samedi 30 janvier 2010

Les voeux de la municipalité de Louviers

C'était la quinzième pour Franck Martin et la première dans le cadre particulier du cinéma le Forum.
Dès le début, en 1996, Franck Martin a souhaité ouvrir la cérémonie des voeux à toute la population et non à un public choisi comme cela se passait sous la municipalité précédente.
Depuis, pour de nombreux lovériens, il s'agit d'un rendez-vous attendu.
480 personnes ont garni la salle et assisté à un petit film rappelant la vie et l'action municipale pendant l'année. Une occasion de se rendre compte à quel point Louviers est une ville qui bouge dans le reportage émaillé des commentaires lus par Olivier Goujon, Diego Ortega, Céline Jégu et Céline Beauchamp (beaucoup de talent, très belle voix, bien posée ...)
Au vu de ce rappel qui en même temps décline les projets derrière les réalisations, chacun a pu mesurer la dimension pratique et politique de l'action déclinée à Louviers.
Franck Martin n'a été ni long, ni démonstratif dans son discours. Les images parlent d'elles-mêmes. Il a malgré tout rappelé le contexte de crise dans laquelle l'action a été menée. Il a rappelé l'augmentation des impôts, les efforts faits par tous et par la municipalité en particulier et l'importance pour la ville de tenir ses engagements financiers vis-à-vis de ses partenaires.
Il a dit qu'il pensait que l'augmentation des impôts serait réduite cette année ... Oui, et il faut quand même rendre compte de la surprise du chef... Après avoir rendu hommage aux lovériens méritants Franck Martin a brisé un tabou en remettant la médaille de la ville à deux élus municipaux, les vieux de la vieille. Ceux qui ont suivi l'aventure depuis le début. Patrice Yung et Denis Laheye, tout surpris d'être appelés à la tribune ... Un beau moment d'amitié.





mercredi 27 janvier 2010

Où tu vas Martine ?

Martine Aubry se contredit ...

Elle dit dimanche qu'il va falloir envisager le passage à la retraite à 61, voire 62 ans et le mardi, elle affirme qu'il faut défendre la retraite à 60 ans.

Il faut savoir !

savoir si l'on tient un discours de vérité ou si l'on poursuit une danse crispée sur une vieille musique qu'on sait ne plus pouvoir tenir lorsqu'on sera au pouvoir.

savoir si l'on entame une réflexion courageuse sur l'évolution des régimes de retraites et au delà si de l'évolution du déroulement de la vie dans une société moderne, du rapport à la jeunesse, à l'âge adulte, à l'âge avancé ... sur le financement d'un système de retraite, savoir si l'on va au delà des symboles pour faire évoluer un système à bout de souffle ... alors qu'on sait que le système prôné par Nicolas Sarkozy provoquera des mécontentements mais sera, au bout du compte, insuffisant.

Des réflexions sont menées à gauche, à Terra nova, à la Cfdt, au prg sur ce que devrait être notre système de retraite. A coup sur, c'est dans cette direction qu'il faut aller ... Mais Martine Aubry, qui avait entamé une démarche courageuse, a dû faire marche arrière... et se retrouve ridiculisée vis a vis de son propre parti et de l'opinion publique en général. Dommage pour elle, dommage pour la gauche.

Voilà pourquoi le thème du prochain café radical sera probablement celui de l'avenir de nos retraites.
En attendant le grand débat, je vous invite, en cliquant ici, à consulter l'ouvrage de l'économiste de gauche Thomas Picketty, dont j'ai déjà parlé par ailleurs et qui était interviewé sur France inter ce matin. Son livre "pour un nouveau systèem de retraite est librement disponible sur inernet. Bonne lecture ! N'hésitez pas à faire part de vos commentaires et ...

A bientôt pour en parler !

dimanche 24 janvier 2010

Après le débat, le point du vue du café radical




Le parti radical de gauche est pour, la commission parlementaire est pour, Chantal Robin Rodrigo est pour, Hafidha Ouadah est pour, Denis Szalkowski est pour … Franck Martin est franchement contre (pour en savoir plus, consulter son blog en cliquant ici, Voltaire, réveille-toi, ils sont devenus fous) ... la Loi. Alors, alors, que dit le café radical ?



Le café radical fait parler tout le monde. Il ne dit rien, mais moi, je suis contre.



Pas par esprit de contradiction, mais je suis contre la loi et contre la burqa.



Le débat a montré que la burqa n’était pas seulement un instrument d’oppression.



Il est plein de choses. Il est une tenue provocante. A l’image des bikinis d’une époque, à l’image des seins nus sur les plages. Elle joue un rôle particulier dans une société française moderne, dans les rapports érotisés qui imposent une mise en danger de l’individu dans son rapport à l’autre.



La toute puissance ressentie par une porteuse de burqa en vaut une autre… elle permet de voir sans être vu, elle provoque l’interrogation, elle fait exploser les préjugés.



Elle nous est une insulte, certainement. Parce que nous ne supportons pas les atteintes à la liberté, parce que nous défendons la liberté des femmes. Parce que nous refusons l’hypocrisie des pratiques religieuses. Mais au nom de quoi allons nous l’interdire ?



Au nom de quoi ? On nous propose la sécurité ? Mais ce n’est pas au nom de la sécurité que la burqa est insupportable. Elle est insupportable au nom de ce qu’elle représente.



On a voulu établir dans les échanges sur les forums, sur les blogs une séparation entre excès de la religion musulmane et religion française. J’ai lu quelque part que le ku-klux-klan n’avait pas repris à la religion chrétienne son vêtement identitaire. C’est faux. On a le même dans la fête de la Sanch en pays Catalan, elle est une reprise des vêtements des tortionnaires de l’inquisition. Va-t-on interdire les processions en pays Catalan ?



En 50 ans, la France a vécu une évolution vestimentaire extraordinaire.



On est passé de l’interdiction de la barbe pour les garçons dans les lycées, de l’interdiction du pantalon pour les filles dans les établissements scolaires, à une liberté vestimentaire quasi-inimaginable pour tous ceux qui ont été jeunes dans l’après guerre. Cette liberté vestimentaire a été imposée par les jeunes et leur besoin de liberté.



Ce qu’Elisabeth Badinter reproche aux porteuses de burqa, ce n’est pas leur vêtement, c’est d’être irresponsables. C’est de ne pas savoir où elles vivent. Mais ceux qui défendaient Trotsky et les massacres de l’armée rouge, ceux qui brandissaient le petit livre rouge, ceux qui, à l’inverse défendaient les régimes communistes d’Europe de l’Est avant les années 80 étaient-ils sensibles aux rappels à l’ordre des défenseurs de la liberté ? Fallait-il interdire de brandir le petit livre rouge au prétexte de ce qu’il représentait comme oppression dans une large partie du monde ? L’humanité au prétexte qu’elle défendait le régime des goulags ?



Les radicaux font confiance à l’individu, ils ont foi aux valeurs de la république : la liberté, la fraternité, l’égalité …



L’égalité de la femme et de l’homme… Si des hommes veulent opprimer la femme, qu’ils soient condamnés. Les lois existent. Si elles ne sont pas assez précises, si elles ne signifient pas expressément qu’un homme doit être punissable d’imposer une tenue vestimentaire à une femme contre son gré, qu’il s’agisse d’une burqa ou d’une tenue de religieuse, alors peut être faut il renforcer l’arsenal législatif…



Si l’on doit préciser qu’un agent public peut exiger qu’un visage soit découvert pour exercer ses fonctions, qu’il s’agisse d’état civil ou de sécurité, alors qu’une loi l’impose. Mais n’allons pas plus loin.



La vraie lutte contre l’obscurantisme, contre l’ignorance, contre les pratiques sectaires, pour la liberté des femmes, elle viendra de l’action citoyenne et républicaine.



Il n’y a pas assez de république !



C’est ce que nous dit la burqa. Nous ne devons pas reculer devant les pratiques machistes, nous devons soutenir les jeunes filles et les jeunes gens en difficulté. Nous devons soutenir les actions associatives et lutter contre l’isolement. Mais jamais une loi ne nous protègera contre les démons réactionnaires. Elle est une lutte de tous les instants. La République, c’est le courage.



Olivier Taconet

vendredi 22 janvier 2010

Toute puissante sous la burqa

Hafidha Ouadah a clairement expliqué dans son intervention toutes les ambiguïtés portées par la burqa. Elle a clairement évoqué le sentiment de toute puissance qui a bien évidemment choqué l'assistance.

On a effectivement tendance à expliquer le port de la burqa par dans le cadre d'une situation imposée par des maris ou des pères intégristes. Ce n'est pas toujours le cas, comme la parabole d'Hafidha l'a démontré (pour relire la parabole, cliquer

ici).


La toute puissance ne s'explique pas seulement selon elle par le fait de choquer l'assistance, repliée dans une tour d'ivoire, elle ne vient pas seulement d'un accoutrement qui vous relie directement à un imaginaire en rupture. Elle ne vient pas seulement du fait d'avancer masquée, et de ne plus être menacée par une identité parfois difficile à vivre. Il se murmure aussi dans les cités que pour certaines femmes, le voile intégral est une manière de se refaire une virginité sociale et affective, et de faire oublier des réputations mal admises.

Au delà de tous ses aspects qui abordent la question de devenir l'inconnu de l'autre, de voir sans être vue, il y a aussi le fait que dans la tradition islamique, il est admis que seule les épouses du prophète sont voilées.. Précisément parce qu'ainsi, elles sont en contact direct avec lui et la divinité.

On peut comparer avec les bonnes soeurs chrétiennes qui ont choisi d'épouser Dieu en se coupant du monde.

Ainsi, les désirs sont gardés bien au chaud sous l'épaisseur du voile... éveillant et dominant toutes les curiosités.

Bien sur, Hafidha a bien expliqué aussi à quel point cette burqa devenait vite un enfer. Endossée parfois au départ comme un choix personnel elle devient rapidement un chemin de croix, pour rester dans la comparaison souvent inadéquate entre chrétienté et islam. Les larmes d'Hafidha sortant de sa poche le setar, voile double ou triple qui couvre le visage sous le niqab, montraient à l'évidence l'ambiguïté de cette toute puissance.

La burqa est un voile qu'on ne peut pas retirer ou remettre comme on veut. Selon Hafidha celles qui ne le portent plus sont incapâbles de le remettre. Il s'agit d'une rupture définitive. La burqa, choix libre parfois à l'origine, devient à terme une prison.

Il ne faut jamais oublier non plus à quel point la burqa, choix libre chez nous, est imposée ailleurs, notamment chez les taliban afgans, ceux qui veulent empêcher l'accès des petites filles à l'école ... voir à ce sujet l'excellent article d'Elisabeth Badinter reproduit ci-dessous.

jeudi 21 janvier 2010

La parabole d'Hafidha

Aux dires des participants le café radical a été une totale réussite... C'est important à dire, et le seul regret que j'ai est pour les habitants de Val de Reuil qui ont été privé de cette animation politique dans leur ville.

Le débat a été riche, animé, réunissant une cinquantaine de participants, dont, à chaque fois de nouvelles têtes... Je reviendrais sous les différents aspects du débat mais je voudrais commencer en rendant hommage aux intervenantes.


Chantal Robin Rodrigo a fait connaître le travail des parlementaires et le fonctionnement de la commission, ce qui a permis d'évacuer les poncifs et les a priori.


Hafidha Ouadah a, quant à elle, été éblouissante. Je reviendrais sur les différents aspects des interventions, mais Hafidha a su mêler expérience personnelle et vision collective, émotion et raison, connaissance du milieu et de l'histoire de l'islam ...


Elle a commencé son intervention en racontant cette anecdote qui éclaire utilement le débat et qui balaye bien des idées reçues.


Ça se passe dans un bus, dans le quartier de la Madeleine à Evreux. Une femme voilée se fait interpeller par une femme noire. Celle-ci lui fait remarquer ce que son attitude peut signifier de provocation pour les femmes, pour l'intégration. Elle le dit avec ses mots à elle. Ça dure longtemps. Elle lui dit qu'elle doit s'adapter au mode de vie républicain et français et que si elle n'est pas contente, elle peut rentrer dans son pays.


C'est à ce moment que la femme en burqa (ou en niqab) relève son voile et découvre le visage d'une charmante jeune femme, blonde, qu'Hafidha a nommé Christelle (le prénom a été changé). Elle dit bien sur a cette femme noire, qu'elle est d'ici (ses parents habitent autour d'Evreux, depuis plusieurs générations) et qui si quelqu'un doit retourner dans son pays, ce n'est pas elle ...


Voilà en tous les cas une belle parabole. Elle montre à quel point, le signe identitaire n'identifie pas toujours ce que l'on croit. Elle montre que derrière le voile, se cache beaucoup plus que ce qu'on croit. Elle montre que l'assimilation islam et immigration d'Afrique du Nord n'est pas non plus ce que l'on croit. Elle montre le degré politique du débat autour du voile. Elle montre l'importance de l'identité et la difficulté de vivre ensemble. Elle montre précisément tout ce que nous cachent la burqa et nos préjugés.


Hafiha pendant le débat, utilisant son expérience personnelle, a montré à quelle point le port du voile se traduit tôt ou tard par une détresse et que le dialogue avec les femmes voilées reste indispensable. Hafidha a eu la gorge nouée lorsqu'au moment de conclure le débat elle a sorti de sa poche le sac qui contenait le voile et toutes ses épaisseurs qu'elle a dû porter pendant des années, la condamnant à l'isolement. J'ai vu couler une larme rapidement réprimée quand elle a exhibé cet élément de l'instrument de torture, qu'elle a appelé un gynécée portatif (le gynécée était l'endroit de la maison réservé aux femmes dans l'antiquité grecque et romaine.


Hafidha défend l'idée d'une loi sur la burqa. C'était aussi le point de vue de la députée. C'était le point de vue de Denis Szalkowski (qui le reprend dans son blog voie militante, dont je vous invite à prendre connaissance en cliquant ici : il faut une loi !). Ce n'était pas le point de vue de tout le monde, ni de Franck Martin, ni de Fadilla Benamara, ni d'Olivier Taconet. Nous en reparlerons un peu plus tard.


Mais quelle belle soirée, quel beau débat !


On m'en redemande déjà !

mardi 19 janvier 2010

France bleu invite au café

Chantal Robin Rodrigo était l'invitée de France Bleu Haute Normandie ce matin pour parler du café radical de ce soir : faut-il interdire la burqa.

Une excellente interview qui fera taire les censeurs qui ont osé justifier l'intervention de la mairie de Val de Reuil en raison du manque d'intérêt du débat. Pour écouter l'intégrale de l'interview, cliquer
Chantal Robin a justifié l'interdiction du voile intégral pour des raisons éthiques et politiques, notamment au nom de la sécurité, seul biais constitutionnel pour justifier la mesure ...

Chaque mot peut être doit être discuté, débattu... Ce soir, il faudra écouter et parler. Ecouter, parce que nous aurons à apprendre par Chantal concernant les travaux de la commission parlementaire, écouter, parce que nous aurons beaucoup à apprendre par Hafidha, sur les raisons qui poussent à porter le voile, sur ce qu'on ressent, sur ce qu'on subit. Parler, parce que le point de vue de chacun est important.
C'est le sens du débat, c'est la raison d'être du café radical qui ira bientôt à Val de Reuil, mais nous en reparlerons.
En attendant, le débat de ce soir aura lieu à Louviers


Café radical : faut il interdire la burqa ?


débat animé par Hafidha Ouadah et Chantal Robin Rodrigo


mardi 19 janvier à 18h30


brasserie "Le jardin de Bigards"


39 rue du Quai à Louviers


Nous attendons tous les amis de la liberté


lundi 18 janvier 2010

Le point de vue tordu de Xavier Bertrand ...


On a l'impression que l'Ump ne sait plus quoi inventer pour exister et que c'est la même chose à l'intérieur de l'Ump... Voilà qu'au coeur de la campagne électorale pour les régionales, dans la Cote d'Azur, fief Ump s'il en est, Xavier Bertrand a sorti une proposition de proposition de Loi ... Voilà une proposition toute crue, que nous livrerons au café radical de demain soir et qui risque d'être ridiculisée par une anecdote véridique qui sera racontée lors du café radical... Voilà aussi qui replace tout de suite le débat sur l'identité nationale et celui sur la burqa dans le cadre nauséabond de la xénophobie... Pour l'instant, ça n'a l'air de porter chance ni à l'Ump, ni à l'extrême droite. Pourvu que ça dure !
A signaler l'appel signé par les jeunes radicaux de gauche contre la politique de la honte, que vous pouvez visionner et signer en cliquant .
Ci-dessous, l'extrait d'un article du Journal du dimanche reprenant les propositions de Xavier Bertrand

UMP: Burqa ou être française?

C'est encore la période des vœux. La direction de l'UMP les a présentés dimanche à ses adhérents à Nice. Avec à la clé une nouvelle proposition polémique émise par Xavier Bertrand: une loi pour interdire aux femmes portant la burqa d'acquérir la nationalité française.

Devant 2 000 militants de l'UMP réunis dimanche soir à Nice, Xavier Bertrand a moins adressé des vœux que tenu un vrai discours de meeting, évoquant tour à tour l'immigration, la sécurité, le patriotisme économique ou et la burqa… Autant de thèmes susceptibles de ramener vers l'UMP des électeurs du FN. Un enjeu capital pour le parti majoritaire à moins de deux mois de régionales qui s'annoncent compliquées. Du coup, le secrétaire général de l'UMP n'a pas craint la polémique dimanche soir en proposant une loi interdisant le port de la burqa et, précise-t-il, "dans cette loi, je souhaite que figure une disposition très simple, une disposition très claire: une personne qui porte la burqa ne pourra pas acquérir la nationalité française", a-t-il développé. "Parce que si vous voulez devenir français, il faut montrer votre volonté de vous intégrer", a-t-il assuré.

...
N'oubliez pas le débat de demain soir, 18h30 au Jardin de Bigards, 39 rue du Quai à Louviers
"Faut il interdire la burqa ?" en présence d'Hafidha Ouadah et de Chantal Robin Rodrigo, députée Prg des Hautes-Pyrénnées, membre de la commission parlementaire qui a travaillé sur l'interdiction de la burqa.


samedi 16 janvier 2010

loi sur la burqa, le point de vue du parti radical de gauche


Contribution du Parti Radical de Gauche

aux travaux de la mission parlementaire sur la pratique du port du voile intégral

L’Assemblée nationale a installé, avec le soutien du gouvernement, une mission d’information sur le port de la burqa en juillet 2009. Cette mission est présidée par le député du Rhône André Gérin qui avait le premier demandé sa création et elle est composée de 32 membres (17 UMP, 10 PS, 1 PRG, 2 GDR, 2 NC). Chantal Robin-Rodrigo, députée des Hautes-Pyrénées, représente le PRG dans cette mission et dès son installation elle avait insisté sur le fait qu’il était urgent de réagir car « les choses se dégradent dans nos quartiers, le communautarisme prend parfois le dessus » ; il s’agissait pour elle « d’une cause commune, celle de la défense des valeurs de laïcité et d’égalité homme-femme ». La presse fait état de notes ou rapports des services de police indiquant pour les uns le chiffre de 367, pour les autres 2000... Mais le nombre importe peu à nos yeux : n’y aurait-il qu’une seule burqa en France que cela devrait interroger notre République.

La burqa est à l'origine le vêtement traditionnel des tribus pachtounes en Afghanistan. Ce long voile, bleu ou marron, couvre complètement la tête et le corps, un grillage dissimulant les yeux. Cette tenue est devenue aux yeux du monde le symbole du régime des talibans en Afghanistan qui l'ont rendue obligatoire. En France, le port du niqab est plus courant que celui de la burqa. Il s'agit d'un voile sombre qui tombe jusqu'aux pieds et qui couvre le visage à l'exception des yeux.

Le port du voile intégral en France comme la burqa ou le niqab est une pratique inspirée de l’idéologie talibane ou du salafisme, elle n’est pas une manifestation générale de l’islam contrairement à ce que voudraient faire croire certains extrémistes.

Si, aujourd’hui, nous acceptions le port du voile intégral comme l’expression d’une tradition ou d’une pratique religieuse acceptable en République, nous ouvririons une brèche difficile à refermer dans les principes fondamentaux de la République. Allons-nous, ensuite, accepter que des horaires soient aménagés dans les piscines municipales uniquement pour les femmes ? Pouvons-nous accepter que des femmes (influencées ou non par leurs compagnons) refusent de se faire soigner par des hommes médecins, allons-nous accepter des lieux réservés aux hommes et d’autres pour les femmes ? Peut-on tout accepter au nom d’une pratique religieuse ? La réponse des Radicaux de Gauche est non car, si la République respecte toutes les religions, aucune religion ne saurait prétendre gouverner la République et imposer des principes ou des valeurs qui seraient contraires aux principes républicains ou aux principes de la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789.

La pratique du port du voile intégral quand bien même elle serait librement consentie – ce qui reste à prouver – constitue pour les radicaux de gauche un signe d’aliénation des femmes, un déni que nous ne pouvons accepter. C’est grâce à la loi que les femmes ont accédé à l’instruction, grâce à la loi qu’elles se sont émancipées de leur mari, c’est grâce à la loi que la parité en politique a été accordée, grâce à la loi qu’elles ont gagné la liberté et le droit de disposer de leur corps, grâce à la loi que l’égalité professionnelle à été consacrée. Depuis 1946, le préambule de la constitution proclame : "la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme" (art.3).

Même si nous avons conscience que notre société a encore beaucoup de progrès à faire, nous ne pouvons accepter que certains -qui s’abritent derrière une conception traditionnelle du rapport hommes-femmes - cherchent à saper les acquis de notre République. Le port de la burqa ou du niqab renvoie à une image inacceptable des femmes, un désir de restreindre leur liberté, de les enfermer, une atteinte à la liberté des sexes, à l’égalité et à la fraternité. Chacun et chacune est respecté dans ses croyances et ses différences à partir du moment où chacun respecte la loi commune, est-il utile de rappeler ici les principes de la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 inscrits dans l’article 4 (La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi) et dans l’article 10 (Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi). La laïcité garantit la liberté religieuse, la liberté de conscience et permet par la neutralité de l’espace public que chacun puisse vivre en harmonie avec l’autre mais elle est fondée sur les principes de la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789.

Le port de la burqa ou du niqab nous interpelle aussi car il renvoit au débat sur la revendication de droits différenciés et fait écho à la montée des communautarismes qui ont malheureusement été trop encouragés par certains responsables politiques de premier plan. Il est urgent de donner un coup d’arrêt aux dérives communautaristes qui sont contraires à notre identité républicaine. La citoyenneté se définit par l’appartenance à la communauté politique. En France elle est liée à l’idée de démocratie et elle s’inscrit dans l’histoire de la construction de la Nation héritée de la révolution de 1789. Le citoyen a des droits et des obligations qui obéissent au principe d’égalité indépendamment de ses appartenances particulières ou de ses convictions. Accepter que certaines fractions de la communauté nationale s’affranchissent de la Nation ostensiblement en se réclamant de règles différentes de la loi républicaine au motif qu’elles appartiennent à des communautés qui auraient des droits et des revendications particulières c’est accepter que l’on démonte tout l’édifice républicain bâti depuis 1789 et de revenir à l’Ancien Régime, voir au-delà. Face aux inégalités, aux fossés qui se creusent entre les quartiers difficiles et le reste du pays, nous ne pensons pas que la réponse soit à rechercher dans l’affirmation du repli sur soi ou dans le communautarisme. Le communautarisme est contraire à notre histoire, à nos principes humanistes, à notre attachement aux valeurs d’égalité et de fraternité. Nous ne pouvons tolérer que sous couvert de liberté individuelle on conteste les lois et les principes de notre République.

Le port du voile intégral pose enfin un problème d’ordre public et c’est sur ce point, en particulier, qu’il nous semble possible de fonder une loi. D’abord, le port du voile intégral semble inacceptable dans de nombreuses situations : à l’hôpital, où le médecin doit savoir qui il soigne, et lors des examens universitaires, où l’examinateur doit pouvoir vérifier l’identité du candidat. Ensuite, le port du voile intégrale constitue une entrave à la prévention des infractions ou la recherche des auteurs d’infractions. D’ailleurs, l’absence de réglementation relative au port de tenues dissimulant l’identité de la personne atténue considérablement l’efficacité des systèmes de vidéosurveillance. Un commerçant doit aussi pouvoir identifier la personne qui le règle par chèque ou par carte bancaire ; le policier ou le douanier, la personne qu’il contrôle ou qu’il choisit de contrôler ; la directrice d’une école ou d’une crèche, la personne à laquelle elle remet un enfant à la sortie des classes.

Si la pratique du voile intégral semble aujourd’hui mineure elle mérite d’être combattue car il ne faudrait pas qu’elle gagne du terrain.

La burqa n’est pas un vêtement religieux. Il s’agit d’un moyen de nous tester, dans le cadre d’une offensive lancée contre la République. Une démission sur ce point ouvrirait la porte à de nouvelles demandes et aboutirait à un recul de la citoyenneté, à la réduction de l’espace public laïque et républicain et à la limitation de nos libertés. Une telle logique de surenchère nous oblige à réagir avec mesure mais fermement car les défenseurs de la burqa signifient aux femmes que les droits garantis par notre République à tous ses citoyens ne sont pas pour elles, qu’ils sont plus forts que la République dont les lois et les principes ne s’appliquent pas universellement. Il est donc nécessaire d’apporter une réponse à ce phénomène qui soit un signal politique fort, fondé sur les valeurs républicaines. Les Radicaux de Gauche ne sont pas des partisans de l’inflation législative ; il convient donc à nos yeux et en premier lieu que le Parlement rappelle solennellement et unanimement le principe constitutionnel d’égalité des sexes et recherche dans la législation existante une réponse adaptée qui ainsi éviterait de stigmatiser à tort une religion trop souvent prise en otage par les extrémistes, dans un contexte politique parasité par le débat sur l’identité nationale avec tous les débordements qu’il connaît malheureusement.

En dernier recours, la loi doit être là pour rappeler des principes, celui d’affirmer que le port du voile intégral – avec tout le symbolisme qu’il véhicule – n’est pas compatible dans les lieux publics avec l’idée que nous nous faisons de l’émancipation de la femme, de la citoyenneté et de la laïcité. C’est pourquoi les Radicaux de Gauche, bien conscients de toutes les difficultés d’application qu’elle poserait, sont favorables en dernier recours à l’adoption d’une loi sobre et brève qui interdise de se présenter dans les lieux publics le visage dissimulé, s’il apparaît clairement que la voie du dialogue et de l’application de la législation existante ne permette pas d’apporter la réponse républicaine nécessaire au défi qui nous est posé par ce débat.

Pascal-Eric Lalmy

Secrétaire National

Pasc

jeudi 14 janvier 2010

Djemila, la lettre à l'élu sur la burqa

L'élu est André Gérin, président de la commission parlementaire sur l'interdiction de la burqa.
L'écrivain féministe Djemila Benhabib lui a écrit une lettre qui a été lue au Sénant le 13 novembre dernier. La lettre offre un très intéressant éclairage avant le café radical de mardi prochain qui se tiendra sur le thème de l'interdiction de la burqa en présence de Chantal Robin Rodrigo, membre de la commission parlementaire et députée prg
Ci-dessous, le texte de la lettre de Djemila Benhabib
J'ai longuement hésité avant de vous écrire. Peut-être, par peur d'être perçue comme celle venue d'ailleurs qui fait indélicatement irruption dans les « affaires françaises ». Au diable les convenances, je n'ai jamais été douée pour la bienséance surtout lorsqu'elle est au service des plus forts, des plus puissants et des plus arrogants. Puis, s'il avait fallu que je vive en fonction du regard des autres, je n'aurais rien fait de ma vie ou si peu. Lorsqu'il s'agit des droits des femmes, nulle convenance ne doit primer sur l'essentiel.

L'essentiel étant : la liberté, l'égalité et l'émancipation des femmes. J'entends encore des copines françaises me dirent avec insistance : parle-lui, dis-lui, écris-lui. Étrangement, leurs propos me rappellent le titre de ce magnifique film d'Almodovar « Parle avec elle » où dès les premiers instants, le rideau se lève furtivement, pendant quelques secondes, sur un spectacle de danse, mettant en scène le corps d'une femme,celui de Pina Bausch. Elle qui exprimait si bien dans ses chorégraphies crûment la violence exercée à l'encontre des femmes.

Monsieur Gérin, c'est à vous que je m'adresse, je voudrais vous parler, vous dire la peur que j'ai connu le 25 mars 1994 alors que j'habitais à Oran, en Algérie et que le Groupe islamique armé (GIA) avait ordonné aux femmes de mon pays le port du voile islamique. Ce jour-là, j'ai marché la tête nue ainsi que des millions d'autres Algériennes. Nous avons défié la mort. Nous avons joué à cache-cache avec les sanguinaires du GIA et le souvenir de Katia Bengana, une jeune lycéenne âgée de 17 ans assassinée le 28 février 1994 à la sortie de son lycée planait sur nos têtes nues. Il y a des événements fondateurs dans une vie et qui donnent une direction particulière au destin de tout un chacun. Celui-là, en est un pour moi.
Depuis ce jour-là, j'ai une aversion profonde pour tout ce qui est hidjab, voile, burqa niqab, tchador, jilbab, khimar et compagnie. Or, aujourd'hui vous êtes à la tête d'une commission parlementaire chargée de se pencher sur le port du voile intégral en France.

En mars dernier, je publiais au Québec, un livre intitulé « Ma vie à « contre-Coran »: une femme témoigne sur les islamistes. Dès les premières phrases, je donnais le ton de ce qu'est devenue ma vie en termes d'engagements politiques en écrivant ceci : « J'ai vécu les prémisses d'une dictature islamiste. C'était au début des années 1990. Je n'avais pas encore 18 ans. J'étais coupable d'être femme, féministe et laïque. » Je dois vous avouer que je ne suis pas féministe et laïque par vocation, je le suis par nécessité, par la force des choses, par ces souffrances qui imprègnent mon corps car je ne peux me résoudre à voir l'islamisme politique gagner du terrain ici même et partout dans le monde. Je suis devenue féministe et laïque à force de voir autour de moi des femmes souffrir en silence derrière des portes closes pour cacher leur sexe et leur douleur, pour étouffer leurs désirs et taire leurs rêves.

Il fut un temps où on s'interrogeait en France sur le port du voile islamique à l'école. Aujourd'hui, il est question de voile intégral. Au lieu d'élargir la portée de la loi de 2004 aux établissements universitaires, nous débattons sur la possibilité de laisser déambuler dans nos rues des cercueils. Est-ce normal ? Demain, peut-être c'est la polygamie qui sera à l'ordre du jour. Ne riez pas. Cela s'est produit au Canada et il a fallu que les cours (de justice) s'en mêlent. Car après tout la culture à bon dos lorsqu'il s'agit d'opprimer les femmes. Ironie du sort, j'ai constaté dans plusieurs quartiers que les jupes se rallongent et disparaissent peu à peu. La palette des couleurs se réduit. Il est devenu banal de camoufler son corps derrière un voile et porter une jupe, un acte de résistance. C'est tout de même une banlieue française qui est le théâtre du film « La Journée de la jupe » alors que dans les rues de Téhéran et de Khartoum, les femmes se découvrent de plus en plus, au péril de leur vie, dans les territoires perdus de la République française, le voile est devenu la norme.
Que se passe-t-il ? La France est-elle devenue malade ?
Le voile islamique est souvent présenté comme faisant partie de « l'identité collective musulmane ». Or, il n'en est rien. Il est l'emblème de l'intégrisme musulman partout dans le monde. S'il a une connotation particulière, elle est plutôt politique surtout avec l'avènement de la révolution islamique en Iran en 1979. Que l'on ne s'y trompe pas, le voile islamique cache la peur des femmes, de leur corps, de leur liberté et de leur sexualité.
Pire encore, la perversion est poussée à son paroxysme en voilant des enfants de moins de cinq ans. Il y a quelques temps, j'essayais de me rappeler à quel moment précisément, en Algérie, j'ai vu apparaître ce voile dans les salles de classe. Pendant mon enfance et jusqu'à mon entrée au lycée, c'est-à-dire en 1987, le port du voile islamique était marginal autour de moi. À l'école primaire, personne ne portait le hidjab, ni parmi les enseignants, ni surtout parmi les élèves.

Voilà 12 ans que j'habite au Québec dont la devise inscrite sur les plaques d'immatriculation des voitures est « Je me souviens ». A propos de mémoire, de quoi la France devrait-elle se souvenir ? Quelle est porteuse des Lumières. Que des millions de femmes se nourrissent des écrits de Simone de Beauvoir dont le nom est indissociable de celui de Djamila Boupacha
[1]. C'est peu dire. Il ne fait aucun doute pour moi que la France est un grand pays et ceci vous confère des responsabilité s et des devoirs envers nous tous, les petits. C'est d'ailleurs pour cela qu'aujourd'hui, tous les regards sont tournés vers votre commission et que nous attendons de vous que vous fassiez preuve de courage et de responsabilité en interdisant le port de la burqa.

Pour notre part au Québec, on se souvient qu'en 1961, pour la première fois dans l'histoire, une femme, une avocate de surcroît, est élue à l'Assemblée législative lors d'une élection partielle. Son nom est Claire Kirkland et elle deviendra ministre. En invoquant un vieux règlement parlementaire qui exigeait des femmes le port du chapeau pour se présenter à l'Assemblée législative, on la force à se couvrir la tête pendant les sessions. Elle refuse. C'est le scandale.

Un journal titre : « Une femme nu-tête à l'Assemblée législative ! ». Elle résiste et obtient gain de cause.
Il faut comprendre par là que nos droits sont des acquis fragiles à défendre avec acharnement et qu'ils sont le résultat de luttes collectives pour lesquelles se sont engagés des millions de femmes et d'hommes épris de liberté et de justice. J'ose espérer, monsieur Gérin, que la commission que vous présidez tiendra compte de tous ces sacrifices et de toutes ces aspirations citoyennes à travers le monde et les siècles.
A vous chers amis, s'il y a une chose, une seule, que je souhaiterais que vous reteniez de ces quelques mots, c'est la suivante. Entre une certaine gauche démissionnaire, le racisme de l'extrême droite et le laisser-faire et la complicité des gouvernements nous avons la possibilité de changer les choses, plus encore nous avons la responsabilité historique de faire avancer les droits des femmes. Nous sommes, en quelque sorte, responsables de notre avenir et de celui de nos enfants.

Car il prendra la direction que nous lui donnerons. Nous, les citoyens. Nous, les peuples du monde.. Par nos gestes, par nos actions et par notre mobilisation. Toutes les énergies citoyennes sont nécessaires d'un pays à l'autre au-delà des frontières. L'avenir nous appartient. « La femme est l'avenir de l'homme » disait Aragon. S'agissant d'homme, je veux en saluer un présent aujourd'hui, c'est mon père à qui je dois tout.

Et je finirai par une citation de Simone de Beauvoir : « On a le droit de crier mais il faut que ce cri soit écouté, il faut que cela tienne debout, il faut que cela résonne chez les autres. »

J'ose espérer que mon cri aura un écho parmi vous.

Djemila Benhabib
Lettre lue au Palais du Luxembourg, le vendredi 13 novembre 2009, lors de la journée "Femmes debout", organisée par Femmes Solidaires et la Ligue du Droit International des Femmes


[1] Djamila Boupacha est le nom d’un ouvrage co-signé par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir, dénonçant les viols et les séances de tortures infligées aux femmes algériennes par l’armée française


mardi 12 janvier 2010

Qui veut faire taire le café radical ?

Le café radical reprend cette vieille tradition républicaine des banquets.

On a aujourd'hui tendance à l'oublier, mais le radicalisme était à l'origine l'expression politique des républicains, à une époque (sous Napoléon III), où le fait même de parler de République était interdit en France.

Les réunions publiques étaient interdites et les Républicains, les radicaux, ont alors trouvé la méthode pour se réunir en transformant leurs réunions en banquets, qui avaient lieu dans les tavernes, des restaurants, des brasseries, souvent à proximité des gares de façon à permettre à tout un chacun d'y accéder facilement.

Ainsi sont nés les banquets républicains, qui ont été par ailleurs repris par l'ensemble de la gauche française. Ainsi est née la réputation des radicaux amateurs de bonne chère et de convivialité.

Le café radical a pour simple ambition de faire vivre le débat... mais visiblement, même si l'on n'est plus sous Napoléon III, cela de plait pas à tout le monde.

Le prochain café radical devait se tenir au café du Centre, à Val de Reuil, sur le thème de l'interdiction de la burqa.



Coup de théâtre à Val de Reuil !

Coup de théâtre hier, où la journaliste de Paris Normandie me signale avoir reçu un coup de téléphone du propriétaire du café du Centre à la suite de la parution de l'annonce dans le journal de la tenue du prochain café radical. Je confirme à la journaliste que j'ai bien informé le propriétaire, qu'il a donné son accord en toute connaissance de cause... et, aussitôt, je me rends au café du centre.

Le propriétaire m'a alors demandé de ne pas tenir le café radical chez lui. Il a reçu un coup de téléphone du maire de Val de Reuil lui demandant des explications. Le propriétaire me dit qu'il ne veut pas d'ennuis ...

On croit rêver !

Ne me dîtes pas que c'est la ville de la tête de liste de la gauche aux élections régionales.

En tout état de cause, nous reparlerons de censure très prochainement, mais nous annonçons la prochaine tenue du café radical à la même heure sur le même thème avec les mêmes invités mais cette fois à la Brasserie "Le Jardin de Bigards"





Prochain café radical :



FAUT IL INTERDIRE LA BURQA ?

débat animé par Chantal Robin Rodrigo, députée radicale, membre de la commission parlementaire sur l'interdiction du voile intégral,

et Hafidha Ouadah, ex vice présidente des jeunes radicaux de gauche

mardi 19 janvier à 18h30

brasserie "Le jardin de Bigards", 39 rue du Quai à Louviers


Pour montrer votre refus de la censure, pour la liberté du débat, venez nombreux !

lundi 11 janvier 2010

Voile intégral: un consensus est-il possible ?




Le débat continue, et plus personne ne sait quoi faire avec le problème... qui sera, rappelons-le, l'objet du débat du prochain café radical à Val de Reuil, à 18h30, au café du centre pour tout savoir sur la burqa, le voile intégral, et les travaux du groupe parlementaire sur son interdiction en présence de la député Chantal Robin Rodrigo, Hafidha Ouadah et un membre de l'observatoire international de la laïcité.

Ci dessous, le communiqué de l'AFP reprenant les dernières déclarations sur le voile intégral





PARIS, 10 janvier 2010 (AFP) - L'ex numéro un du PS, François Hollande et l'ex-Premier ministre UMP Jean-Pierre Raffarin ont tous deux prôné dimanche un consensus droite-gauche avant une loi d'interdiction de port du voile intégral.





"Le consensus est très important, car on ne va tout de même pas faire une division au sein de notre pays, entre la gauche, la droite, au sein de la gauche, au sein de la droite (...). La bonne méthode, ce n'est pas sur l'instrument juridique", a dit M. Hollande qui était l'invité du "Grand rendez-vous" Europe 1/Le parisien.





Le député de Corrèze ne veut "pas de précipitation, parce que sinon, comment voulez-vous que le débat soit mené si, déjà, on dit ce sera une loi et ce sera sous cette forme".





"Deux principes: consensus et effectivité de la règle qui doit être posée", a-t-il résumé en répondant indirectement au président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé.





Prenant de court la mission d'information parlementaire, inter-partis, sur la question - qui n'a pas terminé ses travaux - le chef de file des députés UMP, a récemment annoncé le dépôt, en janvier, d'une proposition de résolution et d'une proposition de loi de la seule UMP.





L'ancien Premier ministre UMP, Jean-Pierre Raffarin, a lui aussi estimé, sur Radio J, qu'il fallait rechercher "un consensus national fort" avant le vote d'un loi contre la burqa. Car "si c'est une loi de la moitié de la France contre l'autre moitié, ça ne sera pas un loi forte", a soutenu le sénateur UMP de la Vienne.





"Il faudrait une résolution, puis une loi. D'abord une forte légitimité et la légitimité c'est un consensus national fort, droite et gauche réunies puis une loi".





Nouveau droit dévolu aux parlementaires par la réforme constitutionnelle de 2008, le vote de résolution permet aux élus d'exprimer des voeux qui n'ont pas de valeur contraignante.





Le président PS de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, a plaidé également dimanche, sur Radio J, en faveur "d'un grand constat national signé par tous, qui permette de prendre les textes nécessaires" ensuite".





"Dans l'immédiat, il y a beaucoup de gens qui jouent sur la burqa comme on jouerait pour développer sur sa part de marché", a-t-il ajouté en précisant qu'il y avait "des gens comme ça, à gauche, comme à droite".





Plusieurs députés de gauche, dont Manuel Valls et Aurélie Filippetti ont réclamé dans une tribune publiée dans la presse une loi pour interdire le voile intégral.





Pour sa part, le député socialiste Julien Dray s'est prononcé, sur France 2, "non pas pour une loi contre la burqa" mais pour "une loi à caractère général pour la dignité", à l'instar de ce qui avait été fait sur le port des signes religieux.

"La burqa est un signe terrible d'oppression, une négation de l'égalité des sexes et de la dignité de la femme, et on ne peut pas l'admettre dans la République", a-t-il affirmé

jeudi 7 janvier 2010

Burqa, le point de vue des Jrg 76

Armand Launay, élu radical à Pont de l'Arche, me transmet le texte suivant qu'il a rédigé sur le blog des jeunes radicaux de Haute Normandie le 8 juillet 2009. Une utile contribution au débat avant le café du 19 janvier ... même s'il a été rédigé au moment de la constitution de la commission parlementaire qui doit rendre ses conclusions ces jours-ci

ci joint le lien avec les JRG Normandie http://normandie.jrgblog.com/ ... Un site qui met en exergue cette belle citation d'Alain (penseur Normand et radical, ne l'oublions pas : "dès que l'on se laisse gouverner, on est mal gouverné"



Burqa et législation : pas sûr de la pertinence d’une nouvelle loi


Une mission d’information parlementaire sur le port du voile intégral vient d’être créée. Elle réunit des députés de tous les groupes politiques.


Son objectif ? Libérer des femmes opprimées par une tradition populaire qui ne trouve aucun appui dans les prescriptions du Coran.


Première remarque, comment revendiquer la laïcité si le voile intégral ne trouve pas de fondement dans le Coran ?


Si l’objectif de cette mission d’information est louable, les outils législatifs à envisager appellent à la modération :
La première difficulté est de connaître les motivations des personnes qui portent le voile intégral. Revendication d’une identité communautaire ? Convictions religieuses avancées ? Soumission à l’autorité familiale ?


Le tri est difficile entre les femmes que le voile opprime et celles qui construisent leur identité avec lui.
Pour les femmes opprimés par le voile, comment la loi va-t-elle définir qu’il y a bien une tyrannie exercée par le mari ?


Qui sera responsable pénalement du port du voile ? La victime ou le tyran ?


Si des femmes assument leur voile, comment peut-on remettre en cause la liberté de se vêtir comme bon leur semble et sans qu’elles troublent l’ordre public ?


La mission d’information parlementaire souhaite réagir à une revendication communautaire qui refuse de se soumettre à certaines lois communes. Mais un arsenal de lois existe déjà pour rappeler les citoyens à leurs obligations.


Nous n’avons pas attendu 2009, par exemple, pour légiférer sur les violences conjugales, sur l’obligation d’avoir le visage découvert sur les documents officiels ?


Le débat mérite d’être posé mais d’ores et déjà il semble que ce soit une erreur de l’aborder en confrontant laïcité et religion et puis, que penser d’une énième loi alors que les moyens accordés à la police et au ministère de la Justice sont en baisse ?

mercredi 6 janvier 2010

La burqa, un vrai débat...

Alors que Benoît Hamon rejette une loi sur l'interdiction de la burqa, Aurélie Filipetti, nouveau poil à gratter du PS, se place en porte-à faux et réclame une loi (pour lire l'article sur le Nouvel Observateur, cliquer ici.
A droite, alors que Copé réclamait une Loi avant même les conclusions de la commission parlementaire ... l'UMP calme le jeu alors que partout les voix discordantes se font entendre...


La burqa provoque la République et la démocratie. Elle se mêle aux discordances issues du débat sur l'identité nationale.


Tout se mélange...


Et si l'on essayait d'y voir plus clair ?


Lors d'une discussion ce matin, une amie me faisait part du risque que représentait l'arrivée de traditions ne correspondant pas à nos coutumes ?


Mais que sait-on de la burqa ? Sait on seulement qu'il s'agit d'une nouveauté qui vient d'Afghanistan et du terrible régime dictatorial des talibans qui a imposé cette nouvelle façon de faire ?


Aucune tradition religieuse dans la burqa. Il s'agit d'une tenue politique imposée par une secte dangereuse. Les talibans n'existaient pas il y a 30 ans. La burqa non plus !


Peut-on comparer la burqa à un uniforme nazi, véhiculant des valeurs ouvertement contraires aux droits de l'homme et de la femme ?


C'est tout l'enjeu du débat organisé mardi 19 janvier à 18h30 au café du Centre à Val de Reuil

dimanche 3 janvier 2010

La burqa est une insulte

Elle est une insulte à la femme. Elle est une insulte aux femmes qui se sont battues pour leur liberté, pour l'égalité. Une insulte aux femmes vitriolées par les intégristes en Algérie ou ailleurs. Elle est une insulte à l'homme. Elle est une insulte à la société. Elle est une insulte à l'humanité, à la République. Elle est une insulte à la liberté, l'égalité et à la fraternité.

La burqa est une insulte à la laïcité, mais elle est aussi une insulte au coran, elle est une insulte à la religion.

La burqa, rappelons-le, est née il y a une vingtaine d'année, en même temps quasiment que le téléphone portable et internet dont elle est le misérable pendant. La burqa est le refus de la communication. Elle est un outil sectaire, dégradant, l'image d'un pied de nez à la société toute entière ... tâchant de cristalliser les affirmations identitaires face à une société dangereuse, qui remet sans arrêt en cause les individus.

La burqa joue à être l'instrument du diable... Un outil pour fourvoyer l'épanouissement des adolescentes et des adolescents. Un cri existentiel face au monde adulte, à la réalité qui s'impose.

Elle est comme les tenues gothiques, ouvertement inspirées parfois des tenues nazis, elle est comme les boules à zéro de skin, elle véhicule la même peur et la même bêtise. Elle est de la même arrogance.

On ne peut pas ignorer la burqa. La burqa nous provoque. Elle provoque l'humain dans son besoin de regard. Elle nous renvoie à ce besoin d'échange, à la base de la richesse de l'homme. Elle nous provoque. Nous désarçonne. Elle est un crachat d'adolescent. Alors comment réagir ?
Faut-il interdire la burqa ?
Le café radical ouvre le débat. Bientôt, sur le site de l'Eure du prg, le débat sera ouvert. On a vu à quel point, le débat divise au sein des partis. Jean François Copé s'est fait taper sur les doigts en décembre pour avoir dit qu'un projet de loi interdirait bientôt la burqa ... alors qu'une commission parlementaire travaille sur le sujet depuis l'été ...
Et c'est justement : mardi 19 janvier, à Val de Reuil, à 18h30 au café du centre, c'est le thème du prochain café radical qui sera co-animé par Chantal Robin Rodrigo, députée radicale de gauche et Hafidha Ouadha, ancienne dirigeante des jeunes radicaux de gauche, qui fera part de son expérience du voile. Un membre de l'observatoire national de la laïcité participera au débat.
Vous pouvez vous inscrire dès maintenant à l'adresse suivante : caferadical@gmail.com.
Une soirée à retenir, dès à présent.

Des voeux pour toute l'année et pour toute la décennie

Le café radical souhaite à tous ses amis une année et une décennie stimulante, chaleureuse et conviviale ...à l'écoute des évolutions d'un monde que nous souhaitons plus généreux, fraternel et ouvert à l'intelligence et aux savoirs ...


Gardons notre soif de débat, soif de partage et de justice


Ayons soif de café, soif de chaleur, de désirs et d'avenirs