dimanche 31 mai 2009

Le résultat des européennes une semaine avant ...

Comme nous l'avons signalé, un bureau de vote fictif et indicatif a été installé lors de la dernière séance du café radical.
Le peuple unanime demande à présent les résultats. Les voici :
Nous attendons vos commentaires :

Le bureau du café radical a été tenu vendredi 29 mai par Marie-André de 18h30 à 20 heures, dépouillement assuré par Anne-Josy, le résultat est le suivant :

Liste debout la République : 1 voix*


Liste Alliance écologiste indépendante : 1 voix*


Liste PS : 3 voix


Front de gauche pour changer l'Europe : 4 voix


Liste MODEM : 4 voix


Europe écologie : 15 voix

Soirée exceptionnelle vendredi soir





Le café radical est heureux de répondre à la sollicitation des militants d'Europe écologie et lance le débat sur le film d'Artus Bertrand HOME, qui sera diffusé parallèlement dans toutes les télés...

Nous en reparlerons, en attendant, réservez votre soirée



vendredi 5 juin, à partir de 20 heures


brasserie le Jardin de Bigards,


39 rue du Quai 27400 Louviers


Pour en savoir plus, cliquez sur le lien et vous aurez tous les renseignements sur le film.


avec la participation d'




samedi 30 mai 2009

L'éducation, c'est la politique par excellence


On ne pouvait pas faire le tour du sujet en un seul café radical.

Un peu plus d'une trentaine de personnes (le bulletin de vote faisant foi, mais nous en parlerons plus tard) ont participé à un débat ouvert où s'est imposé cette vérité moderne : l'éducation c'est le sujet politique.

Chacun a en effet un vécu très individualisé de l'éducation, et quand on creuse, ce vécu est toujours à la base de l'engagement politique.

Que ce soit dans les interventions de Franck Martin, de Denis Laheye, de Louis -Marie Martin, d'Yves Valin, de José Alcala, de François Briançon, d'Anne-Josy Guérard et des autres on mesure combien les histoires personnelles se sont transformées en vision collective et en engagement. Un constat après ce café : il faudra bien reparler d'éducation. C'est un sujet trop important et central pour qu'on se contente d'un débat certes passionnant mais qui est loin d'avoir fait le tour du sujet.



Merci à Pascal Eric Lalmy et à Rodrigue Flahaut pour leur éclairage. Ci dessous quelques photos.







mercredi 27 mai 2009

Le grand corps malade de l'éducation nationale ...


nous invite au café radical ! Une belle chanson, un beau poème et un beau sujet de réflexion que nous envoie une habituée du café ...
Pour en savoir plus, cliquez ici, mais mieux encore, rendez vous vendredi soir à 18h30 au café radical, 39 rue de quai, à la brasserie les jardins de Bigards, sur le thème :
éducation, faut-il enterrer les réformes...

lundi 25 mai 2009

L'éducation est notre avenir


Il ne doit pas se décider sans nous !


25 organisations ont signé le message suivant et continuent de le faire diffuser.

Une excellente mise en bouche avant le prochain débat


Education, faut il enterrer les réformes ?

Thème du café radical vendredi 29 mai au jardin de Bigards à 18h30



Notre pays a cette chance extraordinaire de disposer d’un grand service public laïque d’Education. Il traduit notre choix républicain d’une société où tous les citoyens vivent ensemble. Mais imagine-t-on ce que deviendrait ce principe, sans ce tour de force de l’accueil de tous les jeunes, sans distinction, réalisé quotidiennement par notre École ?
Cette Ecole publique, que nous aimons pour ses réussites incontestables, rencontre aussi des difficultés. C’est pourquoi nous souhaitons passionnément qu’elle évolue et se transforme pour s’acquitter vraiment de sa mission démocratique : faire réussir tous les jeunes, pas seulement les plus favorisés ou les plus « méritants ».
Pour nous, ce débat et cet effort concernent tous les citoyens car, à travers l’avenir de la jeunesse, c’est celui du pays qui se joue.
Or, en lieu et place de ce que devrait nécessiter cette grande cause nationale, rassemblant largement les citoyens, à quoi assistons-nous ? Au spectacle d’une politique gouvernementale qui, au-delà des habillages, ne voit dans l’Education qu’un moyen d’économiser. Plus que tout discours, la préparation du budget 2009 en est la démonstration : 13500 suppressions d’emplois programmées, soit, dans le cadre triennal dans lequel ce budget s’inscrit, plus de 40 000 postes promis à disparition sur les 3 ans, à rajouter aux 11 200 suppressions de cette année !
Tout n’est sans doute pas question que de postes en matière éducative, mais nous affirmons que rien ne pourra se faire dans cet acharnement d’un « toujours moins de postes » ! Rien ne pourra davantage se faire avec des réformes à marche forcée encore moins lorsqu’elles aboutissent à de vraies régressions. Rien ne pourra se faire non plus si l’Etat ne cesse de se désengager de ses missions, déléguant hors de l’école ce qu’elle doit assurer pour tous.
Aussi, nous poussons aujourd’hui un cri d’alerte : cette politique va détériorer sur le long terme le service public d’Education. Elle porte tous les ingrédients pour que se développe une école à deux vitesses dans une société minée par les injustices et les inégalités.
De ce projet, nous ne voulons pas ! Nous voulons une politique éducative ambitieuse faisant avancer notre Ecole publique en mettant au cœur la réussite de tous les jeunes. Nous voulons pour cela d’autres choix.Nous en appelons à toutes celles et tous ceux qui pensent que l’Education est une richesse pour notre pays, que l’avenir se joue aujourd’hui, à toutes celles et tous ceux qui refusent que la politique suivie n’entraîne, pour de nombreuses années, le service public d’Education dans l’affaiblissement. Quelle place veut-on donner à l’Education dans notre pays ? Quel citoyen, quelle citoyenne, veut-on préparer ? Nous n’acceptons pas que la société découvre a posteriori qu’on aurait répondu à sa place, en catimini, à ces questions fondamentales !
Alors, mobilisons-nous ensemble, débattons, parlons, proposons, interpellons l’opinion, agissons sans attendre !
La mobilisation continue !

dimanche 24 mai 2009

L'Histoire de la violence à l'école


Dommage que l'école revienne à la une de l'actualité sous le prisme de la violence scolaire. On ne nous empêchera pas de penser qu'en dehors des faits divers, la dramatisation des phénomènes est lié au prochain scrutin européen, avec lequel il n'a rien à voir et au probable remaniement ministériel qui pousse Xavier Darcos à occuper le devant de la scène en proposant la généralisation des portiques à l'entrée des établissements scolaires et en autorisant la fouille des élèves par les enseignants

Bien entendu, le prochain café radical qui traite de l'éducation n'abordera pas que la questuon de la violence à l'école. Pas question cependant s'extraire des phénomènes d'actualité...




Education, faut-il arrêter les réformes ?
prochain café radical, vendredi 29 mai 2009, à 18h30, brasserie "le jardin de Bigards", 39 rue du quai à Louviers

Ci-dessous, un article de la revue Sciences Humaines qui remet le phénomène en perspective et nous permet de réfléchir à un problème important en essayant de s'abstraire du prisme déformant du tourbillon médiatique.

Sciences Humaines Mensuel N° 172 - Juin 2006 La lutte pour la reconnaissance
La violence scolaire
Vincent Troger

Depuis deux décennies, la violence des jeunes dans les établissements scolaires est devenue une question de société. Les actes de violence scolaire sont désormais répertoriés, un observatoire les analyse et des plans antiviolence ont été mis en œuvre. Les sciences sociales s'interrogent sur le phénomène lui-même, mais aussi sur le regard que la société porte sur cette violence.
Est-ce un phénomène nouveau ?
La violence, à l'intérieur ou à l'extérieur des institutions scolaires, est une donnée permanente de l'histoire de la jeunesse à travers les âges. Au XIIIe siècle, les étudiants de la Sorbonne se battent à plusieurs reprises, à mains armées, avec les bourgeois parisiens, la police du prévôt de Paris, ou même, en 1278, avec les moines de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Au XIXe siècle, le lycée Louis-le-Grand a connu huit révoltes d'élèves (on disait alors « mutineries ») entre 1815 et 1883, dont plusieurs nécessitèrent l'intervention de la police parisienne. Plus près de nous, Hervé Hamon et Patrick Rotman ont comptabilisé, dans leur ouvrage Tant qu'il y aura des profs (1), les violences scolaires recensées par la presse entre 1979 et 1984. La liste est impressionnante et comprend, outre rackets, affrontements entre bandes et viols, trois meurtres, dont deux d'adultes.
Pour les historiens, la violence des jeunes au sein des établissements scolaires n'a donc rien de nouveau, comme d'ailleurs la violence des jeunes en général. Tout adulte qui garde un souvenir objectif des cours de récréation sait que la loi du plus fort s'y exerce souvent.
La violence scolaire prend en revanche à chaque époque des formes nouvelles, et la société y réagit à chaque fois en fonction de valeurs et de critères qui eux-mêmes évoluent.
Comment la mesure-t-on ?
L'enquête de Georges Tallon, qui portait sur 41 collèges, « en situation a priori difficile », et un échantillon représentatif de lycées professionnels, est longtemps restée la seule référence disponible. S'y sont ajoutés à partir de 1993 des recensements menés par le ministère de l'Intérieur et des rapports de parlementaires. C'est en 2001 que le ministère de l'Education nationale a mis en place le logiciel Signa qui permet de synthétiser l'ensemble des actes de violence signalés par les chefs d'établissement et dont les résultats sont disponibles chaque année (voir le tableau p. 13).
Le sociologue Eric Debarbieux, qui reconnaît l'utilité de ces données, en souligne tout de même deux défauts de nature contradictoire. Le premier est celui de « faire exister le phénomène en en parlant (2)». Autrement dit, le fait de publier une mesure des incidents violents de la vie scolaire peut alimenter une manipulation de l'opinion publique en faveur d'une politique sécuritaire. Mais il souligne aussi, à l'inverse, l'insuffisance des données administratives qui, selon lui, sous-estiment la réalité de la violence à l'école. Il plaide donc pour des enquêtes de « victimation » qui, comme le montre le tableau précité, donnent une autre dimension au phénomène. Il insiste enfin sur la nécessité d'éviter à la fois le piège de « la manipulation démagogique » et celui de « la négation » ou de « l'ignorance », au profit d'une approche raisonnée permettant de distinguer à la fois les différents types de violence et les différents contextes qui la produisent.
Depuis quand et pourquoi la mesure-t-on ?
La violence des jeunes à l'école n'a été reconnue en France comme un problème de société qu'à la fin des années 1970. Le premier rapport sur cette question, confidentiel, est rédigé par l'inspecteur général Georges Tallon en 1979 (voir le tableau p. 11). Il est difficile de ne pas voir ici la proximité avec une autre date, doublement emblématique : l'année 1975, qui voit à la fois s'ouvrir le collège unique et débuter la crise pétrolière. Autrement dit, les « nouveaux publics », entendons par là la totalité des enfants des milieux populaires et non plus seulement les plus méritants d'entre eux, sont admis en masse dans l'enseignement secondaire au moment même où leurs parents sont les premières victimes du chômage.
Signe du choc que représente l'arrivée des nouveaux publics au collège, les taux de redoublement augmentent spectaculairement entre 1975 et 1985 : de 6,5 % à 16,4 % en 5e, de 7,3 % à 14,3 % en 3e. Or certains jeunes des milieux populaires sont parfois porteurs d'une culture de l'affrontement physique comme affirmation virile de soi et preuve de courage. Nouvellement admis au collège, ils y importent avec eux cette brutalité potentielle, exacerbée par la dégradation de leurs conditions de vie et d'entrée dans la vie active.
A-t-elle augmenté ces dernières années ?
Comme les statistiques disponibles reposent sur les signalements fournis par les chefs d'établissement, elles sont nécessairement dépendantes à la fois des stratégies de chacun et des injonctions de l'administration centrale. Ainsi, alors qu'à l'époque du rapport Tallon le ministère tendait plutôt à « nier l'évidence », comme le disaient H. Hamon et P. Rotman, la tendance est aujourd'hui inverse. Le seul fait d'avoir reconnu la violence et commencé à la mesurer a logiquement donné le sentiment qu'elle augmentait.
Une première certitude émerge cependant des études sur le sujet : les collèges et les lycées professionnels sont en première ligne, l'école primaire et les lycées généraux et technologiques sont beaucoup moins concernés. Une seconde certitude peut également être formulée : les violences « graves » (vols, racket, agressions armées, viols, destructions de biens), celles que les médias se complaisent justement à rapporter, demeurent rares. Ce qui domine, ce sont ce que l'on appelle aujourd'hui les « incivilités » (insultes et menaces) et les « violences physiques sans arme », c'est-à-dire ce que l'on aurait appelé autrefois l'insolence et les bagarres. Dernière certitude enfin, ce sont les jeunes eux-mêmes qui sont les premières victimes de cette violence, bien plus que les adultes des établissements. Certains sont victimes de ce que les Anglo-Saxons appellent le « schoolbullying », c'est-à-dire un harcèlement fait de brutalités et d'insultes quotidiennes, d'une suite continue de ce que l'on nomme aussi des « microviolences ». En ce qui concerne l'évolution générale de la violence scolaire, le tableau qu'en dressent E. Debarbieux et ses collaborateurs pourrait se résumer en une formule : moins fréquente mais plus grave. Ainsi, la proportion d'élèves se déclarant victimes de racket est passée de 9 % en 1995 à 6 % en 2003. Mais les victimes se plaignent d'une plus grande violence de ce racket, désormais pratiqué plus souvent en bande. E. Debarbieux constate que ce processus paradoxal de diminution quantitative et d'aggravation qualitative est corrélé avec la ghettoïsation de certains établissements concentrant les difficultés, notamment les problèmes de racisme, alors que la majorité des autres établissements reste plutôt paisible.
Peut-on en identifier les causes déterminantes ?
« Après 1968, rien n'est plus pareil », écrit Jacques Pain (3). Le chercheur veut ainsi pointer la « libéralisation des mœurs de la société civile » qui fait que l'école doit affronter « une érosion en règle des racines normatives de la France contemporaine ». Les modèles éducatifs dominants sont désormais libéraux, ou démocratiques, tandis que l'autorité ne va plus de soi, que ce soient celle des adultes, des policiers, des juges, ou, de façon encore plus marquée, celle des enseignants ou des politiciens. A cette première évolution, J. Pain en corrèle deux autres. La première est celle de l'émergence de la société de consommation, qui fait de l'accès aux biens matériels une composante essentielle du sentiment de bien-être et d'égalité. La seconde est celle de la crise économique et sociale qui marginalise une proportion significative de la population en lui rendant l'accès au travail difficile, et par conséquent celui à la consommation.
Or ce sont bien parmi les enfants des catégories sociales qui accèdent le plus difficilement à la consommation que se recrutent les élèves les plus violents. Dans une forme de lutte des classes larvée, ces élèves, qui par ailleurs ne sont plus éduqués dans le respect automatique des adultes et des institutions, agressent ceux qu'ils perçoivent comme des privilégiés : aussi bien les bons élèves, qualifiés « d'intellos » ou de « bouffons », que les enseignants, dont une étude de Bernard Charlot avait montré qu'ils les comparaient volontiers aux hommes politiques (4).
Mais au-delà de cette interprétation en termes d'analyse globale de la société, les chercheurs soulignent que la violence scolaire est aussi le produit d'une rencontre entre les problèmes individuels de certains adolescents et des contextes locaux particuliers. Comme l'écrit E. Debarbieux, la majorité des élèves qui « vivent l'exclusion sociale » ne sont pas violents à l'école. La violence scolaire est donc aussi analysée en termes de « cumul de facteurs de risques » : problèmes familiaux, difficultés psychologiques, fréquentation de délinquants, effectifs des établissements et des classes, organisation de la vie des établissements, revendications ethniques ou religieuses...
L'école n'est-elle pas violente elle aussi ?
Pour expliquer les mutineries à répétitions des lycéens de Louis-le-Grand au XIXe siècle, l'historien Gustave Dupont-Ferrier écrivait en 1922 : « La discipline de la maison ne triomphait que par la force et n'agissait pas sur la conscience (5) » Un demi-siècle plus tard, historiens et sociologues dénonceront abondamment le caractère contraignant et coercitif du fonctionnement des établissements scolaires. Silence dans les classes, élèves en rangs dans la cour, dialogue inexistant avec les adultes de l'établissement, toute-puissance des enseignants, travail réduit à la restitution passive des connaissances, les événements de mai 68 avaient résumé ce constat en un slogan efficace : le « lycée caserne ». La pratique de la punition corporelle était également dénoncée, même si elle demeurait essentiellement cantonnée à l'école primaire, et parfois aux ateliers des lycées professionnels.
Près de quarante ans après, il serait difficile de soutenir que rien n'a changé. Les élèves et leurs parents ont des délégués qui les représentent dans plusieurs instances des établissements, la parole avec les adultes est plus libre, les élèves circulent plus librement, et sont plus souvent incités à prendre la parole en classe.
Toute violence de l'institution a-t-elle pour autant disparu ? Pas sûr, si l'on en croît les spécialistes. J. Pain rappelle que l'école peut encore être le lieu « d'abus symboliques d'autorité », abus dont Pierre Merle a récemment dressé un tableau dans son livre L'Elève humilié (6). Remarques humiliantes, ironie blessante, jugements dévalorisants font selon cet auteur encore souvent parti de l'arsenal répressif de nombre d'enseignants. Les victimes en sont le plus souvent les élèves en difficulté, c'est-à-dire majoritairement ceux d'origine sociale modeste. Certaines violences physiques peuvent aussi être une réponse à la violence symbolique de l'institution.
La violence scolaire est-elle un phénomène international ?
Le seul fait que l'on utilise une expression anglaise, le « schoolbullying », pour désigner une des formes les plus courantes de la violence scolaire entre élèves suffit à répondre à la question posée : tous les pays sont concernés par la violence scolaire. Et, comme en France, il convient de se méfier de l'image qu'en donnent les médias, centrés sur les massacres spectaculaires tels que celui qui a fait le sujet du célèbre documentaire de Michael Moore, Bowling for Columbine (2002). E. Debarbieux montre que ces massacres, qui se sont produits pendant tous le XXe siècle dans plusieurs pays (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Japon, Allemagne), restent tout à fait exceptionnels et non représentatifs de la violence courante des établissements scolaires, qui partout se concentre dans les établissements des quartiers les plus pauvres.
Plus surprenants sont les résultats d'enquêtes menées par les collaborateurs d'E. Debarbieux dans des pays pauvres, en l'occurrence le Brésil, le Burkina Faso et Djibouti. La violence scolaire est dans ces pays moins fréquente que dans la plupart des pays riches. La pauvreté explique en partie le phénomène : enfants et adolescents vont moins longtemps à l'école, à la fois dans la journée et en nombre d'années ; les risques d'incidents violents sont donc arithmétiquement moins élevés. Mais E. Debarbieux formule aussi une autre hypothèse : dans ces pays, des communautés soudées et solidaires ont subsisté (villages ou favelas), et les écoles bénéficient de ce « lien de proximité qui produit une régulation forte ». Hypothèse qui a le mérite de rappeler un des points communs à toutes les études sur la violence scolaire : quel que soit le contexte national, c'est dans les établissements où les équipes éducatives sont à la fois solidaires et bienveillantes que la violence des élèves est la moins fréquente.


Vincent Troger
H. Hamon et P. Rotman, Tant qu'il y aura des profs, Seuil, 1984.2
É. Debarbieux, Violence à l'école : un défi mondial ?, Armand Colin, 2006.3
J. Pain, L'École et ses violences, Économica, 2006.4
B. Charlot, Le Rapport au savoir en milieu populaire. Une recherche dans les lycées professionnels de banlieue, Économica, 1999.5
G. Dupont-Ferrier, Du collège de Clermont au lycée Louis-le-Grand, De Boccard, 19226
P. Merle, L'Élève humilié. L'école, un espace de non-droit ?, Puf, 2005.

vendredi 22 mai 2009

Violence scolaire, il y a des solutions...


La violence scolaire mérite mieux que des réponses
démagogiques

Ah, s'il n'y avait pas de café pédagogique ... ! Désolé, le café radical pompe une nouvelle fois le café pédagogique qui donne un point de vue argumenté sur les violences scolaires ... encore une fois, l'actualité place le café radical au coeur du débat même si on doit plus parler éducation que de violences vendredi prochain .. (on en profitera pour faire un point sur l'Europe en fin de débat...)


Café radical : Education, faut-il enterrer les réformes ?


Brasserie "Le Jardin de Bigards"

39 rue du Quai

de 18h30 à 20h30

vendredi 29 mai


Éditorial

La violence scolaire mérite mieux que des réponses démagogiques
Lors du congrès de la PEEP,le 21 mai, Xavier Darcos a annoncé de nouvelles mesures pour lutter contre la violence scolaire. Sont-elles efficaces ?

Les annonces de Xavier Darcos : « Je veux que nous fassions en sorte de dissuader les candidats à la violence en donnant aux personnels des établissements les moyens juridiques et matériels d’agir. Les personnels doivent avoir le droit de faire ouvrir le cartable ou de fouiller l’élève qu’ils suspectent de vouloir introduire des armes. Et puis, puisqu’il faut des moyens, mais des moyens bien utilisés, je veux mettre en débat la possibilité de créer, auprès des recteurs, d’une force mobile d’agents qui pourront intervenir dans les établissements sur des missions de prévention et de contrôle. Mais dissuader les candidats à la violence, c’est aussi responsabiliser leurs parents et les impliquer plus étroitement dans la prévention des comportements à risque. Certains parents le font avec beaucoup de courage, y compris auprès d’adolescents très difficiles. D’autres ont totalement démissionné. Je crois qu’il faut rappeler ces derniers à leur devoir de parent en leur infligeant, si nécessaire, des sanctions financières concrètes, rapides et proportionnées à la faute ».

Des réponses inadaptées. Aucune de ces trois mesures ne semble adaptée à la situation. S’agissant de la « responsabilisation » des parents, on sait qu’en Angleterre les parents sont par exemple passibles d’amende et de prison en cas d’absentéisme de leur enfant. Malgré la multiplication de ces peines, le taux d’absentéisme ne cesse de progresser . Encore faudrait-il que le lien soit établi entre violence scolaire et démission parentale. L’installation de portiques pour filtrer les élèves semble davantage être là pour faire porter la responsabilité des incidents par les collectivités locales que pour apporter une réponse sérieuse. Il est impossible de faire passer des centaines d’élèves rapidement sous un détecteur à moins de vouloir supprimer quelques cours… L’exemple du lycée de Gagny où a eu lieu une intrusion montre qu’un établissement peut être correctement sécurisé (sas, cameras vidéo) sans pouvoir empêcher des intrusions au moment où des centaines d’élèves entrent. Quant à l’idée d’une force de police spécialisée, elle n’empêcherait évidemment pas les violences graves dont on connaît le caractère spontané. Est-il utile de préciser qu’inviter les enseignants ou chefs d'établissement à se comporter en shérifs semble davantage à même d’encourager la compétition violente à leurs dépens qu’à calmer le jeu ?

Une méconnaissance de ce qu’est la violence scolaire. Tout au souci d’apporter une réponse médiatique à un fait divers médiatique, le ministre tourne le dos à ce qu’est réellement la violence scolaire. Si chaque cas de violence grave est choquant et inadmissible, ces cas sont néanmoins rarissimes. La violence scolaire quotidienne c’est le harcèlement qu’exercent certains élèves sur d’autres élèves. Celui-ci est un facteur important de décrochage scolaire et de perte de niveau. Il décourage les élèves qui en sont victimes.

Un quatrième plan pour rien ? C'est déjà le quatrième plan anti-violence scolaire lancé par Xavier Darcos. En janvier 2008, il disait : "Je ne saurais accepter la multiplication des entorses à la tranquillité nécessaire à l'apprentissage. Je ne saurais accepter la banalisation des faits de violence". En 2002, ministre délégué de Luc Ferry, il avait lancé un autre plan contre la violence scolaire. "L’objectif est de faire baisser la violence de moitié en cinq ans" promettait-il. Sept ans plus tard, la situation ne semble pas avoir beaucoup progressé… Elle marque juste l’incompétence des plans précédents.

Pourtant des solutions existent. Eric Debarbieux, qui mène en ce moment avec la mairie de Paris une expérience originale, estime qu'il y a des facteurs propres aux établissements dans leur organisation matérielle. La baisse du nombre de surveillants, des recoins mal contrôlés sont par exemple des facteurs de violence. Il y a surtout des causes à chercher au cœur même du fonctionnement de nos établissements. C'est la solitude des enseignants et l'anonymat des élèves qui favorisent le harcèlement - qui reste de très loin la plus importante violence scolaire. C'est la qualité des relations avec l'environnement de l'établissement qui est aussi en jeu. Enfin la violence scolaire explose à la rencontre entre l'état de notre école et celle de notre société. Envisagerait-on un mur autour des quartiers sensibles ?

mercredi 20 mai 2009

la vision de l'Europe sur l'éducation ... en attendant le café !

Prochain café radical vendredi 29 mai à 18h30 au jardin de Bigards, brasserie située au 39 de la rue du Quai à Louviers


Forcément, en raison de l'actualité, le café radical ne pouvait pas faire abstraction de la dimension européenne du débat sur l'éducation.


Ci joint, une publicité qui illustre une dimension sur l'approche européenne de l'éducation ... !


Mais l'Europe, l'Education c'est aussi un projet et une ambition !

Ci-dessous l'éditorial du café pédagogique, signé par Olivier Masson, chargé de mission Education de la Ligue de l’enseignement






Ambitions éducatives : de nouvelles orientations de l’Union ?


Depuis cinquante ans le système scolaire français s’est développé en se fixant des objectifs chiffrés, qui ont fini par avoir des effets à long terme, que l’on évoque l’allongement de la scolarité obligatoire (en 1959, il est décidé qu’elle passe progressivement de 14 à 16 ans) ou le fameux slogan « 80% au niveau du baccalauréat ».

En cette période d’élections, prenons conscience que les objectifs chiffrés sont désormais fixés en grande partie par l’Union Européenne. Certes, il s’agit d’indicateurs incitatifs - les benchmarks – et le Conseil des Ministres de l’Education du 12 mai vient de prendre des décisions dans ce domaine qui sont loin d’être anodines.

Les cinq critères de référence adoptés dans le cadre du programme de travail "Éducation et formation 2010" doivent être modifiés pour le programme de travail « 2020 ».
Un indicateur « Diplômés du supérieur en maths, sciences et technologie », déjà dépassé en 2007, disparaît. Bonne nouvelle, confortée par le maintien d’un indicateur qui reconnaît une spécificité française : d'ici 2020, au moins 95 % des enfants ayant entre quatre ans et l'âge de la scolarité obligatoire devraient participer à l'enseignement préscolaire. La France a déjà atteint cet objectif, espérons qu’elle y sera toujours en 2020. Quant à savoir si les jardins d’éveil font partie de cette catégorie…

La participation des adultes à l'éducation et à la formation tout au long de la vie doit passer de 12,5% à 15%, sans que les redoutables problèmes de mesures soient résolus. Le principe d’un indicateur pour les adultes faiblement qualifiés n’est pas retenu. L’indicateur de maîtrise insuffisante des compétences de base pour les jeunes à l’âge de 15 ans passe d’un objectif de 15,5% à 15% d’une classe d’âge, mais aux indicateurs PISA sur la lecture s’ajoutent les mathématiques et les sciences, sans que les mesures soient agrégées.

La mesure du « early school leaving » porte sur la mesure du décrochage entre 18 et 24 ans (18 ans, fin de scolarité obligatoire dans de nombreux pays). L’objectif chiffré est toujours fixé à 10%. Le résultat était de 14,8% en 2007.

L’indicateur sur l’enseignement supérieur connaît les mutations les plus considérables : d'ici 2020, la proportion des personnes âgées de 30 à 34 ans diplômées de l'enseignement supérieur devrait être d'au moins 40 %. On est loin des 50% de diplômés au niveau de la licence ! Sont introduites dans ce calcul des références qui portent aussi bien sur les références universitaires que sur les diplômes professionnels de niveau supérieur (équivalent BTS, DUT, licence professionnelle) parce que les passerelles n’existent pas dans tous les pays entre les deux systèmes. De même, on doit ainsi pouvoir prendre en compte la formation continue diplômante qui peut s’exercer entre 25 et 35 ans et la réalité du Life-long learning qui se déploie dans toutes les sociétés européennes. On peut alors s’interroger sur les finalités en France de la réforme en cours du lycée. Quels sont les modèles, les parcours de formation auxquels préparer les lycéens ?

Le Conseil des Ministres demande aussi à la commission de travailler sur trois domaines pour lesquels il n’existe pas encore d’indicateurs communs. Tout d’abord la mobilité des apprenants qui se réduit à la mobilité internationale. Pourtant, de nombreux jeunes, de nombreuses familles se trouvent enfermées dans des territoires limités, qu’ils soient urbains ou ruraux, qu’il existe ou non une offre de transports en commun… En second lieu, l’apprentissage des langues dès le plus jeune âge, domaine largement exploré par les politiques communautaires. Enfin, il convient de réfléchir à l’employabilité, domaine pour lequel les outils sont peu nombreux : « (…) la Commission est invitée à présenter au Conseil d'ici la fin de 2010 une proposition relative à un éventuel critère de référence européen dans ce domaine. » Cette proposition soulève de nombreuses questions sur les finalités des systèmes d’éducation et de formation notamment à une période où les branches professionnelles n’ont aucune visibilité sur l’emploi à moyen ou à long terme.

Toutes les questions relatives au Life-long learning se discutent au Parlement européen dans la commission Emploi et Affaires Sociales et non dans la commission de la Culture et de l’Education. Peut-être faut-il interpeller les candidats aux élections européennes sur ce point ?

Olivier Masson, chargé de mission Education de la Ligue de l’enseignement

lundi 18 mai 2009

Il manque une Turquie à l'Europe !


PARIS, 18 mai 2009 (AFP) - Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche (PRG), a estimé lundi que l'intégration de la Turquie dans l'Union européenne était "une priorité si on souhaite que la démocratie se fortifie dans ce grand pays musulman et moderne".
"La position de la France et de l'Allemagne doit évoluer si on ne veut pas que le peuple turc se tourne vers des choix politiques qui l'éloigneraient de nous", écrit-il dans un communiqué, soulignant que le PRG s'était prononcé dès 2004 "pour une adhésion de la Turquie dans un délai de dix ans".
Le sénateur de Tarn-et-Garonne s'est également "félicité de la vigueur du courant laïque en Turquie qui a encore démontré sa vivacité en organisant une grande manifestation à Ankara" ce dimanche. Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre a rappelé lundi l'opposition de Nicolas Sarkozy et du parti présidentiel à l'entrée de la Turquie dans l'UE et leur préférence pour "un partenariat privilégié" avec ce "grand pays", et a demandé aux candidats socialistes, écologistes et MoDem "de dire clairement leurs positions" sur cette question.

Pour une école qui apprenne à apprendre ...

Sans le café pédagogique, le café radical n'existerait pas.
Pas question de dire que copions ce site extraordinaire par sa qualité. Nous n'en avons pas les moyens. Nous sommes dans l'admiration, c'est tout !
L'organisation du prochain café radical sur le thème de l'éducation nous donne l'occasion de rendre hommage au travail exceptionnel réalisé par l'équipe du café pédagogique dont nous vous conseillons de consulter le site en cliquant ici. Il est difficile d'avoir aujourd'hui une réflexion sur le monde de l'éducation, son passé, son présent et son avenir sans cliquer sur le site... qui doit figurer parmi les favoris de tous ceux qui s'intéressent à la transmission.
Ce mois-ci, le café pédagogique lance le débat :
pour une école qui apprenne à apprendre

Derrière cette approche, qui ne fait que reprendre les antiennes des grands pédagogues du 20e siècle, se dessine l'avenir de l'éducation. On est loin de la logique disciplinaire du lire, écrire, compter chère aux blouses grises et qui avait pour but de fournir aux écoliers le bagage minimal pour devenir citoyen... et qui y a réussi. Maintenant, dans une société complexe, l'individu sera appelé à apprendre toute sa vie. L'éducation est permanente, elle n'est jamais fini. Elle est la base du devenir du monde.
Voilà qui doit attirer vers le café radical tous ceux qui, comme enseignant, comme élève, comme parent, voir comme ancien élève sont concernés par les problèmes de l'éducation, c'est à dire tout le monde !
Café radical
vendredi 29 mai 2009 à 18h30
Brasserie du Jardin de Bigards
39 rue du Quai
27400 Louviers

dimanche 17 mai 2009

EDUCATION, faut-il enterrer les réformes ?

L'année scolaire 2008/2009 aura été marquée par la levée de boucliers du monde enseignant contre les réformes Sarkozy-Darcos...



De la Maternelle à l'Université, enseignants, étudiants, lycéens, parents d'élèves sont montés en puissance face aux réformes affichées par le gouvernement.



C'est banal, ou c'est classique. Depuis mai 68, on se plaint d'une éducation nationale impossible à réformer tout en constatant un malaise constant. C'est le mammouth, dont Allègre avait qualifié l'éducation nationale.
Chevènement avait promis il y a 25 ans d'amener au baccalauréat 80 % d'une classe d'âge ... Darcos veut assurer à chaque élève la maîtrise du "lire écrire compter", base de l'instruction.
François Bayrou, ministre de l'éducation nationale a voulu faire de l'école un sanctuaire, Jack Lang pleure une école abandonnée, mais ne devons nous pas agir pour une modernisation de l'école ?
Il n'y a plus grand chose de commun entre l'école publique voulue par Jules Ferry et les exigences du 21e siècle.
L'enseignement a évolué avec la société mais la France n'a pas de projet d'envergure, capable d'anticiper les besoins de la société de demain, la société de l'intelligence, qui concerne l'être humain de la naissance à la mort.
Quel est l'état des lieux de l'éducation ?
La structure de l'Education Nationale la condamne-t-elle à l'immobilisme ?
Tous ces sujets seront abordés lors du prochain café radical





Education, faut-il enterrer les réformes ?

vendredi 29 mai

brasserie du jardin de Bigards

39 rue du Quai à Louviers

de 18h30 à 20 heures ...




avec Rodrigue Flahaut

Secrétaire national à l'Education



et Pascal Eric-Lalmy

Secrétaire national à la laïcité

mercredi 13 mai 2009

La victoire des radicaux !

Les radicaux ont remporté une victoire essentielle. Au moment où leur absence dans le débat électoral des européennes semblait devoir nous éloigner de la scène politique, les députés ont obtenu le principe de création d'un groupe politique à partir de 15 députés.
Ce vote, bien qu'obtenu à l'unanimité de l'assemblée, est le fruit d'une bataille sévère. Dans les derniers moments du débat, Jean-Michel Baylet raconte : "Sylvia Pinel qui s est exprimée a la tribune au nom des députes radicaux et du parti la nuit dernière sur le sujet a été agressée dans l'hémicycle, je pèse mes mots , par un Jean-Marc Ayrault furieux de notre demande".
Bien entendu, les radicaux avec ce vote espère parvenir à la création d'un groupe. Il y actuellement 11 députés radicaux. Ne manque plus qu'à trouver 4 alliés. Un groupe, c'est les moyens de s'exprimer, de défendre ses idées de manière autonome, d'avoir accès à la presse en tant que radicaux.
C'est une étape essentielle dans le développement de notre action politique, républicaine, humaniste, laïque et radicale.
Ci dessous, le communiqué de l'AFP
PARIS, 13 mai 2009 (AFP) - L'Assemblée nationale a autorisé mercredi, l'unanimité, les députés à former un groupe parlementaire à partir de 15députés au lieu de 20 actuellement. La disposition, présentée par le PCF et les Verts et également réclamée par les centristes et le PRG, a reçu le soutien de l'UMP comme du PS. Le PCF avait, dans un premier temps, vainement demandé de pouvoir constituer un groupe à partir de huit députés. A la suite des législatives de 2007, le PCF, n'ayant pas obtenu suffisamment d'élus au Palais-Bourbon, n'avait pour la première fois pas pu former un groupe seul. Il avait dû s'associer aux quatre députés Verts et à quelques élus de La Réunion. Le président du PRG, le sénateur Jean-Michel Baylet, avait réaffirmé la semaine dernière le souhait de son parti de voir la barre descendre de 20à 15 élus pour former un groupe à l'Assemblée nationale. Tel est déjà le cas au Sénat. Au total, on compte actuellement 11 députés radicaux de gauche et apparentés. Ils siègent depuis 2007 avec les socialistes. Soucieux d'obtenir la majorité requise au Congrès de Versailles pour sa réforme des institutions, le chef de l'Etat s'était déclaré favorable à l'abaissement du seuil pour former un groupe à l'Assemblée de 20 à 15 députés. La gauche y avait vu une volonté de "débauchage" des élus PRG. Dans leur quasi totalité, ceux-ci avaient finalement approuvé la réforme. Le président de l'Assemblée Bernard Accoyer (UMP) s'était alors montré très réticent à l'abaissement du seuil.

dimanche 10 mai 2009

Paris - plage ...

Le 29 avril 2009, Nicolas Sarkozy a dévoilé sa vision du Grand Paris auquel il dit vouloir consacrer 35 milliards €.
Bien sûr, le projet présenté par Nicolas Sarkozy nous concerne au premier chef.
En tant que Français nous ne pouvons échapper au tropisme parisien depuis Louis XIV. Paris est le coeur de notre Nation.

Napoléon III, l'homme des boulevards Haussman, est le premier chef d'Etat à avoir voulu faire du Havre le port de Paris.
Nicolas Sarkozy reprend cette idée doublement intéressante.
En tant qu'Eurois, habitant de l'agglomération Seine-Eure, ou lovérien, nous sommes directement concernés lorsque le Président de la République déclare que Le Havre doit devenir le port de Paris.
Pour l'instant, peu de précision. Il s'agit d'un axe général. La colonne vertébrale du développement parisien.
Si notre territoire reçoit quelques miettes de ces milliards d'€, si nous parvenons à la modernisation d'un réseau de déplacement cohérent utilisant rail, route et fleuve, nous voulons être partie prenante... Et d'ailleurs, mise à part la satisfaction affichée du maire UMP du Havre Antoine Rufenacht, les réactions les plus vives sont venues de Rouen avec Laurent Fabius, et de Valérie Fourneyron.
Pour le reste, disons-le, il y a une absence totale de réaction, parce que Nicolas Sarkozy n'a pas été plus loin que les effets d'annonces.
Pour nous, il y a quelque chose de décalé dans les déclarations de Nicolas Sarkozy.
Que l'Etat ait des grandes ambitions pour sa capitale, c'est bien le moins et de ce point de vue, l'approche sarkozyste d'un grand Paris est cohérente parce qu'elle prend la hauteur nécessaire.
Pour le reste, le projet touche là où ça fait mal : c'est le mal français.
Paris décide de tout, et en face, il n'y a rien.
Peu importe si l'antienne du président quand il était candidat était la dénonciation d'un Etat impécunieux.
Port 2000 révèle ses insuffisances de conception depuis sa naissance. Projet materné, paterné, voulu, financé par l'Etat, il montre à quel point le vrai problème des grands projets consiste essentiellement en leur gouvernance, et à quel point l'Etat français moderne doit d'abord se pencher sur la mise en réseaux, la négociation, le respect des territoires, c'est à dire des populations était la condition du développement et de l'aboutissement satisfaisant des grands projets.
Le grand Paris doit être autre chose que le rattrapage nécessaire de Port 2000.
Le grand Paris au fond doit se concevoir par une négociation entre l'Etat, la Région Ile de France et surtout la région espérée de la Grande Normandie, celle qui aura du poids et qui pourra équilibrer un territoire autour de l'axe voulu entre Paris et Le Havre.

jeudi 7 mai 2009

Prison Bonne Nouvelle, l'Etat condamné


Ci dessous le communiqué de l'Agence France Presse qui fait part de la condamnation de l'Etat par le Tribunal administratif de Rouen. L'Etat devra verser 3.000 € à chaque détenu.

L'avocat des détenus est Me Etienne Noël , qui avait animé un café radical sur l'état des prisons en France.

Disons que ce type de jugement est sans doute à même de faire avancer les choses plus surement que le ministre garde des Sceaux, par ailleurs future brillante député européenne... si les électeurs veulent bien accorder leurs suffrages à sa liste.


ROUEN (AFP) -

Le tribunal administratif de Rouen a condamné en référé l'Etat à verser 3.000 euros chacun, à titre de provision, à trois détenus en considérant qu'ils étaient incarcérés "dans des conditions n'assurant pas le respect de la dignité inhérente à la personne humaine".
Dans son arrêt en date de mercredi, le tribunal souligne que les détenus, conseillés par Me Etienne Noël, sont incarcérés "depuis plus de deux ans" à la maison d'arrêt de Rouen dans des cellules ne disposant pas de "ventilation spécifique du cabinet d'aisance ni de cloisonnement véritable avec la pièce principale". Il ajoute que les toilettes sont situées "à proximité du lieu de prise des repas tolérée par l'administration pénitentiaire".
Le tribunal souligne "la promiscuité et l'absence du respect de l'intimité qui en a résulté" dans des cellules d'une superficie de 10,80 à 12,36 m2, accueillant deux ou trois détenus. Il conclut en estimant que ces conditions de détention constituent "un manquement aux règles d'hygiène et de salubrité".
Le ministère de la Justice avait demandé le rejet de la requête en estimant qu'elle était "irrecevable", notamment en raison de "l'absence de certitude quant au préjudice évoqué".
Le 27 mars 2008, ce tribunal avait condamné l'Etat, avec des arguments identiques, à verser également 3.000 euros à un autre détenu qui avait effectué la même démarche.
Ouverte en 1864, la maison d'arrêt de Rouen, dite "Bonne nouvelle", compte 650 places et est occupée selon les périodes par 700 à 850 détenus, en détention provisoire ou condamnés à de courtes peines.

mercredi 6 mai 2009

de la maternelle à l'université ...

L'EDUCATION VICTIME DE LA CRISE ?
Nos universités sont foutues, nos écoles sont foutues, le modèle français est foutu ! ... Le blues s'épaissit avec le brouillard qui nimbe la réforme du système éducatif français.
Le dynamisme réformateur des premiers mois de Sarkozysme a laissé place à une confusion neurasthénique. La réforme de l'éducation a été la première victime de la crise... et le système éducatif se grippe.
A l'heure où notre système baigne dans un blues sans précédent, qui va de la maternelle à l'université, sans parler de la formation tout au long de la vie, le café radical a décidé de traiter du problème de l'éducation . Ce sera vendredi 29 mai 2009, au même endroit que d'habitude avec deux intervenants de qualité, qui se sont succédés au poste de secrétaires national à l'éducation du parti radical de gauche : Pascal-Eric Lalmy, en haut à gauche,

et Rodrigue Flahaut, ci-contre à droite.

Depuis Charlemagne, le système scolaire est le reflet de la société qui le porte. Il est devenu son projet depuis Jules Ferry. Pas étonnant alors que la crise interroge notre avenir, que l'éducation soit éclaboussée par les difficultés.
On sent parmi les angoisses de la communauté éducative un manque de confiance et un mélange confus de volonté de réforme et repli sur soi, le tout lié à une incapacité de dialogue.
Et pourtant, du dialogue, il en faut. Du débat, il en faut. C'est même pour ça qu'il y a un café radical (Je profite de l'occasion pour livrer toutes nos excuses pour cette trop longue période sans café ...).
Ecole maternelle, école primaire, collège, lycée, université, et au delà avec l'éducation tout au long de la vie... tout le système est en crise. Pourquoi ? et quelles sont les pistes que les radicaux proposent pour une éducation en phase avec l'évolution de la société...
Un café radical qui au delà des enseignants, des élèves, des étudiants, concerne tous les écoliers que nous avons été, et tout notre projet de société. Nous en reparlerons, en attendant, réservez la date du 29 mai !


lundi 4 mai 2009

Les radicaux aux Sénat protestent contre la politique d'immigration inhumaine


Le texte est long, mais il en vaut la peine. Il traîte d'un problème grave avec profondeur et beauté, mais surtout il souligne l'engagement humaniste des Radicaux, et l'importance de cette voix dans les Assemblées parlementaires.
Le café radical retransmet intégralement le discours prononcé par Anne-Marie ESCOFFIER, Sénatrice radicale de gauche de l'Aveyron. Celle-ci est intervenue mercredi 29 avril au Sénat pour ouvrir le débat demandé par le groupe du RDSE, dans le cadre de la "semaine de contrôle", sur la politique de lutte contre l'immigration clandestine.
A noter que le film Welcome sera prochainement projeté à Val de Reuil jeudi dans le cadre de la campagne d'Hélène Flautre, tête de liste Europe Ecologie, qui a une connaissance très précise de la terrible jungle calaisienne dont on a beaucoup parlé à la suite de l'opération préalable à la venue du ministre Besson.


Voici le texte de l'intervention de la Sénatrice radicale

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues,

Si le groupe du Rassemblement démocratique et social européen a souhaité inscrire ce débat à l’ordre du jour, c’est parce qu’il estime que, conformément à la tradition d’humanisme radical qu’il incarne au sein de la Haute Assemblée, il a le devoir d’attirer l’attention sur l’un des drames humains qui se jouent sur notre sol.


Oui, il s’agit bien pour lui d’un devoir, d’une obligation, au pays des droits de l’homme, de ne pas fermer les yeux sur la situation inacceptable, intolérable, faite à des milliers d’hommes et de femmes dont nos lois et nos règlements nient aujourd’hui le droit d’être, tout simplement. N’avons-nous pas tous ici, quelles que soient les travées sur lesquelles nous siégeons, l’ardente obligation de chercher la voie la meilleure pour répondre avec le plus d’efficacité et d’équité, toujours dans le respect absolu de la personne humaine, à ce grand défi de notre temps que représentent les migrations des populations ?


Monsieur le ministre, loin de moi la volonté de rouvrir le débat, vieux comme le monde, sur l’intérêt, les bénéfices ou les drames de l’émigration et de l’immigration ; loin de moi aussi l’idée de restreindre cette question à sa seule dimension compassionnelle, comme les derniers événements nous y invitent pourtant. Comme beaucoup d’entre nous ici, vous avez sans doute vu le film Welcome, sorti récemment. Peut-on manquer d’être ébranlé dans sa conscience par cette œuvre ?




Même si je sais qu’une œuvre de fiction ne saurait se substituer à la réalité d’une situation sociale, économique et politique, je n’en mesure pas moins la portée symbolique de ce film. Raison d’État ou pas, on ne peut pas faire, en effet, comme si l’opinion publique et sa sensibilité comptaient pour rien dans un débat qui concerne l’ensemble des citoyens. Vous-même, monsieur le ministre, avez été « interpellé » – comme l’on dit dans le jargon contemporain –, lorsque vous vous êtes rendu à Calais, par cette « jungle » où se côtoient les rêves les plus fous d’une vie meilleure, la misère, la désespérance, le troc odieux de la vie et de la mort contre de l’argent économisé, gagné on ne sait où ni comment, avec, au milieu de tout cela, un peu de chaleur humaine, des sourires, des mots de réconfort, des gestes d’hommes, tout simplement, dans un univers devenu celui des bêtes sauvages. Avant d’en venir au problème spécifique de l’immigration clandestine sur notre territoire national, je voudrais, dans un souci d’impartialité, rappeler très rapidement les démarches mises en œuvre pour améliorer l’accueil des étrangers en France et rationaliser les procédures d’un droit dont la complexité n’est plus à démontrer.


La confusion et la lenteur administrative qui naissaient de la multiplicité des intervenants institutionnels se sont trouvées réduites avec la fusion, sous l’égide du seul ministère de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire, de l’ensemble des politiques publiques relatives à l’immigration.


Sans revenir sur le lourd débat qui a entouré la dénomination même de ce ministère, on ne peut que souligner une volonté de mise en cohérence et de clarification des compétences, ainsi que le souci d’une meilleure gestion des dossiers, lesquels recèlent, derrière des numéros d’ordre, toute la « légende personnelle », pour reprendre les mots de Paulo Coelho, des milliers d’étrangers qui entrent en France chaque année.


Des efforts incontestables, même s’ils demeurent insuffisants, ont été faits pour améliorer le premier accueil, en préfecture, des étrangers en quête du précieux document qui leur permettra de rester et, parfois, de travailler en France. Finis, ces longues files d’attente, dès 5 heures du matin, ou ces « dortoirs » improvisés dans des cartons d’emballage, en attendant que s’ouvrent les portes des services dits « des étrangers ».


Tout cela ne saurait cependant faire oublier la grande instabilité du droit des étrangers, qui, depuis 1976 et l’ouverture du droit au regroupement familial, fondé sur l’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, fluctue entre politiques restrictives et politiques plus accommodantes. Tout montre aujourd’hui que ni les mesures de régularisation massive ni les mesures répressives ne viennent à bout d’un phénomène qui a pris des dimensions nouvelles avec l’ouverture des frontières telle que définie par la convention de Schengen en 1990.


Faute d’une politique européenne volontariste et coordonnée, faute d’une stratégie réaliste, le slogan « passer d’une immigration subie à une immigration choisie » reste lettre morte. J’en veux pour preuve l’augmentation incessante du nombre des entrées en France, passé de 97 000 en 2000 à 134 800 en 2005, en dépit de la mise en place, depuis 2002, d’outils législatifs visant à tarir le flux et à complexifier les politiques d’accueil. La suspicion est devenue le premier instrument de l’examen d’une demande de séjour sur notre territoire : le cortège des attestations, des certificats de toutes sortes ne cesse de s’allonger, les délais de convocation s’étirent, les vérifications se multiplient, les contentieux se généralisent, au seul bénéfice – si l’on peut dire ! – des tribunaux et des avocats spécialisés dans le droit des étrangers. Dans ces conditions, comment, monsieur le ministre, ne pas reconnaître l’urgente nécessité de simplifier ce droit des étrangers, de le rendre plus lisible, plus compréhensible pour des populations qui sont, qu’on le veuille ou non, fragilisées ? Comment réduire le nombre et la durée des procédures ? Comment éviter les recours devant les tribunaux de l’ordre administratif ou judiciaire ? N’est-il pas, enfin, possible de garantir le respect du principe de souveraineté de l’État sans affaiblir le droit au séjour sur notre territoire ?


Cette problématique est aujourd’hui essentielle, car il est terrible de devoir constater que la politique migratoire actuellement menée est contre-productive. À titre d’illustration, comment ne pas relever que l’excessive complexification des procédures d’accueil semble détourner les élites, africaines notamment, de la France vers d’autres pays européens ou vers l’Amérique, alors que le principe de l’immigration choisie était fondé sur la volonté de réduire les flux des migrants économiquement défavorisés au profit de populations qualifiées ?


Il est impossible, dans ces conditions, de se satisfaire d’une politique au coup par coup, qui aboutit à recruter ici des infirmières espagnoles parce que tel hôpital est en difficulté, et là des médecins étrangers qui accepteront, pour la même responsabilité, une rémunération inférieure à celle de leurs confrères français. Il n’y a rien d’étonnant, non plus, à ce que la noria de l’immigration clandestine ne cesse pas. Par définition, le nombre de clandestins n’est pas connu, mais il est régulièrement évalué à quelque 400 000.Il s’agit de personnes qui, délibérément, ont contrevenu à la réglementation pour rejoindre notre territoire sans y être autorisées, mais aussi de personnes qui, faute de contrôle, ne sont pas reparties dans leur pays d’origine au terme de la période de séjour autorisée, ou qui choisissent d’entrer dans la clandestinité, ne pouvant obtenir un titre de séjour, ou bien encore de ces déboutés du droit d’asile qui, après être restés sur notre territoire avec le statut de demandeur d’asile pendant parfois plusieurs années, ne peuvent se résoudre à partir.


Les motivations sont multiples, mais toutes traduisent, d’une façon ou d’une autre, un drame personnel, familial, économique, social. Je ne saurais être favorable à l’entrée illégale d’étrangers sur notre territoire, mais je ne saurais pas davantage l’être à des mesures qui contreviennent gravement au principe du respect dû à toute personne humaine. Que constatons-nous depuis plusieurs mois, voire plusieurs années maintenant ? Nous observons des défaillances ou des manquements dans la mise en œuvre de la politique de l’immigration, que j’ai déjà dénoncés, monsieur le ministre, auprès de votre prédécesseur : parents interpellés à la sortie de l’école, étrangers conduits en centre de rétention administrative sans que soient respectées les procédures y afférentes. Les exemples pourraient être multipliés et font d’ailleurs les beaux jours, si je puis dire, des tribunaux…


Nombre d’associations, aussi diverses qu’Emmaüs, France terre d’asile ou le Secours catholique, nous interpellent quotidiennement sur l’évolution de la situation des sans-papiers sur le territoire national. Le terme même de « sans-papiers » devrait d’ailleurs, selon moi, disparaître de notre langage, même usuel, tant il désigne le « non-être », ceux qui n’existent pas, dont on n’a pas à tenir compte !


Mais ces mêmes associations, aujourd’hui, nous alertent aussi sur les déboires que connaissent ceux qui viennent en aide à ces personnes, au motif que cette aide constituerait un « délit de solidarité ». Certes, l’article L. 622-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile punit de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 30 000 euros « toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger en France ». Une interprétation à la lettre, et non pas selon l’esprit, de cette disposition n’amènera-t-elle pas à mettre sur le même plan un passeur professionnel et une femme ou un homme qui, par instinct ou par compassion, au nom de sa morale individuelle ou d’une éthique collective, a offert une pomme à un enfant, mis à disposition une prise de courant pour recharger la batterie d’un téléphone portable ou donné un vêtement à celui qui avait froid ? Mais cet article ne concerne pas seulement les simples particuliers que je viens de citer ; comme une épée de Damoclès, il menace aussi directement l’ensemble des membres du secteur associatif qui œuvrent au bénéfice des étrangers en situation irrégulière, puisque la définition d’une telle prise en charge correspond à l’obligation d’assistance à personne en danger, telle que posée par le second alinéa de l’article 223-6 du code pénal. Il existe donc une évidente incohérence entre ces deux dispositions, qui a conduit nombre de bénévoles d’associations humanitaires à être inquiétés par les services de police alors qu’ils portaient, justement, assistance à des personnes en péril. Cette situation n’est pas acceptable dans un État de droit, et c’est pourquoi, avec plusieurs de mes collègues, je me suis ralliée à la proposition de loi que doivent déposer Yvon Collin et Michel Charasse, visant à interdire les poursuites au titre de l’aide à l’entrée et au séjour irréguliers à l’encontre des personnes physiques ou morales qui mettent en œuvre, jusqu’à l’intervention de l’État, l’obligation d’assistance à personne en danger. Sans remettre en aucune façon en cause les règles de l’entrée et du séjour des étrangers, cette précision législative, si elle était adoptée, donnerait la possibilité aux particuliers comme aux associations humanitaires agissant, cela va sans dire, sans but lucratif, d’aider les étrangers en situation irrégulière jusqu’à leur prise en charge par les services sociaux compétents de l’État, dont relèvent normalement les intéressés. Elle permettrait de ce fait, à tous ceux qui le voudraient, de sacrifier sans risque à ce qui fait la noblesse de l’homme : sa faculté d’aider gratuitement son semblable en difficulté, qu’il agisse au nom d’une religion, d’un idéal laïque ou de toute autre motivation, sans avoir à la justifier. Sur ce point encore, monsieur le ministre, je m’étonne que le « devoir d’ingérence » invoqué par votre collègue le ministre des affaires étrangères s’agissant de problèmes humanitaires survenant au-delà de nos frontières ne s’impose pas à nous à l’intérieur de celles-ci. La problématique n’est pas la même, me direz-vous ; pourtant, ne s’agit-il pas toujours du droit au respect, sous toutes ses formes, pour tout individu ?Au moment où, d’ailleurs, l’on s’interroge sur l’intérêt d’inscrire dans la Constitution le droit au respect de la vie privée, je suis moi-même très dubitative sur la délicate question des statistiques ethniques. Faut-il rendre licites des enquêtes fondées sur l’autodéclaration, le volontariat et l’anonymat des personnes interrogées, mais dont il n’est pas difficile d’envisager les dérives ? De telles enquêtes, par leur aspect communautaire ou ethno-racial, ne sont nullement compatibles avec les valeurs d’une République fraternelle, une et indivisible. Cette conviction, que partage avec quelques autres personnalités Louis Schweitzer, président de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité, ne peut que nous inciter à la plus grande vigilance quant aux projets du Comité pour la mesure et l’évaluation de la diversité et des discriminations.





Sur ce sujet comme sur celui des très controversés tests génétiques, projet dont on ne sait toujours pas si vous allez ou non le reprendre à votre compte, les membres de mon groupe et moi-même affirmerons notre profond désaccord. Adopter de telles mesures serait renier les principes et l’esprit mêmes de notre République. Ce serait aussi faire resurgir des pratiques que l’on croyait à jamais condamnées et que nous avons entendu évoquer ici par d’anciens résistants ou par des descendants de résistants.





Je tiens à le redire avec force, monsieur le ministre : je ne suis pas favorable à l’entrée et au séjour irréguliers d’étrangers, je ne suis pas favorable à des régularisations massives, mais je ne suis pas non plus favorable à des mesures extrêmes fondées sur les quotas, les chiffres, les statistiques. N’est-il pas temps de reconnaître que la fermeture du centre de Sangatte n’a fait que déplacer le problème vers la région parisienne, la Normandie et la Bretagne, avant qu’il ne se concentre de nouveau à Calais ? N’est-il pas temps d’évaluer réellement les modes de fonctionnement des centres de rétention administrative, dont certains sont indignes de notre pays ? N’est-il pas temps de mesurer l’efficacité des procédures de délivrance de visas et de titres de séjour, de reconduite aux frontières, d’aide au retour ? En un mot, ne faut-il pas enfin ouvrir – la formule est belle alors que nous allons bientôt examiner le projet de loi portant réforme de l’hôpital et relatif aux patients, à la santé et aux territoires ! – « l’oreille du cœur » ?Je veux croire, monsieur le ministre, que vous saurez être sensible à la demande formulée par notre groupe et au-delà, je l’espère, par nombre des membres de cette assemblée, qui n’ont d’autre ambition que de donner à l’homme toute sa place dans un pays, la France, qu’ils veulent en tous points exemplaire. Nous savons que le traitement de la question de l’immigration impose le respect absolu de la personne humaine, que ce soit sur le plan de la loi ou sur celui du comportement de la police et de la justice. Si nous transigions sur ce point, je dirai pour paraphraser Churchill, qui affirmait que si les Britanniques préféraient le déshonneur à la guerre, ils auraient le déshonneur et la guerre, que nous risquerions d’avoir à la fois le déshonneur et l’immigration clandestine.





(Applaudissements sur certaines travées du RDSE, ainsi que sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.)

dimanche 3 mai 2009

Pas de sortie de crise sans les salariés

Le premier mai a eu à Evreux comme partout ailleurs une tonalité toute particulière.
2000 manifestants un premier mai à Evreux, c’est une réussite.
Celle-ci est due, c'est évident, à une extra-ordinaire unité syndicale...même si celle-ci a été ébranlée, ce qu'on a pu mesurer par le départ précipité de la Cfdt pendant les discours... enfin, comme dit l'autre : l'union est un combat.
On peut ainsi classer le cru 2009 au rang de plus forte mobilisation depuis plus de trente ans à Evreux.
Bien sûr, la manif anti-Le Pen du 1er mai 2002 est hors catégorie.

Ce qui se dégage à la suite de la mobilisation, et en dépit d’approches différentes de la part des syndicats et des politiques c’est le message que les manifestants ont fait passer : il n’y aura pas de sortie de crise sans que les salariés de toutes les catégories aient leur mot à dire.
Ce qui caractérise toute crise, précisément, est d’être incontrôlable.
Le gouvernement a mené parallèlement des efforts vis-à-vis du secteur bancaire, vis-à-vis du patronat et un comportement injurieux vis-à-vis des syndicats.
C’est l’une des raisons de l’importante mobilisation des salariés à chaque occasion.

Enfin, en dehors du message politique et syndical profond, rappelons que le 1er mai a pour origine une authentique fête du printemps, que le muguet nous souligne chaque année.
Cette année il y avait le soleil et les discussions ont eu lieu dans un cadre agréable.
Des gens se rencontrent, et une douce musique s'élève... en attendant d'autres actions puisque, malheureusement, la sortie de crise n'est pas encore là.


post-scriptum à destination des récupérateurs en chef du NPA, qui ressassent leur slogan chéri : nous ne paierons pas pour leur crise...

Toujours la même irresponsabilité !

Il ne s'agit bien sûr pas de rendre responsables de quoi que ce soit les victimes de la crise, ceux qui se retrouvent brutalement au chômage ou dans une difficulté accrue vis à vis de l'emploi. Ceux qui ne peuvent plus payer leurs loyers, ou sont confrontés à des nuits sans sommeil depuis des mois...

Il ne s'agit pas de ça.

Mais on ne peut pas envisager la responsabilité politique, qui implique des choix difficiles et exigeants en se tenant à l'écart de toute responsabilité.

En dehors des questions de principe, rappelons par exemple que la ligue communiste révolutionnaire, devenue NPA, a appelé à voter Non à l'Europe aux cotés de Fabius, du Parti Communiste, du Front National et de quelques autres.

A l'heure où la crise souligne jour après jour le besoin d'une Europe forte, voilà une responsabilité de laquelle nos thuriféraires de Che Guevarra préfèrent se tenir éloigné.