Ci-dessous, l'éditorial de Profession Politique
par Pierre-Marie Vidal
La spirale des annonces
Mercredi 29 octobre 2008
Nicolas Sarkozy n'en finit plus de décliner ses mesures de lutte anti-crise. Cette semaine, c'était au tour du volet emploi. Mais dans cette spirale des annonces, les chiffres s'entrechoquent et compliquent la communication…
Dans cette guerre psychologique, autant contre la perspective de la crise que contre la crise elle-même, Nicolas Sarkozy affiche plus que jamais un volontarisme décomplexé. Mais attention à la spirale infernale des annonces.
Certes, il fallait donner des signes spectaculaires aux marchés. Mais l’énormité des chiffres, si elle a peut-être rassuré les places financières, a considérablement compliqué la communication des étapes 2 et 3 du plan anti-crise de l’Élysée. Après l’annonce de telles sommes – 360 milliards pour soutenir les banques –, et même s’il ne s’agit pour l’essentiel que de cautions, toute communication devient bien difficile.
Il fallait certainement dans la foulée – ce fut l’étape 2 du plan - annoncer aux entreprises comme aux particuliers que le gouvernement avait pris des mesures pour s’assurer de la participation des banques au soutien de l’économie. Problème : personne n’y croit et le gouvernement va rapidement être très sévèrement jugé sur son incapacité en la matière. Au mieux, on parlera de naïveté ou d’erreur. Au pire, on en reviendra à cette idée pas si lointaine de cadeau fait aux plus riches.
Alors, dans ces circonstances déjà difficiles, fallait-il lancer aussi vite la troisième étape du plan anticrise en faveur de l’emploi ? La situation de l’emploi est-elle aussi grave que celle des banques et de leurs clients ?
En tous cas, les Français ne manqueront pas de souligner que les moyens déployés sont sans commune mesure. Sur le terrain, face aux milliards mis à disposition pour la finance, les plus ou moins 250 millions d’euros pour l’emploi mettent déjà les élus de la majorité en grande difficulté d’explication. Au point que certains réclament, déjà, une nouvelle annonce pour chasser la précédente…
Alors, qu'est ce qu'il faut faire ? Où va Sarkozy et où allons nous ? Que proposer à gauche ?
Pour le savoir, venez boire un coup ...
Café radical, vendredi 31 octobre, brasserie 39, rue du quai, au Jardin de Bigards,
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