samedi 27 mars 2010

l'extrême gauche poujadiste




L'honneur de la gauche française a toujours été de lier la culture à son projet politique.


Même le parti communiste, dans ses pires errements stalinien n'a jamais cédé sur son projet culturel ...


Aragon, Picasso ont été parmi les nombreuses figures tutélaires du communisme français en provenance du monde de l'art et lui ont permis d'éviter de tomber dans les errements du réalisme socialiste...


Pour ce qui est du trotskisme, on pouvait porter à son crédit, lui aussi d'avoir critiqué toute appropriation de la politique sur l'art et la culture..., cela constituait même sa raison d'être.


Communistes et trotskistes ses sont fait la guerre au sein de la gauche française, mais ce qui les a réuni a été notamment une formation des militants à la culture et de n'avoir jamais cédé sur ce point. Krazucky, le grand dirigeant syndical surprenait notamment ses interlocuteurs par sa connaissance très fine de l'opéra, une connaissance notamment due à la formation qu'il avait acquise en tant que militant communiste.


La mort de Jean Ferrat, a permis de rappeler cette période rêvée de la culture française, où à longueur l'interview, celui-ci rappelait l'importance que la culture et les intellectuels revêtait dans le projet politique.


N'allons pas plus loin. Cela se passait aussi à un moment où la droite gaulliste elle-même était portée par la figure de Malraux... il n'était pas question alors de faire moins à gauche qu'à droite et la culture française contribuait largement à notre rayonnement national.




Vous pardonnerez cette introduction un peu longue mais elle est à mon avis nécessaire pour mesurer l'étonnement (le mot est faible) qui a saisi l'assistance lors du dernier conseil municipal à l'occasion de l'intervention de l'ex-trotzkiste (je dis ex, parce que je doute qu'après ces propos, elle se revendique encore de ce courant de pensée politique) Sophie Ozanne. Qu'a-t-elle dit ? Mais tout simplement qu'il fallait retirer les dépenses d'investissement culturel du budget municipal, et elle a reproché à Franck Martin les dépenses ayant doté la ville de trop d'équipements culturels (cinéma, théâtre, gare aux musiques, moulin ...) qui ont notamment permis à Louviers de devenir la capitale culturelle de l'Eure.


Lors de la même séance, elle a en même temps reproché l'épithète de poujadiste qu'elle avait dû essuyer lorsqu'elle s'était opposée aux augmentations d'impôts...


Quelle incohérence !


Mais c'est ça, précisément, le poujadisme ! La vulgarité poussée au rang de principe politique. C'est la Princesse de Clèves rejetée au rang d'oeuvre inutile par Nicolas Sarkozy, c'est le rejet des dépenses culturelles au nom d'un principe d'économie ! On aurait pu attendre de l'extrême gauche qu'elle préconise des économies sur la voirie, par exemple, sur n'importe quoi, ou pas d'économie du tout ... mais pas sur la culture, voyons !...


On défend le port du voile à Marseille, on attaque la culture à Louviers ? Le Nouveau Parti Anticapitaliste en est il déjà réduit là ? Mais je ne sais pas si Poujade lui-même serait tombé aussi bas !

lundi 22 mars 2010

Sarkozy est il fini ? (ter)

La droite abasourdie égrène des discours incompréhensibles. On en arrive à ce paradoxe que pour éviter de reconnaître sa défaite elle parle de victoire du parti socialiste. C'est le parti socialiste, au triomphe finalement modeste qui parle de défaite de Nicolas Sarkozy. Et pour cause !



Le fanfaron pensait encore il y a six mois, que la droite arriverait à apparaître comme vainqueur des Régionales en reprenant à la gauche 5 ou 6 régions ... on peut dire que c'est loupé.

En se plaçant au coeur de la vie politique, Sarkozy a pris tous les risques. Il a supprimé le rôle du premier ministre. Il a été partout. Il a tout promis. Au nom du culte du mouvement, il a immolé le Temps, et est privé à présent de tout moyen d'agir. Il se retrouve à présent sacrifié par lui-même.

Toute analyse des résultats renvoie à Nicolas Sarkozy. La droite le sait. Le fort taux d'abstention, la montée du Front National, tous ces éléments qui auraient en d'autres temps permis de modérer toute analyse sur le résultat de la gauche victorieuse, se retournent contre Sarkozy. "Travailler plus pour gagner plus", le bouclier fiscal, les indignations sécuritaires (qui se sont tragiquement traduites par l'annonce d'un mort qui ne l'était pas), les imprécations sur l'identité nationale, le bling bling, la politique people tout cela n'inspire plus qu'une nausée générale dans le peuple français qui finalement, parmi toutes les ironies demande par sondage à Sarkozy de se tenir comme un président de la République normal et, si possible, de ne pas se représenter en 2012... . Un Président qui se tienne bien, qui ne se mette pas les doigts dans le nez et qui ne dise pas de gros mots !
Seulement, en souhaitant cela, en exigeant cela en quelque sorte, le peuple français réduit à l'impuissance celui qui se jugeait au dessus de toute contingence.
Et que va-t-il faire maintenant... l'homme qui a sauvé la droite il y a six ans... Il y a six ans, souvenez-vous, quand on ne donnait aucune chance à la droite après la raclée qu'elle avait reçu à ces mêmes élections... Y aura-t-il un Sarkozy pour sauver la droite ou tout du moins un sauveur de la droite ?
Sera-t-il Villepin, Fillon ou Juppé ? Un autre sorti d'un improbable chapeau ?
Nicolas Sarkozy peut espérer à raison dans les divisions de la gauche, et du parti socialiste en particulier... A gauche, l'heure est au débat indispensable pour construire un projet alternatif cohérent pour affronter la crise...
Mais à droite ?
La cocotte minute explose... Tous les courants, toutes les personnalités, tous les publics traditionnels de la droite et ceux qui ont été convertis au sarkozysme sont en demande d'identité ... et plus personne ne veut réintégrer la machine. C'est la traduction de ce qu'Alain Juppé exprimait récemment : "je rencontre un certains nombre de gens qui me disent qu'ils ont voté Sarkozy et qu'ils le regrettent, je n'ai encore rencontré personne qui m'ait dit l'inverse".
Nous l'avons dit, le café radical a été le premier a poser clairement le problème il y a bientôt deux ans : "Sarkozy est-il fini ? "
A présent, c'est la France qui a répondu Oui !
Il reste que si Sarkozy est fini, ou tout du moins le promoteur du sarkozysme, la droite n'a pas dit son dernier mot et la gauche n'a pas dit son premier mot.
Tout reste à reconstruire. Rien n'est gagné ! Rien n'est perdu !
Sarkozy (encore lui) avait voulu faire croire en une fin de l'Histoire de France.
En fait, à présent tout commence.
Les cartes sont rebattues. La politique innovante, créatrice, écologiste, respectueuse dont la gauche, le peuple, la France ont besoin dans un contexte de crise particulièrement lourd est à construire. Le parti radical de gauche a été suivi par le parti socialiste dans son projet d'organiser des primaires qui doivent servir de cadre à ce débat populaire et politique. Il faut maintenant donner corps au projet.
La place est au débat.

jeudi 18 mars 2010

La Révolution n'est pas un dîner de gala

Je ne sais pas s'ils attendent encore devant le golf du Vaudreuil, mais les membres les plus actifs du NPA se sont pointés en ce lieu hautement symbolique pour pourfendre la collision entre le pouvoir d'Etat, les forces de gauche et le grand Capital.


Il s'agissait de dénoncer la tenue de la soirée organisée dans le cadre du congrès de la Cosmetic Valley dont la Case est l'organisateur avec la Région, le conseil général et les services de l'Etat, aujourd'hui appelés Directe et chargés du développement économique.


La démarche est déjà, à l'origine assez farce... En condamnant l'action économique, nos gauchistes se rangent délibérément dans le camp des ultra libéraux. La cosmetic valley est un organisme qui a pour but de fédérer l'action des entreprises grandes et petites travaillant dans le domaine de la cosmétique et de faire en sorte que les PME puisse profiter localement du prestige des plus grandes entreprises. Rappelons que sans cet effort, les grandes entreprises auraient tout intérêt à faire produire dans les terres à bas coup de main d'oeuvre. Autre absurdité : on ne peut pas d'un coté faire partie d'un comité de soutien à l'emploi à M-Real et condamner d'un autre, ce type d'action qui permet de développer localement recherche et développement dans l'emballage cosmétique ...


Passons ...


Passons, comme le groupe installé à l'entrée du golfe a regardé passer les passants, a regardé passer l'histoire et a regardé passer les voitures puisque la soirée animée par Eure Expansion et Cosmetic Valley n'avait pas lieu au golf du Vaudreuil mais à la toute nouvelle salle des fêtes du Vaudreuil.


L'Histoire ne repasse pas les plats...

lundi 15 mars 2010

Sarkozy est il fini ?


Qu'on s'en souvienne. Ça se passait le vendredi 13 juin 2008 : le premier café radical avait pour thème de débat "Sarkozy est-il fini ?"

Question peut-être un peu anticipée, toujours est-il que depuis hier, tout le monde se pose la question.

La droite et ses porte-paroles font pour l'instant l'effet de ce général moustachu, porte parole de l'armée irakienne qui faisait communiqué de victoire sur communiqué de victoire, alors que son pays se faisait écraser par la coalition bushienne.

Bien entendu, comme pour ce porte-parole, la situation n'est pas facile. Ils ne peuvent pas dire "Nous avons perdu "

Leur calvaire doit durer une semaine. Après, ils pourront cuver leur peine loin des projecteurs...

Passons, quelles solutions maintenant pour Sarkozy ?

Quelles perspectives offrir à son camp, à la droite, alors que sa stratégie l'a amené à une défaite lourde ?

Quelles perspectives offrir au Pays quand on n'a pas de perspective à offrir à son camp ?

Sarkozy a déjà tout essayé... C'est un peu ce qu'on avait dit il au café il y a deux ans ...

Mais ce qu'on peut dire en campagne électorale, ne peut plus être redit quand on est au pouvoir depuis 3 ans.

Le discours sur la rupture après avoir étonné, a fait sourire, il est maintenant devenu insupportable.

Une attitude d'humilité, outre qu'elle correspond mal au personnage, ne permet pas d'aborder la vraie échéance politique qui si trouve si loin et si proche à la fois ....

L'ouverture s'est refermée ... parce qu'elle n'a pas donné les fruits espérés, et qu'elle est critiquée vivement au sein de la droite ... avec cet argument majeur : à force de reconnaître les compétences de la gauche, on nie les compétences à droite, alors qu'elle est en difficulté. Ce n'est vraiment pas le moment ...

Les déclarations à l'emporte-pièces, type Gandrange, ou salon de l'agriculture, sont sans effets ... ou, pire encore, ils exaspèrent.

La stigmatisation de certaines catégories de population ressoude lesdites populations et désunissent les rangs de la droite renforçant ceux du front national ....

Et qui plus est, ces attitudes bravaches n'ont plus de sens lorsque le pays traverse une récession dont on ne perçoit pas la fin, avec des problèmes lourds à résoudre, nécessitant de profondes et utiles réformes ... lors même que les réformes engagées, lourdes elles aussi, mais pas toujours utiles (par exemple la réforme des collectivités locales), nécessitent un soin tout particulier...

mercredi 10 mars 2010

Le doigt des Irakiens

Bertrand Delanoë l'a superbement rappelé lundi soir à Evreux : dimanche, nous n'avons pas le droit de ne pas aller voter.
Nous le devons à la démocratie, au plaisir de vivre dans un pays où nous pouvons dire tout ce qui nous passe par la tête, ou nous pouvons nous opposer sans que cela se traduise par des morts ou des agressions. Et ceci, nous le devons à tous ceux qui se battent pour cette liberté de par le monde, nous le devons aux Irakiens qui ont plongé leur doigt dans l'encre du courage pour affirmer qu'ils avaient voté, et qu'ils étaient prêt à se battre pour cela.

On a toujours de mauvaises raisons pour se dire qu'on ne doit pas aller voter, que l'on ne comprend pas l'enjeu du scrutin, que la campagne est mauvaise, que le temps est beau, que l'on a perdu sa carte d'électeur, qu'on a envie de rester chez soi ... mais l'exemple de courage encore tout chaud donné par le peuple Irakien doit nous inciter au moins au civisme ...
Ça s'est passé dimanche dernier.

Les taliban avaient menacé le régime irakien de rendre impossible le déroulement des élections législatives. Dès l'ouverture des bureaux de vote, plusieurs attentats ont tenté de terroriser les irakiens. 30 morts et plus de 100 blessés ...

Et que croyez vous qu'il advint ? Les irakiens se sont déplacés en masse, et ont trempé leur doigt dans l'encrier qui marquait leur participation au scrutin (voir photo). Ce doigt, c'est le doigt du défi démocratique, c'est le doigt du courage, c'est le doigt du droit.

Le doigt maculé était, dans l'esprit des taliban, ce qui devait dissuader les irakiens de voter, puisqu'il apportait la preuve de leur participation aux scrutin. Rappelons qu'en Afghanistan, certains se sont fait torturer parce que leur doigt était encré.

Voilà pourquoi, tous nos discours sur les listes pas parfaites, sur les insatisfactions n'ont pas leur place.

Le premier souci, c'est de garder ce bien démocratique durement acquis et toujours fragile.

Les Régions, les collectivités locales qui nous représentent sont en danger, elles aussi, menacées par le projet de Réforme Sarkozy. C'est une autre raison d'aller voter.

Aller voter, c'est une chance, et la démocratie est une fête. La liberté ne s'use que si l'on ne s'en sert pas.

Pensez-y dimanche

lundi 8 mars 2010

Méfiez vous des imitations ...

Une contribution de Véronique Jullien, conseillère régionale

ATTENTION AUX FAUX ECOLOGISTES OPPORTUNISTES


Je reçois régulièrement des messages de ‘‘europe écologie normandie”, ‘‘des verts’’, de HN…… que je dois lire mais je ne peux y répondre !!!!!! alors je passe par ce blog pour ce message.


Pourquoi ces rappels (appels) incessants informatiques adressés à une élue régionale sortante, active et menant depuis des années une véritable politique écologique coopérative entre les territoires (Communauté d'agglomération , Région, Etat) et des acteurs multiples : la liste des dossiers en cours, en projet et innovants est longue ?
Des écologistes actifs et sérieux (élus, agents, citoyens, universitaires, entrepreneurs, etc…) j’en côtoie régulièrement et il est tout à fait possible de travailler , réfléchir et agir avec eux !!!!
Vous pouvez consulter les sites de la communauté d’agglomération Seine-Eure et de la Ville de Louviers par exemple et mesurer la politique transversale et collégiale menée depuis des années grâce à un fonctionnement démocratique assuré par le Président et le Maire… La parole est totalement et volontairement libre, d’ailleurs les expressions multiples s’entendent même dans leurs excès , leurs contradictions et leur mauvaise foi parfois!
Dans les assemblées non démocratiques, et il y en a de nombreuses, la parole est bridée et donc on ne peut même pas ni contredire, ni critiquer “le pouvoir majoritaire”.
Dans bien des communes et des collectivités dans les équipes élues : “un bon élu est celui qui ne fait rien et se tait”.
A Louviers et à la Case les Élus doivent et peuvent travailler de concert avec les agents et tous les partenaires institutionnels et citoyens……

Alors lorsque “Europe écologie Haute-Normandie” choisit d’exclure des élus, des militants qui ont mouillé leurs chemises au nom du parti vert pendant des années et lorsque l’on préfère des ‘‘images”, des ‘‘symboles’’ à la mode… et des confréries, pour tenter d’incarner les mutations écologiques urgentes… Il faut assumer ces décisions et éviter ces messages qui traduiraient un peu de panique ???


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MAIS ATTENTION aux faux écologistes, aux opportunistes !


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Que les électeurs déterminent bien ce qui relève des promesses, des incantations, des paroles et ce qui est traduit en engagements concrets, déterminés , bien inscrits et budgétisés dans les programmes mais surtout sur les territoires.


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Il y a des élus fiables, responsables, bosseurs, actifs, présents ,sans doute trop discrets. Il ne suffit pas d'avoir un titre, l'engagement politique et la prise de responsabilité s'organisent autour d'un triptyque vouloir/savoir/pouvoir. Pour cela il faut travailler avec des services et des agents indépendants et professionnels, des citoyens libres, des acteurs socio économiques dynamiques...
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C'est un ensemble démocratique qu'il faut pouvoir rencontrer sur les territoires.


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Véronique JULLIEN-MITSIENO

Conseillère régionale/vice présidente en charge de l’agenda 21 à la Case.