mercredi 30 janvier 2013

Fier d'être lovérien

Le député François Loncle, ancien président de la commission
des affaires étrangères, est monté sur scène à l'occasion de
la remise du diplôme de la ville. Au delà de l'hommage rendu à
 Moussana Alkabouss, il a assuré la municipalité de Louviers
de tout son soutien pour le travail réalisé depuis 17 ans.
La cérémonie des vœux est toujours enthousiasmante à Louviers. 
Elle avait son sens dès l'origine, en 1996, quand elle est devenue une fête offerte à tous les lovériens.  Elle a pris son rythme, progressivement, en se déplaçant de la salle des fêtes au moulin, puis du moulin à la salle du grand forum où chacun est confortablement installé et peut laisser se dérouler le sens d'une cérémonie qui permet de se remémorer l'action  de l'équipe municipale depuis un an, de rendre compte de ce qui a fait, de ceux qui ont fait  l'histoire de la ville et de voir exposés les projets pour 2013. 
Si je choisis de ne pas m'attarder le message de Franck Martin, relayé par les propos encourageants du député François Loncle,  si je choisis de ne pas m'attarder sur le récit d'une année particulièrement riche (réalisations, inaugurations, passage de tf1 et de Pernaud, visite présidentielle) c'est simplement pour m'attarder sur la qualité des récipiendaires des fameux trophées de la ville remis par Franck Martin. 
J'avais choisi de me comporter en simple spectateur, ne cherchant pas à savoir vers qui seraient destinées les distinctions des lovériens remarquables. 
Régis Roinsard, tout simplement extraordinaire.
Disons-le tout de suite, lorsque j'ai entendu le nom de Régis Roinsard, j'ai été terriblement surpris. J'ai depuis tout petit la plus grande fascination pour le cinéma et tout hommage rendu à un réalisateur est toujours trop faible. Rien de plus noble au monde que de réaliser un film, un vrai, un long métrage. Rien de plus complexe que ce mélange entre art et industrie, entre la recherche et la cohérence d'un projet d'une infinie complexité qui consiste à faire rêver un public pendant une heure et demie aux moyens d'une infinités de professions et de savoir faire, tout en allant chercher les ressources intellectuelles, artistiques et financières. Bref, il y a en France une vingtaine de personnes capables de faire des films; Parmi ces personnes, il y en a 5 ou 6 capables de faire des films populaires. Et à propos de Populaire, le film de Régis Roinsard, dont vous pourrez consulter la bande annonce en cliquant , donc, à propos de Populaire, disons-le, c'est le film de l'année, et je ne dis pas ça par ce que je suis lovérien ... et franchement, si vous ne l'avez pas encore vu, vous avez commis une erreur. Bref, je me suis demandé pourquoi Régis Roinsard n'avait pas été davantage porté aux nues. 
Pierre Quémener, sans qui  Louviers
ne serait pas Louviers
Mais voilà, c'est qu'il n'était pas le seul !
Bien sur il y avait Pierre Quéméner, qui accompagne la vie lovérienne depuis ... depuis encore plus longtemps que ça ! figure humaniste locale de l'action politique, éducative et sportive pour ne pas dire plus, et sans qui Louviers ne serait pas ce qu'elle est. Pierre Quémener, a fait partie de toutes les expériences de la gauche lovérienne alliant intelligence et générosité. 
Dans le même ordre d'idée, je veux dire d'un point de vue amical, l'action menée par les restaurateurs du Pèlerin, Sylvain et Xiao, qui ont organisé à eux tout seuls un repas de Noël pour 60 défavorisés dans leur établissement méritait un coup de chapeau particulier. 

Qu'est ce qui fait courir Sylvain
dont la bonté rayonne ?
Mais je dois dire, aussi ma totale admiration devant deux surprises. Il s'agit de deux champions, ou de deux graines de champions tout à fait exceptionnelles ... 
Bien sur, même si on ne le souhaite pas, il arrive que ces graines ne germent pas. Il est tellement difficile pour un jeune de transformer ses qualités intrinsèques en reconnaissance absolue ! Mais est ce une raison pour prendre le talent de haut, celui qu'on a  pas eu, ou celui qu'on n'a pas sur mettre en valeur. 
Ces deux champions oeuvrent chacun dans un domaine qui forcent l'admiration. 
 Benjamin Debruge, double  
champion de France du 400  et 
du 400 
m. haies en salle 
( record 
de France du 400 indoor)   
Benjamin Debruge est champion de 400 m et de 400 haies. C'est l'épreuve d'athlétisme la plus dure. Celle où l'on joue avec l'épuisement absolu pendant toute la durée de la course. C'est la plus longue des courses de vitesse. Tel en est-il du 400 mètres, celle qui a permis à Benjamin Debruge d'obtenir la meilleure performance française cadet en salle. Le fait qu'on parsème ce parcours de haies, rend forcément l'épreuve encore plus difficile en la rallongeant de 4 à 6 secondes. 
Zohir  Ziani, champion de poésie. 
Le fait qu'on puisse être champion de poésie peut faire sourire. Pourtant, si les poètes aspirent à l'absolu, n'y a -t-il pas au delà de l'image que l'on se fait d'eux, ce besoin d'être, de se mesurer à soi-même, à son idéal, comme aux autres. Bien sur le talent d'un poète se mesure pas à la manière d'un champion, en secondes ou en distance. Zohir Ziani a réussi à obtenir le titre de champion de France de sa catégorie deux fois de suite.C'est du slam ! Imagine-t-on qu'on puisse être double champion de France sans avoir plus que du talent ? Quel bonheur que Louviers soit une ville aussi riche, une ville riche de ses lovériens, avant tout !
Bruno De Caris, l'architecte de l'école de musique
lauréat du  Wan awards, concours international
d'architecture, consacré aux  réhabilitations.


Louviers est capitale culturelle de l'Eure. Cela se juge non seulement à la réalisation de spectacle, non seulement aux nombreux équipements culturels, au rang desquels on peut citer la gare au musique et l'école de musique. Je cite l'école de musique, enfin, j'en ai déjà parlé ... mais il y a une suite logique entre l'école de musique inaugurée en l'an 2000 et l'école de musique. Tout cela est en continuité des états généraux de la musique institués en 1995, et qui ont finalement abouti ... et de quelle manière. Eh oui ! C'est long l'action municipale, se réunir, se mettre d'accord, aller trouver les ronds ... c'est long, mais quand on voit l'école de musique, franchement, personne ne regrette d'avoir attendu ! 
Donc je disais personne ne regrette d'avoir attendu ! Et ni les utilisateurs, ni les lovériens, ni les visiteurs qui passent. Parce que, c'est ce que je voulais dire : mais Louviers est capitale de la Culture dans l'Eure non seulement à cause du nombre et de la qualité extraordinaire de ses équipements, non seulement à cause de ce qui se passe dans ces équipements, mais aussi à cause de l'intérêt de son patrimoine architectural. De Caris  a non seulement réalisé son chef d'oeuvre récemment récompensé par l'obtention du Wan awards, concours international (ce qui est toujours bon pour la ville) mais a aussi travaillé sur la réhabilitation de l'église et de ses peintures internes. Son oeuvre aura marqué notre ville. 
Enfin, il faut venir sur Moussana Alkabouss, témoin de l'Afrique qui souffre, d'un peuple en guerre. Le député a rappelé que les lovériens n'avaient plus accès à leur ville jumelée depuis plusieurs années. Il a jugé l'intervention militaire de la France indispensable pour simplement permettre le maintien de l'existence de son peuple. On peut entendre sur le blog de Franck Martin l'intervention de Moussana Alkabouss, un témoignage fiable sur la situation dans les zones voisines du Mali, frontalier au Niger (pour entendre l'interview, cliquer  .
En fait, sans parler des autres récipiendaires qui méritent bien sur d'être cités (YvesValin, Louise Maillard, Solveig Rassat, Mickaël Travert, et la clef de voute ... ) je m'en serais voulu de ne pas avoir appuyé l'hommage rendu par le maire aux personnalités de la ville. Leur rendre hommage, c'est rendre hommage à nous-mêmes, c'est rendre hommage à Louviers.

lundi 28 janvier 2013

Le mariage pour tous, c’est la République

Communiqué du président du prg 27
Ceux qui avaient bravé le mauvais temps au départ de Louviers
ont eu la récompense de participer à un moment historique sous
de belles éclaircies...
 
Le mariage pour tous, c’est la République

C’est la liberté, parce que c’est la reconnaissance du choix de chacun de vivre selon ses désirs, à partir du moment où cela n’entrave pas la liberté des autres.

C’est l’égalité, parce que c’est la volonté que nous puissions avoir tous les mêmes droits, parce que nous avons les mêmes devoirs. La question des minorités sexuelles rejoint celle des autres minorités à qui nous devons la république du respect.

C’est la fraternité, parce qu’avant d’être une minorité, tous les êtres humains sont nos frères, leurs problèmes sont aussi les nôtres, leurs  joies sont aussi les nôtres, quelles que soient leur orientations sexuelles, leurs origines,  leurs nationalités ou leur couleur de peau.

Le mariage pour tous, c’est la République moderne.


C’est vrai que la répression des minorités sexuelles a été un fait incontesté durant des millénaires. L’ouverture du mariage aux  homosexuels est la suite logique de la révolution des mœurs. Non seulement la société est capable d’en parler, mais en plus, cela ne lui pose plus de problèmes.


La partie la plus "radicale" du cortège, en marche pour une
République Moderne ...
Le grand nombre de manifestants  contre le  mariage homosexuels n’a pas empêché le nombre de ses partisans de croître, ce que confirment les sondages. 

Elle a paradoxalement convaincu les tenants d’ une république moderne de descendre dans la rue pour défendre ce formidable progrès. Les radicaux sont naturellement au cœur de cette bataille. N’oublions pas que c’est Jean-Michel Baylet qui a défendu le principe du mariage homosexuel lors des primaires de la gauche, avant que le vainqueur François Hollande ne reprenne sa proposition.

A Louviers, à Evreux, comme partout en France, les radicaux se sont joyeusement mêlés à ce mouvement irréversible pour une société fraternelle, respectueuse et ouverte.
Olivier Taconet

Président de la fédération de l’Eure du parti radical de gauche



vendredi 25 janvier 2013

L'avenir de la recherche ... un texte d'Hervé Causse

Ci-dessous, un texte que m'a transmis Hervé Causse sur la recherche, un sujet que je crois bien, le café radical n'a jamais abordé, faute d'éléments et sans doute aussi réticent devant l'aspect souvent corporatiste dont le thème a été traité, le tout relayé par un patriotisme frelaté.

Au delà des piques ironiques dont la plus belle revient à Coluche (des chercheurs qui cherchent, on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche), le sujet ne manque cependant pas d'intérêt. On ne peut pas être progressiste sans investir dans la recherche.
C'est dans ce cadre que je vous propose l'article d'Hervé Causse sur l'avenir de la Recherche.

 

 

La recherche et le supérieur sur de nouvelles assises,

pour de nouveaux emplois

Un texte d'Hervé Causse

 
Hervé Causse Professeur des universités
Secrétaire national du PRG chargé de l’économie,
des finances et de la recherche
L’attaque frontale des chercheurs et universitaires sous le quinquennat de M. SARKOZY a déstabilisé cette communauté sans rien apporter. Une ministre aveugle, Mme PECRESSE, s’est lancée dans une réforme sans consultation d’une communauté à laquelle elle n’avait rien à apprendre mais qui avait tout à lui apprendre. Elle bloqua l’Université pendant plusieurs mois, jeta les chercheurs dans le désarroi. Le résultat de cette politique est connu : la nouvelle ministre, Mme FIORASSO, a été obligée de dire en fin 2012 qu’aucune Université ne serait laissée en faillite tellement la situation financière de certaines d’entre-elles est alarmante ! Et il est inutile de dire qu’aucun travers intolérable de gestion n’en est à l’origine.

La loi LRU est un texte idéologique qui, sous prétexte de liberté et responsabilité des établissements, consiste à voir l’Etat se décharger des fonctionnaires, des étudiants et de la problématique de la recherche. En plein milieu du gué, l’Etat a eu cette idée folle de prétendre que les universitaires pouvaient se changer en managers et faire d’un coup ce qu’ils n’avaient souvent jamais fait. La chose a pu passer au local car certains ont un moyen d’accélérer leur carrière en prenant un pouvoir illusoire, sauf pour quelques arrangements. Des conseils d’administration resserrés au-dessus des Facultés devaient ainsi faire en quelques années ce que les mêmes Facultés avaient eu tant de mal à faire depuis des décennies… L’irréalisme et le dogmatisme n’ont pas marché, et on note que les plus grands pédagogues ou les plus grands chercheurs ne sont pas récompensés de leurs efforts après un quinquennat qui devait récompenser le travail. Seule fut marquante la prime des présidents d’université. Voilà une politique universitaire bien courte !

Les Assises de le recherche ouvertes en juillet 2012 et qui ont donné un rapport de synthèse le 17 décembre 2012 ont visé à donner la parole aux communautés intéressées ; c’était susciter des propositions, souligner les situations les plus intenables, mettre sur la table les difficultés pour les hiérarchiser. La méthode est bonne même si l’on constate que les consultations ont été plus ou moins profondes selon les établissements. La ministre aurait pu écrire à chaque universitaire personnellement, mais il n’est pas trop tard. Dans les semaines à venir, un projet de loi va venir ajuster divers points et l’on peut se réjouir que le rapport propose ainsi de faire reconnaître le doctorat dans la fonction publique et si possible dans les conventions collectives – une de mes revendications personnelles. Mais la consultation rend une synthèse législative difficile, alors que le ministère, l’Etat, ne peut ni vouloir diriger les établissements et la moindre maquette de diplôme, ni laisser les établissements entre les mains d’universitaires qui, quoique élus, ne sont ni responsables ni comptables de leur gestion.

Mise en rapport officiel, la consultation doit désormais passer entre les mains du ministère, du gouvernement et être débattu au Parlement pour donner un projet intéressant. Les partis politiques doivent opiner et il est souhaitable que les syndicats puissent s’exprimer – ceux représentant les entreprises et le monde économique ont selon moi l’obligation de travailler ce dossier : le nouveau crédit d’impôt compétitivité leur impose de collaborer à cette réforme. Les collectivités locales doivent également être entendues, sachant qu’elles doivent aussi comprendre que l’accélération des connaissances et la mondialisation de la recherche ne laissent pas de place à la médiocrité : les projets doivent être sérieux, solides et au moins nationalement référencés. Le supérieur et la recherche trouveront de nouvelles assises si l’on se convainc que le sujet n’est ni politicien, ni syndical. Il est temps de prendre de la hauteur : la recherche doit donner, à travers la matière grise des chercheurs, de nouveaux produits qui devront faire le tour du monde et, au passage, renouvelleront des millions d’emplois en France et en Europe et aussi de nouveaux bassins économiques. Il nous faut un cadre plus clair, équitable et transparent pour ce combat intellectuel. Il y a pour cela mille idée à avancer, à commencer par tout ce qui peut alléger les charges administratives des enseignants-chercheurs sans cesse obligés de remplir des dossiers au lieu de chercher ! C’est donc un combat urgent qu’il faut mener ici et maintenant !

Hervé CAUSSE
Professeur des universités
Secrétaire national du PRG chargé de l’économie, des finances et de la recherche



le paradoxe Louis de Funès

Pour rendre un gendarme sympathique,
faut il le rendre beau, noble, intelligent ?
Non ! C'est en appuyant sur ses défauts :
 petit, mesquin, bête et méchant que
Louis de Funès a montré son génie.
Louis de Funès est mort il y a 30 ans, le 27 janvier 1983. Il était né en 1914 et son énorme succès populaire garde quelque chose de mystérieux.
Louis de Funès a été méprisé par la critique. D’accord, la critique n’a jamais fait le succès d’un artiste et elle a souvent besoin de prendre ses distances vis-à-vis du succès … question d’identité (1).
Pourtant, le succès d’un comique et en particulier son succès durable est toujours significatif de l’identité d’un peuple. 
Le seul phénomène comparable dans la France de la deuxième partie du 20e siècle est celui du Coluche. Tout pourtant les oppose a priori.
Coluche a incarné la génération de Mai 68,
précisément celle qui a fait suite à celle de
l'après guerre qui était celle de Louis de Funès
Louis de Funès était sec et maigre. Coluche était gras et jovial. Louis de Funès était radin (je parle de son image, pas du personnage), Coluche était généreux. Louis de Funès ne faisait pas de politique (ce qui le marquait à droite dans la France extrêmement politisée de l’après guerre) et Coluche engagé à gauche a même mené une campagne présidentielle. L’un était considéré et admiré par l’intelligentsia (Coluche) cependant que l’autre était comme je l’ai dit méprisé par la critique, issu du théâtre de Boulevard et n’a jamais répondu aux sollicitations des politiques.
Tout cela au point qu’on pourrait dire que l’un a remplacé l’autre. La gloire de Coluche succède à celle de Louis de Funès, ils n’ont pas eu à s’opposer, le premier n’a rien transmis au second.
Le film clef de Louis de Funès est sans doute « la Traversée de Paris », de Claude Autant Lara, où il joue le rôle d’un ignoble petit commerçant, s’enrichissant de la France soumise et misérable de la période de l’occupation.
Car Louis de Funès s’est fait une spécialité des rôles désagréables, des antipathiques par excellence, des gens petits, hargneux, jamais contents, radins, sans scrupules. Il a réussi a obtenir une popularité inouïe  en incarnant des personnages que personne ne recevrait avec joie dans son salon, et dont on a envie que de se moquer. Louis de Funès, incarnait l’après guerre. Toute cette génération honteuse, porteuse de la soumission et de la collaboration, et représentant tout ce dont le discours officiel cherchait à se débarrasser, ce caractère tenace et insupportable.
Offenbach, de Funès, Coluche, autant
d'incarnations de l'"esprit français",
autant d'artistes d'origine étrangère.
Coluche prend effectivement la suite. En incarnant l’anti-de Funès, Coluche était porté par le courant amené par Mai 68, s’inscrivant dans la tradition anarchiste d’une critique tout azimut de la société et de ses archaïsmes. L’école de Coluche n’était pas le cabaret et le théâtre de boulevard, mais le café théâtre et en particulier le café de la gare de Romain Bouteille sans qui la France aurait été privée au moins de Depardieu, Miou-Miou, Patrick Dewaere, Martin Lamotte, Renaud … voire d’une bonne partie du Splendid…

Tout en reconnaissant ce qui opposait les deux figures comiques, je me refuse pourtant à les opposer. Outre le fait qu’ils sont tous les deux fils d’immigrés, personne mieux qu’eux n’a été la France durant le 20e siècle, car rien ne représente mieux une Nation que sa puissance comique, produit culturel par excellence et par nature intraduisible ! Sans doute l’immigré est-il celui qui mesure par la distance qui le sépare du monde où il va devoir s’intégrer, a besoin de cette distance pour s’en protéger, et cette distance lui permet aussi de rire de lui-même et d’en faire profiter les autres. Grâce à cette distance, il est encore mieux les autres que ceux qui n’ont pas à se poser ce genre de question.
Et sans distance, pas de comique.
Romain Bouteille, géniale réincarnation de cet esprit
de critique systématique, a fait connaître Coluche,
Depardieu, Miou-Miou, Balasko et la troupe du
Splendid ...  
A y bien réfléchir aussi, Louis de Funès comme Coluche ont aussi comme point commun de s’inscrire totalement dans la tradition comique française du bête et méchant, magnifiquement incarné par Hara-Kiri, mais qui reprend ce qu’annonçait le comique d’Offenbach, puis celui de Feydeau, et bien entendu par la suite, Hara-Kiri, De Funès et le théâtre de la gare, c’est à dire la mise en scène de personnages antipathiques, bêtes et méchants, dont la confrontation crée un comique irrésistible à l’opposé du comique de sympathie, incarné par Bourvil par exemple.
Une simple remarque au sujet d’Offenbach, qui lui aussi est le plus français de tous les musiciens de son siècle, et qui n’était pas fils d’immigré, mais immigré lui-même, tiraillé par ses identités d’origine et d’accueil, à un moment où la France et l’Allemagne étaient en guerre.
Pour revenir à Louis de Funès et à l’Allemagne, je finirais là-dessus, rendons hommage à nos voisins germaniques lors même que nous venons de fêter le 50e anniversaire du traité de l’Elysée qui a fondé les nouveaux rapports entre nos deux pays. Nos amis allemands ne pouvaient voir Nicolas Sarkozy (2)  sans l’identifier à Louis de Funès. Cette identification a eu peu de succès en France, allez savoir pourquoi !
Tellement français pour les allemands, nos deux fils d'immigrés !
 1) Il a fallu attendre plus de 20 ans après sa mort pour que le grand dramaturge Valère Novarina reconnaisse la grande valeur artistique de Louis de Funès.

2)  Lui-aussi fils d’immigré et on en peut plus représentatif de la Nation















dimanche 20 janvier 2013

Pourquoi nous sommes au Mali

Le Mali est à un carrefour, comme tous les pays. Il comprend de vastes
étendues désertiques et ses ressources naturelles sont assez faibles.
sont assez faibles

La décision du Président de la République a sonné comme une surprise. Après tous les atermoiements des grandes puissances et des organismes internationaux, l'intervention de la France au Mali a été actée, comme on dit.

Ce vaste territoire (2 fois la France métropolitaine) situé au milieu du continent africain a été une colonie Française jusqu'en 1960. Ce serait pourtant une absurdité au regard de l'histoire comme de la politique que de considérer que l'intervention militaire relève d'un retour en arrière qui permettrait à la France de remettre la main sur un prestige ou un territoire perdu.
La guerre au Mali est en
continuité de notre Histoire,
mais cette histoire n'est
plus la même.  

Il y a donc une histoire entre le Mali et la France, de même il y a une histoire entre la France et tous les pays du monde, non seulement à cause de son histoire, mais le fait même d'être une grande puissance militaire et économique donne à la France une responsabilité. Ainsi ceux qui reprochent à la France de ne pas intervenir pourraient reprocher à la France, soit son impuissance, soit de défendre des intérêts financiers, économiques et stratégiques en n'intervenant pas.


Bien sur, le fait d'intervenir est une prise de risque. Mais pour reprendre la formule de Churchill éviter la guerre au prix du déshonneur ne protège pas toujours de la guerre. Pour l'instant, ce ne sont pour nous que les tragiques prises d'otages, pour les Maliens la soumission des populations des villes à la Charria façon fou furieux islamistes. Les récits de brutalité organisée, de mise en place d'une "justice" religieuse, de viols, de mains coupées sont ahurissants... et durent depuis des mois, sans que seule une condamnation timide vienne s'y opposer.
Je veux rappeler que la population Malienne a imposé dans la douleur et le courage un régime démocratique qui a duré depuis 1992. C'est l'un des rares cas historiques où la démocratie se soit imposée durablement dans un pays anciennement colonisé.

Aussi les propos critiquant l'attitude française au nom d'un néo-colonialisme sont proprement absurdes. 

Est-on plus coupable en intervenant militairement qu'en laissant une population en détresse ?
On ne peut pas se lancer dans la guerre sans se pénétrer de la formule de Clausewitz "la guerre, c'est la continuation de la politique par d'autres moyens.

Première image d'une guerre sans image.
Le premier Ministre rend hommage à Damien Boiteux,
premier soldat mort en mission au Mali.
 
Cela veut dire que la guerre ne saurait être une fin en soi. Derrière les logiques militaires, il y a toujours des hommes, porteurs d'enjeux et d'aspirations humaines, sociales et économiques. Il y a toujours des hommes capables de tous les héroïsmes et de toutes les horreurs.

La guerre au Mali est une prise de risque qui doit permettre une modification du rapport de force permettant un retour du politique. L'intervention de la France n'aurait pas de sens si elle ne permettait pas une redéfinition du non seulement du projet politique malien, mais aussi une modernisation et une pacification des relations entre les différentes ethnies et entre les cultures et modes de vie. 
Raison de plus pour gagner cette guerre, tout en sachant qu'elle n'est qu'un palliatif. Nous savons que la guerre est une chose horrible et grave. Elle ne saurait être un sujet de satisfaction.

Pour l'instant, il n'y a pas d'Etat Malien, il n'y en a plus, ou si peu. La situation fait penser à celle de la Somalie, l'écueil à éviter par excellence. Rien ne dit qu'on saura l'éviter. La France, de toute évidence a raison de mener la guerre contre la régression et contre la dictature islamique. Mais elle aura tort si dans l'avenir nous devons dire qu'elle a perdu cette guerre. Elle aura tort si cette guerre n'aide pas à construire la cohérence d'une politique étrangère européenne. elel aura tort si elle ne permet pas au Mali et au final à l'Afrique de construire son indépendance et son avenir.





 



vendredi 18 janvier 2013

Pourquoi Jean Louis Destans a gagné


Jean Louis Destans définitivement député. La gauche et l'intéressé sont
soulagés. N'empêche, au regard du droit électoral, la décision du
conseil constitutionnel est tout à fait justifiée. 
Tout le monde peut se tromper !
Les rumeurs les plus folles ont couru, au point que lorsque j'avais vu Laurent Sodini, directeur de cabinet de Jean Louis Destans, c'est à peine si j'avais osé lui demander comment ça se passait le recours de Nicolas sur l'élection législative de 2012.
Tel en est il de la rumeur, qui court, qui court, qui répand l'inquiétude ... et puis voilà, ceux qui donnaient pour certaine l'invalidation de l'élection de Jean Louis en sont pour leurs frais.
Je me permets de revenir sur l'événement, ô, brièvement. D'abord pour rendre hommage à Jean Louis, qui a vécu une épreuve difficile avant de voir sa victoire couronnée et ensuite pour rendre hommage à la façon dont le droit électoral finit par s'imposer.
On a tellement glosé sur le conseil constitutionnel, sur sa partialité, sur sa composition peu compatible précisément avec cette partialité, qu'il convient de rappeler que la plus haute instance juridictionnelle française ne fait pas n'importe quoi et que le jugement ne se fait pas en fonction des amitiés ou groupes de pression.
Jean Pierre Nicolas, candidat de l'Ump, a fait un recours. C'est son droit et c'est tout à fait logique quand on perd de 39 voix. Dans ce cas là, comme dans tout recours, on accumule argumentaires sur argumentaires, arguments sur arguments, et dans ce combat juridique, on met toutes les forces de son coté. C'est en fait la bataille électorale qui continue et qui charge l'adversaire de toutes les turpitudes. Il a utilisé ses collaborateurs, il a distribué des tracts injurieux, il y a eu des procurations qui n'ont pas été bonnes, et tout, et tout.... mais le conseil constitutionnel, comme toutes les instances juridictionnelles en matière de contentieux électoral pèse et soupèse, met en rapport, demande des documents supplémentaires, ce qui d'ailleurs, dans le cas du contentieux Destans Nicolas, a prolongé d'autant la décision du conseil constitutionnel. 
Et finalement, la décision tombe.
J'ai jugé utile de vous transmettre la décision du conseil constitutionnel que vous pourrez lire ci-dessous, en en cliquant sur si vous voulez l'avoir en entier. C'est une lectuer très intéressante. Elle refait vivre sous des aspects très pointilleux l'aventure d'une élection, tout d'abord, mais surtout elle permet de bien saisir la manière dont les choses sont jugées. La France est un beau pays, la démocratie est une belle chose, malgré ses inperfections.
Allons, place au Conseil constitutionnel. bonne lecture !


En fait,  
Considérant, en premier lieu, qu’aux termes du troisième alinéa de l’article L. 62-1 du code électoral : « Le vote de chaque électeur est constaté par sa signature apposée à l’encre en face de son nom sur la liste d’émargement » ; qu’aux termes du deuxième alinéa de l’article L. 64 du même code : « Lorsqu’un électeur se trouve dans l’impossibilité de signer, l’émargement prévu par le troisième alinéa de l’article L. 62-1 est apposé par un électeur de son choix qui fait suivre sa signature de la mention suivante : « l’électeur ne peut signer lui-même » ; qu’il ressort de ces dispositions, destinées à assurer la sincérité des opérations électorales, que seule la signature personnelle, à l’encre, d’un électeur est de nature à apporter la preuve de sa participation au scrutin, sauf cas d’impossibilité dûment mentionnée sur la liste d’émargement ;

2. Considérant, d’une part, que le requérant met en cause des votes constatés par de simples croix sur les listes d’émargement ; qu’il résulte de l’instruction que deux votes constatés par de simples croix sur les listes d’émargement dans les communes de Conches-en-Ouche et Le-Mesnil-Hardray ne peuvent être tenus pour régulièrement exprimés ;

3. Considérant, d’autre part, que M. NICOLAS soutient que les signatures figurant sur les listes d’émargement, en face du nom d’un même électeur, présentent, dans de nombreux cas, des différences entre les premier et second tours qui établissent que le vote n’a pas été émis par l’intéressé ; que quatre-vingt-sept des électeurs en cause ont reconnu formellement avoir voté en personne lors des deux tours de scrutin ; qu’il résulte par ailleurs de l’instruction, notamment de l’examen des listes d’émargement des bureaux de vote dont il s’agit, que, dans la plupart des cas, les différences alléguées ne sont pas probantes ou correspondent, soit à l’apposition d’un paraphe à la place de la signature de l’électeur, soit à un vote par procuration, soit à la circonstance que l’électrice a utilisé tour à tour son nom de famille et son nom d’usage ; qu’en revanche, neuf votes, correspondant à des différences de signature significatives, doivent être regardés comme irrégulièrement exprimés ;

3

4. Considérant que le requérant fait également état de nombreuses procurations comportant des irrégularités formelles diverses ; qu’il résulte de l’instruction que, parmi celles qui ont été effectivement utilisées par le mandataire lors du second tour du scrutin, onze doivent être regardées comme viciées par des irrégularités substantielles ; qu’il en va ainsi des irrégularités tenant à l’absence de signature du mandant, sans que l’impossibilité de signer soit attestée par l’autorité devant laquelle la procuration a été établie, ou à l’impossibilité d’identifier cette autorité, ou encore à l’absence de signature de cette dernière, sans qu’il soit possible d’affirmer que ces omissions procéderaient de pures erreurs matérielles n’ayant pu prêter à conséquence ; que, par suite, onze suffrages ont été exprimés dans des conditions non conformes aux articles R. 72 et R. 75 du code électoral ;

5. Considérant que M. NICOLAS soutient ensuite que neuf procurations ont été acheminées tardivement et distribuées après le scrutin du 17 juin 2012 ; qu’il résulte de l’instruction qu’une procuration a été acheminée tardivement dans la commune de La Haye-Saint-Sylvestre et qu’une procuration a été bloquée à la poste dans la commune de Romilly-la-Puthenaye ; qu’ainsi, deux électeurs ont été indûment privés de leur droit d’exprimer leur suffrage ;

6. Considérant que M. NICOLAS soutient enfin qu’un électeur a voté par procuration, dans la commune de Barc, en méconnaissance des dispositions de l’article R. 76-1 du code électoral qui prévoient que « le défaut de réception par le maire du volet d’une procuration fait obstacle à ce que le mandataire participe au scrutin » ; qu’il résulte de l’instruction que, si une procuration avait été régulièrement établie au bénéfice du mandataire admis à voter, l’absence de réception en mairie du volet de la procuration faisait obstacle à la participation du mandataire au scrutin ; que, par suite, le vote ainsi exprimé est irrégulier ;

7. Considérant qu’il résulte de tout ce qui précède qu’il y a lieu de déduire vingt-trois voix tant du nombre de suffrages obtenus par M. DESTANS, candidat proclamé élu de la 2ème circonscription de l’Eure, que du nombre total de suffrages exprimés, et d’ajouter deux voix au nombre de suffrages obtenus par M. NICOLAS ; que l’écart de voix entre les deux candidats présents au second tour de scrutin s’établit ainsi à quatorze ;


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– SUR LES GRIEFS RELATIFS À LA CAMPAGNE ÉLECTORALE :

8. Considérant, en premier lieu, que, si M. NICOLAS soutient que M. DESTANS a fait procéder à un affichage irrégulier et présente à l’appui de ses affirmations un constat d’huissier, il résulte des pièces produites que l’affichage contesté n’a pas présenté de caractère massif ; que des irrégularités analogues ont été commises par le requérant ; que l’irrégularité invoquée est restée sans effet sur le résultat du scrutin ;

9. Considérant, en deuxième lieu, que M. NICOLAS fait également grief à M. DESTANS d’avoir fait apposer des affiches en dehors de la période électorale ; qu’il est établi que, durant la campagne pour l’élection présidentielle, des affiches représentant M. DESTANS aux côtés de M. François HOLLANDE et évoquant la candidature de M. DESTANS aux élections législatives ont été apposées dans la circonscription ; que cette circonstance ne constitue toutefois pas une méconnaissance des dispositions du code électoral relatives à l’affichage pour la campagne des élections législatives ;


10. Considérant, en troisième lieu, que M. NICOLAS soutient qu’un tract injurieux à son encontre a été diffusé par voie postale ; qu’il résulte de l’instruction que la diffusion de ce tract, avant le premier tour de scrutin, ne constituait pas une manoeuvre de dernière heure à laquelle M. NICOLAS aurait été dans l’impossibilité de répondre ; que si ce tract excédait les limites de la polémique électorale, ni son origine ni l’ampleur de sa diffusion ne sont établies ; que, par suite, la diffusion d’un tel document, auquel M. NICOLAS a répondu, ne peut, dans les circonstances de l’espèce, être regardée comme ayant altéré la sincérité du scrutin ;

11. Considérant, en quatrième lieu, que M. NICOLAS soutient que, dans la commune de La-Bonneville-sur-Iton, un tract de M. DESTANS a été distribué en même temps que le bulletin municipal ; que cette circonstance, à la supposer établie, ne constitue pas une manoeuvre de nature à altérer la sincérité du scrutin, compte tenu du caractère restreint de la diffusion de ce tract et du délai la séparant de l’élection ;

12. Considérant, en cinquième lieu, que M. NICOLAS fait grief à M. DESTANS d’avoir bénéficié de la prise de position en faveur de sa candidature d’une association active dans la commune de Saint-Sébastien-de-Morsent, ainsi que du soutien d’au moins un élu local dans la circonscription ; que ces prises de position, qui ne se sont pas 

accompagnées de pressions sur les électeurs, ne constituent pas des manoeuvres de nature à altérer la sincérité du scrutin ;

13. Considérant, en sixième lieu, que M. NICOLAS fait grief à M. DESTANS d’avoir offert à des membres de l’association des « aînés ruraux » le déplacement et l’entrée au salon de l’agriculture qui s’est tenu du 25 février au 4 mars 2012 à Paris, et de leur avoir remis un cadeau à cette occasion ; qu’il fait également grief à M. DESTANS d’avoir invité des collégiens de plusieurs collèges de la circonscription à une manifestation intitulée « opéra en plein air », organisée par le conseil général très peu de temps avant l’élection ; qu’il résulte toutefois de l’instruction que la participation à ces manifestations revêt un caractère traditionnel ; que le cadeau remis aux participants à la visite du salon de l’agriculture, de faible valeur, revêt également un caractère traditionnel ; que, par suite, ces manifestations sont dépourvues de caractère électoral ;

14. Considérant, en dernier lieu, que M. NICOLAS fait grief à M. DESTANS d’avoir, dans les mois et les semaines précédant le scrutin, participé à plusieurs manifestations, cérémonies de voeux, fêtes ou inaugurations d’équipements publics et bénéficié de la diffusion d’une brochure ;

15. Considérant que les différentes manifestations en cause s’inscrivent dans l’activité habituelle des collectivités publiques, tant par leur fréquence que par les dates auxquelles elles se sont tenues ; qu’il n’est pas établi qu’elles aient été l’occasion d’une expression politique en relation avec la campagne électorale ; que, par suite, elle sont dépourvues de caractère électoral ; qu’il en va de même de la manifestation « l’Eure du business » ainsi que de celles organisées dans le cadre du projet de ligne nouvelle Paris-Normandie ; que le contenu de la brochure relative aux ambitions du département de l’Eure dans le cadre du projet du Grand Paris était sans lien avec la campagne électorale ;

– SUR LES GRIEFS RELATIFS AU COMPTE DE CAMPAGNE DE M. DESTANS :

16. Considérant que M. NICOLAS soutient qu’un des collaborateurs de M. DESTANS au conseil général de l’Eure a participé à la campagne électorale du candidat, notamment en distribuant des tracts, en contradiction avec l’article L. 52-8 du code électoral ; que le coût d’une

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voiture de location utilisée par M. DESTANS pour ses déplacements devrait être intégré dans le compte de campagne de celui-ci ;

17. Considérant que le coût de location de la voiture est intégré dans le compte de campagne de M. DESTANS ; que le grief manque donc en fait ;

18. Considérant qu’il n’est nullement établi que le collaborateur de M. DESTANS au conseil général aurait participé à la campagne électorale pendant ses horaires de travail ; que le grief tiré de ce que M. DESTANS a bénéficié, du fait de l’intervention d’un de ses collaborateurs au conseil général dans le cadre de la campagne, d’un don prohibé par l’article L. 52-8 du code électoral, doit dès lors être écarté ;

19. Considérant qu’il résulte de tout ce qui précède que la requête de M. NICOLAS doit être rejetée,

D É C I D E :

Article 1er
.– La requête de M. Jean-Pierre NICOLAS est rejetée.


jeudi 17 janvier 2013

Eddie Ait au café radical

Le mariage pour tous ne va pas changer la société

L'exposé clair d'Eddie Ait à partir du code civil et de son
histoire. Il a été rappelé que c'est Jean-Michel Baylet qui a le
 premier mis à son programme l'ouverture du mariage aux
couples homosexuels lors des primaires. Le projet a par la
suite été repris par François Hollande.
Le café était clair. L'exposé d'Eddie Ait limpide, rappelant la démarche très évidente du législateur sur le sujet du mariage pour tous, mettant en oeuvre une démarche systématique en phase avec l'évolution de la société, bien loin des craintes orchestrées, exprimées par les opposants.

Comme le rappelait Claude Blanluet, le mariage est un acquis de la révolution, je veux dire : le mariage pour tous. Les registres d'avant la révolution permettent d'estimer que deux tiers des couples vivaient dans le pêché (pour reprendre une expression aussi désuète que chère à l'église) parce que le mariage nécessitait un minimum de moyens financiers.
De fait, le mariage est devenue en quelque sorte une conquête populaire d'où sans doute l'attachement à la cérémonie et l'accès à la sacralisation, et à la capacité chrétienne d'absorber et de s'approprier les rites. Juste retour des choses, cependant, la société civile à son tour, s'est appropriée baptême comme mariage pour en faire de grands sujets de rassemblements collectifs. On va même très souvent se marier à l'église sans pour autant se soumettre aux règles de la chrétienté.

L'ouverture du mariage à tous les couples offre une reconnaissance à tous ceux qui veulent faire comme tous le monde, même si leurs attirance sexuelles ne correspond pas à ceux de la majorité de la population. Je dirais même qu'il redonne une importance au mariage, institution tombée en désuétude depuis la deuxième guerre mondiale. Louise de Vilmorin, qui fut la compagne de Malraux, ne disait-elle pas "le mariage, cette institution qui n'intéresse plus que quelques prêtres ..."

Le mariage pour tous est une évidence

Tout cela pour dire que, même s'il a encore sa place dans l'imaginaire de chacun d'entre nous, le mariage n'est plus ce qu'il était.
Le mariage n'est plus ce qu'il était J'en veux pour preuve le fait que pas un opposant ne s'est déplacé pour participer au café radical sur ce thème. Bien sur, la manifestation de dimanche dernier, avec son étalage de mauvaise foi, a renforcé le sentiment que renoncer au projet ouvrirait la porte à une terrible régression sociale. 
Finalement ce qui se passe pour l'ouverture du mariage aux couples homosexuels est  à l'image de  ce qui s'est passé pour l'ensemble des évolutions sociétales en France depuis plus d'un siècle. Lorsqu'elles sont initiées par la droite, cela se passe plutôt bien. Même si une partie de la droite rechigne, les choses s'arrangent facilement, sans manifestation de rues, et si les hurlements ridicules existent, ils restent marginalisés.
Le débat a permis de mettre les choses au clair. Il se 
poursuivra dans les manifs du 19 (à Rouen), et du 27 janvier.
Ainsi en a-t-il été de l'ouverture du droit de vote aux femmes, du droit à la contraception et à l'avortement, du droit de vote à 18 ans, de la libéralisation du divorce ...
C'est comme si la droite se donnait le droit de reprendre à son compte l'évolution de la société, même si une large frange de son camp l'a combattue.
Il en est tout autrement quand la gauche est au pouvoir. Ainsi en a-t-il été de la loi de séparation de l'église et de l'Etat, du Pacs et maintenant du mariage homosexuel.

Un responsable de l'Ifop m'avait expliqué à l'époque que la droite s'opposait au Pacs, non par conviction, mais uniquement pour hurler avec les loups, dans le but de ne pas se couper des premiers opposants afin de récupérer les voix par la suite.
Le code civil n'est pas gravé dans le marbre. C'est un code qui évolue et qui n'a cessé d'évoluer au fil du temps, ainsi en est il par exemple de la notion de chef de famille qui asseyait la prédomination masculine et du divorce.
Bref, un excellent café et la discussion s'est achevée par un appel aux manifestations en faveur du mariage pour tous qui se tiennent à Rouen le 19 janvier (c'est à dire samedi prochain, départ Boulevard Clemenceau à 14h) et à Paris le 27 janvier. On en reparlera.
Venez nombreux !

mardi 15 janvier 2013

Mariage pour tous ... un Survillais témoigne

Michel Lebel, de Surville nous livre son
témoignage

 La lettre à Eddie 

L'avantage des grands débats collectifs est souvent la révélation des situations individuelles. Les grandes idées ne peuvent pas faire abstractions des situations individuelles. Le mariage pour tous va-t-il changer la société ? Tel est le thème du prochain café radical, mais le témoignage que l'on me demande de publier est la démonstration que la société change et que c'est ce qui permet précisément de parvenir à un changement de Loi.
Un petit dessin dit on vaut mieux qu'un grand discours. Je vous propose ce petit morceau de vie d'un Survillais d'origine, qui fait invariablement penser au film "les invisibles" dont la sortie récente a obtenu tout l'intérêt de la critique et que je recommande à tous.
Au menu de ce film, une suite de témoignage, loin des manifestations, loin des démonstrations, loin des victimisations et des tapages de la ville qui montre comment des personnes marginalisées ont su construire leur bonheur, dans la différence tout en préservant l'indifférence. C'est là tout l'enjeu du débat sur le mariage homosexuel. Ci dessous, le témoignage de Michel Lebel, reproduction d'un échange entre lui et Eddie Ait qui interviendra demain au café radical (mercredi 16 janvier 18h30, 39 rue du Quai à Louviers).
Les invisibles, la révélation des
destins et des désirs individuels.
Bonjour Eddie,  
Nous n'avons pas l'honneur de nous connaître... mais je viens de voir, sur la page Facebok de Olivier Taconet, que vous animeriez le débat sur le mariage pour tous au café radical de Louviers. Né à Surville, a 5 kilomètres de Louviers, je vis maintenant à Levallois-Perret et je ne pourrais pas participer à votre débat !!! mais si cela peut vous servir je vous mets en copie de mon témoignage que j'ai publié il y a quelques mois dans la revue Yagg :
"La réussite de mon coming-out . Merci à mon père,
Très jeune j'ai ressenti une attirance pour les garçons et la pension aidant cela n'a fait qu'accentuer ce désir. C'est au Lycée que j'ai eu mes premières aventures et une liaison suivie pendant 3 ans. Cependant j'avais peur d'en parler ouvertement car je suis l'aîné d'une fratrie de 13 enfants... C'est ainsi que j'avais pris la décision de me marier, mais à quelques semaines du mariage je "repris ma parole" et assailli de questions je m'ouvrais de mon homosexualité à ma mère et à ma marraine qui ne pouvaient accepter une telle situation (nous étions en 1968)sans me rejeter pour autant. Je décidais donc de rester dans la clandestinité avec des rencontres éphémères souvent sans lendemain !!!
Et cela jusqu'à ce que je rencontre un homme marié, il y a un peu plus de 30 ans, avec qui nous vécumes une passion intense qu'il finit par avouer à son épouse. Cette dernière, pour sauver son couple, accepta le partage jusqu'au jour où elle lui demanda de quitter le domicile conjugal et d'aller vivre chez moi. Je ne pouvais pas faire autre chose que de l'accueillir même si je sentais une immense fracture qui se dessinait(il était père de deux jeunes enfants).
Et là je m'interrogeais de savoir comment jallais aborder la situation avec ma nombreuse famille dont j'étais très proche.
Comprenant que nous souhaitions faire un bout de chemin ensemble je m'en ouvris à mon père(en 1983)qui eut cette réponse magnifique après plus de deux heures de discussion : "je préfère te savoir heureux avec un homme plutôt que tu rendes une femme malheureuse". Il souhaita rencontrer mon compagnon puis il nous invita à la première réunion qui suivit la révèlation et présenta ma situation assez sobrement en disant qu'il avait 13 enfants et qu'il n'y aurait pas de différence entre les uns et les autres et qu'il ne voulait aucun commentaire.
Ajourd'hui je lui dois un grand merci car nous avons construit notre vie en étant acceptés de tous par nos deux familles.
Il est le beau-frère, l'oncle, le cousin, l'ami... et je suis le beau-père, le papy, le cousin et l'ami de son ex-épouse et de son conjoint...
Et pour conclure cette acceptation par mon père a fait que nous avons pu vivre au grand jour aux yeux de tous(collègues de travail, voisins,...)sans la moindre remarque."
Ce désir d'enfant je l'avais avant de rencontrer mon compagnon, carence qui fut comblée par la présence de ces deux enfants puis des 3 petits-enfants.
Je pense qu'on n'a pas le droit de nous empêcher de vivre sereinement et de rendre heureux des enfants ce qui n'est pas toujours dans des couples hétérosexuels à problème...

dimanche 13 janvier 2013

Mariage pour tous ... Le café sera chaud !

Eddie Ait animera le prochain café radical
On ne peut pas revenir en arrière. La droite, l'église, réunies comme au bon vieux temps ont choisi de faire du débat public un rapport de force. 

Comme si l'affirmation par la foule de son attachement au traditions, valait l'évolution de la société toute entière qui va se se traduire par le vote d'une loi au parlement. 

Alors, puisque nous y sommes, confrontons les valeurs et les principes.

Nous sommes tous nés d'une mère et d'un père, tel était le mot d'ordre du jour... 

Bon, mais cette vérité que personne ne conteste vaut-elle de se réunir à un million de personnes ? 


Le procès de Gallilée. Il n'y a pas que la terre qui continue de
tourner. Ceux qui vivent dessus aussi, n'en déplaise à toutes
les églises.
N'en déplaise aux vieilles peaux, parfois ripolinées djeunes, la société évolue plus vite que son ombre. On peut toujours hurler contre le monde, on peut vouloir que tout s'arrête, mais la terre tourne ! 
On peur prôner le couple traditionnel, mais le nombre d'enfants conçus hors mariage continue de croître, le nombre de familles monoparentales de même ... 
Alors est ce que le mariage homosexuel va transformer la société ou est-ce que c'est la société qui, parce qu'elle se transforme, pousse à l'adoption du mariage homosexuel ? 

C'est tout l'enjeu du débat qui vous est proposé au café radical mercredi prochain 16 janvier 2013 à 18h30, animé par Eddie Aït, maire de Carrières sous Poissy, secrétaire national du parti radical de gauche.

jeudi 10 janvier 2013

Riester (UMP) : le mariage gay "ne détruira ni la famille ni la société"

Franck Riester votera pour le mariage pour tous. Il est le seul
député Ump à l'annoncer. Il est invité à participer au café
mais il y a peu de chance qu'il le fasse.

Franck Riester s'invite au débat

On peut être de droite et défendre le mariage homo. 
Tel est le cas de Franck Riester, député UMP un peu isolé, qui a annoncé qu'il voterait en faveur du projet de Loi initié par le parti radical de gauche.
Nous reproduisons ci-dessous le tchat publié par "Le Monde" auquel il était invité.
Excellent hors d'oeuvre avant le café radical du mercredi 16 janvier 2013, 
Le mariage pour tous peut il changer la société. 

Bonne lecture !


L'intégralité du débat avec Franck Riester, seul député UMP qui s'est prononcé pour le projet de loi du gouvernement ouvrant le droit au "mariage pour tous", mercredi 9 janvier 2013


Dans un chat sur Le Monde.fr, Franck Riester, seul député UMP qui s'est prononcé en faveur du projet de loi du gouvernement ouvrant le droit au mariage pour tous, dit ne pas cautionner l'appel de son parti à manifester dimanche 13 janvier.  "La place des responsables politiques n'est pas de manifester dans la rue", estime-t-il. Sur le fond, le député de Seine-et-Marne affirme que le texte du gouvernement "ne détruira ni la famille ni la société, parce que c'est au contraire 'plus de famille' qu'il propose".

Eric : Cautionnez-vous l'appel à manifester de votre parti contre le mariage gay ?
Franck Riester : C'est un sujet politique sensible qui nécessite un débat apaisé. Je pense que la place des responsables politiques n'est pas de manifester dans la rue, car nous avons la responsabilité de veiller à apaiser les tensions.
La manifestation est un mode d'expression démocratique bien légitime, surtout en France. Je suis convaincu que les parlementaires doivent débattre au sein du Parlement, ce qui évitera de donner l'impression d'une instrumentalisation politique.
Raf : Quel message adressez-vous aux élus UMP qui vont aller manifester ?  Leur dites-vous de faire attention de ne pas cautionner d'éventuels dérapages homophobes, notamment de Civitas ?
Oui, bien sûr, mais Jean François Copé ou Christian Jacob ont déjà dit qu'ils seraient très vigilants de ce point de vue.
Bob : Craignez-vous que l'UMP donne une image caricaturale d'elle-même en s'opposant aussi fortement au projet du gouvernement ?
Encore une fois, c'est un sujet de société très sensible qui touche aux convictions personnelles de chacun. Ce n'est pas le débat entre ringards et modernes. Je respecte celles et ceux qui ont un avis différent du mien. Même si un grand nombre de responsables politiques de l'UMP sont opposés au texte, certains dont je fais partie y sont favorables, mais aussi un nombre non négligeable de militants, sympathisants ou électeurs de ma famille politique.
Jessie : D'autres députés UMP vont-ils voter pour le projet, sans forcément afficher leur choix comme vous ?
Pour l'instant, aucun autre collègue ne s'est exprimé sur un vote en faveur du texte, mais j'espère qu'après le débat à l'Assemblée, certains voteront pour.
Visiteur : Pensez-vous que vous serez le seul député qui votera le texte ? Comment d'ici là comptez-vous faire pour convaincre vos autres collègues ?
En argumentant sur l'intérêt du texte : il ouvre tout d'abord un droit aux couples de même sexe - celui de se marier - sans en enlever aucun aux autres - aux couples de sexe différent. D'autre part, il protège davantage les enfants qui grandissent déjà - et ils sont nombreux aujourd'hui - dans les familles homoparentales, enfants qui n'ont pas les mêmes droits que les autres.
J'ajoute que ce texte ne détruira ni la famille ni la société, parce que c'est au contraire "plus de famille" qu'il propose. En effet, le fait que davantage de personnes revendiquent les valeurs portées par l'institution du mariage devrait réjouir ceux, comme moi, qui sont attachés aux valeurs de la famille. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle David Cameron,  en Grande-Bretagne, et la droite anglaise s'apprêtent à voter un texte identique à celui proposé par le gouvernement.
Cédric : Avez-vous reçu des pressions au sein de votre parti pour ne pas déroger à la ligne de l'UMP ? Pensez-vous être le seul favorable au mariage gay au sein de votre parti, ou être plutôt le seul qui ose le dire, qui ose défendre ses idées véritables ?
Non, pas du tout. Nous aurons liberté de vote au sein du groupe UMP à l'Assemblée nationale, même si ce dernier a annoncé qu'il s'opposait au texte.
Visiteur : Êtes-vous favorable à la procréation médicalement assistée et à la gestation pour autrui ?
Ce sont deux sujets un peu différents de la question qui est posée par le projet de loi sur l'ouverture du mariage et de l'adoption car il y a une dimension éthique indéniable autour de la PMA et GPA.
Je suis favorable à l'ouverture de la PMA aux couples de même sexe puisqu'elle l'est déjà pour les couples de sexe différent et parce qu'il faut regarder la réalité telle qu'elle est. Un grand nombre de couples de lesbiennes y ont déjà recours en Espagne ou en Belgique, par exemple. Il me paraît donc important de veiller à ce que, à la fois, en terme de santé publique et d'égalité financière, nous puissions ouvrir et encadrer son accès en France.
Pour la GPA, qui n'est pas aujourd'hui autorisée pour les couples de sexe différent en France, la question de son ouverture aux couples de même sexe ne m'apparaît pas d'actualité.
Catherine : A votre avis, faut-il dissocier mariage civil et procréation dans la future loi ? La procréation serait discutée dans le cadre de lois éthiques.
Il semble que c'est ce que va faire le gouvernement. Je regrette, cependant, que celui-ci n'ait pas, dès le départ, au moment de la présentation du texte "mariage", présenté d'une façon claire et cohérente sa politique en matière de procréation, ce qui aurait évité de donner le sentiment de l'évitement ou de la gêne. Je pense, cela dit, que c'est une bonne chose de traiter ces questions-là, comme je l'ai dit un peu plus tôt, dans le cadre de lois éthiques.

Arnaud Leroux: Que pensez-vous de la proposition d'"alliance civile" sortie du chapeau de certains parlementaires UMP ? C'est la solution de la dernière chance pour éviter de passer pour des réactionnaires bornés comme du temps du Pacs ?

Même si je soutiens le projet de loi "Mariage et adoption", je me réjouis que nombreux de mes collègues de l'UMP, tentent de faire des propositions alternatives au projet de loi. Les collègues sont de plus en plus conscients de la nécessité de faire évoluer notre législation pour plus d'égalité entre citoyens et plus de protection pour les enfants grandissant dans les familles homoparentales. Cette proposition d'alliance civile résulte de la volonté de nombreux d'entre eux de ne pas rester dans une opposition frontale avec laquelle ils sont mal à l'aise.

Visiteur : Ne vous sentez-vous pas trop isolé à l'UMP ? En d'autres termes, ne vaut-il pas mieux pour vous rejoindre les formations centristes tels l'UDI ou le Modem, qui, eux, sont plus favorables à ce sujet-là ?
Non, je me sens très bien à l'UMP. Cette question, comme tous les sujets de société, transcende les clivages politiques habituels, même si l'UMP est très majoritairement contre ce texte. De nombreux militants, sympathisants et électeurs de droite y sont favorables.

Tom : En s'opposant aussi fortement au mariage gay et en appelant les sympathisants UMP à manifester, Copé n'a-t-il pas avant tout voulu se différencier de Fillon dans la campagne interne pour la tête de l'UMP ? Autrement dit, Copé appelle-t-il à défiler par vraie conviction ou plus par intérêt politique ?
Jean-François Copé a dit, à plusieurs reprises, qu'il était opposé au texte, comme d'ailleurs François Fillon. Si l'un va défiler, l'autre a dit qu'il souhaitait revenir sur la loi une fois de retour aux responsabilités. Je ne les différencierai pas dans le degré d'opposition au texte...
Philippe : Ne pensez-vous pas que la position officielle de l'UMP est plus opportuniste qu'autre chose ? Nicolas Sarkozy et Nadine Morano par exemple avaient exprimé des positions plus ouvertes dans le passé...
Je ne crois pas que cela soit opportuniste. Je regrette, malgré tout, que certains qui, dans le passé, s'étaient montrés plus ouverts sur le sujet, soient revenus en arrière.

Bil : Regrettez-vous que Sarkozy n'ait pas mis en place sa promesse d'union civile lors du précédent quinquennat ?
Oui, je le regrette. C'est une occasion manquée.

Visiteur : Ne pensez vous pas qu'un reférendum s'impose ?
Juridiquement, il faudrait d'abord s'assurer de pouvoir organiser un référendum sur ce type de sujet. Ensuite, c'est une question très complexe qui ne supporterait pas une réponse binaire oui-non.

Visiteur : Pensez-vous que le gouvernement permet de mener un débat apaisé ? Ne cherche-t-il pas à passer "en force" sur un sujet de société qui "ne coûte rien" dans un contexte ou les marges de manœuvres économiques sont faibles...
Je regrette, comme je l'ai dit précédemment, l'impréparation du gouvernement sur ce texte [la PMA] et les hésitations du président de la République [liberté de conscience des maires], ce qui donne le sentiment d'un manque d'adhésion à celui-ci.
D'autre part, certaines déclarations de ministres ne contribuent pas à un débat apaisé. Vincent Peillon, par exemple, aurait mieux fait d'être plus "rond" vis-à-vis de l'enseignement catholique.

Visiteur : Ne pensez-vous pas que le débat devait avoir lieu pendant la campagne présidentielle ?
La question a été clairement abordée lors de la campagne présidentielle. Le débat est aujourd'hui au coeur de la société française. Donc, je crois vraiment qu'on ne peut pas dire qu'il n'y ait pas un large débat autour de ce texte. D'une manière générale, je pense malgré tout qu'il nous faut réfléchir à un nouveau mode d'élaboration des lois afin de mieux associer les Français aux décisions.



café radical mercredi 16 janvier 2013
à la Brasserie "Le jardin de Bigards"
34 rue du Quai à Louviers
Le mariage pour tous va-t-il changer la société ? 
débat animé par Eddie Aït
maire de Carrières sous Poissy
secrétaire national du prg