jeudi 16 juin 2011

Tous à Strasbourg ...

Quel avenir pour le pays ? Comment faire reculer le chômage ? Comment réduire le pouvoir de la finance ? Faut-il sortir du nucléaire ? Faut-il instaurer un salaire maximal ? Faut-il un revenu universel ? Devons-nous quitter l'euro ? Quel avenir pour la laïcité ? Comment réformer l'éducation ? Quelle politique d'immigration ? Quelle lutte contre les délocalisations ?

Il n'y a pas de mauvaises questions ... contrairement à ce que pensent les malheureux qui viennent d'être soumis aux épreuves du bac philo.
Ce week-end, Terra nova, think-tank de gauche, qui inspire souvent l'auteur de ces lignes organise un séminaire de cogitations sur l'avenir de la France.

Un beau sujet, 100 beaux sujets à débattre à moins d'un an des présidentielles et à l'aube des primaires de la gauche.

On y parlera des questions que l'actualité nous oblige à repenser : la sécurité énergétique, les nouveaux rapports avec les pays méditerranéens, l'avenir de l'Europe, l'avenir de nos institutions ...

C'est un lieu de débat largement ouvert par la gauche, dans la logique même qu'à sa petite échelle le café radical s'acharne à réaliser. Participeront à ce débat des personnalités aussi variées que Jean-Michel Aulas, Xavier Bertrand, Jean-Marie Cavada, Yves Cochet, Gérard Collomb, François de Closets, Harlem Désir, Michel Destot, Vikash Dhorasoo, Alain Duhamel, François Durpaire, Jean-Paul Fitoussi, Caroline Fourest, Elisabeth Guigou, Benoît Hamon, Martin Hirsch, François Hollande, Eva Joly, Jean-François Kahn, Jack Lang, Jean Lassalle, Corinne Lepage, Arnaud Montebourg, Hervé Morin, Pierre Moscovici, Dominique Paillé, Laurence Parisot, Valérie Pécresse, Jean Peyrelevade,Thomas Piketty, Jean-Vincent Placé, François Rebsamen, Roland Ries, Michel Rocard, Alain-Gérard Slama, Catherine Trautmann, André Vallini, Manuel Valls, Hubert Védrine, Jean Viard, Patrick Weil Christiane Taubira, Dominique de Villepin, François Hollande, Valéry Pécresse, Gabriel Cohn Bendit, et bien sur les organisateurs Olivier Ferrand et Laurent Joffrin...


Et de ces 100 idées, je suis sûr, jailliront mille idées. Le vieux monde ébranle nos certitudes. Ce qui est en débat, c'est le nouveau monde que nous devons construire.

Pour ceux qui le peuvent, allez à Strasbourg ! Inscrivez vous sur le site de terra nova ou du nouvel observateur

Pour ceux qui ne le peuvent pas (comme moi du reste), suivez ça de près !

Voici venu le temps des radicaux !

mercredi 15 juin 2011

Juste un doigt, votre honneur !

Henri Emmanuelli, dernière victime de la vidéo-surveillance ! ... comme avant lui Brice Hortefeux, Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, Zinedine Zidane et tant d'autres...









Tous les mauvais gestes, toutes les mauvaises paroles et avec elles toutes les mauvaises pensées ... sont désormais soumis à la publicité.






Henri Emmanuelli a été puni. Ce n’est pas le cas de tout le monde, même si l’on doit reconnaître que le rappel à l'ordre dont il a été gratifié, est la sanction la plus légère qui existe pour les parlementaires. Au moins l’institution se donne-t-elle les moyens de se défendre. (Qui peut défendre à présent la présidence de la République ?)





Si sanction il y a, elle vient plutôt du regard du spectateur qui surprend le fautif dans sa fragilité, le doigt dans le pot de confiture, et qui a nié les faits devant toute évidence... (Non, ce n'était pas un doigt d'honneur s'est il senti obligé de se justifier...)





Humain, trop humain... comme disait Nietzsche (C'est moi qui ai fait cela, dit ma mémoire. Il est impossible que je l'ai fait, dit mon orgueil. Finalement, c'est la mémoire qui cède…) et c'en est au point que le député en devient sympathique. Sympathique, parce qu'il a fait le geste, en le regrettant déjà. Sympathique parce qu'il n'était pas fier de l'avoir fait. Sympathique, parce qu'il s'est embrouillé... et sympathique parce qu'il a été puni... pour un emportement qu'il a rendu compréhensif...





PS : Devant les difficultés de reproduire la vidéo dénonciatrice et reprise par l'ensemble de la presse (que vous devez pouvoir retrouver en cliquant ici ), le café radical publie, en clin d'oeil, un autre document, resté dans les mémoires, auquel fait invariablement penser la faute du député Emmanuelli.











lundi 13 juin 2011

Italie, le contre-coup du populisme !

Quel bonheur les amis !


Depuis que le référendum d'initiative populaire existe, c'est le premier scrutin qui a mobilisé plus de la moitié des inscrits, rendant son résultat directement applicable.

Les résultats sont à la mesure de l'événement : hors normes.

95 % des électeurs ont répondu oui aux 4 questions posées par référendum et qui remettaient en cause les lois votées par le parlement.


Deux questions portaient sur la gestion de l'eau, une autre portait sur la poursuite de la production d'énergie nucléaire et la quatrième portait sur l'immunité pénale du chef du gouvernement.
J'ai passé une partie de ces dernières années à consoler mes amis italiens désespérés et honteux d'appartenir à ce peuple qui avait hissé au pouvoir Silvio Berlusconi, le plus puissant des démagogues Européens, .

Depuis hier, plus personne n'a besoin d'être consolé ! Les mouchoirs ne sont plus là que pour essuyer des larmes de joie ! La gauche voit la terre, après des années de pot au noir...

Sur France Inter, Bernard Guetta soulignait ce matin à quel point la victoire échappait aux forces politiques traditionnelles et à la gauche en particulier. La gauche articulée autour du parti démocratique, n'a pas voulu ce référendum... Celui-ci a été prôné par de petits partis à faible audience... avant d'emporter dans ce projet toute la société Italienne. Il y a sans doute en Italie, comme ailleurs, un vent populaire créatif et méfiant vis à vis du corps politique traditionnel.



En Italie, plus qu'ailleurs, on sait à quel point la soumission aux élans populaires peut être un danger pour la démocratie. L'Italie a montré sa capacité a engendrer des monstres : Mussolini, le fascisme, Berlusconi, la mafia et la Ligue du Nord ...



Mais tôt ou tard, le démagogue montre son incapacité à gouverner un pays dans l'intérêt du peuple qui l'a élu... Berlusconi se fait rejeter comme les amants abusifs... Pour être élu, pour être aimé, il a beaucoup menti... il est à présent détesté.



Le fait d'avoir été abusé prend le pas sur tout le reste... et plus rien ne lui sera pardonné. Au fond, la question majeure était bien celle-là : Berlusconi doit-il être jugé ? Et le peuple a répondu oui.



Oui, alors que tant d'observateurs disaient que les discours indignés n'avaient pas prise, simplement parce que les Italiens, au fond, admiraient le cynisme de l'homme d'Etat... Cette capacité à s'attirer les faveurs de l'église, tout en organisant des orgies et en le revendiquant. Cette capacité à dénoncer le laxisme de la justice tout en lui reprochant de lui chercher des poux dans la tête ... Cette capacité à défendre la grande Italie tout en faisant alliance avec les sécessionnistes du Nord. Cette capacité à promouvoir l'Europe tout en en refusant le projet commun. Cette capacité à aguicher le peuple tout en le méprisant en continu... ce que le dernier numéro The economist, la revue britannique avait illustré d'un brutal : l'homme qui a niqué un pays tout entier.

Mais il est dans la nature humaine de ne pas supporter la moquerie au delà d'un certain seuil. Abraham Lincoln le disait :" Vous pouvez tromper une personne tout le temps, vous pouvez tromper tout le monde un certain temps. Mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps."

Il est un temps où la vérité prend sa place, dans la joie ou la douleur.

On ne sait pas où va l'Italie. Elle se donne en tous les cas les moyens d'échapper à la catastrophe du mépris ... au même titre que la Tunisie, la Syrie, la Lybie, l'Egypte embrassent la douce incertitude de la liberté ! Il n'y a pas d'autre voie pour l'avenir des peuples.