mercredi 8 juin 2022

Bernard Cazeneuve, contre Mélenchon reconstruire la gauche

 




Bernard Cazeneuve à Mont Saint Aignan


RECONSTRUIRE LA GAUCHE



Grande soirée dans une trop petite salle. 



Bernard Cazeneuve était hier soir à Mont Saint Aignan, dans la métropole de Rouen pour soutenir les candidats socialistes qui se présentent contre les candidats imposés dans le cadre de la NUPES. 
J'y ai retrouvé tout ce qui est à la base de mon engagement, à savoir la gauche du réel, la gauche de la liberté, la gauche du progrès et de l'espoir et un rejet profond de la gauche du n'importe quoi, la gauche de la honte, la gauche profondément réactionnaire et qui voudrait se faire passer pour la gauche de l'avenir. 

A Rouen, s'est manifesté la résistance marquée à cette gauche là, le reflet de la crise profonde à l'intérieur du PS dont la direction était accusée sans fard, d'avoir renoncé à son expérience, à ses idées et à ses idéaux pour espérer obtenir quelques sièges supplémentaires. 

FAIRE FACE A LA GAUCHE DE LA HONTE

Pour ma part, il était hors de question que je laisse dans ma circonscription le monopole de la gauche à un accord mélenchoniste. Mélenchon, je ne l'ai jamais oublié, c'est celui qui a annoncé sans vergogne que Poutine avait "fait le boulot" en Syrie. Je sais, cela semble et semblait loin des préoccupations des Français. Hélas ! Pour ma part, parce que je suis tenant d'une gauche universaliste et que je pense que la défense des droits de l'homme dans tous les pays est la reine des batailles ... il s'agit d'une tache indélébile Elle démontre l'incapacité de l'individu à gérer une nation comme la France. Ce renoncement de la part d'un homme se prétendant de gauche au soutien au peuple Syrien et au dictateur Bachar El Assad sous prétexte qu'il fallait se libérer des djihadistes qu'il venait de sortir de ses prisons pour combattre les démocrates. 
Il ne faut pas oublier non plus les conséquences terribles de l'aide apportée par Poutine au dictateur. Il a semé les jalons de sa politique néocoloniale, celle qui allait s'affirmer en Afrique avant de trouver un aboutissement en Ukraine. Pour Mélenchon, c'était simplement l'affirmation qu'il y avait une possibilité d'alternance à la politique européenne en devenant l'idiot utile de Poutine. 
Cette attitude est insupportable. Insupportable humainement et politiquement. 
Et se rallier au slogan idiot "Mélenchon premier ministre" est un écueil pour la gauche et pour la France. Voilà qui nous mènerait tout droit au naufrage.
Malheureusement ce n'est pas là le seul danger. 
Bernard Cazeneuve a rappelé à quel point la phrase choc de Mélenchon "La police tue" est plus qu'une preuve d'irresponsabilité. Ainsi, le personnage aspire à être premier ministre, appuyé par tous les candidats de la NUPES ? Ainsi, au lieu de vouloir amener la police par la formation à ce qu'elle assume un devoir républicain, respectueuse des valeurs, on veut la stigmatiser. On veut laisser dans les banlieues et quartiers difficiles la place à la pègre organisée ? C'est ça que veut dire "La police tue" ! C'est le rejet des valeurs de la gauche et de la République, c'est le renoncement à la politique même. Ainsi Bernard Cazeneuve, dont on a trop vite oublié qu'il a été ministre de l'Intérieur et Premier ministre pendant la période des attentats a rappelé justement l'exemple des policiers tués par les terroristes. 
Ne les oublions pas ! 
N'oublions pas que si, comme le réclament sans gêne et sans distance les candidats de la Nupes, Mélenchon était premier ministre, il aurait à diriger l'ensemble des services de l'Etat, au premier rang desquels la police ... Et aucun de ces services ne se dirige par des formules !
C'est précisément ce que Cazeneuve a rappelé, reprenant au passage la formule des Radicaux : LA GAUCHE DU REEL. 
Ainsi la gauche, l'indispensable gauche, celle qui, en période de crise, fera en sorte que les services publics soient assez puissants pour assurer les principes républicains de liberté, d'égalité et de fraternité soient assurés et ceux pour tous les âges et toutes les catégories de la population et en particulier les plus fragiles.
La crise générale touche le monde. Celle-ci se trouve encore amplifiée par la montée des populismes. Imagine-t-on les conséquences pour le monde si Trump était resté président des Etats Unis ? Quels conséquences pour l'Europe, pour le monde si Mélenchon, l'anti-européen, l'anti-Otan, par un renversement d'alliance allait chercher un soutien du côté du massacreur Poutine, au nom d'un intérêt soi-disant supérieur. 
Certains, au niveau des défenseurs de l'indéfendable Nupes, disent : mais cela ne se fera pas. Mélenchon ne sera jamais premier ministre. Ah bon ? Mais quel mépris pour soi-même et pour l'électeur. Défendre un projet auquel on ne croit pas ... et pour quel intérêt .. et au besoin s'abattre sur ceux qui se lèvent et refusent de céder à la démagogie ambiante. 
Bernard Cazeneuve, en allant soutenir les socialistes qui ont refusé de céder aux sirènes de la démagogie, montre la voie. Je me suis pleinement trouvé dans ce chemin, et cette démarche à elle seule justifie ma candidature, au même titre que celles de Djoudé Mérabet, de Kader Chekmani et Christine de Cintré. Parce que nous sommes les fidèles de la gauche, nous en sommes aussi l'avenir. 


Dimanche il faut voter pour les candidats de gauche qui refusent la soumission à Mélenchon, 

VOTEZ  pour les radicaux et les socialistes dissidents ... 


crédits photos : Jérôme Lesage












dimanche 20 mars 2022

Le café de la Solidarité avec l'Ukraine


L'invasion de l'Ukraine nous terrifie et nous interroge. Un café radical est le moins que l'on pouvait proposer dans cette situation. D'abord parce que, notre devoir, face à brutalité de la dictature, c'est de défendre l'intelligence et la liberté du débat, et parallèlement de soutenir l'élan de solidarité envers le peuple Ukrainien victime de l'agression russe. Celui-ci s'est manifesté un peu partout en France, et en particulier dans notre département.

 Les intervenants Dominique Béton (association Rêve ta terre), Olivier Taconet, François Loncle, Valérie Béton (association Rêve ta Terre) et Diego Ortega
 

 

François Loncle, ancien député,  président de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée Nationale de 2000 à 2002 a répondu sans hésiter à notre invitation et nous a permis de bénéficier de son expérience et de ses compétences. L'association Rêve ta Terre, engagée dans l'aide aux Réfugiés depuis plusieurs années, a pu parler de l'aspect pratique de la solidarité, ayant déjà effectué un premier voyage en Pologne pour apporter aux victimes des produits de première nécessité. 

L'intervention de François Loncle

François Loncle a fait une intervention précise et documentée, s'appuyant notamment sur son expérience qui lui a permis de rencontrer Poutine, alors nouveau président de la Russie. François Loncle a rapporté ses mots qui déjà laissaient percevoir le traumatisme lié à l'effondrement de l'ex-Urss et la volonté de retrouver une place prépondérante sur la scène internationale. 
Cette détermination prend aujourd'hui toute sa dimension. Pendant que l'Europe démocratique s'interrogeait sur son présent, sur son devenir, sur un équilibre des forces économiques et politiques en son sein, Poutine a resserré progressivement un étau qui, parallèlement à la mise au pas de sa population, a laissé place à l'organisation d'une reconquête militaire sans réaction de la part du reste du monde à la hauteur de l'évènement. 
Ainsi, peut-on mesurer l'annexion de la Crimée, qui reste une partie de l'Ukraine pour le Droit international, les invasions de parties de la Géorgie et de la Moldavie ... exactions qui ont fini par s'installer de manière pérenne. François Loncle a rappelé malgré tout le rôle déterminant de Sarkozy, profitant de son rôle à la tête de l'Union européenne pour imposer une présence militaire en Géorgie et limitant l'intervention russe à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Tbilissi. De la même manière, le refus de vendre des porte-hélicoptères Mistral par François Hollande à la suite de l'annexion de la Crimée ont été des moments importants mais insuffisants au regard de l'Histoire. 

Le soutien de Poutine à Bachar el Assad

En fait, il se révèle que deux instants ont été plus déterminants encore au regard de ces 20 dernières années : la crise en Syrie et l'affaiblissement de l'Europe politique. 
En Syrie, la Russie de Poutine a joué cyniquement l'appui à Bachar el Assad, le boucher qui avait choisi de relâcher les islamistes d'Al Qaida qu'il venait d'emprisonner pour l'aider à massacrer la population en quête de liberté. La Russie n'a pas hésité à se transformer en criminel aux regard du droit international en utilisant les armes chimiques. Le but : renforcer sa présence au Moyen Orient en appuyant des dictatures qui lui seront redevables. Le refus des Etats Unis d'intervenir, entraînant celui du Royaume Uni, interdisait toute action militaire et notamment celle de la France. Cette lâcheté a pour conséquence ce que le monde subit aujourd'hui, puisque le conflit en Ukraine n'est rien moins que la première guerre d'invasion d'un pays depuis Hitler. A signaler que l'appui aux dictatures dans une démarche stratégique explique notamment son soutien à la dictature de Loukachenko en Biélorussie, qui lui sert de base arrière dans l'invasion de l'Ukraine.

Les doutes de l'Europe

François Loncle a évoqué aussi à quel point le vote de 2005 contre le traité européen a été un point déterminant dans le délitement de l'Europe, auxquelles ont succédé de nombreuses crises (au premier rang desquelles on situera le Brexit), brèche dans laquelle le régime Russe s'est engouffré.
Le rappel précis de ces éléments par François Loncle a permis de lancer un débat passionnant avec l'assistance. Il ne s'agissait pas, bien entendu de faire tout le tour de la question. Tant il est vrai que les conséquences sont nombreuses, et qu'il faudra sans doute hélas faire d'autres réunions pour évoquer celles-ci. A l'évocation de l'augmentation du budget militaire, François Loncle a rappelé que celui-ci était déjà en hausse et que l'effort allait forcément se poursuivre. Il en est aussi de même pour la réflexion de l'effort énergétique, justifiant notamment de nouvelles recherches sur le nucléaire. Ainsi, au delà des difficultés d'approvisionnement de biens de premières nécessités, et de la nécessaire solidarité avec les peuples menacés, la société française subira forcément les conséquences de la crise.

Les solidarités


Bien entendu, ces aspects essentiels ne sauraient occulter le actions extraordinaires de solidarité menées par les associations et les diverses initiatives individuelles et locales.
A droite, aux côtés de Diego Ortega, Nikolai, 
jeune réfugié Ukrainien qui a assisté au débat.
Ici, bien que ce n'ait pas été dit, je voudrais tordre le coup à certains propos qui insistent sur le fait que la solidarité ait lieu entre personnes de même couleur de peau. Comme si cela devait être repréhensible. Ces propos m'offusquent. Tout d'abord parce tout geste de solidarité et de générosité est par nature à encourager. Il est ce qui nous donne notre humanité. Ensuite, j'ai l'impression qu'il est souvent une justification pour ceux qui ne veulent rien faire et se tiennent à l'écart de tout geste de solidarité. Enfin, parce que je pense que la motivation première des élans de solidarité sont d'abord dus à la situation exceptionnellement menaçante de la crise Ukrainienne, qui, c'est vrai, menace chacun d'entre nous. Ainsi, cette première guerre d'invasion depuis Hitler, change complètement les données du problème. Qui peut dire si, d'ici quelques années, nous ne serons pas nous même des réfugiés en puissance. 
C'est le moment de rendre ici hommage à Valérie et Dominique Béton, assurément de belles personnes qui agissent à leur niveau, sans publicité, auprès des réfugiés de toutes nations et de toutes couleurs, pour leur porter assistance. Leur association "Rêve ta terre" rend des services à ceux qui sont perdus et rejetés et ont acquis dans l'action une connaissance précieuse et précise qui se révèle indispensable en ces moments de crise inédite. 
Valérie Béton a pris la parole pour expliquer à quel point les Ukrainiens recueillis et accueillis étaient totalement bouleversés, eux mêmes ayant vécu en première ligne ce que le monde a ressenti à savoir la surprise totale de se voir envahi du jour au lendemain, l'incrédulité ayant laissé place à la sidération, puis à la terreur et à la panique sans avoir eu le temps de se préparer au désastre.  
Une partie de l'assistance
Tel n'était pas le cas d'autres réfugiés débarquant en Normandie après d'autres errances et épreuves certes insupportables, mais qu'ils avaient eu plusieurs semaines pour assimiler (tout ceci étant bien entendu relatif). 


Quand un ex-député rencontre un ex-député, 
qu'est-ce qu'ils se racontent ? Des histoires d'ex-
députés. Ici Paul Dhaille et François Loncle 
échangent sur la situation en Ukraine et ailleurs.
Dominique Béton, revenant tout juste de Pologne, a expliqué quant à lui la situation somme toute provisoire des réfugiés Ukrainiens qui, pour leur grande majorité, souhaitent rester à proximité de leur ancien pays, dans l'espoir de pouvoir y revenir assez rapidement. Il reste que, malheureusement, la France est vécue comme un pays à risque,  notre pays ayant notamment hébergé des réseaux criminels de prostitution. Le souci de protéger des populations qui se savent vulnérables, comprenant notamment des mères déboussolées  avec de jeunes enfants pouvaient amener à de nouvelles catastrophes. 
Voilà en quelques mots ce qu'on pouvait dire de cette soirée nécessaire.
De nombreuses personnes s'étaient excusés de ne pouvoir venir pour cause de covid ... ou du fait que ce café radical s'est réuni dans l'urgence. Raison de plus pour remercier tous les participants, la réunion aurait pu durer jusqu'au bout de la nuit, tant les questions et interrogations étaient nombreuses et le demeurent. Voilà qui, quoiqu'il en soit, ne doit être un frein ni à l'action ni à la solidarité.

 












 

jeudi 24 février 2022

LA HONTE

 




LA HONTE

Ne me cherchez pas. J’ai honte.

La Russie mène la première guerre d’invasion portée par une grande puissance depuis Hitler.

Les mots, les adjectifs n’ont plus de sens. J’étais si fier d’appartenir à cette génération qui avait surmonté la guerre, créé l’Europe, réalisé la décolonisation … même avec des loupés, même avec d’horribles loupés … mais tout cela semble dérisoire.

Quelle importance que je me sois battu contre ceux qui sous l’œil complaisant intéressé de Poutine, ont participé au démantèlement de l’Europe … les brexiters, les opposants à une fédération européenne, l’extrême droite nationaliste, la gauche soi-disant patriote, les partisans du repli sur soi. Ceux qui pensent que l’élévation d’un mur peut suffire à repousser une explosion nucléaire. Ceux qui ne le pensent pas mais encouragent ceux qui pensent ainsi.

On me dira que j’exagère. Mais non. C’est Poutine qui exagère. Quand il intervient en Ukraine, ce n’est pas parce que l’Ukraine instaure une dictature … non c’est juste que l’Ukraine est un état démocratique. Un Etat où l’on peut critiquer le chef du gouvernement sans se retrouver en prison et mettre sa famille en danger. Petit clin d’œil à ceux qui osent parler de dictature sanitaire. Les mots ont un sens.

Ne me cherchez pas. J’ai honte.

Les chars s’imposent sur le tapis de bombe déposé par l’aviation. Voilà pour la première phase triomphante. Demain, Poutine imposera sa police. Ce sera plus difficile, horriblement difficile. Face à une résistance déterminée. Tout en atteste. Mais il ne faudra jamais oublier qu’il ne s’agira pas d’un problème interne mais une question universelle.

J’ai assisté dans le dépit à la démobilisation l’indifférence des jeunes générations capables de défendre les droits chez eux, mais incapable de se mobiliser sur la questions des droits de l’homme en Syrie, face à l’abominable Bachar El Assad soutenu par Poutine et envoyant des armes chimiques contre son propre peuple. Capables de se mobiliser sur la question de la nature mais préparant l’invasion d’un pays voisin par une puissance nucléaire.

J’arrête ici. Je n’ai de leçon à donner à personne. Trop vieux.  Ma rancœur n’est après tout qu’une réponse à la honte. Histoire de tenter de m’exonérer de mes responsabilités.

Une seule chose, malgré ce sentiment envahissant, si quelqu’un pense que ma modeste personne peut servir à quelque chose dans les indispensables logiques de résistance qui s’annoncent, je serais là. En petit colibri puisque je n’ai ni les ailes d’un aigle et encore moins d’un ange… ou mieux : en ver de terre. 

Je retourne à ma honte. Honte d’avoir honte.

 

mardi 27 juillet 2021

Au revoir Dominique

Tu es parti sans que j'ai le temps, ni moi ni personne du reste, de te dire au revoir. 

Dominique MASSON au service communication. 
Photo de Judith ALCALA
Je ne t'en veux pas pour autant, même si ça me fait une peine immense. 

Je sais que ce que tu as vécu de plus fort pour ta ville, tu l'as vécu en partie à mes côtés. Tu as été de toutes les aventures de la gauche lovérienne pendant un quart de siècle, et ça, ce n'est pas rien.  Ta générosité, ta curiosité, ton ouverture d'esprit, la finesse de tes analyses, tout ça tu l'avais mis au service de ton engagement pour ta ville et les valeurs que tu défendais avec exigence : la créativité, l'épanouissement, l'intelligence, la liberté, l'égalité et la fraternité : la gauche, quoi ! 

La Ludothèque que tu as accompagné dès sa naissance, le militantisme contre Odile Proust puis la volonté d'agir et de participer à l'épanouissement de la cité, le cabinet de Franck Martin, la communication, la culture, le spectacle vivant, le Moulin dont as encore accompagné la naissance ... que de souvenirs au service de Louviers. 

Tu es parti tout seul, alors que le collectif était tout pour toi. Tu faisais partie de ma vie, de mon engagement comme de beaucoup de ceux qui t'ont approché.

En leur nom, je te dis merci de nous avoir accompagné, et à bientôt là haut, même si ça peut faire drôle pour un athée comme toi.  Tu aurais juste tout fait pour créer du bonheur sur terre, autour de toi, ici et maintenant. 

Merci à Judith Alcala de m'avoir transmis ces photos témoignages de ton engagement. 







lundi 19 juillet 2021

Un Grand Tour, et puis s'en va

Laurent le savait sans doute. Il m'est impossible de résister à un tel appel. Cela remonte au moins à l'enfance. La faute sans doute à mon grand frère qui jouait aux coureurs avec ses copains sur un circuit de Monopoly sur lequel il inventait des montées et des descentes, des contre la montre et du plat, pour un peu, il y aurait mis du vent. Après il y avait des billes propulsées à coup de pichenettes dans le bac à sable au pied de l'immeuble. Il jouait aux coureurs tout le temps. Il avait une grande photos qu'il avait punaisé sur le mur (on ne disait pas encore un poster) et c'était la photo d'un jeune champion, et il me disait : tu vois, ce gars là, il remportera un jour le tour de France. C'était Poulidor, on sait ce qu'il en est advenu.

J'ai déjà parlé de mon ami Laurent Grandsimon, notamment à l'occasion de ce cyclo-voyage effectué il y a cinq ans et qui devait m'amener en Sicile. Je l'ai rencontré à Ramatuelle lors d'une université d'été des Radicaux de Gauche. Il est devenu depuis maire de Luz Saint Sauveur, commune située au pied du Tourmalet et dont fait partie Luz-Ardiden, la fameuse station de ski, par ailleurs ville étape du Tour de France cet année.  Il est aussi devenu Président du Parc National des Pyrénées, et référent national des parcs nationaux en France. Bref, avec tout ça, j'aurais bien compris qu'il m'ait pour partie oublié. En fait, il m'a fait comprendre que je n'avais rien compris du tout, et il m'a annoncé lundi dernier qu'une place se libérait et qu'il était prêt à m'héberger si je souhaitais assister à l'arrivée de la 18e étape du Tour de France. 

Cette invitation se refusait d'autant moins qu'elle est aussi un hommage à l'amitié au delà d'un hommage à l'épreuve mythique. 

Et voilà pourquoi j'ai passé mon 14 juillet à faire les 1000 bornes qui me séparaient du Tour de France. Voilà pourquoi j'ai passé mon 16 juillet à refaire le chemin à l'envers. Et voilà comment j'ai passé le 15 juillet à savourer le bonheur de vivre en direct la plus belle étape du Tour 2021, Président de la République compris. 

Mon but est juste de rendre hommage à l'événement et à celui que je souhaite pouvoir devenir dans les mois à venir le député que la circonscription mérite. Je l'ai vu agir de près et de loin. Me contentant de contacts pris au fil de l'eau tout en me mêlant à la foule impressionnante de la première étape de montagne à laquelle il m'ait été donné d'assister.

Ainsi, la foule, dont on me dira par la suite qu'elle était plus maigre que d'habitude mais porteuse autant de la joie d'être là, ensemble, que de voir passer des coureurs allant forcément moins vite que sur le plat et dont on a le temps de mesurer comportements et stratégies différentes au fur et à mesure des passages forcément étalés en fin d'étape.

Des remerciements particuliers à Marty Jemeson, ancien coureur du Tour, qui a couru à l'US POSTAL, devenue depuis équipe maudite. Marty donne  une image bien plus mitigée et loin des caricatures du cyclisme professionnel. De même remerciements à Eric Brèche, Président de l'Ecole de Ski Français, qui a tenu des propos passionnants sur les perspectives d'évolution du ski et de la montagne en France et dans le monde. Emotion particulière en voyant Aurélien Paret-Peintre, attendu par une femme réconfortante et lui disant, bave au lèvres, qu'il n'en pouvait plus. Ce qu'on appelle aller au bout de l'effort. Enfin, remerciements à Noël Pereira, qui m'a rappelé aussi les joyeux moments des universités d'été radicales de gauche, qui n'ont malheureusement pas retrouvé tout leur lustre. 



Et, ci-dessous, quelques photos souvenirs 








mardi 13 juillet 2021

Heureux comme un radical (de gauche) en Normandie

Il se passe toujours quelque chose à Louviers. 

Après l'effort, le réconfort !
Un after-work bien mérité après cette première université 
d'été des Radicaux de Gauche en Normandie
Merci à chacune, à chacun et à tous.

Foi de radical, je n'aurais pas dit ça il y a encore une quinzaine de jours. Mais, là, c'est sûr, quelque chose est en train de se produire. Après le contexte de la raclée des municipales (2020), après la défaite des élections cantonales, on aurait pu croire (et, je le confesse, j'ai été parmi les premiers) que la politique, la gauche, tout ça, dans un contexte d'abstention élevée ... puis très élevée, puis beaucoup trop élevée... Bref, qu'il n'y avait qu'à aller se faire pendre ailleurs, qu'il était inutile de continuer de se battre pour ce on quoi l'on croyait puisque, tout simplement, le réel, ce satané réel, continuait de nous cogner sur la tête. 
Et puis voilà. On le voit bien d'ailleurs, avec la météo pourrie qui nous est assénée depuis juin, on a naturellement tendance à se dire qu'on sera privé d'été cette année. 
Mais non, mais non ! Il y a des raisons d'espérer. La réussite de l'après-midi de réflexion appelée Université d'été des Radicaux de Gauche de Normandie. la soirée organisée le vendredi soir autour des participants à la campagne méritoire de Philippe Brun et de Nolwenn Leostic en témoignent. 
Car, en dehors du fait qu'ils ont eu lieu à Louviers,  s'il est un fil qui relie ces deux événements, l'un privé, l'autre public, c'est qu'ils sont porteurs de joie et d'espoir. 
Aucun abattement suite à une défaite prévisible, mais de jolis souvenirs de campagne, une envie de se battre contre l'insolence et la vulgarité de la municipalité Priollaud et au delà, la volonté d'agir de développer les réseaux politiques et amicaux dans la certitude que la gauche ne pourra reprendre le dessus qu'à la condition d'une réflexion profonde sur les bouleversements qui agitent notre société et le monde. 
Vous me direz : cela sent le café  Le café débat, le café radical, et vous avez raison. Le café radical renaitra bientôt et vous êtes déjà invité à ses prochaines manifestations. 
Maintenant, si vous le permettez, passons à l'université d'été et de se que, modestement, j'en retiens. 

Je m'en voudrais de commencer le compte rendu de l'événement sans remercier la cinquantaine de participants (certains ont marqué leur présence mais n'ont pu rester toute l'après midi) dans un contexte de samedi après midi d'été, de fin de covid, ou de nombreuses manifestations et fêtes familiales ont imposé un calendrier. 
Je m'en voudrais encore de commencer le compte rendu sans excuser ceux qui ont tenus à s'excuser tout en soutenant l'initiative, notamment Jannick Léger, Philippe Brun, Laetitia Sanchez, Arnaud Levitre et bien d'autres encore. Bon, bien sûr, j'en ai oublié mais je suis heureux d'avoir cité au moins ceux-là. 
Enfin, je tiens à remercier les personnalités qui ont animé les débats, au premier rang desquelles Mélanie Boulanger, tête de liste de la gauche aux régionales, Martine Séguéla, conseillère régionale, Francis Duvernay, pour Place Publique, Dominique Guillou pour génération(s). 

L'abstention, la jeunesse et la gauche
Le premier thème choisi était l'abstention la jeunesse et la gauche. On m'objectera que l'abstention a touché toutes les sensibilités politiques (c'est vrai, d'ailleurs, parlez-en à Marine Le Pen ... mais pas seulement ! Quand moins d'un tiers des inscrits se déplacent, toutes les familles, toutes les générations politiques sont touchées, même s'il est vrai que la jeunesse l'est plus que d'autres. 
Paradoxalement, la très jeune radicale Anne-Lyse M'Bello a ouvert les débats. Je dis paradoxalement, parce que cette jeune femme de 18 ans a voté pour la première fois, et qu'elle est engagée dans la démarche militante. Elle a évoqué une défiance généralisée de la jeunesse, à ce titre porteuse d'une défiance croissante de la société vis à vis des institutions.  Mais, n'est ce pas toujours comme ça, après tout. Quand on s'en prend aux absents, c'est toujours les présents qui en prennent pour leur grade. 
Le débat a été vif, prenant, s'illustrant de nombreux exemples. montrant ainsi que la désaffection citoyenne n'était pas seulement générationnel, certains expliquant qu'ils avaient décidé de ne plus voter.
L'appel à des techniques nouvelles a été évoqué, du type vote électronique. 
Il reste que des points essentiels ont été posés. 
  • Le premier est que quelles qu'aient été les circonstances ...( et notamment le fait que dans le cadre de cette défiance généralisée de nombreux électeurs n'ont pas reçu les professions de foi et bulletins de vote à leur domicile. Ce fait est extrêmement grave et on se dit que dans un fonctionnement démocratique normal, le 1er ministre ou, à tout le moins, le ministre de l'intérieur aurait dû proposer sa démission. Là, il ne s'est rien passé, comme si le déroulement conforme du vote n'était pas quelque chose d'essentiel. Donc, même si le gouvernement juge que ce n'est pas important, pourquoi le demanderait-on au citoyen.) le niveau d'abstention impose de se réinterroger sérieusement sur le processus démocratique. 
    30 % des inscrits choisissent pour tous et rien ne dit que ce chiffre ne va pas encore croître même si on peut espérer que les circonstances exceptionnelles (covid, erreurs d'information ... ) ne se reproduiront pas. 

  • Le deuxième est que la passion politique, celle qui faisaient que des populations se situaient charnellement à droite ou à gauche, définissant ainsi leurs identités et leurs valeurs, s'est éteinte, ou tout du moins que la flamme est devenue flammèche ... pour ne pas dire veilleuse. La raison est multiple. Elle a des causes historiques, nationales et internationales, les repères sont multiples. La gauche a fait l'apprentissage du pouvoir et de la responsabilité. Elle ne peut plus être porteuse d'illusions. Il s'agit juste, ce qui est infiniment plus complexe, de démontrer que les choix politiques sont infiniment plus subtiles. La droite, elle s'en tire de manière purement démagogique, adoptant le marqueur de la sécurité. Ce qui semble ridicule, tant la droite n'a jamais démontré autrement qu'en parole son efficacité dans de domaine, lors même que la gauche n'a jamais été laxiste, même si elle a fondamentalement pour principe de lier prévention et répression comme condition de l'efficacité. 
    Le R assemblementNational lui-même n'est guère plus crédible et c'est sans doute le message envoyé par les électeurs. 
    La conséquence de l'absence de passion a été la reconduction générale des sortants. Sans doute parce que le poids des relais du pouvoir local sont plus facilement mobilisés lors même que la protestation ne passe pas par le vote mais par l'absence de vote.
    Sur ce sujet on peut noter aussi que l'absence d'identification, le manque de notoriété des candidats, conséquence logique de l'interdiction du cumul, impliquant qu'on a à se prononcer pour des personnalités dont on ne repère pas assez le camp auquel ils appartiennent ou leur capacité à gérer joue bien entendu un rôle dans la désertification du paysage électoral. 
  • Le troisième point est celui des remèdes.  Le vote électronique représente un danger, et en premier lieu celui de la pression familiale ou institutionnelle (imaginons le vote organisé massivement dans une maison de retraite). Peut-on aller au delà de deux procuration ? Là aussi cela signifie à court terme une rupture dangereuse entre la population et ses représentants.
    De fait, le cérémonial républicain a sa valeur. Un jeune participant rappelait que, venant de déménager, il avait fait plus de deux cent kilomètres pour aller voter. Bravo Aurélien ! Et il est vrai que, moins il y a votants, plus le vote personnel pèse lourd. 
    Reste la question du vote obligatoire. La mesure existe en Belgique qu'on ne peut pas appeler une dictature. Mais cette mesure doit faire l'objet d'un consensus, un peu comme la vaccination pour tous. Pour ma part, je suis de plus en plus opposé aux contraventions qui correspondent à une mesure discriminante, tant 20 ou même 100 € n'ont pas la même valeur pour une personne au RSA ou un milliardaire En revanche on pourrait très bien proposer un travail d'intérêt général, du genre, distribuer les bulletins de vote ou professions de foi, tenue d'un bureau de vote, ou autre Bien entendu, cette mesure devra faire l'objet d'un consensus, entraînant peut être une modification constitutionnelle La question se pose et il est temps d'y réfléchir sérieusement. 
  • Car le quatrième point est le danger que pourrait impliquer l'éloignement entre les citoyens et leurs représentants. Imaginons l'arrivée au pouvoir d'un parti politique autoritaire. Avec quelles facilités il pourrait se débarrasser des scrutins locaux, qui ne représentent rien ! Déjà on peut remarquer, dans les programmes politiques envisageant la suppression des départements, ou remplaçants des élus par des tirages au sort (et l'on imagine dans un système autoritaire à quel point tout trucage serait infiniment plus facile que de tricher dans une élection démocratique. Enfin, on imagine facilement à quel point, une fois qu'on a supprimé les élections locales, on peut passer aux élections plus importantes. Le risque existe réellement, même s'il n'est pas immédiat. Je ne suis pas catastrophiste, mais il serait bon, comme le dit le chanteur d'alerter les bébés
 Des gauches irréconciliables 
Il est certain que si les gauches ne sont pas irréconciliables, elles sont pour le moins non pas unies, mais plutôt explosées, et pour reprendre une expression chère éparpillée par petits bouts façon puzzle et on n'a pas encore trouvé le truc pour recoller les morceaux.
Denis Laheye, ancien adjoint au maire de Louviers, a rejeté d'emblée le terme de gauche irréconciliable la remettant sur le dos de son auteur, Manuel Valls bouc émissaire de la politique française catalane et espagnole. Il reste que la gauche est bien dispersée et a du mal  à se passer d'anathèmes. 
Mais la gauche a déjà connu des situations bien pires, qu'il s'agit des clivages nés de la première guerre mondiale, puis ceux consécutifs à la création du parti communiste en 1920, de qui n'a pas empêché la création du Front Populaire 16 ans plus tard avant que la deuxième guerre mondiale repose les problèmes, avant une nouvelle alliance construite dans la Résistance à l'envahisseur avant d'une nouvelle rupture en 1947 correspondant à une volonté politique internationale puis à la création d'une alliance sous le programme commun de 1977. En fait, les familles de la gauche se construisent dans la crise et dans l'opposition avant que ne s'imposent sous la pression de la réalité et des électeurs (sauf que la faiblesse du poids électoral impose qu'on parle à sa place ce qui est dommage mais il est difficile de faire autrement.  

La gauche et les présidentielles
C'était la suite évidente du débat. Elle était d'autant plus évidente que les deux premières tables rondes ont été fournies et que dès l'arrivée de Mélanie Boulanger, la question que tout le monde attend, c'est à dire l'organisation des présidentielles a été traitée. 
Il est bien entendu difficile d'en parler à présent, tant, au sein des différents courants de la gauche, écologistes, socio-démocrates, hamonistes, communistes, mélenchonistes se préparent à partir au combat.
Paul Dhaille a rappelé cette réalité arithmétique qu'au vu des derniers résultats et sondages, l'ensemble des adversaires de la gauche s'attendaient à se partager environ 70 % des voix. Il en reste 30 % pour la gauche, ce qui laisse augurer un combat difficile, et ce d'autant plus difficile si les divers courants de gauche passent leur temps à démontrer qu'ils ont plus raison que les autres, et d'autant plus raison que eux sont la vraie gauche et que les autres sont la fausse. 
Bref, pour parler grossièrement c'est mal barré ... sauf que la crise ^pourrait imposer une solution. Rappelons pour la petite histoire que cette gauche dispersée avait amené à créer la gauche plurielle en 1997, dont je me souviens d'autant mieux, que j'ai assisté à sa première sortie lors du premier congrès politique des radicaux de gauche auquel j'ai assisté à la fin 1996. C'est des souvenirs que l'on n'oublie pas .

Voilà, excusez-moi d'avoir été un peu long, mais je tenais à être un minimum exhaustif et finir là dessus. Tout simplement parce que si l'action radicale a un sens, c'est celui illustré par cette mini-université d'été, ouverte à tous, qui a permis dans cette terrible période de doute, à tous les courants de la gauche de s'exprimer et ainsi semer les graines de l'espoir. 
Pour reprendre la formule d'un ami égaré mais qui n'est pas perdu : 
 
FIER D'ETRE RADICAL

Ci-dessous, quelques images ... en attendant de nouvelles, mais les débats étaient si prenants que nous n'avons pas suffisamment pensé aux photos








jeudi 27 mai 2021

la tribune dont la dépêche n'a pas voulu

 Transmise dans les délais, lundi matin, la Dépêche n'a pas voulu de ma tribune. Par celle-ci, j'ai juste voulu, comme le dit la formule "rendre la honte plus honteuse encore en la livrant à la publicité.

Là voici donc, fidèles lecteurs.

N'hésitez pas à partager 



La droite fonce dans le brouillard,


Attention danger !

 

Rendons la honte plus honteuse 
encore en la livrant à la publicité




Tout le monde a cru qu’il s’agissait d’un tract d’extrême droite. Même blanc sur fond bleu, un titre ronflant, FAIRE FACE, qui rappelait l’odieux FAIRE FRONT qui a fait la fortune du mouvement Lepéniste, avant que le loup ne se déguise en grand’mère. Il fallait à un électeur normal un effort appuyé pour se rendre compte que les visages qui se détachaient étaient les représentants de ce qu’on ose à peine appeler la droite modérée, M. Jubert et Mme Terlez, qui remplace la conseillère départementale Hafidha Ouadah que la droite a privé de candidature.

Le modèle effraie d’autant plus à un moment où les hésitations de la droite éclaboussent le monde politique, hésitant entre Front National et soutien à Macron. La mise en page du document, n’est pas un hasard local, il est la déclinaison de la campagne menée par le Département sous l’influence du ministre Lecornu, et cela n’a rien de rassurant, au moment même où le ministre de l’intérieur manifeste contre le gouvernement devant l’assemblée national.

Cette mise sous influence a de quoi inquiéter. La reprise du verbiage et des schémas de l’extrême droite, au moment où un gouvernement engage ses ministres à manifester contre lui-même, va au-delà de la démagogie. C’est, au départ, la manipulation de l’électeur mais cela peut amener à soumettre une population en la privant des principes constitutionnels. Cela s’appelle le populisme. Et c’est ce que doivent combattre les défenseurs de la République.

Olivier Taconet

Référent des Radicaux de gauche pour la Normandie