dimanche 31 janvier 2016

Louviers : la municipalité méprise le commerce

Nathalie Carville a réussi à faire tenir contre ventes marées
l'association des commerçants de Louviers. Il lui a fallu bien
du talent et bien de l'endurance avant de devoir laisser
la présidence le mois prochain. 
Incroyable mais vrai ! 
Aucun membre de la municipalité à la manifestation organisée par les commerçants de Louviers... 
La cérémonie traditionnelle qui consistait à remettre aux vainqueurs du tirage au sort organisé pendant les fêtes de fin d'années n'a reçu aucun encouragement par la municipalité. On a bien noté la présence de M. Calais, maire de Léry et vice-président chargé du commerce ... qui a adressé un petit mot gentil à la présidente Nathalie Carville qui a profité de l'occasion pour annoncer qu'elle quitté cette tâche difficile. 
Parce qu'il n'est pas simple de représenter les commerçants de Louviers. Cela a été vrai de tout temps. Les commerçants sont par nature des individualités assez fortes qui ont du mal à s'accorder. Mais ce qui est sur, dans tous les cas et dans l'intérêt du commerce et de la ville, c'est que l'attention et le soutien de la municipalité est absolument indispensable .... et plus particulièrement en ce moment. 
Sans commerce, c'est la ville qui meurt. C'est pourtant simple. 
Jamais on n'a vu à Louviers une municipalité mépriser son commerce et ses représentants. Ce n'est pas le projet parapluie qui y changera quoi que ce soit. 

jeudi 28 janvier 2016

No news, bad news ... une ville sans journaux n'est pas une ville

A Louviers, les dimanches ne sont plus ce qu'ils étaient ...
C'était un, c'était LE rite dominical.  

Le dimanche, je me levais pas trop tôt, pas trop tard non plus. C'est à dire, à une époque, le marchand de journaux ouvrait très tôt, presqu'en même temps que les boulangers.  On achetait des croissants pour bien marquer que le dimanche n'est pas un jour comme un autre. Et puis on ramenait le journal. Le Journal du dimanche, souvent, comme son nom l'indique.
Oui, c'est vrai, je suis un fou de presse. J'aime l'odeur de l'encre et du papier, quelque chose qui, mélangé à l'odeur du café prend une saveur particulière. Bien loin de l'hystérie hygiénique d'internet.
Est-ce là la seule raison de mon désappointement ? Bien sur que non.

A ce petit jeu, je retrouvais pas mal d'habitués. Les familiers des viennoiseries dominicales, les addicts à la presse. Eric, Pauline, Pascal, sans parler de ceux dont je ne connais ni le prénom, ni le nom mais que j'avais plaisir à croiser. Ceux qui, au-delà du journal, venaient trainer dans les rayons, comparer les unes et regarder les dernières parutions, les créations, sorte de panorama des centres d'intérêt de notre société.
Certes, depuis quelques années, le service  était moins bien rendu. Le marchand ouvrait plus tard et il est arrivé pendant les mois d'été qu'il soit fermé.
Maintenant, c'est définitif ! Pour acheter le journal, qu'il s'agisse du Journal du dimanche ou d'Aujourd'hui dimanche, il faut aller à Val de Reuil ou au Vaudreuil.

Rien de plus appétissant que l'étal d'un marchand de journaux.
Au delà de ma propre situation et de mon propre malaise, il faut se demander pourquoi Louviers est privé de journaux pour la première fois depuis la deuxième guerre mondiale. On peut évoquer internet et la presse numérisée ... On peut dire aussi que Louviers est située au cœur d'un mauvais réseau de distribution. Que parfois, la presse n'arrivait pas jusqu'à Louviers ...
Ouais, bof ! Mais alors pourquoi ni Le Vaudreuil, ni Val de Reuil continuent de diffuser l'ensemble de la presse avec des commerçants ouverts le dimanche. 
 
On ne peut qu'admettre qu'il s'agit du symptôme d'un phénomène infiniment plus sérieux : la baisse du chiffre d'affaires des commerces lovériens le dimanche. La municipalité Priollaud n'a cessé depuis près de deux ans de porter atteinte au commerce de proximité. Or le commerce de centre-ville fonctionne en réseau, sur un équilibre fragile. L'ouverture d'une grande surface supplémentaire le dimanche matin a déjà été durement ressentie par les commerçants lovériens. La fermeture du marchand de journaux va amener bien des lovériens à se déplacer pour aller chercher leur journal et faire leurs courses ailleurs s'ils ne choisissent pas de rester chez eux.

Il y a un vrai problème du commerce à Louviers. Franck Martin et son équipe s'y étaient attaqué d'arrache-pied. Ils l'avaient fait par un dialogue constant avec les commerçants ainsi que par une réflexion menée au niveau de l'intercommunalité. Ainsi les lovériens avaient-ils pu apprécier la dynamisation du centre-ville.
A présent, on constate les banques et sociétés d'assurance prennent le pas, ce qui, précisément ne favorise pas le développement d'un commerce en réseau.
Décidément, une ville de 20.000 habitants sans marchands de journaux le dimanche, c'est grave. Il ne doit pas y en avoir beaucoup en France et c'est incontestablement la marque d'un déclin.

Monsieur le maire, faites quelque chose !

mercredi 27 janvier 2016

Ah Christiane ! Nous nous sommes tant aimés ...

Christiane Taubira à Evreux, lors de l'inauguration de la place
Aimé Césaire entre Michel Champredon et Franck Martin,
alors maires d'Evreux et de Louviers.
J'ai connu Christiane Taubira en 2002. Je m'étais précipité à Paris sitôt connue sa candidature. Je tenais à faire la campagne de la candidate du parti radical de gauche. 
 
Cette campagne a été bouleversante. Elle a été bouleversante dans son essence même, puisqu'elle a permis la confrontation de personnalités nouvelles, elle a été bouleversante par son résultat puisque pour la première fois dans l'histoire de la 5e République elle a amené l'extrême droite au deuxième tour. Enfin, c'est une période qui m'a marqué personnellement, puisque ma mère venait de subir une attaque et avait due être hospitalisée en avril 2002, juste au début de la campagne officielle.   
 
 
Je garderais à jamais le souvenir de la route qui me conduisait de l'hôpital de Grenoble où elle venait d'être hospitalisée, à la station de ski de La Plagne où je devais rejoindre ma nouvelle petite famille recomposée. La radio vomissait un flot insupportable de discours sécuritaires, portés  par l'ensemble des candidats. C'était la carte de la sécurité que Chirac avait sorti comme atout-maître et dans laquelle s'engouffraient les Le Pen, Chevènement, Jospin, Mégret dans un sinistre concours au prix du Père Tape-dur[1]
Seule dans ce concert d’appel à la remise en cause  des principes de la justice et de la protection des mineurs, Christiane Taubira appelait à la République du respect et à la citoyenneté.   
Seule dans ce concert d’appel à la remise en cause  des principes de la justice et de la protection des mineurs, Christiane Taubira appelait à la République du respect et à la citoyenneté. 
Quelques années après son passage à Louviers, Christiane
Taubira est devenue une figure emblématique de la gauche. Ici,
à l'assemblée Nationale, elle donne avec le sourire, la leçon aux
vieilles badernes ... Elle aussi capable de faire franchement la
gueule, mais ça, ce sera pour plus tard.
Elle était venue à Louviers[2], où une salle pleine l'avait accueillie, éberluée par ses qualités d'oratrice. Plus tard d’ailleurs, lorsque je l’avais ramenée chez elle en voiture, elle m’avait raconté, son goût pour les mots, la poésie, le plaisir qu’elle avait à apprendre des poésies par cœur, et à se les réciter ... ces mots qu’elle suçait avec gourmandise et sensualité, bref, tout ce qu’on a retrouvé magnifiquement lorsque la magnifique Christiane s’est opposée aux vieilles badernes réactionnaires au sujet du mariage pour tous.
Voilà, tout est dit. Peut-être mal dit, mais c’est dit. Cette campagne, je ne l’ai jamais regrettée. Elle m’a fait connaître une figure majeure de la politique, même si dans la suite immédiate de la campagne, personne n’aurait pu dire ça. Il faut voir ce que j’en,  ce que les radicaux ont entendu d’avoir soutenu Taubira. Les désaccords ont même sonné à l’intérieur du prg.
Plus tard, en dépit des désaccords avec elle sur l’Europe et sur ses accointances avec Montebourg, je n’ai jamais regretté cet engagement. Je continue toujours de penser que le pire dans ce type de situation est de ne pas s’engager.
 "Nous voulions changer la vie, mais la
 vie nous a changé",  phrase référente du film
d'Ettore Scola mort ce 19 janvier.
C'eravamo tanto amati, nous nous sommes
tant aimé en français.

 
Je pense qu’effectivement, elle a raison de démissionner. Question de respect des institutions. Comme l’avait dit avec délicatesse Chevènement : un ministre, ça démissionne ou ça ferme sa gueule. Or, Christiane avait déjà beaucoup parlé. Je considère pour ma part que je n’ai pas les éléments pour trancher sur le sujet de la déchéance de nationalité. Je persiste à penser qu’il s’agit d’un désaccord politique mineur, parce que, contrairement à la mousse faite autour de la sécurité en 2002, le risque est bien réel. Je persiste à penser que si l’on était d’accord avec le Président de la République au lendemain du 13 novembre, on ne peut pas le lâcher trois mois plus tard même si je comprends qu’il y ait débat.
N’empêche, je persiste : à la suite des catastrophiques Pascal Clément, Michel Mercier, Michèle Alliot-Marie, Rachida Dati, en dépit de certains autres qui ont fait le job, Christiane Taubira a été la meilleure ministre de la justice de la 5e République après Robert Badinter. Quoi qu’il advienne, j’aurais apprécié ses qualités humaines et ses capacités de travail et la nécessité d’une telle personnalité dans le monde politique. Et je reste content, d’avoir à mon faible niveau participé à son éclosion.
 
 




[1] La télévision relayait jusqu’à la nausée les images de Paul Voise, un retraité agressé à Orléans et qui démontrait que la France vivait en grand état d’insécurité. Les études menées par la suite, tant par la police que par la presse critique ont amené les plus grands doutes sur la réalité de l’agression


[2] Marrant d'ailleurs comme Louviers avait joué un rôle clef dans cette campagne puisque c'est là que Besancenot avait tenu à lancer la sienne, devant son vieux lycée avec Pierre Vandevoorde, son vieux prof d'allemand.  
 

 
 




lundi 4 janvier 2016

Une bonne année 2016, pleine de vie contre les forces de la destruction



En 2015, les apologistes de la terreur ne nous ont pas laissé le temps de faire des vœux. Il y a un an tout juste, Charlie Hebdo était attaqué, et avec lui le génie français qui de Rabelais à Coluche a allié dérision, critique politique et sociale. Plus tard, le terrorisme s’est attaqué à la France elle-même, à son mode de vie, Paris, ses cafés, ses terrasses et jusqu'au football.

2015 aura été aussi l’année de l’intolérance avec l’importance croissante du vote en faveur de l’extrême droite qui s’est traduite par les inquiétants événements qui se sont produits à Ajaccio.

Mais c’est précisément parce que la situation est celle-là, inconfortable, difficile, oppressante qu’il est plus que jamais temps de faire des vœux pour nos proches et nos éloignés, pour l’Eure, la Normandie, la France et le monde.

« Notre ennemi dessine notre visage » dit le poète. Ainsi les valeurs que nous défendons au-delà du triptyque  républicain sont aussi celles de l’émancipation, de la culture, de la joie et de l’humanisme.

Le parti radical de gauche émet le vœu que 2016 soit l’année des amoureux de la vie face aux fétichistes du chaos, Les radicaux mettront toute leur énergie dans la défense politique de notre système républicain fruit de notre belle histoire et qui porte au plus haut les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité et portant avec elles respect et tolérance.