mardi 30 septembre 2008

Faut-il sauver les banquiers ?




Le prochain café radical, qui se tiendra soit le 10, soit le 17 octobre traitera de la crise financière et de ses conséquences prévisibles sur l'économie mondiale et sur notre quotidien. Nous vous en dirons un peu plus dès que possible !

En attendant, le café radical vous fournira quelques éléments de réflexion, amuse-gueules de pour alimenter le débat.


Le café radical vous joint un texte de Thomas Piketty, piqué dans la page Rebonds de Libération


Thomas Picketty Thomas Piketty est directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’Ecole d’économie de Paris. C'est un jeune économiste reconnu qui a fait parti du think tank de Dominique Strauss-Khan avant de participer à la campagne de Ségolène Royal.




La crise financière va-t-elle conduire à un retour en force de l’État sur la scène économique et sociale ? Il est trop tôt pour le dire. Au moins est-il utile de dissiper quelques malentendus et de préciser les termes du débat. Les sauvetages de banques et les réformes du système de régulation financière orchestrés par le gouvernement américain ne constituent en soi pas un tournant historique. La rapidité et le pragmatisme avec lesquels le Trésor américain et la Federal Reserve adaptent chaque jour leur doctrine et se lancent dans des nationalisations temporaires de pans entiers du système financier sont certes impressionnants. Et même s’il faudra du temps pour connaître le coût final net pour le contribuable, il est possible que l’ampleur des interventions en cours dépasse les niveaux atteints dans le passé. On parle maintenant de montants compris entre 700 et 1 400 milliards de dollars, soit entre 5 et 10 points de PIB américain, alors que la débâcle des Savings and Loans des années 80 avait coûté environ 2,5 points de PIB.
Il reste que ce type d’interventions dans le secteur financier se situe dans une certaine mesure dans la continuité des doctrines et des politiques déjà pratiquées dans le passé. Les élites américaines en sont convaincues depuis les années 30 : si la crise de 1929 a pris une telle ampleur et mené le capitalisme au bord du gouffre, c’est parce que la Federal Reserve et les autorités publiques ont laissé les banques s’effondrer en refusant d’injecter les liquidités nécessaires pour rétablir la confiance et la croissance régulière de l’économie réelle. Pour certains libéraux américains, la foi dans l’interventionnisme de la Federal Reserve va même de pair avec le scepticisme vis-à-vis de l’interventionnisme étatique en dehors de la sphère financière : pour sauver le capitalisme, nous avons besoin d’une bonne FED, souple et réactive - et surtout pas du welfare state ramollissant que les rooseveltiens ont voulu imposer à l’Amérique. En oubliant ce contexte historique, on risque de s’étonner de la rapidité d’intervention des autorités financières américaines.
Les choses vont-elles s’arrêter là ? Cela dépend de la présidentielle américaine : un président Obama pourrait saisir cette occasion pour renforcer le rôle de l’Etat dans d’autres domaines que la seule sphère financière, par exemple sur l’assurance-maladie et la réduction des inégalités. Compte tenu du gouffre budgétaire légué par l’administration Bush (dépenses militaires, sauvetages financiers), les marges de manœuvre sur la santé risquent toutefois d’être limités - le consentement des Américains à payer plus d’impôts n’est pas infini. Le débat en cours au Congrès sur la limitation des rémunérations dans la finance illustre d’ailleurs les ambiguïtés du contexte idéologique actuel. On sent certes monter l’exaspération de l’opinion américaine face à l’explosion des super-salaires des dirigeants et des traders observée au cours des trente dernières années. Mais la solution envisagée, qui consiste à instituer une rémunération maximale de 400 000 dollars (le salaire de président des Etats-Unis) dans les institutions financières renflouées par le contribuable, est une réponse partielle, et surtout aisément contournable - il suffit de transférer le paiement de salaires plus élevés dans d’autres sociétés.
Après la crise de 1929, en réaction aux élites économiques et financières qui s’étaient enrichies tout en conduisant le pays à la crise, la réponse de Roosevelt fut autrement plus brutale. Le taux de l’impôt fédéral sur le revenu applicable aux revenus les plus élevés fut porté de 25 % à 63 % en 1932, puis 79 % en 1936, 91 % en 1941, niveau réduit à 77 % en 1964, et finalement à 30 %-35 % au cours des années 1980-1990 par les administrations Reagan-Bush (Obama propose de le remonter à 45%). Pendant près de cinquante ans, des années 1930 jusqu’en 1980, jamais le taux supérieur ne descendit au-dessous de 70%, et il fut en moyenne de plus de 80%. Dans le contexte idéologique actuel, où le droit de toucher des bonus et parachutes dorés de plusieurs dizaines millions d’euros sans avoir à payer plus de 50% d’impôt a été promu au rang des droits de l’homme, beaucoup jugeront cette politique primaire et spoliatrice. Elle a pourtant été appliquée pendant un demi-siècle dans la plus grande démocratie du monde - visiblement sans empêcher l’économie américaine de fonctionner. Surtout, elle avait le mérite de réduire drastiquement les incitations des dirigeants des entreprises à se servir dans la caisse au-delà d’un certain seuil. Avec la globalisation financière, de tels mécanismes ne pourraient sans doute être mis en œuvre sans une refonte complète des règles de transparence comptable et une action implacable contre les paradis fiscaux. Malheureusement, il faudra sans doute bien d’autres crises pour en arriver là.

lundi 29 septembre 2008

Etonnant voyageur !




Motion attendue jeudi soir sur la gare de Saint-Pierre du Vauvray promise au sacrifice avec ses usagers si on ne fait rien.



Lorsque sa gare est en danger, le maire de Saint-Pierre du Vauvray se démène, remue ciel et terre, fait signer des motions... Il a raison ! Parce que la fin de cette gare ne correspond qu'à un besoin d'économie mais ne correspond pas à un besoin d'aménagement du territoire.


Il y eut toutefois une surprise après que Franck Martin a expliqué les besoins de modernisation de la ligne Le Havre Paris, saturée depuis plus de 30 ans et qui n'a pas connu depuis l'investissement technique et financier nécessaire à son bon fonctionnement.


Marc Antoine Jamet, au lieu d'aller dans ce sens s'est escrimé à expliquer que la Région avait fait un effort financier maximal... alors que Franck Martin avait lui posé le problème politiquement expliquant qu'une petite Normandie limitée à deux départements n'aurait jamais le poids suffisant pour négocier avec une Région Parisienne tournée sur elle-même.






Mais il y a mieux ! Marc Antoine Jamet ne demande pas l'aménagement de la gare en escaliers roulants.

Cela peut sembler loin du problème de Saint Pierre du Vauvray ... en fait, pas du tout ! Car si la Région est incapable d'empêcher la desserte de plus petites gares et donc d'encourager leur fermeture, le maire de Val de Reuil pourrait exiger que la gare de Val de Reuil gagne en qualité. Voilà un équipement conçu il y a 30 ans, qui garde un aspect sordide, inconfortable, qui n'est pas aux normes pour les handicapés, muni d'un escalier infranchissable pour une personne chargée et un tant soit peu pressée. C'est l'escalier de la honte dont parlait Franck Martin il y a peu. Ce problème rejaillit bien au delà de la commune de Val de Reuil et nuit au développement des transports en commun... si la fermeture de gares annexes se traduisait par une rationnalisation de l'accueil des voyageurs, on pourrait comprendre ...


Le maire de Val de Reuil a été jusqu'à déclarer : "il est impossible d'installer un escalier roulant, il n'y a pas assez de passage (?!!!?)"





Curieux ! Cette remarque en provenait pas d'un élu rural du siècle dernier incrédule devant les prodiges de l'électricité. N'importe qui connaît les détecteurs automatiques !


A croire qu'il ne prend jamais le métro ...

Ci-dessous l'adresse du blog de Tonton Georges qui répond à la question : Comment un escalier mécanique se met il en marche (c'est le 393) ?




tontongeorges.free.fr/Pages/LA_VIE_PRATIQUE.HTM.

mercredi 24 septembre 2008

Moderniser, ce n'est pas privatiser !


Le Prg poursuit son combat contre la privatisation de la poste
et fait des propositions


PARIS, 23 septembre 2008 (AFP) -

Le président du Parti radical de gauche, Jean-Michel Baylet, a préconisé mardi "d'autres voies de modernisation" de La Poste alors que les postiers étaient en grève pour protester contre sa "privatisation" .

Pour le sénateur du Tarn-et-Garonne, "le projet de privatisation de La Poste a perdu un peu plus de sa signification avec la crise financière" qui montre "la fragilité des entreprises cotées et non pas seulement des banques".

"D'autres voies de modernisation existent", poursuit M. Baylet, qui appelle le gouvernement à les étudier. Le président du PRG évoque "la mise en réseau des postes européennes,voire la création d'un consortium européen d'entreprises publiques chargées de la poste ou encore d'une Société coopérative européenne des postes".

Le sénateur évoque également "la recherche, par La Poste, de fonds propres via l'émission de titres participatifs" , la "création d'un fonds d'investissement de La Poste" ou "l'intervention de la Caisse des Dépôts et Consignations" .

mardi 23 septembre 2008

On se fait une ligne ?

Les opposants au train s'étaient réuni à Brosville la veille. Le café radical a souhaité débattre et informer sur un sujet brûlant. En fait, il n'y a pas eu de débordement et les enjeux ont été clairement posés dès le départ par un excellent exposé de Bruno Canivet. A signaler, l'interview réalisé par José Alcala sur son blog http://www.vernon27journal.info/, illustrant un commentaire sur le café radical du 19 septembre.

Le débat a commencé par la lecture du communiqué de l'association halte au train dont voici quelques extraits


.. Ils ont précisé qu'ils n'étaient pas contre le train mais contre un
tracé irréfléchi et écologiquement destructeur. Etaient présentes trois
associations :le collectif des maires de la vallée,l'association Halte au train
et l'association Hondouville ,un autre avenir et beaucoup de riverains. La salle
des fêtes était pleine. Les intervenants ont souligné que ce combat serait un
combat dans le temps et qu'il faut s'attendre à lutter pendant plusieurs années. Georgia Pacific, le plus gros employeur de la région est contre ce projet pour
des raisons de sécurité et parce qu'il a prévu d'agrandir l'usine sur le
contournement de l'usine par le train. Les interventions de la salle ont été
axées sur les problèmes de sécurité compte-tenu des 52 passages à niveau. Des
personnalités présentes découvraient ce problème incroyable de sécurité
: elles vont en faire part au Ministre des transports : M. BUSSEREAU. Il a été
rappelé que les élections régionales étaient dans 2 ans et que ce serait
l'occasion de sanctionner M. LE VERN...


Voilà qui ne fait pas dans la nuance ! Au delà des aspects bien marqués à droite électoralement (la présence des 3 candidats aux sénatoriales qui n'avaient rien à voir avec les problèmes locaux en témoigne) , et disproportionnés dans l'argumentation (rappelons qu'en matière de sécurité, le développement de la voiture ne peut être cité en exemple, que M. Bussereau n'aura pas à s'immiscer dans un problème très normand et enfin que les élections régionales - même si, et les radicaux le regrettent, nous avons une toute petite région - ont lieu à une toute autre échelle que celle de la vallée de l'Iton...

Reste à savoir si l'on souhaite offrir une alternative à la voiture, point de départ d'une politique de transports en commun.



Trois solutions ont été retenues par les participants au débat :


  1. On renonce au train

  2. On fait passer le train par la voie rapide Louviers Evreux

  3. On crée un tram-train sur la ligne Louviers-Evreux


  • La première solution n'a pas retenu l'attention. Bruno Canivet a rappelé que c'est le conseil économique et social régional qui a d'abord demandé l'étude d'une ligne de chemin de fer entre Rouen et Evreux. La solution qui envisage le passage par Serquigny contribue à l'isolement de Louviers, et rallonge le parcours, la route gardant son monopole de la commodité. Pour qu'une ligne de chemin de fer attire les usagers, elle doit être rapide et confortable.

Renoncer au train, c'est renoncer au seul projet d'envergure qui ait été fait par la région. C'est aussi, renoncer à la mise en valeur du rail et contribuer au tout-voiture, référence sociale de l'après-guerre que la rareté pétrolière remet sérieusement en question.



  • La deuxième solution correspond à une logique permettant de sauvegarder la vallée de l'Iton en concentrant les nuisances au bord de la voie rapide Louviers Evreux. Cette solution, probablement la plus coûteuse, permet d'assurer un transport de qualité à 140 km/h... mais délaisse complètement les habitants de la vallée de l'Iton ... où les transports en commun sont pratiquement inexistants.

  • La troisième solution est de développer le tram-train, sur le modèle de Karlsruhe, en Allemagne. Il s'agit en fait d'un moyen de transport sur rail, capable de s'arrêter aux stations rapprochées en milieu urbain et de développer une grande ou moyenne vitesse en zone non habitées.

Pour les radicaux, c'est autour de ces grandes lignes que les débats doivent avoir lieu après études permettant de déterminer un bilan coût-avantages ... au bénéfice de toute la population.

post-scriptum : Franck Martin, retenu au dernier moment par la remise de médaille de son ami Wladislas Rzepkowki, ancien maire de La Vacherie, et pris par la campagne des sénatoriales, n'a pu se joindre au débat et nous prie de l'en excuser.

A bientôt pour un prochain café radical !


dimanche 21 septembre 2008

Sénatoriales - premières analyses


Sénatoriales dans l'Eure et ailleurs

Des commentaires et une proposition


Désolé pour le message paru dimanche. Un ordinateur défaillant a empêché la parution du texte en entier.
Je le reprend et l'amende fortement :



Un seul tour aux sénatoriales de l'Eure.



Les résultats sont les suivants :

Elus







  • Joël Bourdin, 58,5 %



  • Ladislas Poniatowski; 57,3 %



  • Hervé Maurey, 54,3 %





La gauche paie ses divisions :






Jean Louis Destans réussit le bon score de 41, 9 % des voix, devant Daniel Lého (20,1%), Andrée Oger (19,2 %) et Franck Martin (10,1 %). Les verts réalisent un score anecdotique.


Le score de Franck Martin souligne l'influence du radicalisme qui va bien au delà de la ville de Louviers. Sa faiblesse en comparaison des scores obtenus par la communiste Andrée Oger s'exprime par la persistance d'un vote anti-Martin de la part de certains socialistes, qui n'ont toujours pas digéré qu'on ait osé se présenter contre François Loncle aux législatives et surtout d'avoir battu la liste socialiste aux municipales et battu Jean Charles Houel aux cantonales. C'est ce qu'à une certaine époque on avait appelé le "vote révolutionnaire" (quand le PC avait appelé les camarades à voter Giscard pour faire barrage à Mitterrand, en 1981 ... ça ne leur a pas porté chance ...). Message reçu, mais les anti-martin en ont été pour leurs frais. Le score est honorable, et la campagne très politique et très radicale de Franck Martin a eu des échos bien au delà de l'agglomération de Louviers. Avec une campagne de terrain, nul doute que le score aurait été bien supérieur. L'effort doit être poursuivi !

Plus sérieusement, remarquons quand même que les scores reflètent tragiquement la notion d'anomalie démocratique dont parlait Lionel Jospin en parlant du Sénat. Voilà un département (le nôtre, l'Eure) dont les villes les plus importantes à l'exception de Verneuil-sur-Avre et Bernay (et encore, pour Bernay, c'est sans doute pour peu de temps, le recours ayant de bonnes chances d'aboutir) sont à gauche, dont le conseil général est à gauche depuis six ans, avec un travail remarquable de son président Jean Louis Destans et puis ... résultat : 3 sièges sur 3 à la droite et dès le premier tour. Jean Louis Destans a pensé déjouer le piège en se présentant seul et mettant en avant son bilan. Pari réussi en quelque sorte puisqu'il double les voix du meilleur des socialistes il y a 10 ans ... mais insuffisant face à une droite qui se présentait, elle, unie (contrairement à la dernière fois).


Signalons aussi que le contexte national a été incroyablement favorable à la gauche, puisque mis à part le cas de l'Hérault, ou la gauche divisée a laissé un siège à la droite en faisant perdre un radical, la gauche et le prg en particulier engrange des gains importants(2 fois plus que prévu). Cela a notamment pour conséquence que l'UMP perd la majorité des 3/5 sur les deux chambres. Mais le Sénat garde toujours son irrémédiable aspect d'anomalie démocratique.



Comment mettre fin à cette anomalie démocratique ?


Le café radical a une proposition simple.



  1. Mettre fin au statut de grand électeur en donnant à chaque électeur le droit de vote au Sénat.

  2. Faire en sorte que le Sénat soit renouvelé en même temps que l'assemblée nationale.

  3. Promouvoir un scrutin par circonscription pour le Sénat et un scrutin de liste pour l'Assemblée nationale. Ainsi, le Sénat garderait son Statut de représentation du territoire alors que l'Assemblée Nationale entrerait plus nécessairement dans la logique politique des partis.

Nous y reviendrons.







jeudi 18 septembre 2008

A ne pas louper !

Faut il un train Louviers Evreux ?

Le café radical de rentrée sera animé par Bruno Canivet. Il aura lieu comme d'habitude à la brasserie "le jardin de Bigards", au 39 de la rue du Quai à Louviers.

A bientôt pour un débat serein et constructif... et, n'arrivez pas trop tard






mercredi 17 septembre 2008

Signez la pétition !


Non à la privatisation de la poste !



La Poste est en danger.
La dégradation du service public se poursuit depuis plusieurs années, marquée par le manque de personnels dans les quartiers populaires des villes et la fermeture de bureaux ruraux, ainsi que la transformation du service financier de La Poste en banque postale avec la banalisation du livret A.Le gouvernement a maintenant l’intention de privatiser La Poste en en faisant une société anonyme dont le capital sera introduit en bourse.
Cette réforme sonnerait le glas du service public postal, c’est-à-dire de l’un des services publics essentiels à l’exercice réel des droits des citoyens, en l’occurrence du droit à la communication. Nous devons l’empêcher, car nous voulons que ce droit fondamental puisse continuer à s’exercer avec des garanties qu’une gestion privée ne peut apporter.
De quoi s’agit-il concrètement ? De ne pas sacrifier davantage la présence des bureaux de poste dans les zones rurales et les quartiers populaires, partout où l’activité de La Poste ne peut dégager une rentabilité importante. D’améliorer les conditions de distribution du courrier et d’accueil des usagers, et non de les moduler en fonction de l’intérêt financier des zones couvertes. De garantir le prix unique du timbre, de pérenniser la distribution six jours sur sept, supérieure aux obligations européennes. De permettre aux foyers les plus modestes de trouver encore un partenaire bancaire au sein de La Poste, attentif à leur situation.
La privatisation de La Poste ne va pas améliorer la qualité du service rendu, mais au contraire la dégrader et rendre celui-ci beaucoup plus inégalitaire.
Nous nous opposons donc vigoureusement à cette privatisation. Nous demandons que le gouvernement ouvre un grand débat public sur les missions de La Poste et sur l’amélioration du service rendu en réponse aux besoins de la population, ainsi que sur les nouvelles formes de gestion qui permettront de démocratiser les services publics en impliquant davantage les représentants des usagers, des salariés et des élus.


Signez la pétition disponible sur le site du parti radical de gauche


Crise en Ukraine ... où l'on reparle de la Turquie ...


Lisbeth Grail, du bureau national du prg a publié ce texte que reproduit le café radical.
Lisbeth Grail a promis qu'elle viendrait parler de la crise Géorgienne à un café radical... la date n'est pas encore déterminée. En attendant, voici son analyse éclairée de la situation (à gauche, la photo de Ioulia Timochenko, la présidente de BiouT ... un dangereux cosmétique ?)


Crise politique en Ukraine : la coalition pro-occidentale vole en éclat
La coalition pro-occidentale au pouvoir en Ukraine a éclaté mardi, en raison de tensions entre le président Viktor Iouchtchenko et son Premier ministre Ioulia Timochenko. Alliés au moment de la Révolution orange en 2004, les deux dirigeants sont devenus depuis de farouches rivaux. Ces conflits se sont exacerbés cet été au moment de la guerre russo-géorgienne du mois d’août.
Tandis que M. Iouchtchenko signalait clairement son soutien à la Géorgie, Mme Timochenko a évité de critiquer ouvertement la politique de Moscou. Suite à l’accroissement des tensions, le Bloc Ioulia Timochenko (BIouT) a voté début septembre avec l’opposition pro-russe une série de lois réduisant les pouvoirs du chef de l’Etat. Le parti présidentiel a répondu en annonçant son retrait de la majorité gouvernementale. Deux scénarios sont dés lors envisageables : une alliance entre le BIouT et le parti des régions (PR) pro-russe ou de nouvelles élections législatives à l’issue incertaine, un scrutin anticipé ayant eu lieu en septembre 2007.La Turquie fait valoir son importance géopolitique dans le Caucase comme atout dans les négociations d'adhésion à l'UE. Pour Ali Babacan, ministre turc des Affaires étrangères, le conflit en Géorgie et l'instabilité dans le Caucase renforcent les avantages géo-stratégiques que l'adhésion de la Turquie présenterait pour l'UE. « Une Union européenne qui aurait la Turquie parmi ses membres pourrait jouer un rôle important pour la paix mondiale, la stabilité et la prospérité », a-t-il déclaré. Désireuse d'engager un dialogue régional pour résoudre les nombreux « conflits gelés », la Turquie souhaite créer une « plateforme pour la coopération et la stabilité dans le Caucase ».Cette attitude a été applaudie par la troïka de l'UE. Le Secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, qui la préside, a en outre salué la relance des négociations entre la Turquie et Chypre sur la réunification de l'île.« Notre objectif, c'est l'adhésion pure et simple à l'Union », a souligné M. Babacan. M. Jouyet a assuré que la Présidence française de l'UE mènerait les négociations « de manière tout à fait objective, impartiale et équitable ».

lundi 15 septembre 2008

Départ du train vendredi à 18h30

Qui trop enlace ...















Manque le train !








CAFÉ RADICAL

Faut-il un train Louviers-Evreux ?

Le café radical ouvre le débat sur ce sujet qui divise les partis sur un projet qui intéresse toute la population ...
La Région Haute Normandie a mis à jour un projet révolutionnaire : rouvrir la ligne Louviers Evreux. C'est un projet lourd, couteux, original et s'ancrant la logique de développement durable... Mais,
Qu'est ce que Louviers a à gagner dans l'affaire, qu'est ce que Louviers a à perdre ?
La vallée de l'Iton sera-t-elle défigurée à jamais ?
Est ce que le rail est une solution écologique ?
Que pèsent les poids des intérêts particuliers face à l'intérêt collectif ?
Où en est le projet de la Région ?
...Il sera répondu à toutes ces questions comme à toutes les autres




Vendredi 19 septembre
à 18h30,
Brasserie «Au jardin de Bigards»
Rue du Quai à Louviers
café radical animé par Bruno Canivet,
vice-président de la Case,
en présence de Franck Martin,
Maire de Louviers

Mort à 26 ans



Vendredi, à la prison de Rouen, un jeune homme est mort pour avoir bu un coup de trop. Il s'appelait Idir, il avait 26 ans. Récidiviste de la conduite en état d'ivresse, il a été condamné, placé en maison d'arrêt. C'est là qu'il a été égorgé par son compagnon de cellule.




Ouverte en 1864, la maison d'arrêt de Rouen dite "Bonne nouvelle" compte 650 places et est occupée selon les périodes par 700 à 850 détenus, en détention provisoire ou condamnés à de courtes peines.


Au delà de ce qu'on peut dire sur les méandres tragiques de l'administration pénitentiaire, et en particulier à Rouen, qui a été montrée du doigt il y a à peine plus d'un an à la suite de l'assassinat d'un détenu accompagné d'un acte de cannibalisme, la France doit se poser les questions sur son système carcéral, qui lui vaut régulièrement remontrances de la part de l'Europe.


La volonté Sarkozo-datiste d'augmenter les incarcérations trouve ses limites en ce que




  1. elle ne propose aucune mesure de réinsertion (la mise en cellule d'un récidiviste de conduite en état alcoolique préserve-t-elle d'une récidive ?)


  2. elle amène les services à faire du chiffre (plus on incarcère, plus on répond à la demande du ministère)


  3. elle n'est même pas accompagnée d'une augmentation de la qualité de la mise en détention




Le parti radical de gauche est le parti des libertés. Il se bat depuis toujours et en dépit des tendances sécuritaires contre la détention préventive et contre les abus de droit. Le service public de la justice a pour mission de contribuer à la sécurité des citoyens en les préservant des comportements déviants et en visant à la réinsertion des délinquants dans la vie de la communauté des hommes.




Une politique répressive qui n'est pas accompagnée d'un volet de prévention de la délinquance et de prévention de la récidive est vouée à l'échec et conduit à des aberrations telles celles de la semaine dernière à Rouen. Le café radical proposera prochainement un débat sur la justice.

mercredi 10 septembre 2008

Une pétition contre la privatisation de La Poste



Le Parti radical de gauche est à l'initiative d'une pétition contre le projet gouvernemental de privatisation de la Poste. Le prg entend bien profiter de la réforme constitutionnelle, à laquelle il a pleinement participé, pour permettre un référendum sur ce thème qui intéresse tous les français. Bientôt, un lien internet permettra de signer la pétition en ligne. Le café radical s'en fera le relais.






Non à la privatisation de La Poste !






La Poste est en danger. La dégradation du service public se poursuit depuis plusieurs années, marquée par le manque de personnels dans les quartiers populaires des villes et la fermeture de bureaux ruraux, ainsi que la transformation du service financier de La Poste en banque postale avec la banalisation du livret A. Le gouvernement a maintenant l’intention de privatiser La Poste en en faisant une société anonyme dont le capital sera introduit en bourse. Cette réforme sonnerait le glas du service public postal, c’est-à-dire de l’un des services publics essentiels à l’exercice réel des droits des citoyens, en l’occurrence du droit à la communication. Nous devons l’empêcher, car nous voulons que ce droit fondamental puisse continuer à s’exercer avec des garanties qu’une gestion privée ne peut apporter.






De quoi s’agit-il concrètement ? De ne pas sacrifier davantage la présence des bureaux de poste dans les zones rurales et les quartiers populaires, partout où l’activité de La Poste ne peut dégager une rentabilité importante. D’améliorer les conditions de distribution du courrier et d’accueil des usagers, et non de les moduler en fonction de l’intérêt financier des zones couvertes. De garantir le prix unique du timbre, de pérenniser la distribution six jours sur sept, supérieure aux obligations européennes. De permettre aux foyers les plus modestes de trouver encore un partenaire bancaire au sein de La Poste, attentif à leur situation. La privatisation de La Poste ne va pas améliorer la qualité du service rendu, mais au contraire la dégrader et rendre celui-ci beaucoup plus inégalitaire.






Nous nous opposons donc vigoureusement à cette privatisation. Nous demandons que le gouvernement ouvre un grand débat public sur les missions de La Poste et sur l’amélioration du service rendu en réponse aux besoins de la population, ainsi que sur les nouvelles formes de gestion qui permettront de démocratiser les services publics en impliquant davantage les représentants des usagers, des salariés et des élus.






Rocard et Delanoë


Nous ne sommes pas socialistes au parti radical de gauche ... mais nous ne sommes pas indifférents à ce qui se passe au parti socialiste.

A ce titre, l'engagement de Rocard derrière Delanoë n'est pas pas sans intérêt. On aurait tord de ne voir dans les débats internes que les reflets des ambitions personnelles. En fait, Rocard a sans doute passé l'âge d'en avoir. En revanche, il est sur qu'il tient à assurer l'avenir de la gauche et qu'il sait ce qu'il ne veut pas.

Il a donc choisi Delanoë... pour des raisons simples a priori : le parti socialiste a besoin d'un leader et Delanoë a montré qu'il était capable de s'imposer et de renouveler le parti.
Quel chemin parcouru, entre parenthèse, entre ce quasi inconnu qui a su, en 2001, bouter Jack Lang hors de Paris en s'appuyant sur le travail qu'il avait réalisé localement et le Delanoë d'aujourd'hui.

Ci-dessous, le lien avec la tribune de Rocard et de ses amis dans "Le Monde" daté de demain, le 11 septembre 2008.


... à suivre ...

mardi 9 septembre 2008

Le président a peur (suite et fin)


De quoi le Président a-t-il peur, vous le saurez en écoutant la suite de son discours et, si vous êtes comme moi, vous aurez peur avec lui.
Défendre Sarkozy sur le Proche Orient
"...Lorsque le Président de la République m’a invité, avec d’autres, à l’accompagner au Liban, où l’Histoire nous a imposé des obligations particulières, j’y suis allé. Certains me l’ont reproché. Que m’aurait-on dit si j’avais été le seul responsable politique à ne pas être invité ou, ayant été invité, le seul à refuser ? Vous voyez dans ce simple exemple que certaines questions sont posées bien sûr au-delà des clivages partisans. Les Libanais n’espèrent ni dans la droite ni dans la gauche. Ils espèrent, ils attendent la France et l’Europe, et ils en ont le droit.
Sans donner un quelconque assentiment aux initiatives diplomatiques parfois un peu désordonnées de Nicolas Sarkozy (ayons en mémoire les tensions avec l’Allemagne ou les rebuffades de M. Kadhafi), je crois qu’il faut observer que l’intérêt porté au Liban, l’encouragement à remettre la Syrie dans le jeu international, le projet esquissé d’Union pour la Méditerranée, ont fait légèrement bouger les lignes de relations internationales figées, au Moyen Orient, sur le postulat de la haine inexpiable.

Je n’ai pas d’illusions. A Tel-Aviv, à Ramallah, à Damas, à Téhéran, on attend plutôt le résultat de l’élection américaine que le bilan de la présidence française de l’Union Européenne. C’est une réalité. Faut-il l’accepter sans jamais tenter de rien y changer ? Non. Chaque geste portant la moindre espérance de paix doit être salué, accompagné et porté par la volonté politique qui ne doit jamais se résigner au pire, car le meilleur de la politique, c’est précisément de tenter de graver le rêve dans la réalité.
le risque de la guerre
Je vous parle de ce sujet avec une certaine solennité car je vois, en espérant me tromper, que sont réunis, ici et là, les risques d’une conflagration comme nous n’en avons pas imaginé depuis l’effondrement du communisme et la disparition au moins partielle des risques permanents pour l’humanité installés par des relations internationales dominées par les concepts de « guerre froide » ou d’équilibre de la terreur. Puis-je vous le dire ? J’ai peur. Peur, je l’ai souligné, pour le Moyen-Orient. Ce que certains humoristes appellent « le chemin de Damas » de Sarkozy est une tentative, peut-être inutile mais certainement pas futile, de desserrer l’alliance entre la Syrie et l’Iran, d’empêcher l’aide matérielle et financière de ces deux pays de parvenir aux terroristes aussi bien au Liban qu’en Palestine, de faire baisser les tensions insoutenables que l’appui américain aux extrémistes du Grand Israël ou à des dirigeants irakiens sans légitimité ont fait monter dans toute la région, d’aider aussi nos amis américains à sortir du piège de Bagdad qu’ils ont eux-mêmes fabriqué, de réintégrer l’Iran dans le jeu diplomatique normal, bref d’éviter la guerre. Car il faut le dire : le risque de la guerre se laisse voir comme se laisserait entendre le feulement d’un fauve encore caché. Le refus de Téhéran d’accepter les règles –certes posées par d’autres– de la non-prolifération nucléaire est une lourde hypothèque sur la paix du monde. Essayons donc, tous ensemble, Français, Européens, et demain souhaitons-le Américains, de désamorcer cette première bombe à faible retardement.
La poudrière Causasienne
Une autre redoutable minuterie fatidique vient de s’enclencher au Caucase avec la reconnaissance par Moscou des indépendances préfabriquées en Ossétie du Sud et en Abkhazie mais surtout parl’occupation militaire russe d’une partie de la Georgie. Disons-le nettement ici, l’atteinte à la souveraineté géorgienne est intolérable. Mais quand nous l’aurons dit, que répondrons-nous aux cyniques qui viendront nous expliquer que le pétrole de la Mer Caspienne ne peut transiter vers nous qui l’achetons que par l’Iran ou par les nouvelles républiques caucasiennes tellement convulsives (rappelez-vous la Tchétchénie dont personne ne parle plus) qu’il faut bien la main de fer de Moscou pour y mettre un peu de sécurité ?

mille nationalismes explosifs
Que pouvons-nous objecter aux juristes qui nous rappellerons que, pour bombarder le Kosovo et Belgrade, l’OTAN n’avait, pas plus que l’empire russe, de mandat de l’ONU. Que pouvons-nous répondre aux réalistes qui viendront nous remémorer notre consentement enthousiaste aux décrets peu réfléchis de Boris Eltsine quand il signait l’arrêt de mort de l’URSS sans trop d’égards pour les conséquences de ce geste à la périphérie d’une organisation artificielle et moribonde mais seul contenant significatif de mille nationalismes explosifs. Que pouvons-nous inventer pour expliquer aux Russes de Moldavie, de Crimée, du Kazakhstan que l’équilibre géopolitique décrété à Washington vaut mieux que le sentiment collectif de leur identité ?
La véritable inquiétude
Je pourrais multiplier à l’infini les questions que pose la contradiction fondamentale entre notre universalisme théorique et nos encouragements à l’émergence étatique de toutes les nationalités. Nousn’avons pas assez réfléchi quant il était temps. Pour cette fois, je crains bien que nous soyons contraints d’accepter la loi du plus fort et que, pour de multiples raisons, les démocraties occidentales viennent àjouer l’indignation comme un rôle de composition, ce qui montrera au moins et très accessoirement que les meilleurs sentiments ne constituent pas, à eux seuls, une volonté politique. Ne me jugez pas trop froid lorsque je pose le scénario le plus probable. Pas plus que vous je ne me résigne à l’inacceptable et nous continuerons à nous opposer à cet affrontement d’un loup et d’un agneau. Ma véritable inquiétude est ailleurs, et je devine que c’est aussi la vôtre. Elle est quelque part à la frontière imprécise de l’Afghanistan et du Pakistan. Partout, même, à Tbilissi, même à Téhéran, nous avons l’impression que la raison, fût-elle injuste, peut l’emporter, que le pire peut être évité. Et surtout, nous y sommes tellement faibles en influence que notre indignation ne serait que maquillage compassionnel. Depuis le terrible traquenard tendu aux troupes françaises le 18 août en Afghanistan, nous sommes obligés de réfléchir différemment. Et depuis le vote du Congrès le 21 juillet, nous avons à répondre par la voix de nos parlementaires à une interrogation particulièrement lourde : les démocraties sont-elles prêtes à payer, par les risques de la guerre, le prix de la paix ? Je pourrais vous rappeler interminablement les données du problème.

Après l’attentat du 11 septembre 2001, les Américains, longtemps au soutien des talibans, n’ont pas cherché à rétablir les droits de l’Homme à Kaboul ; ils ont seulement voulu extirper Ben Laden de son sanctuaire.Le régime mis en place par les Occidentaux même s’il a été ratifié par une élection sans surprise, n’a pas de légitimité et nul n’en aura plus dans un pays où les logiques de différenciation ethnique et d’affrontement tribal l’ont toujours emporté sur le concept d’Etat parfaitement abstrait. De fait, six ans après notre intervention en Afghanistan ni les droits des femmes, ni le développement des territoires, et moins encore la lutte contre la corruption ou le trafic de drogue n’ont progressé d’un pouce. Cette situation, vous la connaissez et, tout analysé, nous pourrions, à la fin, baisser les bras et laisser un peu de temps au peuple afghan pour passer du Moyen-Age au XXIème siècle.

Que faire en Afghanistan ?
Nous pourrions aussi céder à la tentation de la démagogie. Nous avons eu à déplorer la mort de dix soldats français. Nous savons les réticences extrêmes de l’opinion publique au maintien et plus encore au renforcement de notre dispositif militaire en Afghanistan. Nous pourrions en somme donner raison à ceux qui spéculent sur notre supériorité morale parce qu’ils savent que nous accordons à la vie humaine un prix qu’ils jugent sans rapport avec les préjugés de leur fanatisme. Nous pourrions faire le choix de la lâcheté et dire dans un esprit munichois à nos amis américains : Débrouillez-vous, cela n’est plus notre affaire. Sans doute serions-nous applaudis comme le fut Edouard Daladier. Et nous pourrions encore, si nous n’avions l’esprit braqué sur l’essentiel, dire à ceux qui polémiquaient contre nous après le Congrès du 21 juillet : Quand on est dans l’opposition, on s’oppose. Si Sarkozy veut maintenir nos troupes, la gauche doit refuser. Si l’envoi de soldats français a été décidé par Jacques Chirac et Lionel Jospin, que l’UMP et le PS assument leurs responsabilités. Nous pourrions tout simplement dire non par facilité. Ce serait une victoire médiatique facile et une redoutable défaite pour notre conception de la politique.

l'arme nucléaire
J’ai rappelé les grandes lignes du sombre tableau qui se dessine en Afghanistan. Je veux y ajouter deux traits plus sombres encore et qui sont des armes braquées contre l’équilibre du monde. D’une part, le Pakistan s’est doté de l’arme nucléaire. D’autre part ce pays n’aura plus demain ni les moyens ni la volonté de s’opposer à la contamination de son territoire par le terrorisme et par le fanatisme. Il nous faudra dire, dans les prochains jours, si nous avons ou non la volonté de nous opposer à cette montée des plus grands dangers. Nous avons à rendre compte, sous le jugement des générations futures, de notre courage ou de notre démission. Nous avons à dire si nous sommes prêts-à-porter le poids du vieil adage latin : « Si tu veux la paix, prépare la guerre ». Nous avons tout simplement à faire face, plus vite qu’il n’était prévu, à nos nouvelles responsabilités constitutionnelles. A la gravité de mon propos, vous avez deviné ma position. Il appartiendra à nos parlementaires de se prononcer en conscience une nouvelle fois. Je vais bien sûr parler beaucoup avec eux mais j’ai envied e vous demander ici un mandat très inhabituel dans une Université d’été : donnez-moi par votre détermination collective les moyens de les convaincre. La faiblesse serait un misérable refuge. Si nous n’avons pas la force de nos arguments, nous subirons les arguments de la force. … Je n’aurais pas eu de plaisir politique si j’avais aujourd’hui sacrifié la politique au plaisir.
Le combat des idées
Mais à la fin, nous sommes entre nous. J’ai suivi vos travaux pendant ces deux belles journées. Et je me demandais hier après-midi en vous écoutant : où, si ce n’est ici, peut-on trouver une telle qualité dans la réflexion ? Où entendre, si ce n’est chez les radicaux, des esprits aussi sûrs et aussi scrupuleux livrer à la délibération la plus libre des questions aussi élevées ? Où savoir, si l’on n’est pas déjà membre de notre parti, qu’il existe un lieu politique improbable où se conjuguent la plus grande tradition et la plus forte imagination ? En me posant ces questions, je faisais amende honorable. Si les Français sont encore peu nombreux à investir leurs espérances de justice, de solidarité et de fraternité dans notre parti, nous en sommes tous responsables. Mais si vous me faites la confiance de me reconduire à votre présidence, j’en suis comptable plus que tout autre. Cette confiance m’oblige. Je ne me déroberai pas. Je prends ici l’engagement de vous la restituer après l’avoir multipliée. Je n’ai qu’un titre à parler après vous, c’est le droit que vous m’en avez donné. Et je vous dis, sans aucun artifice rhétorique, que le temps politique nous commande de nous lever, de dresser, s’il le faut, notre liberté rebelle contre tous les renoncements qui nous sont suggérés ou dictés.
Nous allons reprendre –mais nul ne l’avait abandonné– le combat des idées. Et nous allons le gagner.

lundi 8 septembre 2008

le président a peur (1)



L'université d'été du parti radical de gauche aura été marquée par un ancrage à gauche net du parti. On peut s'en rassurer ou on peut le regretter. En fait, l'ancrage à gauche se traduit tout naturellement par un rapprochement avec le parti socialiste ... mais pour l'instant, le parti socialiste, personne ne sait ce que c'est. Espérons que le débat sera éclairci dans quelques mois.


Pour ce qui est d'un rapprochement avec les radicaux valoisiens... disons que je n'y ai jamais cru sur le plan politique, ce qui n'empêche pas un travail philosophique commun. Le problème c'est que la politique valoisienne semble être déterminée par Sarkozy...


Bon, on verra ça plus tard. C'est un peu dommage que le parti radical de gauche n'ait pas pris le parti d'une démarche clairement européenne en prévision du scrutin de 2009.


Cela n'empêche qu'il y a eu de bons moments à l'université d'été ... parmi lesquels le discours de Jean Michel Baylet qui nous a fait un grand numéro d'orateur.


Le café radical ne vous retransmet pas le discours intégral, et déjà les extraits sont plutôt longs ... sauf que c'est un discours profond, bien écrit et traitant des points les plus déterminants de notre actualité nationale et surtout internationale.


Le discours a revêtu une gravité inédite.


Ci-dessous, un premier extrait, le plus léger...


Université d’été du PRGRamatuelle – 5, 6 et 7 septembre 2008Intervention de Jean-Michel BAYLET Président du Parti Radical de Gauche




Mes chers amis, Depuis notre Congrès pourtant récent des 17 et 18 mai sont advenus des faits politiques nouveaux et importants…


Le 21 juillet, le Congrès du Parlement a adopté une réforme constitutionnelle essentielle et le rôle des radicaux a été décisif. Le 18 août, en Afghanistan, la mort de 10 soldats français dans une embuscade est venue rappeler aux esprits angéliques que l’Histoire n’était ni gentille ni morale mais violente et tragique, rappeler aussi aux naïfs que la paix et le droit ont un prix dont les démocraties doivent savoir si elles sont prêtes à le payer.
…Je veux être, fort de la confiance réitérée au Congrès et dont je vous remercie une fois de plus, à la tête d’un parti en ordre de marche et même en ordre de bataille. Car il s’agit bien des futures batailles politiques que nous devrons remporter. Avant la présidentielle et les législatives de 2012, échéances décisives que je ne me résigne pas par avance à perdre pour la troisième fois consécutive, chaque année sera marquée par un rendez-vous électoral que j’attends, à chaque fois, avec un succès d’étape : européennes, régionales, cantonales, devront être de nouvelles occasions de progresser.


Ceci m’amène naturellement à revenir sur la question du rôle décisif des radicaux de gauche dans l’adoption le 21 juillet dernier de la loi constitutionnelle qui a enfin fait progresser, certes insuffisamment,nos institutions vers un meilleur équilibre. Je veux y revenir pour rappeler la position de fond des radicaux sur la Constitution de la Ve République, pour en finir aussi avec les rumeurs simplistes sur la position que nous avons prise, mais surtout pour dire,s’agissant de l’avenir, que nous continuerons sur les sujets essentiels à travailler comme nos parlementaires l’ont fait au Congrès de Versailles : personne ne sera autorisé, à des motifs tactiques, partisans ou micro-politiques, à exiger des radicaux qu’ils abdiquent leurs convictions. Personne ! Nous ne devons de compte qu’à nos militants et à nos électeurs.


Et nous n’avons de devoirs qu’à l’égard de l’intérêt général. Concernant la Constitution de 1958, notre position n’a jamais varié. Quand la SFIO appelait à l’approuver par référendum, elles étaient bien rares les grandes voix de la gauche non-communiste qui s’opposaient à ce système inspiré par le césarisme gaullien : Pierre Mendès-France, Maurice Bourgès-Maunoury, Jean Baylet (permettez-moi d’en être fier), qui avaient un compagnon de route alors bien isolé : François Mitterrand. De la même façon, les radicaux ont condamné la réforme de 1962 et surtout la violence du mécanisme de bipolarisation mis en place avec le deuxième tour de l’élection présidentielle.


Ils considéraient, à juste titre, que ce manichéisme organisé ne correspondait pas au génie politique français qui est fait de nuances, de pluralisme et de contradictions assumées. Ils avaient parfaitement raison puisque le nouveau système allait faire passer la frontière du monde bipolaire exactement au milieu du parti radical qui résumait précisément ce génie politique national complexe. La dernière réforme constitutionnelle significative –celle du quinquennat accompagnée de l’inversion du calendrier consacrant la prééminence de l’élection présidentielle– a reçu notre assentiment, tenus que nous étions alors par la solidarité gouvernementale de la gauche plurielle et par les choix stratégiques du Premier Ministre.


Avons-nous eu raison d’y consentir ? Franchement, je ne le crois pas, je ne le crois plus. Et, dans tous les cas, la suite a démontré que l’option stratégique de Lionel Jospin était la plus mauvaise. Et dans la pratique d’une Constitution surévaluant l’exécutif, étouffant le Parlement et limitant les droits des citoyens, nous est arrivée, comme l’espérance d’une respiration démocratique, le projet d’une réforme institutionnelle qui, sans bien sûr satisfaire notre exigence constante d’une VIe République enfin républicaine, apportait des améliorations très importantes et que nous réclamions depuis cinquante ans : la maîtrise au moins partielle de son ordre du jour par le Parlement, le renforcement de ses pouvoirs en matière de contrôle de l’action gouvernementale, de mesure de l’impact législatif, d’information sur les nominations publiques ou encore –j’y reviendrai– d’autorisation des choix opérationnels de défense ; et au profit des citoyens, l’exception d’inconstitutionnalité, le droit d’initiative législative, l’indépendance effective du Conseil Supérieur de la Magistrature, l’institution du Défenseur des droits, etc. Bref, on nous proposait des réformes que nous voulions et que nous attendions. Fallait-il, au prétexte d’une opposition systématique, dire non à ce que nous avions espéré ? Nous avons approuvé le processus de travail pluraliste de la commission dite Balladur et, dans ses grandes lignes, le rapport de la commission. Nous avons salué, tout en déplorant ses insuffisances, le projet de loi qui en reprenait l’essentiel. Et vous avez, en Congrès, approuvé le principe même de cette réforme. Dans la continuité inaltérée de leur pensée politique, les radicaux avaient dit clairement qu’ils étaient majoritairement favorables à cette réforme.
On nous a cependant enjoint de la refuser. Qui venait donc ainsi nous donner des ordres ?


LES MENACES DU PS


Et bien, comme souvent, trop souvent, nos amis et alliés socialistes, avec comme porte-voix les plus visibles ceux-là même qui avaient dit quelques semaines plus tôt qu’ils y étaient favorables eux aussi. Leurs motifs ? Leurs prétextes ? Un faux motif : la réforme n’était pas parfaite (et certes elle ne l’était pas, notamment pour le système électoral du Sénat) mais faut-il attendre la perfection dans un confort négatif consistant à refuser toutes les améliorations ? A-t-on déjà vu des parlementaires refusant le renforcement des prérogatives du Parlement ? A-t-on déjà vu des législateurs voter contre les amendements qu’ils ont proposés et obtenus ? Le deuxième motif n’était guère plus crédible : il s’agissait de s’opposer et d’empêcher, par un vote arc-bouté, un succès du Président de la République initiateur de la réforme. Peut-on croire à cet argument ? C’est au contraire, comme l’ont souligné dès le lendemain du vote auquel ils ont été contraints quelques députés socialistes victimes du caporalisme, l’erreur stratégique du parti socialiste qui a transformé un travail législatif d’intérêt national en victoire politique relative de Nicolas Sarkozy. Et l’erreur, elle était dans le véritable motif de nos amis et partenaires, je veux dire dans la préparation de leur congrès qui les condamnait, du moins dans leur logique interne, à des surenchères oppositionnelles mortifères. Combien faudra-t-il encore perdre d’élections présidentielles pour mieux gagner le congrès socialiste ?




Je crois, pour ma part, que la crédibilité d’un parti plus divisé que jamais aurait été améliorée aux yeux des Français s’ils avaient pu constater que, sur un sujet d’intérêt national supérieur, les socialistes savaient oublier un instant leurs querelles intestines pour s’intéresser au bien public. Dans le document d’orientation que nous avons proposé au Congrès, j’avais mis en garde, en citant Sun-Tsé, contre le sens stratégique de Sarkozy : « le bon général saura disposer les troupes, non seulement les siennes mais aussi celles de l’ennemi ». C’est exactement ce qui est arrivé au parti socialiste le 21 juillet.Et ce jour-là, avec une loi constitutionnelle adoptée par deux voix de majorité, c’est bien le courage des parlementaires radicaux qui a permis le succès de cette réforme. J’en suis fier et je veux féliciter nos députés et nos sénateurs d’avoir manifesté ce courage et cette liberté et d’avoir préalablement beaucoup travaillé par leurs amendements à l’amélioration effective du texte qui leur était présenté. ..


Mais que n’avons-nous pas entendu de la part de nos alliés socialistes en particulier !


Des attaques ridicules


Les radicaux auraient échangé leur vote (pourtant clairement annoncé et donc tout aussi évidemment non marchandé) contre la promesse d’un abaissement des seuils de constitution de groupes indépendants dans les deux assemblées… Cette imputation est stupide puisque nous n’avons jamais cessé de demander cet abaissement que les dispositions nouvelles de la Constitution sur le respect du pluralisme politique nous autorisent à espérer mais qui nous est cependant encore refusé. Nous avons entendu aussi que le vote radical aurait été troqué contre la nomination de Jean-François Hory au Conseil d’Etat. Si elle est également stupide –voilà plusieurs années que je demande à différents gouvernements de lui allouer la place qu’il mérite– cette allégation est en outre insultante. Elle l’est pour Jean-François qui ne serait donc capable de devenir Conseiller d’Etat qu’à la faveur d’un tel marchandage. Elle l’est aussi pour moi qui, non content de marchander, le ferais tellement mal que j’échangerais un vote capital pour l’ensemble du pays contre une simple nomination si prestigieuse qu’elle soit. Elle l’est plus encore pour la liberté de conscience des élus radicaux qui n’ont pas l’habitude de se laisser dicter leurs convictions, fût-ce par leur Président, et qui ont encore démontré leur indépendance puisque, sur 17 parlementaires, trois se sont prononcés contre la réforme tandis qu’un quatrième s’abstenait, ce que pour ma part je respecte absolument. Pas de dictature, pas de menaces, pas de pressions, pas de ce fameux caporalisme au Parti Radical de Gauche ! Pas de ça chez nous. Mais, quand on y pense, c’est pour notre parti et pour tous ses militants que cette rumeur était la plus insultante. Quand Nicolas Sarkozy organise la promotion de Dominique Strauss-Kahn à la tête du F.M.I., tout le monde socialiste applaudit. Et notre parti devrait être le seul à n’être pas représenté dans l’un des grands corps de l’Etat, à ne plus être présent au Conseil économique et social, à n’avoir aucun des siens dans ces inspections générales prestigieuses ou ces présidences publiques importantes, dans aucun de ces lieux où, avant la récente réforme constitutionnelle, le pouvoir exécutif nommait de façon discrétionnaire, et où il oubliait toujours les radicaux même quand il était exercé par nos amis de gauche ? Allons, qu’on en finisse avec ce procès ! Nous n’avons rien échangé ni marchandé. Nous avons fait ce que l’intérêt supérieur du pays et notre conscience nous commandaient. Et nous l’avons bien fait !Nous avons aussi beaucoup entendu, après le vote de nos parlementaires, qu’il y aurait des suites.


Les seconds couteaux parlaient de « représailles ». Les premières épées parlaient de « clarification ». Nous avons ignoré les menaces de représailles même si nous sentons ici et là (je l’ai dit pour la Haute-Garonne) certains de nos alliés tentés de les mettre à exécution. Et j’ai indiqué à François Hollande, encore premier secrétaire socialiste, que la position des radicaux était parfaitement claire, que nous avions une histoire commune avec le PS, que nous n’étions pas tentés par une quelconque dérive droitière, que, tout compté, il y avait plus de socialistes que de radicaux au gouvernement de M. Sarkozy, mais que notre proximité ancienne et nos combats passés n’étaient pas une obligation pour l’avenir si les socialistes ne se décidaient pas à rééquilibrer un partenariat que nous ne regardons pas, pour notre part, comme une fatalité. En pensant au élections européennes prochaines, avec en mémoire le dédain qu’on nous avait opposé en 2004, je lui ai confirmé que nous envisagions toujours de faire aventure commune avec son parti mais que,si nous ne trouvions pas notre compte dans une alliance rééquilibrée, nul n’aurait le droit de nous empêcher d’être présents, d’une façon ou d’une autre, dans ce scrutin où nous avons à porter le message singulier du fédéralisme européen. Je crois que mon propos a été bien compris.


Nous sommes à gauche


Il a été tenu tout récemment en marge d’un sommet de la gauche. Je rassure donc ceux qui ne nous situeraient pas exactement ou qui feignent de ne pas voir où nous sommes. Nous sommes à gauche. La gauche va se réunir encore et nous participerons à ces réunions au moins chaque fois que les partis de gauche voudront sincèrement et raisonnablement parler des intérêts du pays, d’une mobilisation efficace contre la politique d’une droite décomplexée, et des modalités de notre rassemblement à un terme visible et selon des procédures équitables.




Contre la privatisation de la Poste




Je ne vous parlerai pas plus longtemps aujourd'hui de cette stratégie du rassemblement à gauche pour une raison d’évidence : nous sommes dans la période d’expectative qu’institue le pré-congrès socialiste puisque les socialistes qui portent la responsabilité de ce rassemblement, sont pour l’heure occupés à se compter et à se diviser. Nous ne manquerons pas pour autant la moindre occasion de marquer notre ferme opposition à une politique ultra-libérale qui creuse les inégalités, qui sanctionne les différences ou les divergences (d’opinions, d’origines, de cultures), qui détruit les solidarités en s’attaquant aux services publics, en premier lieu à celui de l’Education Nationale, qui encourage les riches à s’enrichir et force les pauvres à y consentir, qui aligne notre pays sur l’impérialisme américain ou qui ruine notre crédit par des rodomontades diplomatiques. J’ai, par exemple, obtenu du dernier sommet de la gauche qu’il adopte une position commune de franche hostilité à la privatisation de La Poste. La proposition radicale a été adoptée et va devenir une pétition nationale que je vous invite tous à signer et à faire signer pour montrer dans un cas précis et concret que nous refusons le démantèlement des grands services publics qui garantissent l’égalité entre les citoyens et les territoires.


LE RSA


Pour être ferme, l’opposition des radicaux n’est pas systématique et je veux prendre un autre exemple précis, celui du revenu de solidarité active, le R.S.A. que j’ai, c’est vrai, refusé d’expérimenter dans mon département mais dont je dois reconnaître aujourd’hui qu’il peut constituer, comme l’a très bien écrit Paul Giaccobi dans « Le Figaro » de vendredi, une solution même imparfaite au piège de ce qu’il a appelé« trappe à pauvreté », trappe où le RMI enferme ses bénéficiaires en les privant de la dignité qui s’attache à une activité librement choisie. Il faudra bien un jour faire le bilan de ces dispositifs présentés comme des palliatifs au chômage mais qui enferment les allocataires dans l’inactivité et la dévalorisation personnelle. Nous devons sans doute–et j’en parlerai avec nos parlementaires et avec nos instances politiques– faire des propositions quant au financement du R.S.A. Le faire reposer sur les revenus financiers n’est pas une idée malsaine mais ce mécanisme deviendrait vraiment paradoxal s’il frappait l’épargne populaire tout en épargnant les privilégiés protégés par le trop fameux « bouclier fiscal ».Il y a là un beau chantier pour une opposition responsable qui viendrait à se souvenir de surcroît que, voici moins d’un an et demi, elle soutenait Ségolène Royal qui avait inscrit le R.S.A. à son programme. On peut, pour mieux camper le rôle de l’opposant, faire semblant de l’oublier mais ce n’est pas de cette façon que la gauche retrouvera sa crédibilité aux yeux des Français.


Vous l’avez bien compris : les radicaux sont dans l’opposition mais ils s’inscrivent délibérément dans la perspective d’un retour de la gauche au pouvoir, ce qui suppose sa réhabilitation dans l’opinion comme une alternative d’espérance et de raison, non comme un réservoir de gestionnaires locaux adoubés lors des scrutins intermédiaires mais jugés incapables, par leurs propres supporters, de jouer en première division. En somme, être opposant, ce n’est pas s’opposer sur n’importe quoi, n’importe quand et n’importe comment. Je l’ai dit tout à l’heure, les institutions ne me paraissent pas devoir faire l’objet de querelles partisanes car il s’agit de la loi fondamentale, de la règle du jeu entre pouvoirs clairement séparés et démocratiquement équilibrés, mais aussi de la protection que la nation doit à tous les citoyens contre les éventuels excès de ces pouvoirs institués, excès dont la tentation est dans leur nature même, comme l’écrivait parfaitement Alain.


Il me semble que deux autres domaines doivent impérativement échapper à la polémique pour les mêmes motifs d’intérêt supérieur ; il s’agit de la défense et de la diplomatie qui portent parfois des enjeux vitaux pour notre pays ou même pour la démocratie. ...




Et voilà, à demain pour la suite...

jeudi 4 septembre 2008

Reprise vendredi 19 septembre



Attention, le café sera brûlant pour la reprise :


La ligne de chemin de fer Rouen-Louviers-Evreux est-elle une bonne idée ?


Nous vous attendons tous le vendredi 19 septembre à 18 h30 au Restaurant Le Jardin de Bigards.


Un expert pour animer le débat : Bruno Canivet, vice-président de la Communauté d'agglomération et adjoint au maire de Louviers, membre du bureau du GART (Groupement des autorités responsables des transports)




Naturellement, tout le monde est invité, habitants de Louviers, de la Vallée de l'Iton et ... tout un chacun.




Sur un tel sujet, pas besoin d'être concerné pour être intéressé ...





Quelques conditions toutefois : dire ce que l'on a à dire, argumenter et être capable d'écouter les autres. Respecter les orateurs et l'animation des débats. Il s'agit d'un débat, pas d'un combat.




Le débat sera clos à 20 heures ... ce qui ne signifie pas la fin des discussions.









Le débat aura lieu en présence de Franck Martin, maire de Louviers et président départemental des Radicaux de gauche. Ci-joint, un article de Paris Normandie en date de mai 2007 qui déjà posait la problématique d'un tel investissement.

Préparez vos arguments, vos réflexions et vos questions ... et à dans deux semaines !











mercredi 3 septembre 2008

Le sommet de la gauche débouche sur l'organisation d'un forum


On sait que la section socialiste de Louviers a rejeté la proposition de rencontre avec Franck Martin et les radicaux de gauche.

De quoi ont-ils peur ?

Heureusement, le dialogue existe ailleurs et, responsable national du PRG, Franck Martin est attentif à ce dialogue. Ainsi, à Paris, les responsables des MRC,PCF, PRG et PS se sont rencontrés ce mercredi 3 septembre 2008.
Ils ont décidé de réunir le groupe de liaison à rythme régulier tous les premiers mercredi de chaque mois, à 9 heures, afin de travailler ensemble et dans la durée.

La prochaine réunion se tiendra donc le 1er octobre, au siége du PRG.


Dans la perspective de la construction de l'alternative, avec toutes les composantes du groupe de liaison, ils ont engagé l'organisation d'un forum qui se tiendra dans la première quinzaine d'octobre, autour du thème de l'alternative politique dans la nouvelle phase de la mondialisation.

Un beau sujet pour un grand forum

mardi 2 septembre 2008

La déception de Moscovici


Le café radical a suivi de loin l'université d'été de La Rochelle. Pour une bonne part, l'avenir de la gauche s'y jouait. Parmi tous les combattants, Moscovici était à part. Il tenait, à notre avis le discours le plus intéressant ... et en même temps le plus coupé de la réalité. Le plus intéressant parce qu'il parlait des problèmes de fond de la gauche. Le plus coupé de la réalité parce que, comme le café radical le signalait, le parti socialiste a besoin d'un chef avant de savoir où il va. Bref, Moscovici s'est battu. Il a perdu. Il est déçu. C'est normal. Il reste qu'il pense avoir fait bouger les choses et qu'il espère pouvoir apporter à la gauche par la suite.

Si sa seule idée d'organiser des primaires ouvertes à toute la gauche est retenue, le café radical lui en sera à jamais reconnaissant.

Voilà la lettre qu'il adresse à ses amis de "besoin de gauche"

Cher(e) Camarade,

J’ai préféré attendre que l’émotion née de l’échec de l’Université d’été de La Rochelle soit retombée pour te faire part de mon analyse et de ma pleine détermination. Tout, pourtant, concourait à faire de ce rendez-vous une réussite, pour le Parti comme pour « Besoin de gauche ». La participation était nombreuse, les ateliers de qualité, la volonté de travailler des militants et leur aspiration à l’unité patentes. Vendredi soir, notre réunion de contribution fut un moment fort. 500 amis, rassemblés dans une salle surchauffée, ont accepté avec enthousiasme, pour l’immense majorité d’entre eux, et en tout cas à l’unanimité les propositions que je leur ai faites, en tant que premier signataire et après une intense concertation préalable.

Ces décisions étaient claires, et ne laissaient place à aucune interprétation divergente possible : volonté d’aller vers une motion réformiste, refusant la présidentialisation du Parti, exigeant des primaires ouvertes, soutien à ma candidature au poste de Premier secrétaire, dont je n’ai pas fait un préalable -c’est l’élégance et la sagesse- mais que j’ai présentée avec une totale fermeté. Il était convenu de proposer cette démarche aux amis de Martine Aubry et à la « Ligne claire » réunie autour de Gérard Collomb et Jean-Noël Guérini, ainsi qu’au « Pôle écologique », sans ostracisme mais sans contacts privilégiés avec Laurent Fabius, dont nous considérions qu’il ne pouvait être au cœur du renouveau nécessaire du Parti. J’ai reçu l’appui de tous, notamment celui d’Arnaud Montebourg et de Jean-Christophe Cambadélis, qui m’a promis un « contrat exclusif jusqu’en 2011 ». Vendredi soir, nous pouvions être fiers de notre force affirmée et de notre cohérence retrouvée, nous étions en situation d’être le pivot d’un pôle de rassemblement puissant, à vocation majoritaire.

Le samedi fut pour le Parti et pour nous un jour de tristesse. Car les images de cette journée furent exactement à l’opposé de nos décisions : réunion matinale de certains d’entre nous avec Laurent Fabius, Martine Aubry, Benoît Hamon, avec la perspective d’un courant de la « gauche décomplexée », déjeuner fort médiatisé avec les mêmes, sans Hamon. Je précise au passage, et de la façon la plus formelle, que je n’ai pas été invité à ces agapes auxquelles au demeurant, comptable d’une autre logique, la nôtre, je ne me serais pas rendu. Arnaud Montebourg, quant à lui, a vu sa bonne foi trompée, et a rétabli les faits dans un communiqué. Il ne s’agissait évidemment pas d’un malheureux concours de circonstance, ou d’aller expliquer aux amis de Laurent Fabius qu’ils n’étaient pas au centre de notre approche, mais de la poursuite organisée, méthodique, d’une démarche entreprise depuis des mois et inlassablement poursuivie. Je ne discute pas le droit de quiconque de penser que les décisions de notre réunion de la veille n’étaient pas les bonnes, mais alors, il eût fallu proposer une alternative à la contribution, qui aurait tranché par un vote. Par souci de l’unité, nous avions sagement et collectivement choisi de l’éviter, il fallait s’en tenir à cette attitude. L’image de tout cela est terrible : tractations complexes, alliances peu lisibles, non respect du vote des militants. Elles ne sont pas bonnes pour le PS, présenté sous son jour le plus sombre, loin des préoccupations des Français. Elles sont mauvaises pour les acteurs de ce jeu : il ne s’agit pas là d’une logique constructive et attractive. Elles sont évidemment négatives pour « Besoin de gauche ».

Que faire maintenant ? Pour ma part, je m’en suis tenu, à la lettre, au mandat qui m’avait été confié : une première étape a été franchie avec la « Ligne claire ». Je me réjouis de ce rassemblement, qui renforce notre assise, se fait sur la base de principes partagés et dans la cohérence, et qui s’est opéré dans la transparence. Je reste déterminé à aller jusqu’au bout de ce mandat, et à conduire la discussion avec Martine Aubry et avec le « Pôle écologique » à partir des décisions que nous avons arrêtées en commun. Revenir aux principes définis ensemble, défendre les thèses de notre contribution, mettre en œuvre les termes du contrat passé : telles sont les conditions pour peser et faire avancer nos propositions, que je crois toujours justes, pour répondre au besoin de gauche que nous ressentons, pour le faire dans l’unité. C’est ainsi que je conçois la politique : dans le respect du vote des militants, dans la cohérence, avec une exigence de vérité.

Permets-moi de te donner, pour terminer un sentiment personnel. Je suis de plus en plus inquiet de la tournure prise par ce Congrès. Les logiques mises en œuvre, ici et là -car d’autres ont bien sûr leur part de responsabilité dans la dégradation du climat dans le Parti- nous mènent à une confrontation qui, si rien n’était fait, désespérerait ceux qui attendent de la gauche une perspective d’alternance et de changement. Nous devons absolument préparer une autre gouvernance au PS, une alternative à la présidentialisation du Parti, chercher, inlassablement, un rassemblement large, réformiste, ancré à gauche. C’est pourquoi je suis, plus que jamais, résolu à militer, à partir de nos idées, pour la remise au travail du Parti, pour son ressaisissement collectif, conduit par une équipe de direction renouvelée, rajeunie, soudée, avec à sa tête un Premier secrétaire dévoué à la tâche essentielle de rénovation qui nous attend, pour l’emporter en 2012.

Tu peux compter sur mon dévouement, je compte sur ta confiance.

Avec ma fidèle amitié,


Pierre Moscovici

Pipolocratie ?




On dit parfois : Il n'en fera jamais d'autres ! pour souligner une bévue aussi grosse qu'inattendue commise par un individu.

Seulement, avec Sarko, même si ce n'est pas la première, qui jurerait que ce soit la dernière !



En fait, si cette aberration était la première, on passerait aisément sur cet événement cocasse. C'est la répétition incohérente des actes qui fait penser qu'on atteint là une forme de gouvernement. La pipolocratie ?





Les faits : Dominique Rossi, contrôleur général, chef de l’ensemble des forces de sécurité intérieure en Corse, police et gendarmerie a été débarqué. Et ce n'est pas rien d'être chef de la police en Corse ... a été débarqué.


Debarqué !


...Comme un malpropre. Le pire étant qu'il voulait faire valoir ses droits à la retraite il y a quelques mois et que ses supérieurs lui avait instamment demandé de rester tant son travail avait été jugé remarquable et nécessaire dans un contexte terriblement difficile.

Et pour quelle raison ?
Parce que la villa de Christian Clavier a été occupée par des nationalistes. Quelques heures . Pacifiquement ! Sans incidents ! Et en l'absence de l'intéressé !

Viré. C'est dingue ! Comme dirait Jacouille, le personnage créé par Christian Clavier dans les visiteurs (en l'occurence, c'était lui qui recevait de la visite !)

Bon, tant pis pour le professionnalisme. Tant pis pour la Corse ! Tant pis pour la paix sociale ! Et finalement tant pis pour le respect de l'Institution !

On ne sait pas ce que Sarkozy a voulu montrer ou démontrer. Il aurait dit à Clavier qu'il ne voulait pas que ses amis paient le prix de ses choix. Finalement c'est la suite de la Nuit au Fouquet's qui avait inauguré son mandat en compagnie des "Sarko-People".
Avec Sarkozy, la Haute Fonction publique change de statut. On passe de Serviteur de l'Etat à domestique du Président.