin et de son équipe ! C'est cette union qui a permis à Louviers de ce débarrasser de la droite depuis 18 ans. La nouvelle erreur des socialistes lovériens est bien sur de considérer ce fait comme un acquis ! Ce n'est pas parce que la droite lovérienne est la plus bête du département que la direction de la cité doit lui échapper. Il n'y a pas de loi à ce sujet.
On est là dans le même type de calcul délirant qui avait poussé Jean-Charles Houel à se maintenir contre Franck Martin au deuxième tour des cantonales, amenant la victoire de du représentant de la droite, alors que la gauche avait 65 % des voix.
Espérons juste que ce repli sectaire politiquement inexplicable ne se traduira pas par une catastrophe du même type.
La gauche, la municipalité ont un bilan extraordinaire à défendre à Louviers. Tous les amoureux de leur ville, tous ceux qui ont les valeurs républicaines, les valeurs de gauche ancrées au corps se réuniront derrière Franck Martin.






mercredi 22 mai 2013

L'assistance sexuelle et la politique

les petites bulles apparaissent en surface ...

Un sondage effectué en 2006 révélait que 61% des français pensaient que les handicapés n'avaient pas de sexualité...



Jean-François Chossy, est à l'origine de la loi de 2005 pour
l'égalité des droits et des chances, la participation et la
 citoyenneté des personnes handicapées. Chrétien-démocrate,
comme Christine Boutin, il a été le premier à poser la question
des assistants sexuels à l'assemblée nationale en janvier 2001.
  

J'en reviens toujours à ce sondage, parce qu'il me semble tellement parlant sur une société restant dans le déni absolu.
 
En novembre 2010, Jean-François Chossy, député UMP, connu des seuls spécialistes pour être à l'origine de la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des handicapés confiait à ELLE.fr avoir conscience que le sujet restait tabou, et qu’il faudrait « trouver les mots » pour en parler. De nombreuses associations, dont l'APF (l'Association des Paralysés de France) et le CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapées), planchent également sur la question

Roselyne Bachelot, toujours brute de décoffrage, a rejeté sans
ambiguïté la question de l'assistanat sexuel alors qu'elle était
ministre de la santé ... en invoquant les droits de la femme.
janvier 2011Roselyne Bachelot, alors Ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale répond brutalement à la question du parlementaire : "J'y suis rigoureusement, formellement, totalement opposée. Vous pensez que la ministre en charge du droit des femmes va soutenir un truc pareil ?"

Octobre 2012 : le Comité national d'éthique, répond à Roselyne Bachelot, qui l'avait saisi en 2011. Il  rend un avis défavorable à la prise en charge par la société de l'organisation d'une assistance sexuelle aux handicapés. Celui-ci ne sera rendu public qu'en mars 2013, provoquant la colère des associations, de membres éminents de la société civile et de quelques politiques. Cette prise de position a lieu quelques mois après l'annonce de Najat Vallaud Belkacem, Ministre des droits des femmes, de se donner les moyens de mettre fin à la prostitution.

Jérôme Guedj, président du conseil général de l'Essonne, issu
de l'aile gauche du parti socialiste. Avant de faire marche arrière,
il a clairement posé la question de l'assistance sexuelle. Cette
attitude est importante, venant de la part d'un président de
conseil général, chef de file de l'action sociale et de l'aide aux
handicapés.
 
Le 25 mars 2013, le conseil général de l'Essonne, présidé par Jérôme Guedj, vote le lancement d'une «réflexion sur la formation des professionnels», idée controversée au sein même de la majorité départementale. Ce vote, dans le cadre du schéma départemental en faveur des personnes handicapées, porte sur le lancement d'une «réflexion sur la formation des professionnels (...) aux enjeux de l'éveil et de l'accompagnement dans la sexualité des personnes lourdement handicapées». L'amendement voté précise que ces notions doivent «être définies et posées dans un cadre éthiquement et juridiquement acceptable, ce qui exclut d'emblée toute forme de prostitution et de marchandisation du corps».

 

Le 28 mars 2013, publication de la tribune "Je veux faire l'amour" de Patricia Assouline dans Libération. Elle est interviewée le lendemain par France Inter.
Le 31 mai, à 18h30 Patricia Assouline anime le café radical à Louviers (brasserie Le jardin de Bigards, 39 rue du Quai) ...
Que penser de tout cela ? de toutes ces vérités contradictoires, ces petites bulles qui remontent à la surface, sans permettre toutefois de faire bouillir la marmite de la réflexion.
Je me souviens d'un débat que j'ai eu lors de la campagne présidentielle, il ne s'agissait pas de cela, non, mais du fait que le prg avait mis en avant les questions de société lors du débat. Et l'on m'avait dit alors, mais est-ce le rôle du politique de s'emparer de ces débats ... et alors, bien sur que oui ! bien sur que la politique doit s'emparer de ces débats société, ces débats qui touchent à l'intime mais qui révèlent au delà de nos comportements sociaux, nos cultures et les rapports de force. et bien sur, tout cela révèle nos hésitations, nos remises en question. Et sur ce sujet, la question de l'assistance sexuelle est plus qu'emblématique.
Moi-même, sans l'intervention de Patricia Assouline sur France inter et sur Libération, aurais-je sans doute fuit ce problème. Et pourtant, rien n'est plus passionnant que cette agitation, que ce trouble.
Ainsi donc, le premier combat est mené par un démocrate chrétien, du parti même de la furia homophobe Christine Boutin, celle qui brandit la bible contre le pacs et voue le gouvernement aux gémonies pour avoir promulgué le mariage homosexuel. Certes ce démocrate chrétien n'est plus député, il ne s'est jamais mis en avant dans ces combats d'arrière-garde, il ne fait pas partie de l'organigramme du parti, mais quand même. Il a défendu une loi majeure de la présidence Chirac. Et c'est étrange de le voir défendre le principe d'une existence sociétale de l'assistance sociale face à Roselyne Bachelot, qui passe plutôt pour une moderne.
et la gauche dans tout cela ? Eh bien, elle n'intervient que plus tard, très tard même, en tant que telle. Le parti radical de gauche, toujours en pointe sur les sujets de société, cherche sa voie. Ça peut se comprendre, d'ailleurs. J'y reviendrais. Il y a bien quelques personnalités, tel Jean-Luc Romero, pour soutenir l'idée. Mais pas de prise en charge politique en tant que telle. C'est normal. il faut de la réflexion. Et là dessus, rendons hommage à Jérôme Guedj, président du conseil général de l'Essonne, proche de l'aile gauche du Ps, qui a fait débattre sur ce sujet le département qu'il préside.
Parce que bien sur, l'assistance sexuelle ne nous contraint pas seulement à repenser notre rapport au handicap, à la sexualité, mais aussi à la prostitution. La prostitution est bien sur de l'assistance sexuelle, rémunérée par définition. et c'est d'ailleurs ce qui complique tout.
Quand Roselyne Bachelot pense avoir claqué définitivement le baigneur à un député démocrate chrétien, en sous-entendant qu'il souhaite le retour de la prostitution à la papa, ce qu'une large partie de la France profonde, celle des clochers, n'a pas digéré... Elle met en avant son rôle de ministre de la condition féminine !
Sauf que la condition féminine a bien changé à l'heure des sex-toys en vente libre, des sites de rencontre et du mariage homosexuel. ce n'est plus l'homme qui a en main la sexualité. Même si c'est encore majoritairement le cas, la tendance est nette. L'émancipation féminine est une réalité.
C'est une femme, Patricia Assouline, qui hurle de ne pas être entendue, alors que, c'est vrai, les films et ouvrages qui traitent du sujet (comme Toutes les femmes s'appellent Marie, de Régine Desforges) parlent d'une réponse féminine à une détresse masculine ... mais on peut remarquer que dans les pays qui pratiquent l'assistance sexuelle, les femmes sont tout autant sollicitées que les hommes dans cette tâche. Bien sur, au delà du rapport au handicap, à la sexualité, on voit mal comment l'approche française du sujet ne nous contraindrait pas à repenser notre rapport à la prostitution ... même si c'est un autre débat.
Probable aussi que dans ce débat, comme dans tous ceux qui ont bouleversé notre rapport à la sexualité, la pilule, l'avortement, la majorité à 18 ans, l'union libre, le pacs, et, in fine l'ouverture du mariage aux couples homosexuels, on va nous faire le portrait d'une société bouleversée, décadente, infernale en un mot ... mais il faut s'y faire, nous sommes dans un monde qui bouge, qui reconnait les individus et les identités, un monde qui sait aussi être attentionné et où l'on peut arriver à poser les sujets calmement quitte à provoquer des réactions aussi épidermiques que disproportionnées.
Oui, sans doute, il y aura des questions sur la prostitution au prochain café radical. De toute façon, aucune question ne sera éludée. ce n'est pas le genre de la maison.

 
Doit-on répondre à la détresse sexuelle des handicapés ?
La question des assistants sexuels
Débat animé par Patricia Assouline

vendredi 31 mai, 18h30
café radical au "Jardin de Bigards"
39 rue du Quai, 27400 Louviers  









 




mardi 21 mai 2013

L'Italie réagit à la proposition française

"L'Europe fédérale, c'est maintenant ou jamais "

interview d'Emma Bonino, ministre radicale des affaires étrangères en Italie.  A méditer pour tous els amoureux de l'Europe, pour tous ceux qui souhaitent entendre une voix ouvertement fédéraliste aux prochaines élections européennes.


L'article est passionnant parce qu'il tombe à pic. Il permet de fixer le but et l'audace que représenterait un gouvernement fédéraliste européen, seule voie pour sortir de l'impasse. Pour ceux qui veulent le lire en version originale (eh oui, c'est une traduction maison, j'ai fait du mieux que j'ai pu et je me suis peut-être emballé !) cliquez ici. Pour les autres, en avant pour la lecture et accrochez votre ceinture.


Paru le 19 mai 2013 Interview par Paolo Valentino
 

 

Par Paolo Valentino

 

ROME – « Je prends très au sérieux l’ouverture de François Hollande. Quelles que soient les raisons qui l’ont inspirées, pour la première fois Paris signale sa disponibilité à une reconsidération de l’Europe qui me fait très plaisir, puisque jusqu’à il y a peu de temps, il était même tabou de parler de modifications des  traités.  Il est évident que les choses hypothéquées par le président français présupposent pour le moins une révision des pactes existantes. Mais s’il on admet le besoin d’une reconsidération en profondeur des institutions et des politiques, alors s’ouvre l’espace pour discuter de notre volonté d’une Europe des gouvernements, comme je crains que Hollande l’ait encore en tête, ou d’une Europe fédérale.

Même en tant que ministre des affaires étrangères, Emma Bonino ne dissimule pas son code génétique : radicale, spinellienne et fédéraliste », reprenant cette position qu’elle a maintenu obstinément lorsqu’elle était minoritaire, suivie par un groupe minuscule de visionnaires de l’Europe : « c’est ma position historique – dit-elle dans son premier interview accordée depuis son investiture – mais c’est aussi celle de l’Italie, reprise par le président Enrico Letta qui a parlé des états unis d’Europe lors du vote de confiance. » 

 

Giuliano Amato vous dit affectueusement que vous êtes « toujours trop en avance sur le temps ». La relance de l’Europe fédérale a été le thème conducteur de son préambule au guide de la diplomatie. Au parlement et ensuite à l’Université de l’Europe, vous avez parlé de la nécessité d’une nouvelle partition indiquant le fédéralisme comme un des thèmes centraux de la prochaine présidence italienne de l’Union Européenne dans la seconde moitié de 2014. Cela ne risque-t-il pas d’être une fuite en avant ?

« Non si l’on reconnait que l’Europe est dans une situation insoutenable. Prenons l’exemple de l’Union bancaire, décidée il y a plus d’un an. Nous n’y sommes pas encore parce que la gouvernance ne fonctionne pas et donc les politiques ne peuvent pas y agir. Le temps n’est pas un élément marginal : ce qui va bien aujourd’hui peut ne pas fonctionner dans 5 ans quand le monde aura pris une autre direction. Les thèses selon lesquelles l’austérité et les coupes budgétaires auraient à elles seules apporté la croissance à traité constant sont démenties de toute part. Avoir les comptes équilibrés  est important et nous l’avons fait en Italie, grâce notamment au gouvernement Monti. Mais les coûts économiques sont élevés (pour tous y compris prochainement pour l’Allemagne) et à ceux-ci s’ajoutent les coûts politiques puisque nous assistons à la montée des populismes et euroscepticismes qui atteignent une dimension préoccupante, se transformant par la suite en nationalisme et racisme, dont notre propre Histoire nous met en garde.

 

Mais pourquoi l’option intergouvernementale ne fonctionnerait-elle pas ?

«Parce qu’à force d’avancer sur la route de l’Europe, les patries elles-mêmes se détruisent. On ne réussit même pas à contrôler une crise relativement petite comme celle de Chypre. Je suis fédéraliste par conviction et je ne connais d’autre système institutionnel au monde en mesure de faire vivre ensemble démocratie, état de droit, et respect des différences  pour 500 millions de  personnes de lingues et d’histoires différentes. Et ce n’est pas une chose exotique, nous avons cela en Allemagne où cela fonctionne. Il n’est pas possible de céder des compétences ultérieurs sans une responsabilisation démocratique, sans que le Président soit élu, sans que le Parlement européen, voire le parlement européen émanent des parlements nationaux, puisse voter la confiance. Il n’existe pas de capacité de budget et de fiscalité européenne sans un volet de contrôle, qui, entre autres, ne se limite pas seulement à l’aspect économique ».

 

Que voulez-vous dire ?

«Qu’il existe même dans l’Europe actuelle un écart sur les droits civils. Par exemple, sur le thème des prisons et de la justice en Italie ou de la démocratie constitutionnelle en Hongrie. Des instruments de corrections sérieux n’existent pas. Nous avons des critères économiques forts pour entrer dans l’Union européenne, des mécanismes efficaces de suivi: procédures d'infraction, des amendes et ainsi de suite. Alors que du côté démocratique, il y a de forts critères d'entrée, mais une fois à l'intérieur d'un pays peut changer la Constitution en éliminant le partage des pouvoirs sans que rien se passe comme c'est le cas à Budapest. Ou vous pouvez être comme l'Italie, où il semble que le droit à la défense n'existe plus, car se délitant dans un processus qui dure depuis des années. »

 

Où a dérapé le projet d’intégration ?

«Il s’est fossilisé sur la monnaie unique. Nous nous sommes arrêté aidé du fait que l’Euro quoiqu’on en ait dit, a été un succès retentissant, jusqu’en ce système imparfait, au point qu’on a oublié d’aller de l’avant sur les autres aspects jusqu’à ce que nous soyons enfoncés dans la crise. La monnaie avait une gouvernance de beau temps, avec la tempête, cela ne marche plus.

 

Mais on a perdu le principe de solidarité, la raison pour laquelle nous sommes ensemble

«En réalité, non n’avons jamais eu à le pratiquer sérieusement, parce que nous n’avons jamais été véritablement mis à l’épreuve : les fonds de cohésion sociale et les autres postes budgétaires. Ceci est la première grande crise et l’incapacité d’y donner des réponses fait passer le refus de la solidarité des gouvernants aux citoyens. Popper nous a enseigné qu’en cas de crise, chacun s’adresse à l’autorité la plus proche pour trouver une solution. Pendant trois ans, nous avons pris des mesures à peine suffisante pour ne pas exploser : trop peu et trop tard. La vérité est que seul un grand projet de relance à tous les niveaux peut intéresser quelqu’un. Je ne crois pas qu’il soit possible de refaire l’Europe des petits pas. La bizarrerie fantastique est que l’Europe continue a exercer un pouvoir magnétique attractif pour tous les  peuples non européens. »

 

 

Quel est aujourd’hui l’argument fort du besoin d’Europe ?

«Aucun de nous n’a seulement les ressources et l’économie d’échelle pour se garantir un futur pour ses propres générations. La vision opposée est autocratique et nationaliste, la tentation de se fermer à tout qui devient par la suite raciste et fomente les guerres. Ensemble, nous serons plus forts sur le plan économique et démocratique. »

 

Schäuble, le ministre des finances allemand, dit qu’il faut modifier les traités ne serait-ce  que pour l’union bancaire. Êtes-vous d’accord ?

 «Selon moi, cela n’en vaut pas la peine. Il n’est pas vrai que les petites réformes soient mieux digérées par un certain type de pays. De toute façon beaucoup d’entre eux sont obligés à les soumettre à référendum. Et on ne rendra pas les gens amoureux de l’Europe en leur faisant le coup de l’union bancaire. Déjà qu’il est difficile de tomber amoureux d’une monnaie. Mais il y a des choses qui touchent beaucoup plus l’imagination populaire. Je ne me lasse pas de demander ce que nous en faisons de ces 27 armées nationales ? Cela coûte 250 milliards d’euros. Nous avons deux millions de personnes sous les armes, nues, c'est-à-dire pas équipées. C’est si vrai que chaque opération de maintien de la paix devient un drame : équipements, normes différentes, système d’armes différents, en Lybie, après dix jours, nous étions sans munitions. Ou bien les infrastructures, la recherche … »

 

 

Et votre idée de la Fédération légère ?

 «Oui, avec un budget d’à peine 5% du pib européen : mettre en commun4 ou 5 secteurs rien à voir avec un Super Etat. Le reste, nous le laissons à la subsidiarité. Nous n’avons pas vocation à devenir absolument homogènes. A la différence de mon amie Ulrike Guérot, selon laquelle l’Europe ne se fait pas parce qu’on n’arrive pas à se mettre d’accord sur le vin ou la bière à prendre pendant les repas, je pense que notre richesse soit proprement la bière et le vin dans chacun de nos pays. Ensemble, nous ne devons faire que les choses qui importent : les affaires étrangères, la défense, la sureté, la fiscalité, le trésor, la recherche, les infrastructures et j’y mets aussi l’immigration. Les chiffres les plus prudents indiquent que l’Europe aura besoin de 50 millions d’immigrants d’ici 2050.

 

De quelle manière le gouvernement italien devra-t-il se mouvoir pour faire en sorte que l’ouverture française ne tombe pas à l’eau ?

 

 «Le sujet est de comprendre quelle est la disponibilité. Est-ce une boutade à usage interne ou plutôt comme l’a dit quelqu’un, je pense qu’il s’agit d’une graine lancée et qui une fois au sol assumera sa vie propre. A nous d'en prendre soin, de l’arroser, un peu d’engrais. S’il y a un accord maximal, même avec des résistances bien compréhensibles, ceci devra devenir l’agenda de voyage du président du Conseil, du ministère des affaires étrangères, et de celui du Trésor. Nous devrons nous activer dans toutes les conférences. Ainsi nous préparerons un nouveau type d’élections européennes, avec les grandes familles politiques qui désigneront leur candidat à la présidence de la commission, des commissaires et du président du conseil, avoir un débat différent, en mesure d’impliquer et d’enthousiasmer les gens. »

 

 

Et l’Allemagne sera en mesure de sortir de la prudence imposée par les élections ?
 «Je comprends que la campagne électorale aient sa propre dynamique et impose ses règles. Mais ceci mis à  part, Berlin a toujours dit qu’il y aura jamais mutualisation de la dette s’il n’y a pas transfert de souveraineté. Prenons l’Allemagne au mot. Nous verrons bien si c’est du bluff. 


 

lundi 20 mai 2013

La prière d'Alfred

Alfredo Passante, sur son profil facebook ... Professeur à
la retraite, il met à présent son savoir au service de
l'alphabétisation des migrants.
Alfredo Passante est un ami, rencontré lors d'un jumelage à San Vito, il était alors conseiller municipal, membre du parti démocratique, parti structurant de la gauche italienne, issu de l'auto-dissolution du parti communiste italien. Il m'a fait part d'un texte qu'il a transmis à une revue internet de Brindisi, que j'ai décidé de traduire et de publier. De ce texte, arrive un bout d'Italie, d'Italie du Sud en proie à l'arrivée et à l'accueil de migrants, ce qui est d'ailleurs un problème sensiblement nouveau pour l'Italie qui a été pendant des siècles terre d'émigration plutôt que d'immigration. Mais la description intime de cette réalité, n'est pas le seul intérêt du texte. Alfredo est confronté par son action, à l'approche chrétienne de la réalité, tant il est vrai qu'on ne peut nier que l'engagement des chrétiens s'est souvent montré fondamental dans l'action humanitaire... Et Alfredo dans tout cela ? Eh bien voilà ! Alfredo, n'est pas chrétien, il a déjà eu du mal à s'en sortir ... mais forcément, l'action, la confrontation à des situations difficiles, l'oblige à se poser à nouveau des questions fondamentales. C'est ce qui fait la beauté de ce texte. Le fait que je vous le livre un lundi de Pentecôte est un pur hasard. 

Alfredo Passante,  
Pour que Dieu existe

Depuis quelques années, j’enseigne aux migrants  dans la paroisse de San Vito à Brindisi. Je le fais avec d’autres personnes de grande générosité qui aident leur prochain, animées d’une foi qui illumine durablement leur regard et leur sourire. Moi, en manière de foi, je n’ai pas leurs certitudes . Je ne les ai plus. Par de nombreux cotés, je me sentirais le Joseph d’Arimathie de la situation. 

Une image sèche des Pouilles, talon de la péninsule italienne
Ici, la mer n'est jamais loin. La difficulté d'y vivre a poussé
de nombreux Italiens du Sud loin de leurs terres, elle est
aujourd'hui terre d'immigration. 
Depuis quelques années, j’enseigne aux migrants  dans la paroisse de San Vito à Brindisi. Je le fais avec d’autres personens de grande générosité qui aident le prochain animé d’une fois qui illumine durablement leur regard et leur sourire. Moi, en manière de foi, je n’ai pas leurs certitudes. Je ne les ai plus. Par de nombreux cotés, je me sentirai le Joseph d’Arimathie de la situation. J’opère à la marge de leurs activités. Je fais ce que je peux et je le fais pour l’amour que j’éprouve à la confrontation de me semblables. Mais ce que je peux et toujours peu à la mesure de ce qu’exige  la situation dramatique de nombreux migrants et ceci crée en mon être une lutte continuelle entre les poussées de mon émotion et les freins de ma raison. Raison et émotion , c’est bien connu, poussent rarement dans la même direction. L’émotion me pousse à ne pas me limiter à la conjugaison des verbes ou à faire apprendre des mots. L’émotion me porte à m’attarder sur un regard particulièrement trite et à me perdre dans des histoires toujours chargées de douleur et de poignantes nostalgies. Des histoires qui vous impliquent. Qui interrogent la conscience et sèment les irrépressibles inquiétudes de l’âme. Il m’est arrivé de demander : “où dors tu ? “ et de m’entendre répondre “dans la rue”. A ce moment, entre moi et, dans ce cas, le jeune garçon iranien enfui de son pays pour raisons politiques, tombe la distance que permet de ne pas se sentir concerné. Peut-on rester indifférent ? Faire semblant de rien ? Rentrer à la maison et s’enfermer dans son propre confort ? La pensée que ce garçon n’a pas d’endroit où dormir ne me permet pas d’être en paix avec moi-même. Je dois faire quelque chose. Je le cherche, je le retrouve, et je l’emmène à la maison. Je lui assure un gite. Et puis la raison intervient. Je ne puis prendre la charge du garçon pour toujours, et je commence à me demander comment lui faire comprendre que mon hospitalité est, hélas, arrivé à son terme.
La charité de proximité crée toujours des problèmes de ce genre. Le garçon iranien, avant même que j’ai trouvé le moyen de lui en parler quite ma maison. Il encore la possibilité de rester hôte d’une structure de ce type dans le centre de I’Italie, structure de laquelle il s’est éloigné pour se soustraire des violences sexuelles de la part d’autres réfugiés, restés impunis, après même qu’il ait dénoncés les faits. Une fois les deux mois écoulés, il n’a nul endroit ou aller ni de quoi se nourrir. Il n’a même pas la possibilité d’être aidé par les siens, puisque sa famille a utilisé toutes ses ressources pour financer sa fuite d’Iran. On s’est joint par téléphone une autre fois, et puis plus rien. Il m’a demandé toujours de lui trouver un travail mais en fait,  je n’ai obtenu que des promesses qui ne se sont pas confirmées. Des mois sont passés. Souvent son visage s’est affiché dans ma mémoire et m’a profondément inquiété. Où est il maintenant ? Que fait il ? Pouvais-je ou devais faire davantage ?
Mais le jeune iranien n’est qu’un des nombreux cas dans lequel je me suis impliqué. Parfois, j’ai réussi à épouver la joie de trouver un travail pour l’un d’entre eux. Joie vite dissolue face au sentiment d’impuissance que l’on éprouve quand on constate que le sort du plus grand nombre ne semble laisser beaucoup d’espace à l’espérance.
Pouvons-nous nous contenter de ce que nous réussissons à faire pour un seul ?
Don Milani penchait pour une réponse affirmative, convaincu que l'on en pouvait aimer vraiment qu'un petit nombre d'individus. Alexander Langer pensait au contraire que l'on devait être tout pour tous. Mais quand il en a senti l'impossibilité, il a fini par se suicider.  L'amour pour le prochain peut donc porter à ces gestes extrêmes et paradoxalement nous éloigner même de Dieu, qui est amour.
Pour une bonne partie de ma vie, j’ai été croyant. Ou au moins, je me suis pensé comme tel. C’est à la suite d’une profonde réflexion sur le pourquoi de la souffrance et du sort des pauvres m’a mis en crise. Aime ton prochain comme toi-même dit le commandement qui est semblable au premier. Il arrive toutefois que si l’on est pris par cet amour, l’on en arrive à demander, par exemple en apprenant que des centaines d’êtres humains ont été fini comme nourriture aux poissons dans l’indifférence générale, “où est Dieu ?” et de s’éloigner de Lui parce qu’on a du mal à saisir la fin dans laquelle oeuvre la Providence. 
Giorgio Caproni, poète emblématique de
l'Italie résistante. 
Les croyants, comme les amies et amis qui enseignent dans la paroisse de San Vito, pensent probablement que la souffrance de nos migrants seront compensées dans la vie éternelle. Comme si la vie était une part de temps fini qui se déroule dans l’en-deça, et un autre infini qui se déroule dans l’au-delà. Il en est peut-être ainsi, mais je n’ai pas cette certitude. Mais je l’espère. Fortement, et de tout mon coeur. Je l’espère pour tous ces gens qui risque chaque jour de rester écrasé sous le poids de la pauvreté et des injustices pour tous ceux qui traversent déserts, montagnes ou mers au risque d’un voyage sans retour, pour tous les migrants que j’ai vu dans le refuge sur la grand’route de San Vito, pour tous les migrants au pied des grandes surfaces qui attendent pour ramasser nos miettes, pour tous les enfants qui, enveloppés par un nuage d’insectes, ne connaîtront pas la vie parce que destinés à mourir accrochés au sein des mères qui n’ont plus de lait. Mes amis oeuvrent et prient parce que, pour eux, Dieu existe. Moi, à l’inverse, à cause de tout cela, je prie comme le petit prêtre dérisoire de G. Caproni, “pour que Dieu existe”.

  
Alfredo Passante

mercredi 15 mai 2013

Jamet attaque la Région, Charmot attaque le département ...

et en avant le parti socialiste !

Une belle tablée de socialistes ... tous ensemble, tous ensemble oui, oui ...
mais pour qui pourquoi et contre qui?
Non, le parti socialiste n'est pas une secte ! Ceux qui disent ça sont des mauvaises langues.
A Louviers, on sait ce qu'est une secte. On a les Témoins de Jéhovah. Plus qu'aimables, ils sont aussi obséquieux que cohérents ... Tout le contraire des socialistes dont on s'est habitué à voir, au gouvernement comme en Région,  comme en ville étaler joyeusement et publiquement leur divergences entre courants, ambitions personnelles et susceptibilités diverses.  On peut avoir du mal à suivre, mais il vaut mieux s'en amuser ... tant c'est devenu monnaie courante

Mardi dernier, François Charmot et Marc-Antoine Jamet ont toutefois franchi  un nouveau pas dans l'absurde sur lequel je me permets de m'attarder.
Ce ne sont pas à d'autres socialistes qu'ils se sont attaqués, mais à une partie d'eux-mêmes ! Double schizophrénie tout à fait fascinante .... 
Ainsi Jamet, maire de Val de Reuil s'est il fait applaudir comme premier opposant au projet, lors même qu'il a voté ce même projet au conseil régional présidé par le socialiste Alain Le Vern..
Ainsi François Charmot, militant actif et ayant dirigé la campagne de la vice-présidente du conseil général attaque-t-il Jean Louis Destans pour ne pas avoir supprimé le péage d'Incarville, source selon lui de tous les maux et de tous les embouteillages ! 

Glissons sur le cas de Marc-Antoine Jamet, qui se livre ici à un exercice de démagogie classique et attardons-nous sur celui de Charmot, qui reprend une proposition gauchiste qui a effectivement été reprise un temps par Jean Louis Destans, président du conseil général de l'Eure et administrateur de la Sapn avant qu'il ne se rende compte qu'elle était irréalisable. Pour rappeler les événements, Jean Louis Destans n'avait pas dit qu'il rachèterait le péage d'Incarville mais qu'il ferait l'expérience 3 mois ... avant de se rendre compte que l'expérience serait très coûteuse et tellement coûteuse même qu'elle serait forcément sans suite... et c'est un bien.
Comme tout automobiliste, je suis heureux quand je ne paye pas et je trouve que tout est cher, mais comme tout automobiliste, j'ai tendance à oublier à quel point je coûte à la société. Le fait de demander au conseil général de prendre en charge les frais de la sapn, signifie notamment de faire payer par tous, y compris ceux qui n'ont pas de voiture, l'entretien de l'autoroute. Ce n'est sans doute pas une mesure de gauche et encore moins une mesure écologiste. Jean Louis Destans s'est sans doute égaré en 2005, lorsqu'il a fait cette proposition, mais il a eu au moins le mérite de ne pas s'entêter, et de toute façon, une telle mesure n'était politiquement pas viable. Elle aurait plombé les finances du conseil général et aurait amené une augmentation conséquente d'impôts ou une diminution des prestations sociales dudit conseil. Voilà pour clore cet aspect du débat. 
Pour ce qui est de la liaison A28/A13, autrement appelée contournement Est de Rouen, autrement appelée "autoroute" par les contempteurs du projet, rappelons quand même quelques vérités, qui restent ouvertes à débat.
La première c'est qu'on ne peut pas en même temps pleurnicher contre la désindustrialisation d'un site (et à cet égard, au delà des problèmes rencontrés par l'ex M'Real, au delà de la terrible désindustrialisation de la vallée de l'Andelle, il faut malgré tout rappeler qu'il y a un choix à faire entre sauvegarde des emplois et décroissance et que la logistique a pris une part prépondérante dans le développement ou le maintien de l'industrie. On peut se détacher de la décision gouvernementale de fixer l'emploi comme première priorité, mais il faut le dire clairement.
La deuxième, c'est qu'il ne s'agit pas d'une décision tombée du ciel. Le projet vise, au delà du contournement de Rouen, qui est la seule grande ville de France à ne pas être dotée d'une rocade, à assurer une liaison qui relie la Normandie et plus précisément, Le Havre et port 2.000, mais tout autant le flux en provenance de la Belgique à pouvoir atteindre le grand sud sans passer par Paris et sans engorger l'A13 dont tout un chacun peut constater qu'il est saturé (ce qui confirme par ailleurs que la gratuité du péage d'Incarville ne serait pas une idée géniale).
La troisième, c'est qu'effectivement, tout intérêt général reste à démontrer, comme dirait François Charmot. Cela se joue au niveau de l'Etat (mais il y a eu des élections présidentielles et législatives où le peuple a choisi ses représentants), au niveau de la Région (qui a aussi élu des représentants) et du conseil général (idem). Et ce sont bien nos élus qui fondent l'intérêt général ... ou alors on n'est plus en démocratie. 
Il est bizarre de voir la gauche reprendre sur ce point les lamentables arguments des opposants au mariage pour tous.



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lundi 13 mai 2013

Louviers : à quoi joue le parti socialiste ?



Christian Renoncourt s'exhibe sur son
profil Facebook le jour même de la parution
de l'article de la Dépêche. Une attitude d'une
incohérence totale.

Inconstance

ou inconsistance ?

Christian Renoncourt vient négocier le mardi soir avec Franck Martin les conditions d'une collaboration en vue des municipales ....
Jeudi matin : gros titre de la Dépêche : Christian Renoncourt veut une liste contre Martin ! On pourrait croire à une bévue de journaliste ... mais non !
Christian Renoncourt lui-même exhibe fièrement son point de vue où l'incorrection le dispute au ridicule.


Rappelons brièvement les données du problème.
En 2008, les socialistes ont fait le choix de la scission politique au sein de la gauche, après 13 années de travail dans l'équipe de Franck Martin.
On ne peut s'expliquer cette attitude dont les socialistes ont été les premières victimes que par le désir de se venger du crime de lèse majesté qu'aurait commis Franck Martin en se présentant contre François Loncle aux législatives de 2008.  
2008, meeting d'union animé par Manuel Valls, François Loncle
et Franck Martin à Louviers. Les leçons semblaient avoir été tirées.
En 2012, et même avant, François Loncle multiplie les signaux faisant savoir que tout cela est désormais de l'eau usée, que ce qui rassemble à gauche est supérieur à ce qui divise ... le tout magnifiquement conclu par un meeting de soutien à François Hollande animé par Manuel Valls, devenu depuis le ministre le plus populaire du gouvernement Ayrault.
Bref, tout cela pour dire qu'il n'y a rien d'incompatible à gauche, contrairement à ce que des années d'opposition têtue ont tenté de faire accréditer du coté socialiste.
Pour tous les observateurs politiques cela n'a pas de sens.
Christian Renoncourt parle même d'une liste "gogotruche", réunissant les Verts, les Socialistes, les Fronts de gauche, et même les trotskystes... Et allez donc !
Marx disait ironiquement que l'histoire se répétait toujours deux fois. La première fois, c'était une catastrophe, la seconde une farce.
Rappelons-nous que c'est avec ce type de calcul idiot, que Jean Charles Houel avait maintenu sa candidature à la triangulaire du deuxième tour. ainsi la droite s'était vue offrir une victoire sur un plateau alors que la gauche recueillait plus de 60 % des voix ...
Cherchez l'erreur !
Ce n'est pas là le seul aspect scandaleux du comportement de Christian Reconcourt. Il le sait pour avoir travaillé avec Franck Martin pendant 6 ans, le fonctionnement municipal marche toujours sur le principe du consensus, où chaque élu agit en fonction de ce qu'il juge bon pour la ville, en fonction de ses convictions et jamais en fonction des décisions d'un groupe. Franck martin a toujours laissé ça à d'autres, même si nous savons bien que le rêve inabouti des socialistes a toujours été de permettre à leur parti d'épingler la ville de Louviers sur son poitrail.
En s'y prenant comme ça, en tout cas, caramba ... c'est encore raté !
Plus sérieusement il semble que le 20 mai le secrétaire de section du parti socialiste demandera aux socialistes lovériens de se prononcer pour ou contre la participation à une liste municipale qui souhaite continuer le formidable travail accompli par la gauche depuis 18 ans. Franck Martin a donné au PS les moyens de s'en sortir par le haut. Christian Renoncourt pense qu'il peut s'en sortir par le bas ..., c'est à dire de creuser encore le tunnel dans lequel les socialistes lovériens ont choisi de s'enfoncer depuis plus de 5 ans. Mais les plus entêtées des taupes finissent tôt ou tard par revenir à la surface.
Pour nos amis socialistes, cela peut être maintenant, mais ils peuvent choisir que ce soit dans 6 ans, ou même plus tard. Ce serait tant pis pour la gauche, tant pis pour la ville, mais tant pis au premier chef pour le parti socialiste. 

 

    

dimanche 12 mai 2013

Assistance sexuelle ... et l'amour dans tout ça ?

The Sessions, film de Ben Lewin, sorti en mars sur les écrans 
français. Il s'agit de la retranscription d'une histoire vraie. Le film
est parait-il très bon mais cela ne l'a pas empêché de connaitre 
une diffusion restreinte. Je ne l'ai donc pas vu. Helen Hunt et 
John Hawkes, sur la photo, en sont les comédiens principaux.

Un sondage effectué en 2006 révélait que 61% des français pensaient que les handicapés n'avaient pas de sexualité. Je ne sais s'il en serait de même aujourd'hui mais le résultat de cette enquête d'opinion est particulièrement révélatrice du trouble que suscite le débat sur les assistants sexuels.

En fait, ce n'est pas seulement que la question des assistants sexuels tourne autour de la prostitution, autour de l'intimité, de la sensualité, de la sexualité et du handicap ... C'est aussi que le fait même de poser la question est extrêmement troublant. Le handicap, a été traité différemment selon les cultures et les époques. Je me souviens de mon prof d'espagnol scandalisant sa classe lorsque j'étais en première en expliquant que le handicap était l'objet de moquerie dans la culture espagnole. Sans doute était-ce en parlant de Cervantès, l'emblématique auteur de Don Quichotte, qui avait perdu un bras à la bataille de Lépante. Bref, de Cervantès à Luis Buñuel ... le handicap faisait rire et nourrissait la tradition de l'humour noir espagnol . En France, il était tabou et c'était peut-être pire. Il était tabou, au même titre que la sexualité. Tous deux étaient vécu comme une honte, quelque chose à cacher, comme une punition du seigneur, quelque chose dont il est bon de pouvoir se passer.
Encore un film qui en a parlé, encore un
que je n'ai pas vu. Interprété par Olivier
Gourmet, maintes fois primé.  J'ai juré
 de l'avoir vu avant le débat. 

La situation a nettement évolué, bien entendu. Le handicap a désormais pignon sur rue, au même titre d'ailleurs que la sexualité. Aurait on imaginé il y a 20 ans la diffusion sur les plus grandes chaînes des jeux olympiques des handicapés ? Aurait on imaginé il y a 20 ans, la vente de sex-toys en grande surface ? 
En préparant le prochain café radical, qui sera animé par Patricia Assouline, je me suis rendu compte que plusieurs films avaient déjà traité de ce sujet, Nationale 7, notamment dont vous pouvez visionner la bande annonce en cliquant là 

Certes, le sujet est encore confidentiel,  et finalement le jugement du comité national d'éthique, qui avait fait sortir Patricia Assouline hors de ses gonds, prend naturellement place dans ce cadre. En quelque sorte, on ne touche pas à ce sujet là... Ce que certains peuvent entendre comme " déjà qu'il faut s'occuper du handicap et des handicapés, s'il faut en plus s'occuper de leur sexualité alors que du coté des valides, on est loin d'avoir résolu tous les problèmes ... !"
C'est que la sexualité est une chose complexe, je dirais même, elle est la complexité par nature. Elle est la révélation du besoin de l'autre. Elle est une mise en danger. Et très naturellement, elle prend place dans un cadre symbolique et affectif puissant parce que nous sommes humains et riche. Alors, la froide approche de l'assistance sexuelle a de quoi faire frémir. Telle est d'ailleurs la terreur exprimée par Rémi Gendarme, un handicapé, dans son blog,  " je ne veux pas d'assitante sexuelle qui ne tremblerait pas de plaisir". Et pourtant ... cette réaction de dignité bien compréhensible nous rappelle qu'il en est de chaque handicap, comme de chaque sexualité comme de chaque individu, quelque chose d'intime, de personnel révélatrice encore une fois du besoin de l'autre, de notre dépendance, valide, comme handicapé.
Patricia Assouline animera le prochain
café radical
Mais Rémi Gendarme précise bien qu'il n'est pas un handicapé comme les autres, qu'il a une vie sociale, qu'il peut faire des rencontres, draguer ... et bien entendu affronter d'égal à égal la pratique amoureuse et érotique. Pour le reste, c'est vrai, qu'y a-t-il de plus froid que la notion d'assistance, d'assistance sexuelle, comme il en est de l'assistance médicale, qu'y a-t-il de plus froid vis à vis de ce qu'on peut attendre de la sexualité ? 
Rien, rien de plus froid, si ce n'est le renoncement absolu à la sexualité, à l'échange ou à la simple connaissance de son corps, celle que donne précisément le rapport sexuel... réussi ou raté, adroit ou maladroit, fantasmé ou réel ... 
Telle sera la nature des sujets que nous aborderons vendredi en 15, ce dernier jour du mois de mai, 
vendredi 31 mai 18h30 
Brasserie "Le jardin de Bigards", 
39 rue du Quai à Louviers 
 prochain café radical :
"Doit on répondre à la détresse sexuelle des handicapés ?
 la question des assistants sexuels" 
débat animé par Patricia Assouline 

Exceptionnellement le débat aura lieu au rez de chaussée et les lieux seront aménagés pour permettre l'accès aux fauteuils roulants.