jeudi 31 mai 2012

Thomas Piketty à la fondation Jean Jaurès

Peut-on sauver l'Europe ?


Thomas Piketty était l'invité de  la fondation jean jaurès, mercredi 21 juin à Paris.


Faut pas se laisser impressionner. A la réunion du club Jean Jaurès,
il y avait à peine plus de 200 personnes... ce qui remis à l'échelle, permet
de constater qu'il y a quand même pas mal de monde
aux cafés radicaux...
Il venait présenter son dernier ouvrage : "peut-on sauver l'Europe ?" Un titre qui à lui-seul vaut le déplacement.En fait, passons rapidement sur l'ouvrage : tout est dans le titre ! tout simplement parce qu'il n'y a rien de neuf... Il  s'agit des rubriques que tient Thomas Piketty depuis 2004 dans Libération ... Pas donc d'idées aussi neuves que celles qu'il a pu lancer sur la révolution de la fiscalité il y a quelques ans. Pas d'idées neuves vraiment sur l'Europe, sauf que,voilà, on en est toujours au même point de cette occasion manquée en 2005 de donner une nouvelle impulsion à l'Europe qui depuis se transforme en homme malade du Monde alors qu'elle était en situation d'offrir un avenir au monde.

C'est d'ailleurs tout l'intérêt de ce genre d'ouvrage, qui, faute d'avancer une idée nouvelle, rappelle la justesse des analyses et replonge, grâce à la qualité des rubriques, dans une actualité si récente et si ancienne.

Thomas Piketty a déjà marqué l'histoire
politique de la gauche et du pays ;
ça ne l'empêche pas d'être abordable.
Ce qui ne gâte rien. 
Vous rappelez vous ? les congrès du PS, Martine aubry contre Ségolène royal à la tête du PS, et ce type là, qui devait être président de la République, là, oui, président du fonds monétaire international qu'il était... et qui faisait l'admiration de tous. et puis, vous savez, ce type, là, qui a été président de la république, un petit teigneux... ah nostalgie, quand tu nous tiens ! ;)... bref tous ces sujets si loin et si proches à la fois.
Bref, Je n'en parlerais pas plus longtemps. Vous n'avez qu'à lire le livre, mais pour les lecteurs assidus de Libé, je suis sur que vous en avez déjà lu des morceaux car toutes les rubriques de Piketty sont agréables. Et vous voilà donnée l'occasion de les relire.

Je me permets juste d'évoquer un regret au passage. Pourquoi un type comme ça ne fait pas partie du gouvernement ? 


samedi 26 mai 2012

La 6e République, c'est maintenant ?

Le prg n'a pas attendu pour
lancer la réflexion sur la 6e République
Les radicaux de gauche, encore une fois auront été les premiers à soulever la question il y a plus de quinze ans. Les faits leur donnent raison : la 5e République est morte, il faut fonder la 6e République.
Cette idée a été plusieurs fois reprise, notamment par Arnaud Montebourg, voire par les Verts. Mais jusqu'à présent cette cinquième République, dont la constitution n'avait pour but essentiel que de permettre au général de Gaulle de régler le problème algérien, n'a cessé d'être bricolée pour tenter de correspondre à la société française. Mais la France de 2012 n'est pas la France de 1958. La France n'est heureusement plus une puissance coloniale. La division du monde en un bloc communiste opposé à un bloc américain fait partie de l'Histoire. L'avenir et le présent de notre Nation sont dans l'Europe. Enfin, les exigences de représentativité d'une société où l'individu, la vitesse, l'intelligence restent sans réponse sur le plan institutionnel. Elles méritent un débat national que la gauche doit pouvoir mettre à son actif grâce aux moyens qu'elle risque d'obtenir au mois de juin.
Nicolas Sarkozy, lui-même, avait failli reprendre l'idée des radicaux de gauche de supprimer le poste de premier ministre ....mais il s'est juste contenté de sadiser François Fillon, qui n'a dû sa survie qu'à sa capacité à colmater les brèches que s'efforçait de créer Nicolas Sarkozy ...De l'instauration du quinquennat, à la demande de Robert Badinter d'éviter la nomination systématique des anciens présidents de la République au Conseil constitutionnel, on n'a pas arrêté de bricoler. Pourtant, les réformes profondes qui sont indispensables pour moderniser la société française méritent la fondation d'une 6e République.
Le but de cet article n'est pas de proposer le texte ou la structure de la constitution à venir. Je n'ai pas cette prétention. Simplement, nous vivons un moment essentiel pour la Nation que sont ces législatives qui ont lieu dans la foulée des élections présidentielles. Ces élections révèlent l'insuffisance de notre système de représentation nationale. Il faut en profiter pour approfondir notre réflexion. J'y apporte quelques éléments.
Représentativité nationale :
Assemblée Nationale : il faut passer au scrutin de liste 
Certes l'Assemblée Nationale n'est plus tout à fait ce rassemblement de têtes chenues ou de crânes d'oeuf. Les lois sur la parité sont passées par là ... mais on sait à quel point, malgré les textes très contraignants, les partis, et notamment l'UMP, ont favorisé les candidatures masculines. Ce n'est pas le plus grave. Le vote par circonscription favorise toujours le candidat représentatif de la majorité... Cet élément décisif lorsqu'on doit choisir des candidats pousse par nature à présenter un candidat moyen, c'est à dire de la classe moyenne, d'âge moyen, petit blanc, écartant systématiquement tout ce qui risque de faire peur à une part importante de l'électorat.
C'est important, mais ce n'est pas le plus grave.J'ai dans un commentaire précédent dit à quel point je pensais que l'Assemblée Nationale devait assurer au minimum la présence et le débat entre les grands partis français. Un Parlement non seulement non représentatif de la sociologie française, mais en plus incapable de représenter les courants structurants de la vie politique française ne remplit décidément pas sa fonction. Le parlement n'a pas seulement pour mission de permettre au gouvernement de gouverner... elle a surtout pour mission de le contrôler au nom de la Nation Française ... Si cette critique se fait simplement au nom du parti majoritaire, il y a la un grave défaut. Il n'est pas normal que la nation soit représentée par les 570 vainqueurs de 570 scrutins locaux. Il n'est pas normal que Bayrou qui a obtenu les suffrages d'un électeur sur  10 soit absent de l'assemblée nationale, il n'est pas normal que Le Pen qui a fait 18 % soit absente de la représentation nationale... Surtout qu'au fond, pourquoi son ils absents ? Parce qu'ils n'ont pas fait alliance avec les grands partis ... c'est à dire que le scrutin qui, selon les gaullistes devait combattre le système des partis a complètement échoué... On le voit d'ailleurs dans la 5e circonscription de l'Eure ou les représentants de la gauche qui se croient plus malin que les partis vont favoriser le camp opposé.
Ma proposition : proposer un scrutin de liste par Région (quitte bien sur à ce que la Normandie soit réunifiée ... mais c'est aussi un problème qu'il faudra traiter par ailleurs). Le scrutin de liste national me semble difficilement à même d'exprimer la diversité régionale. Le scrutin départemental, proposé par Mitterrand ressemblait trop à une manœuvre de détresse électorale et n'assurait qu'une représentativité réduite.
Sénat : il faut moderniser la représentation des territoires
Le Sénat est censé assuré la représentation des territoires. Mais pourquoi les territoires seraient-ils représentés par les seuls grands électeurs, choisis parmi des élus et procédant dans une campagne électorale à l'abri des regards du peuple. C'est kitsch, ça fait très 3e République, mais c'est complètement coupé de la réalité. Les territoires ne sont pas représentés par les élus, mais par les habitants. Il n'y a pas de raison que tous les Français ne participent pas au scrutin. Dans les plus grandes démocraties occidentales, il n'y a pas de grands électeurs. En revanche, pour que les territoires soient représentés, il faut que le scrutin sénatorial se passe comme dans l'actuel scrutin législatif : par circonscription.
ma proposition : ouvrir l'élection du Sénat à tous les Français, mettre fin au système des grands électeurs. Proposer un scrutin par circonscription, comme a lieu actuellement le scrutin législatif. Le sénateur aurait plus de légitimité pour représenter la population qui l'aura élu au sein de l'assemblée.
Les autres propositions n'engagent personne d'autre que moi...
Mais la proposition de faire en même temps présidentielles 
et législatives a bien été proposé par Jean-Michel Baylet,
président du parti radical de gauche
Elections Nationales : il faut qu'elles aient lieu en même temps
C'est là la garantie de la fin de la cohabitation. Cette condition nous donne un président de la République qui est élu en même temps que les deux chambres, qui ont tous la même légitimité et, bien entendu le Président perd son pouvoir de dissolution. La campagne a lieu une bonne foi pour toute,  sans risque que pendant les six semaines qui suit un débat clivant, une campagne se prolonge sur le thème ; on cohabite ou pas ? Pour le Sénat, celui aurait bien sur plus de poids, parce que sa légitimité serait réelle. Il garderait le même pouvoir, c'est à dire un pouvoir essentiellement consultatif, mais son poids serait tout autre.


jeudi 24 mai 2012

Nos ennemis dessinent notre visage

Nous avons besoin de Justice
Christiane Taubira n'était pas encore arrivée au gouvernement que déjà elle faisait l'objet des pires attaques de la part de l'UMP. Rappelons-nous, on l'accusait d'avoir justifié le fait que des drapeaux français aient été brûlés lors de la fête de la victoire de la Bastille. Sauf qu'elle n'avait jamais dit ça et sauf qu'il n'y avait pas eu de drapeaux français brûlés ce soir là...
M'enfin c'est dire qu'elle était attendue au tournant.
Après ces attaques grossières, on aurait pu espérer, non pas des excuses (faut pas exagérer !) mais au moins que la droite se calme !


Jean-Paul Michel
Eh bien non ! La voilà accusée de laxisme parce qu'elle a annoncé que la droite devait se soumettre aux principes du droit européen en maintenant une juridiction spéciale pour les mineurs délinquants ... sidérant que la droite l'attaque d'angélisme alors qu'elle ne fait que son travail de ministre de la justice ! Qui se souvient du dernier ministre de la justice ? De l'avant dernier ... allez, je vous aide, c'était Rachida Dati ... de l'avant-avant dernier ? Ne cherchez plus, c'était Pascal Clément sous Chirac et Michel Mercier ... qui étaient à l'image de ce que la droite espère de la justice ... qu'elle se taise ! En procédant à cette série d'attaques ciblées, la droite ne fait que dessiner en creux le visage de Christiane : une femme indépendante, humaniste, amoureuse de la République et de Justice.
C'est cette Christiane là à qui le parti radical de gauche a permis de se présenter à la Présidence de la République française ! C'est cette Christiane, descendante d'esclaves, fille d'une femme de ménage, qui est devenue l'une des personnalités les plus fortes de l'Assemblée Nationale, c'est Christiane qui est venue amicalement inaugurer une rue Aimé Césaire à Evreux ... c'est cette Christiane qui est devenue Madame Taubira Ministre de la Justice ... je comprends que ça emm... tous les racistes, tous les machos, toute l'extrême droite et toute la droite extrême... Ca emm... ceux qui s'opposent à la séparation des pouvoirs !
c'est à Christiane que je dédie cette phrase de mon ami Jean Paul Michel : Nos ennemis dessinent notre visage.
Allez Christiane, tiens bon ! c'est pour la République !

à lire aussi, sur ce sujet le blog de mon ami Hervé Causse et son article

vendredi 18 mai 2012

Les candidats dans le département : halte au feu !

On avait jusqu'à vendredi soir 18h pour déposer sa candidature. Dans le département de l'Eure, les candidats sont les suivants ... 

Je vous les livre d'urgence avec quelques commentaires


La carte des circonscrptions dans le déaprtement, afin que chacun s'y retrouve
1ère circonscription: difficile



La première circonscription, qui couvre la moitié d'Evreux et va jusqu'à Verneuil sur Avre, est l'une des rares où un effort à été fait à gauche. Les Verts, devant le danger d'un deuxième tour entre la droite et le Front National ont accepté de retirer leur candidature. Dans cette circonscription Nicolas Sarkozy était arrivé largement en tête au premier tour devant le front national. C’est celle où la droite a fait le meilleur score dans le département (55% pour Sarkozy). Michel Champredon a agi avec sagesse, les Verts aussi.

(Étiquette politique, candidat et suppléant)

PRG Michel Champredon et Yves-MarieRivemale
UMP : Bruno Le Maire et Guy Lefrand
FN : Nathalie Billard et Sylvain Langlois
NPA : Jean-André Delabarre et Chantal Labiche
LO : Corinne Roethlisberger et Marie-Noëlle Huard
Le Centre pour la France Driss Ettazao et Cécile Grandon Millard
PCF Sandrine Cocagne et Thierry Desfresnes
CPNT Jean Lemoine et Marie-Ange Niel
régionaliste : Michel Vimard et Véronique Soulier
Parti de la France / Union de la Droite Nationale : Jérôme Delenda et Michel Delcayre


2e circonscription: jouable ...


La deuxième circonscription recouvre l'autre partie d'Evreux et va jusqu'à Conches. Nicolas Sarkozy était arrivé largement en tête dans cette circonscription où Marine Le Pen avait fait un bon score. La gauche était arrivé en 3e position, mais il est possible qu'une triangulaire puisse favoriser une élection à gauche.
(Étiquette politique, candidat et suppléant)


UMP Jean-Pierre Nicolas et Benjamin Maugy

PS Jean-Louis Destans et Elodie Desrues

EELV Ludovic Lesage et Catherine Fenault
Debout la République (DLR ) Mi-Heai Yun et Philippe Mathière
FN Emmanuel Camoin et Guy Plasse
LO Rosine Lewi et Philippe Rhazi
POI (Parti Ouvrier Indépendant) Sébastien Pasadovic et Laurent Criquet
PCF Valérie Beuriot et Laurence Chapelle
NPA Eric Marre et Viviane Lefebvre
Régionaliste URP (Union Républicaine Populaire : Lucat Jean et Christelle Indersie
Le centre pour la France Emmanuel Roussel et Martine Boissay-Lansard
Le trèfle Nadia Bousckri et Marie-Christine Gambu


3e circonscription: n'importe quoi !


C'est une circonscription qui semble promise à Hervé Morin... Pour autant, la gauche, et en particulier le PS avait ils besoin de se ridiculiser en présentant deux candidats PS ... ? N’était-il pas possible de négocier ? On va soit vers une élection d'Hervé Morin au premier tour soit à une deuxième tour Morin Front National ... Débile !

(Étiquette politique, candidat et suppléant)

Nouveau Centre : Hervé Morin et Marc Vampa

Front de Gauche Pascal Didtsch et Chantal Prévost
LO Yasmina Gharet et Philippe Pichon
FN Nadiejda Steffan et Serge Lemarinier
EELV Rebecca Armstrong et Frédéric Lamblin
Debout la République Annie Brunner et Christophe Crocicchia
PS Mélanie Mammeri et Michel Leroux
PS Francis Courel et Sophie Bigot
NPA Sylvie Favier et Thierry Martin


4e circonscription : probable ...


A priori, c'est la circonscription la plus facile pour la gauche... et là, peu de candidature dissidente ... alors que ça n'aurait pas géné ... Pour ceux qui, à Louviers, auraient été tenté par un vote au centre, on notera qu'Anne Terlez a choisi pour suppléant un opposant insipide mais constant à la municipalité radicale... dommage !



(Étiquette politique, candidat et suppléant)

PS : François Loncle et Bruno Questel

Nouveau Centre François-Xavier Priollaud et Pierre Aubinais

EELV Laetitia Sanchez et René Bodineau

FN Julie Barbier et Ludovic Larue

NPA : Sophie Ozanne et Didier Laforets

FDG Arnaud Levitre et Martine Degryse

LO : Christophe Solal et Pascal Jolivet

DLR Marie-Josée Danelli et Alain Camus

Le Centre pour la France Anne Terlez et Gaétan Bazire







5e circonscription

C'est la grosse cata !

Hélène Ségura a beau avoir joué le jeu, en se défaisant de son étiquette PS contrairement à Anne Mansouret qui n'en a pas plus l'investiture, il y a dans la circonscription la plus risquée, celle où le Front National avait franchi en tête le premier tour, celle où Nicolas Sarkozy a fait plus de 53 %, 3 candidats qui vont se revendiquer du parti socialiste ...! Puisque Jérôme Bourlet de la Vallée, bien que Vert, est le candidat désigné officiellement à la suite d'un accord entre les Verts et les Socialistes ...

Que fait la police ? Que font les socialistes ? Y a t-il un pilote dans l'avion ? 3 candidats dans une telle situation ce serait risible si cela n'amenait pas à une disparition complète de la gauche au deuxième tour.... Pourtant, tout était possible.

C'est à pleurer de rage... On va tout droit vers un deuxième tour droite-extrême (il s'agit de Gilard, membre de la droite populaire de l'UMP) /extrême droite !



(Étiquette politique, candidat et suppléant)

UMP Franck Gilard et Sébastien Lecornu

EELV Jérôme Bourlet de la Vallée et Martine Seguela

UDN : Carl Lang et Isabelle Pinoche
DLR François Leve et Charles Bracquart
LO Alain Luguet et Anne-Marie Colin
FN Jean-Michel Dubois et Christophe Delacour


Le Trèfle : Joëlle Fontaine et Martine Fouques

FDG Jean-Luc Lecomte et Gladys Prieur
NPA Viviane Horvais et Patrick Dupin
Le centre pour la France Claire O'Petit et Roger Duval
Sans étiquette Non rattachée à un parti Hélène Segura et Philippe Gerics
PS Anne Mansouret et Laurent Bastit



mardi 15 mai 2012

Mélenchon, Le Pen, Bayrou


Inutile de le dire, je n'ai pas voté Bayrou, je n'ai pas voté Mélenchon, et encore moins Le Pen ! Inutile de le dire, je n'aurais pas pleuré si Marine Le Pen n'avait pas recueilli les signatures lui permettant de se présenter à la présidence de la République ...
Tout simplement pour le respect dû aux institutions. Le recueil des 500 signatures contre lequel beaucoup ont pesté présente un intérêt. Il assure au moins que les candidats ont un  minimum de représentativité et de conviction. Si Marine le Pen n'avait pas obtenu les 500 signatures d'élus que Cheminade avait obtenu, c'est qu'elle ne méritait pas de se présenter.
Je n'en rajoute pas sur ce point. Les présidentielles sont passées, et se sont bien passé de mon point de vue.
souligner la duplicité entre les deux personnages
constitue une faute politique pour la gauche
Restent les législatives. J'ai dit à quel point il est inconcevable que l'assemblée nationale ne donne pas à la majorité présidentielle le moyen de gouverner. Je souhaite une large victoire de la gauche, et je souhaite la présence d'un groupe radical de gauche, d'un groupe vert, d'un groupe socialiste et d'un groupe Front de gauche à l'assemblée nationale. Pour aller jusqu'au bout,  la présence d'un groupe centriste, d'un groupe Ump sont probables et souhaitables ... et je souhaite en tous les cas la présence de François Bayrou à l'assemblée nationale... pire même, je trouverai normal que Marine Le Pen soit députée. Je ne fais d'ailleurs, en disant cela, que défendre le point de vue des Verts et du Modem qui demandent une dose de proportionnelle dans les élections législatives. De mon point de vue, ce qui se passe actuellement leur donne entièrement raison.
A mille kilomètres au sud, j'aurais voté Bayrou
Bayrou et Le Pen ont été logiquement mis en avant sur l'actualité politique à la suite de la présidentielle. La question qui se posait était la suivante : le PS devait-il soutenir la candidature de Bayrou pour la seule raison qu'il avait déclaré voter Hollande au deuxième tour de l'élection présidentielle ? La réponse du PS a été une réponse d'appareil : NON ... A cette réponse nette et sans ambiguïté, j'oppose un jugement forcément plus en nuance : c'est dommage ! Le PS a perdu là une bonne raison de se faire du bien et d'élever son niveau d'utilité en assurant au Centre et à l'Assemblée Nationale une amélioration qualitative.... sans parler de l'intérêt qu'il puisse y avoir à assurer un lien politique avec le  centre, dans un moment où la cohésion de la droite va avoir à se maintenir. Bon, maintenant, la démocratie est ce qu'elle est. Bayrou n'est pas battu dans sa circonscription, il a des chances de se faire élire sans l'aide du PS et il en sortira grandi... dans ce cas, ce sera dommage pour le PS...
En ce qui concerne Mélenchon, que penser ?
En allant défier Marine Le Pen, il donne certes une nouvelle dimension à son rôle, ce qui n'était pas facile après son parcours à la présidentielle. Sur le plan de la stratégie politique, sa démarche prend malgré tout un tour dérisoire.
Ainsi, il se sert du Front National comme exutoire, renvoyant la gauche à son péché mignon depuis 1984 : faire de la lutte contre l'extrême droite l'alpha et l'oméga de sa politique, dévoilant ainsi un manque cruel de discours et de politique.
Celui qui voulait incarner une gauche nouvelle démontre qu'il n'y a rien de neuf dans son discours. S'il gagne, à part une place à l'assemblée nationale qui lui permettra de surveiller le parti communiste, il n'aura rien gagné. S'il perd, il aura préparé le lit du Front National qui abordera ainsi en position de force son futur bras de fer avec la droite.
Dans Laurent Joffrin, du Nouvel observateur a comparé les deux situations, voir son article en cliquant ici ... à mon avis le contexte diffère terriblement.
A quelques kilomètres au nord-est,
j'aurais voté socialiste. Ici Philippe Kemel
Dans une circonscription, celle de Bayrou, il s'agissait soit de laisser la place à un allié potentiel dans la perspective d'une coopération qui sera indispensable.
Dans la circonscription Mélenchon/Le Pen, il s'agit d'une toute autre affaire, c'est à dire se soumettre à la stratégie dépassée du Front de gauche. Tout juste cet élément aurait dû permettre de mettre en avant la nécessité de réaliser la promesse de François Hollande de répondre à cette revendication centriste/verts : introduire une dose de proportionnelle ... et dans cette perspective même négocier avec Mélenchon son parachutage dans une circonscription qui évite toute publicité intempestive aux idées nauséeuses de l'extrême droite.
A Pau, dans la deuxième circonscription des Pyrénées Atlantiques, j'aurais voté Bayrou comme d'ailleurs un électeur PS dont je vous livre le lien ici ...
A Hénin Beaumont, en l'absence d'un candidat radical, j'aurais voté Philippe Kemel, le candidat socialiste. (ci-après le lien sur l'analyse d'Eric Dupin, dans rue 89 la courageuse faute politique de Mélenchon.)


mardi 8 mai 2012

Une histoire commence

Le changement, c'est maintenant...
La victoire est nette, mais pas large. Mais il n'est pas question de bouder notre plaisir !
Il aura fallu 5 ans pour faire rentrer dans sa bouteille le mauvais génie de la droite, celui qui l'aura fourvoyé dans toutes les impasses et dont elle n'est pas prêt de se remettre. Elle se retrouve hagarde au sortit d'un cauchemar prégnant. Souhaitons qu'elle se réveille.


Des questions se posent lourdement, en relation avec la période que nous venons de vivre et en particulier les derniers jours de la campagne.
Comment se fait-il que Nicolas Sarkozy ait fait un si bon score renforçant la stratégie de campagne qui l'avait marginalisé au premier tour ?
Comment Nicolas Sarkozy a-t-il réduit son écart alors que François Hollande avait pris le dessus dans le débat, montrant, au delà de sa supériorité, sa présidentialité, le tout étant confirmé par la presse, par les institutions, et par l'opinion elle-même ?
Comment Nicolas Sarkozy est-il remonté jusqu'à plus de 48 % alors que François Bayrou avait annoncé qu'il voterait pour François Hollande ... Première fois dans l'histoire de la 5e république qu'un candidat sélectionné pour le deuxième tour, ne reçoit aucun soutien de l'un des éliminés du premier tour.
Autant de questions qui, malgré leur intérêt, nécessitent une analyse fine, au delà de drôles d'impressions. Nous aurons besoin d'y revenir, parce qu'il est indispensable de comprendre comment fonctionne un peuple, et que les élections sont le lieu privilégié de l'expression du collectif, mais l'heure n'est pas à l'analyse.
Nous sommes déjà dans un combat où il faut impérativement éviter à la France de subir l'affaiblissement d'une cohabitation dans une situation internationale dangereuse. Le monde bouge, il bouillonne, mais François Hollande a fixé le cap politique.
Une période passionnante s'ouvre à nous. Nous y prendrons toute notre part.

dimanche 6 mai 2012

Champagne !

Bien sur, on ne connait pas exactement les résultats, ce sera pour bientôt mais une chose est sure, Sarkozy, c'est fini !
Le combat n'est pas fini, loin de là, mais il ne faut pas manquer l'occasion de se réjouir. Une pensée pour Lucie qui me dit que c'est la première fois depuis qu'elle vote qu'elle aura un président de gauche... et c'est vrai que ça fait longtemps que ça ne nous était pas arrivé...
Après le Président de gauche, il faudra une assemblée de gauche, avec un gouvernement républicain... et un travail énorme pour avancer ensemble !
LE CHANGEMENT, C'EST MAINTENANT
Pendant ce temps, la droite devra purger les années Sarko ... à mon avis, ça prendra du temps !


Le changement, c'est maintenant !

Champagne ?

C'est pas de la statistique, c'est de la perspective de fête !
Bon entre les tweets encourageants et l'analyse des premiers résultats dans les Dom Tom, même si on ne peut rien en dire ... si ce n'est de surtout ne pas aller sur le site de la rtl belgique puisse que ça mettrait en tort vis à vis de la loi, on peut dire que si Sarko a un total de deuxième tour qui s'assimile au total de ses voix de premier tour plus celles de Marine Le Pen, il est largement dans les choux. On n'est pas obligé de calculer comme ça, mais ça semble bien parti....

vendredi 4 mai 2012

Pêché d'orgueil

Quand on attend que les compliments vous viennent de l'extérieur, cela prend souvent énormément de temps.

Voilà pourquoi, conformément à sa pratique depuis près de quatre ans, le café radical prend les devants et s'adresse ses félicitations sur deux points.

Le premier, les lecteurs assidus le connaissent. Le café radical, dès son premier débat, a posé la question de la fin du sarkozysme : "Sarkozy est il fini ?". Question si hardie à l'époque qu'on n'y a pas répondu franchement oui, tellement ça ressemblait à une provocation...

Et pourtant ! Dès les premiers mois, le sarkozysme portait en lui le germe de sa défaite. Une hyper-personnalisation du pouvoir, dont le cap était fixé en fonction des intuitions du Président, réduisant gouvernement, partis, parlementaires à son bon-vouloir.

Cette logique, affirmée dès l'origine de la prise de pouvoir a été accentuée sans faille avec le temps, selon le principe qui veut qu'un être humain en crise a naturellement tendance à s'appuyer sur ses propres défauts, même et surtout si ce sont eux qui ont provoqué cette crise.

Voilà pourquoi la lueur sarkozyste, quand bien même elle a pu attirer quelques papillons à ses débuts, s'est transformée en repoussoir au fil du temps. Plus elle a affirmée la personnalité de son mentor, plus elle a provoqué son isolement... Celui-ci atteignant, à quelques heures du moment fatal, son point culminant.

Car, et c'est là que la deuxième formule du café radical prend son sens, il faut que la victoire soit large !

Pas seulement pour se faire plaisir... pas seulement pour donner des marges de manoeuvre importantes au nouveau pouvoir qui en aura bien besoin, mais aussi pour en finir rapidement avec le sarkozysme et ses dégâts.

Car le sarkozysme, qui n'a déjà pas beaucoup de sens, n'en a absolument aucun en l'absence de son créateur. Ce n'est pas une idéologie, juste une pratique incohérente qui s'est fourvoyée chaque jour davantage. La personnalisation du pouvoir se traduit par un isolement tragique qui s'échoue sur les écueils ultra-réactionnaires de l'exclusion et la glorification des frontières. Pathétique !

Le geste de François Bayrou, annonçant son rejet du futur ex-président, sera l'ultime dérive du sarkozysme. N'en déplaise aux militants UMP éberlués par ce choix prévisible, c'est bien Sarkozy qui a imposé ce choix à François Bayrou[1] par une stratégie populiste délirante, qu'on ne peut expliquer que par un retour nostalgique aux accents fougueux de sa jeunesse militante et droitière ...

Elle déjà le signe que la victoire est large.

Pas étonnant que François Holande, qui sera élu président de la République dans trois jours, explique à son tour qu'une victoire étriquée n'aura pas le même sens qu'une victoire large.

Pour la République, pour la France, pour l'Europe ...

Il est important que la droite puisse marginaliser sa frange la plus réactionnaire, précisément parce qu'en période de crise, les réflexes identitaires sont le vrai danger.

Il est important bien sur que le nouveau président ait les moyens d'agir en France, en Europe et dans le monde.

il est important que la victoire soit large





[1] Il fait suite aux propos de François Fillon lui-même (cf Canard enchaîné de cette semaine.) qui, comme nous, reconnaissait qu'il était important que la défaite de cette droite soit large... Ainsi cela permettrait sa recomposition plus rapide et moins douloureuse, marginalisant les éléments les plus réactionnaires. Nous sommes d’accord


mardi 1 mai 2012

Jeanne d'Arc n'appartient à personne, par Patti Smith


Patti Smith, rock éternel

C'est bien le moins que je lui dois, c'est bien le moins que je leur dois... Je suis tombé en arrêt à la lecture de ce texte paru dans la rubrique Rebonds du Libération d'hier, 30 avril 2012. 
Patti Smith y fait part de son attachement à la figure universelle de Jeanne d'Arc. Quelle éclairage fantastique de la part de l'emblématique figure rock des années 70 sur la jeune femme combattante. 
Décidément, avec le soleil tant attendu, quel bonheur que de recevoir cette leçon d'Histoire en provenance directe des Etats-Unis. Ce sera mon brin de muguet pour aujourd'hui... Je veux dédier ce texte à toutes les jeunes filles qui m'ont avoué avoir pleuré quand on leur a raconté l'histoire de Jeanne d'Arc

Vive Jeanne d'Arc, vive le rock et à bas les frontières...
Il y a 600 ans naquit une enfant. Elle a grandi, intrépide et robuste, sans prétention et pourtant divine. Jeune bergère, seule au milieu d’un champ, elle eut une vision. L’archange Saint-Michel lui confia une mission qui semblait impossible. A 19 ans seulement, elle fut Jeanne d’Arc, pucelle d’Orléans devenue soldat, prit la tête d’une armée et fut condamnée à brûler vive sur le bûcher, un sort non moins terrible que celui du Sauveur.
Jeanne d'Arc vue par Ingres
Qu’elle ait été guidée par un archange ou par la volonté de son seul cœur importe peu. La réelle nature de sa mission n’est pas non plus le sujet. Ce qui compte, c’est l’exemple qu’elle nous donne à travers son courage, son dévouement, son humour et la force de sa conscience qui ne laisse aucune place au compromis.
En 1967, à 20 ans, j’ai quitté ma famille pour mener moi aussi à bien une mission. Avant de partir pour New York, je me suis rendue à Philadelphie pour me recueillir devant sa statue - en bronze doré -, copie de celle qui s’élève devant l’hôtel Régina à Paris. Une fille à cheval, prête à mourir, et pourtant convaincue qu’elle atteindrait son but.
Là, je lui ai juré que j’essaierais de suivre son exemple et que je resterais fidèle à mes convictions.
Depuis, je n’ai jamais cessé de la sentir auprès de moi.
Elle incarne la clairvoyance et le sacrifice. Ces deux qualités, nous les avons tous en nous et elles sont de temps à autre mises à l’épreuve.
Jeanne d’Arc est notre petit phare dans la nuit. Elle appartient à chaque jeune fille dont le cœur s’ouvre.
Elle appartient à tous ceux qui se sacrifient pour ce en quoi ils croient.
Elle appartient à l’enfant innocent, au visionnaire, à l’humble travailleur agenouillé pour prier.
Elle ne doit être récupérée par aucune faction, aucun parti politique.
Elle ne doit surtout pas être exploitée.
Aucune bannière ne doit porter son nom. Elle a brandi en son temps une bannière et celle-ci lui a été arrachée. Elle a porté une armure et une épée et on les lui a retirées.
Elle a été conduite au bûcher avec sa seule vérité en étendard, et celle-ci n’a pu être réduite en cendres par les flammes.
Comme la vérité, elle n’appartient à personne, elle appartient à tous.
Traduit par Alexandra Schwartzbrod