jeudi 28 mars 2013

Le français râle

Râleurs !

Râleurs nous sommes, nous les français, et râleurs nous restons. Fiers et râleurs, l'actualité de la semaine est venue nous le confirmer sous deux angles différents.


 
 
La furia de Michel Ange. Illustration de la colère,
l'un des 7 péchés capitaux.
 
Le premier celui de la recherche puisque sont venues se télescoper une étude tendant à démontrer que le fait de râler maintient en bonne santé et une autre plaçant la France sur une échelle de valeurs concernant ce travers si humain.
Le second sous la forme de résultats : ceux de l'élection législative partielle de l'Oise qui a vu la victoire à l'arraché du candidat de l'Ump face au Front National lors même que l'on pensait que le deuxième tour ne serait qu'une formalité pour la droite, une fois le candidat de gauche éliminé.
Jeanne Calment à 22 ans, 100 ans avant
sa mort. Sa biographie laisse apparaître
qu'au delà d'un bon caractère elle a eu une
vie qu'on peut qualifier d'agréable.
A mon sens, un atout pour la longévité.
 
Je n'ai nulle intention de me confronter à l'Académie, ni de me mêler aux débats consistant à déclarer bon ou mauvais pour la santé le fait de râler ou pas. Peut-être en est-il comme du vin rouge, dont on dit qu'un verre par jour contribuerait à prolonger l'existence ?
Râler à petite dose n'est peut-être si mauvais, même si le fait de passer sa vie à se consumer dans les frustrations et la colère ne vaut rien de bon. Il y a les râleurs gourmets et il y a les râleurs addicts, ceux qui ne peuvent se passer de cette passion qui les ronge dans l'envie et dans la haine.
La bonne humeur pourtant, est le signe évident de la bonne santé... mentale en tous les cas.  Même si l'on peut s'amuser à mettre en parallèle notre taux de râleurs le plus élevé au monde avec le record de longévité toutes catégories confondues que détient la France avec Jeanne Calment.
Reste qu'il faut quand même se confronter aux résultats de l'étude, ou des études. Celles-ci font apparaître deux choses sur les français. Ainsi, nous ne nous contentons pas d'être les plus râleurs selon les mêmes  critères appliqués à tous les pays : mouvements de protestations, nombre de personnes participant à ces mouvements, manifestations quantifiables de mauvaise humeur, indices de satisfactions etc ... mais nous sommes aussi les plus timides.
Pour mémoire, la chanson de Philippe Katherine, gentiment
illustrée, à entendre en cliquant 

râleurs mais timides

En effet, nous sommes parmi les pays les plus soumis vis à vis de l'autorité (bien entendu dans les pays démocratique) . Ainsi, la France fait partie des pays où les entreprises et administrations reçoivent le moins de lettres de réclamation.
Là, ça devient effectivement passionnant et éclaire notre comportement d'un jour nouveau.
 

Le message de Beauvais

Bien entendu, la parution de cette étude quelques jours après les résultats de la partielle de de Beauvais nous pousse à l'appliquer au comportement politique français.
Les caractéristiques du scrutin sont a priori assez claires. Il s'agit d'une législative partielle, sans conséquence pour la vie locale, qui permet d'envoyer un message à la France entière. Voilà toutes les conditions réunies pour un vote très politique.
La colère est une conséquence de nos peurs.  
Mélenchon en use à des fins politiciennes. Il souhaite se
débarrasser des communistes en les isolant du reste de
la gauche  Tactique risquée : elle l'éloigne de la population.
Ainsi, au premier tour, la candidate du parti de gouvernement a été balayée. Ceci est d'autant plus cruel que c'est cette candidate qui avait fait un recours pour amener à l'annulation du scrutin ... mais cela était prévisible. La vie est dure, les titres sensationnalistes sont ravageurs pour le travail de l'équipe gouvernementale qui est réel, mais pas reconnu. On hurle contre les augmentations d'impôts avant même qu'elles aient lieu. On accuse l'Europe d'étrangler Chypre alors que c'est l'économie casino de cette île qui a poussé le gouvernement aux abois à demander de l'aide auprès de l'Europe et du Fmi et que ceux-ci exigent un minimum de contrôle, la crise mondiale s'étend, la France dans ce contexte réussit à réduire son déficit budgétaire mais celui-ci reste élevé alors que le chômage monte. Il serait inattendu dans ce cas d'obtenir un soutien électoral dans le contexte d'une élection partielle.

Mais pourquoi ce contexte ne profite-t-il pas à Mélenchon, notre protestataire patenté, notre râleur en chef ? 
Tout simplement à cause de son poistionnement et à cause de son message. Mélenchon s'acharne a donner des perspectives politiques qui n'ont pas de sens. Il fait soit référence à un socialisme condamné par l'Histoire, soit à un socialisme exotique référence à Chavez au mieux ou à Cuba au pire, qui ne peuvent servir de modèle qu'à de jeunes exaltés ou à de vieux nostalgiques, mais pas à la société française. Mais au delà, le calcul politicien de Mélenchon est aussi de faire en sorte de se débarasser du poids des communistes au sain de son Front de Gauche. les communistes ne sont plus une force idéologique, mais ils sont une force politique, composée d'élus locaux qui ont la confiance de leur populaition. C'est un vrai danger pour Mélenchon, parce qu'ainsi ils sont un contre poids important au sein de son organisation. En durcissant le ton vis à vis du parti socialiste, Mélenchon veut rendre difficile, voire impossible les allaince dans les prochaines municiaples. Mais Mélenchon se fiche de perdre les municipalités qu'il n'a pas ! Ce qui compte c'est d'être le grand chef du parti de gauche et éviter toute contestation structurée.
De tout ceci, l'électeur n'a cure... et le montre !
La France qui râle, est la France déclassée et plus précisément la France qui a peur du déclassement. 

Comme elle est mignonne la Marine ! Pas besoin
de crier ou de provoquer comme son Papa. elle
laisse cette fonction à Mélenchon et ses gros mots.
Sa sérénité lui permet d'en toucher les dividendes. 
C'est une France qui n'a pas besoin de modèle, ou plus précisément qui prend son modèle dans le passé, un modèle que le monde moderne n'est plus, c'est vrai, en mesure de lui fournir.
La France qui râle n'a pas besoin de râleurs pour les représenter. C'est ce qu'a bien compris Marine Le Pen, qui, à l'inverse de son papa, tient un discours policé, laisse les excités s'exciter et trace sa bonne-femme de chemin. Mélenchon râle et Marine engrange les points.
Dernière image pathétique, le camion de campagne de Jean-François Mancel, qui a d'ailleurs, il y a un temps été exclus du RPR par Philippe Seguin pour avoir voulu faire alliance avec le Front National.
Dites le que vous n'êtes pas content ! Eh bien les électeurs l'ont dit et ils l'ont dit à Jean François Mancel qui n'a sauvé son fauteuil que d'un cheveu ! Quand les candidats n'ont rien d'autres à proposer que de râler, c'est la gentille Marine aux dents longues qui tire les marrons du feu ...


 
 
 













mardi 26 mars 2013

Cumul des mandats, des universitaires contre la démagogie

Patrick Weil est le plus connu des quatre universitaires qui
ont signé une tribune refusant la fin du cumul des mandats.
Dans le cadre constitutionnel de la 5e République, la mesure
aurait un effet contraire à celui recherché : le renforcement du
pouvoir des partis,  et la perte de pouvoir des électeurs.

Il faut se méfier des unanimités...

Tout le monde est contre le cumul des mandats, c'est très tendance !
La fin du cumul des mandats est devenu une telle évidence, qu'on ne voit guère que la preuve d'un monde politique accroché à ses privilèges, dans le fait qu'on n'y soit pas encore parvenu.
Jusqu'à présent, à dire la vérité, il n'y avait que les radicaux de gauche et quelques sénateurs pour refuser l'idée que le cumul des mandats soit la clef de l'évolution vers une démocratie moderne. Ça sentait le roussi, même si les arguments étaient bons, on ne voyait là que la posture de quelques notables locaux accrochés à leur privilèges. Un argument de plus pour les opposants au cumul des mandats.
Depuis lundi, une nouvelle donne existe. Quatre universitaires de renom Pierre Avril, Olivier Beaud, Laurent Bouvet et Parick Weil (photo) ont écrit au chef de l'Etat pour mettre en perspective les conséquences réelles de la fin du cumul des mandats et son danger pour la démocratie représentative.
Cette prise de position a contre-courant est salutaire. D'abord elle lance le débat au moment où l'on faisait croire qu'il n'y en avait pas., et surtout elle replace les conséquences de la mesure dans le cadre de la constitution et de sa représentions démocratique. Pour la lecture intégrale de la lettre, qui est assez courte, facile à comprendre et explicite, tapez . Pour ma part, je me permettrais de compléter cette argumentation par les réflexions suivantes.

Qu'est ce qui justifie, au fond, la fin du cumul des mandats ?


  1. Le fait qu'on s'attaque au système politique.
    C'est très bien, très à la mode, on a vu avec la montée du Front National lors d'une élection partielle, qui a failli faire perdre le représentant de l'Ump, ex-cumulard, sorti de nombreux déboires avec la justice mais ... qui n'était plus cumulard ... on en peut pas avoir tous les défauts. Bref ! Jean François Mancel a bien été victime d'un rejet du monde politique, un rejet bien compréhensible dans une situation de crise, mais on sait à quel point les comportements électoraux et politiques en situation de crise correspondent davantage à des appels au secours qu'à un programme politique. Nous y reviendrons.
  2. Le rejet d'un comportement de casteC'est vrai que les élus locaux sont fiers d'être élus. C'est vrai que la victoire électorale donne une satisfaction légitime à l'élu. C'est vrai que le principe de l'élection a tendance à favoriser la reproduction d'un corps d'élus représentatifs de la moyenne nationale, et en cela moyen, la caricature en ayant émergé de l'après guerre jusqu'aux années 90 avec une prééminence à l'assemblée nationale de petits blancs ventripotents de sexe masculin. 
    Le parlementaire ventripotent, déjà caricaturé par
    Daumier, n'est certes plus à l'image de la société
    française.

    Cet aspect-là, il est vrai à tendance à être plus appuyé encore chez l'élu local, lorsque celui-ci ne vend à l'extérieur que les intérêts de son terroir, ce qui a pour double avantage d'aider à sa réélection, et d'éviter un affrontement direct avec des adversaires qui auraient au fond le même intérêt : se faire réélire au prix d'un minimum de risque. On est bien plus proche alors des petits arrangements entre amis que de la prise de risque indispensable à la défense de ses valeurs et de la défense de la population.
Mais que signifiera à très brève échéance la fin du cumul des mandats ?
  1. Une multiplication du nombre des élus
    Or, mis à part pour les élus eux-mêmes, il n'est pas certain que ce soit une bonne chose. La confrontation est certes nécessaire en démocratie, pas de démocratie sans débat ! Mais la qualité d'un débat ne se juge pas au nombre de ses participants ... surtout si nombre de ceux qui y participent n'ont rien à dire. L'important est la manière dont le débat est organisé. Si l'on doit son mandat à l'homme fort de qui l'on aura ciré les chaussures, a-t-on mieux acquis le droit de parler au nom du peuple ? Ce serait dommage ! La politique est un rapport de force. C'est un poncif, mais ce n'est pas un gros mot. L'élu local est porteur d'un rapport de force, un rapport de force entre groupes sociaux, toujours porteur d'une histoire. Un rapport de force maîtrisé par l'élu et qui lui donne son poids politique, confronté en permanence au jugement de sa population. Il ne doit pas ce mandat à son parti, et cela lui donne même le droit de s'opposer à la ligne de son parti. il est en cela infiniment plus respectable et respecté qu'un élu placé sur une liste par la grâce de son parti ou, pour reprendre l'expression d'un dirigeant politique Eurois "parce qu'il aura le mieux réussi à placer un couteau dans le dos de son copain politique" (allusion aux combats internes aux partis lors des scrutins de listes.
  2. Un renforcement du rôle des partis La nature et le pouvoir ont horreur du vide. La place que n'occupera pas le pouvoir local sera occupée par d'autres et très vite. Les électeurs voteront de moins en moins pour une personnalité et de plus en plus pour une étiquette, c'est à dire pour des gens sans pouvoir qui devront chercher leur légitimité auprès d'une structure nationale qui sera de moins en moins en mesure d'écouter ce qui remontera de la population, étant par ailleurs représentés par des courtisans. Ainsi, l'électeur qui aura demandé la fin du cumul des mandats par ce qu'il se sera senti éloigné de son représentant sera-t-il représenté par un élu auprès de qui il n'aura aucun poids.
Il faut changer la constitution
Le parti radical de gauche se bat depuis une dizaine d'années pour la 6e République et la modernisation de notre constitution ! Les universitaires qui écrivent au président de la République montre à quel point nous sommes sur une situation bancale, avec une constitution donnant tout pouvoir au Président de la République et un parlement à sa botte, élu dans la foulée de l'élection présidentielle, le tout étant épaulé par un premier ministre dont le rôle ne cesse de décroître. Une absence d'élus locaux ne ferait qu'accroître cette dérive.
Au parlement, les élus locaux sont indispensables. Ils sont le mieux à même de résister aux logiques des partis. Leur présence est indispensable pour assurer un équilibre des pouvoirs.
Le cumul des mandats est loin d'être la panacée en terme de modernisation démocratique. Il faut aussi rappeler que les mandats sont déjà limités. Il fut un temps où le pouvoir de Lecanuet lui avait permis d'être à la tête du conseil régional, du conseil général de Seine-Maritime, de la ville de Rouen et de disposer de mandats parlementaires. Cette dérive serait aujourd'hui impossible. Mais est-il normal d'écarter un tenant de pouvoir locaux des débats nationaux ? Le poids des partis est tout aussi nécessaire que le poids de la représentation locale. En cédant à la tentation facile qui consiste à faire croire que tous les maux de la société viennent d'un abus de pouvoir des élus locaux, on fait fausse route.
La démocratie impose l'exigence vis à vis des élus, ceux-ci doivent être critiqués autant qu'ils peuvent être admirés, parce que leur fonction est ingrate et belle ... mais ils nous sont indispensables. Ni les militaires, ni les robots ne constituent une alternative satisfaisante. 
La république a besoin d'élus, de personnalités variées et représentatives.


lundi 25 mars 2013

Procès Jamet : Denis Szalkowski s'invite au débat

Touche pas à mon blog !

 
 
Denis Szalkowski l'indigné des blogs
Suite du procès Jamet, et des insultes que le secrétaire général d'LVMH a proférées contre Patrice Davidsen, qualifié d'extrême-droite.
Denis Szalkowski sur son blog voie militante s'indigne et réagit avec humour aux attaques de Marc-Antoine Jamet contre son ami Patrice Davidsen.
Allez faire un tour, vous en apprendrez sur la turlute, le turlutage et sur la Bolduc ...
Si le Ti Joe est slow, notre Denis est un rapide ! et il n'a pas sa langue dans sa poche. Voici le lien !
 

vendredi 22 mars 2013

Le roi (Maj) est nu !

L'arroseur arrosé 







Il est assez rare que dans mon blog, je reproduise un article in extenso. Tel est le cas de celui de Paris Normandie paru le 21 mars qui mérite d'être lu intégralement !




Jamet pensait pouvoir répandre tranquillement son flot verbal
sur son terrritoire. Mais l'intimidation juridique ne marche pas.
Il y aura toujours quelqu'un pour lui renvoyer au visage la réalité
 
Un vrai bijou, entre l'ironie mordante du journaliste, et les propos-mêmes de Jamet, révélateurs de la personnalité du 1er fédéral du parti socialiste et de sa curieuse conception de la politique. De quoi renforcer en tous les cas ma fierté d'être radical...
Passons sur le rappel du maire absent jetant un oeil condescendant sur la gestion de sa commune. Dans la suite de l'article, Marc Antoine Jamet pose trois questions qui sont autant d'approches de la vie politique aux antipodes de ma conception de l'engagement politique. Je les reprends telles quelles :
  1. Que pensent les instance du Prg quand elles voient l'un de ses responsables tenir une conférence de presse commune avec quelqu'un que je qualifie d'extrême droite et une élue UMP ?Réponse : Il est vrai qu'en matière d'extrême droite, Marc-Antoine Jamet est un connaisseur et ses repas de familles doivent être agités... En l'espèce, Patrice Davidsen, gaulliste d'origine tient un blog qui est ouvert à la gauche et à la droite, faisant un joyeux amalgame qui le promène de Copé à Mélenchon en passant par l'extrême-centre. Mais c'est son problème ! Pour reprendre la fameuse formule attribuée à Voltaire : je ne suis pas d'accord avec ce que vous me dites mais je me battrai jsuqu'au bout pour que vous puissiez le dire. La faute initiale, c'est Jamet qui l'a commise en poursuivant en diffamation Patrice Davidsen, Catherine Cascajarès et Franck Martin. Cela bien évidemment pour les faire taire. Cela valait d'être rappelé.
    Mais finalement ce n'est pas le plus grave dans les propos de Marc Antoine Jamet ... Non, le pire, est qu'il s'imagine que le parti radical de gauche pourrait agir en père fouettard contre Franck Martin. Les radicaux de gauche réunissent des personnalités très variées, mais qui ont toutes la République et les libertés chevillées au corps. Cela donne, c'est vrai, parfois un peu de flou dans la doctrine radicale. Seulement, l'Histoire et la réalité prend toujours le dessus. Le contraire d'un parti godillot ! Fier d'être radical, comme dirait mon ami Gery !
  2. Que penserait Pierre Mendès France de retrouver ses valeurs dans cette scène ridicule ?Question absurde ! personne n'en sait rien et il ne viendrait à l'idée de personne de chercher une réponse auprès de Jamet.
    Franck Martin m'a demandé, pour m'étre fait censuré sur la ville de Val de Reuil, de me joindre à Patrice Davidsen et à Catherine Cascajarès pour l'accompagner dans le refus de la liberté d'expression devant la mairie de Val de Reuil. Est-ce cela la scène ridicule qui dérange M. Jamet ? ... La dérision fait partie du débat politique, et la réaction affolée de la garde rapprochée du maire de Val de Reuil montrait bien que le ridicule éclaboussait aussi les institutions.
  3. Que se serait-il passé si j'avais fait la même chose devant la mairie de Louviers ?
    La mairie de Louviers en a vu d'autres ... et se remettrait assez facilement d'une visite de Marc-Antoine Jamet. La question est en tous les cas révélatrice de la mentalité de quelqu'un qui considère sa commune comme une chasse gardée et non comme un lieu ouvert à tous et au débat républicain : une maison commune !  

Le vrai problème de Jamet est qu'il veut faire taire toute opposition et qu'il n'y arrive pas. Sa victoire judiciaire (en attendant l'appel ...) s'est transformé en défaite politique. On reparle même d'un café radical, qui se tiendra prochainement alors que l'on avait empêché la tenue du premier en intervenant auprès du café qui avait donné son accord pour l'organiser ! 
 
Pour conclure, revenons à la conclusion de l'article qui est celle de Marc-Antoine Jamet, là encore typique, mais beaucoup plus inoffensive. En substance : pendant qu'on s'amuse devant ma mairie, moi je parle avec Sanofi-Pasteur ... une rigolade quand on sait que Jamet n'a aucune compétence en matière économique et que celles qu'il s'arroge faussement, ont fait échouer bien des implantations. Encore une fois, Val de Reuil doit, au même titre que les 37 communes de la Case, penser en terme de territoire, et non en terme communal pour ce qui est de l'action économique. Un esprit collectif qui manque terriblement au secrétaire général d'LVMH... à qui je ne puis m'empêcher d'offrir en hommage, cette jolie fable de La Fontaine
 
         le geai paré des plumes du paon
 
Un paon muait: un geai prit son plumage;
Puis après se l'accomoda ;
Puis parmi d'autres paons tout fier se panada,
Croyant être un beau personnage.
Quelqu'un le reconnut: il se vit bafoué,
Berné, sifflé, moqué, joué,
Et par messieurs les paons plumé d'étrange sorte;
Même vers ses pareils s'étant réfugié,
Il fut par eux mis à la porte.

Il est assez de geais à deux pieds comme lui,
Qui se parent souvent des dépouilles d'autrui,
Et que l'on nomme plagiaires.
Je m'en tais, et ne veux leur causer nul ennui:
Ce ne sont pas là mes affaires.
  
Jamet est un grand démocrate, mais il ne comprend pas qu'on ait quelque chose à dire quand il a fini de parler. La décision du tribunal ne change rien, pas plus que les intimidations. Qu'il s'agisse de Franck Martin ou d'autres, il y aura toujours des
gens pour prendre la parole et dire ce qui doit être dit.

 
 

dimanche 17 mars 2013

in memoriam Jean Lobry

Rosa Mystica, le vitrail qui a illuminé les
adieux à Jean Lobry .. en l'absence de photo
de l'intéressé ...
Jean Lobry a choisi L'Hosmes.
Petit village, lieu de résidence secondaire, L'Hosmes est devenu primordial pour cet administrateur civil, haut fonctionnaire de l'Etat qui allait connaître ici une autre dimension de l'engagement... un peu comme un haut ingénieur agricole prenant soin de son jardin.
Jean Lobry était une figure du parti radical de gauche. Il a été quelques temps président de la fédération de l'Eure, mais ce qui l'a principalement intéressé dans notre département, ça a été la création d'un territoire, d'un pays, celui administratif du pays de l'Avre, de l'Iton et de l'Eure, et celui du lieu de vie, essentiellement.
Jean Lobry avait été voir Franck Martin lorsque celui-ci était alors simple candidat divers gauche contre Odile Proust en 1994. Le courant passait bien entre les deux individus. Franck Martin n'était pas encore maire de Louviers ni Jean Lobry maire de L'Hosmes. Certes,  a priori, rien de commun entre les deux hommes, entre celui dont le destin est lié à celui de sa propre ville, et celui qui a transformé un lieu de résidence secondaire en jardin d'expérimentation politique.
Isabelle Guéneau, actuelle maire de L'Hosmes, a souligné à quel point les graines semées ont sur germer et prendre leur autonomie.
Jean Lobry a su mettre en valeur le terroir, puis le territoire pour que celui-ci puisse tirer de ses atouts, au rang des quels un patrimoine intéressant, la proximité de la région parisienne et la proximité de l'axe qui mène de la capitale au grand Ouest pour mettre en valeur un tourisme de proximité. Le projet était visionnaire. Il a servi non seulement à asseoir l'identité du pays de l'Âvre et de l'Iton, qu'il a fallu imposer à la capitale régionale, mais surtout, ce même type d'action a servi de base au développement touristique du département de l'Eure.
Quelques mots sur une cérémonie sobre, paradoxale, puisqu'il s'est agi d'une cérémonie laïque, dans une église, dite par un prêtre. Rencontrant Anne Mansouret au seuil de l'église, elle m'avait remarquer que de toutes les années qu'elle avait vécues, c'était la première fois qu'elle était confrontée au report d'une cérémonie d'inhumation pour cause de mauvais temps. Cela en rajoutait, c'est vrai, à l'aspect baroque de cette église de caractère, qui vaut le détour. Un mot aussi pour remercier Anne Mansouret d'avoir parlé des radicaux de gauche dans une allocution improvisée.
Peu de participants à la cérémonie que Jean Lobry souhaitait voir se dérouler dans l'intimité de son village d'adoption. Aux cotés de sa fille, victime d'un accident à 20 ans, et dont le père ne s'était jamais remis.    

dimanche 10 mars 2013

Attention ! Un Grillo peut en cacher un autre

En  caisse ...

C'est en caisse que l'on voyage le mieux et c'est le titre du dernier et du premier roman de mon ami Raphaël Grillo.
Le livre du voyage ...
La caisse, celle que le héros doit remplir et doit faire à la fin de sa journée au péage d'autoroute, la caisse, c'est celle qu'il voit partir une fois qu'il a encaissé la monnaie, la caisse, c'est celle dans laquelle il est parti vers la Catalogne Espagnole, vers un amour déçu alors qu'il avait tant besoin de consolation ... la caisse c'est le souvenir qu'il a encore présent parce que la route vers le nord de l'Espagne lui rappelle le voyage qu'il a fait vers le Sud de l'Italie dans la Calabre inconnue avec son père qui y retrouvait ses origines, et justement, à propos de père, la caisse, c'est le lieu où il a figé son père, entre huit planches, à la suite de son décès, un deuil qu'il n'arrive pas à faire.
Ça valait bien un livre. Et c'est le premier. Un poème de 200 pages vite avalées, englouties, que l'on n'arrête pas de déglutir finalement. 

Raphaël Grillo, fils de Beppe Grillo,
le vrai
Kurt Vonnegut disait que le voyage rassurait.Voilà, pour Raphaël, c'est pas tout à fait vrai. Cette jeune femme qu'il aimerait conquérir, mais qui ne se sert de lui que comme chauffeur, et puis le souvenir de son père, incapable de se remettre de la mort du jeune homme qui s'est jeté sur lui dans un face à face mortel sur la côte des Essarts. Son père, incapable d'affronter la mort, celle des autres, comme la sienne propre. Un homme qui n'était pas fait pour mourir ... et qui est mort quand même, quelques années plus tard, jamais remis de ce qu'il considérait comme un assassinat, alors qu'il en était parfaitement innocent.

Un Grillo peut en cacher un autre ! Le comique Beppe Grillo
s'est transformé et fait frissonner l'Italie et l'Europe. Parfait
 homonyme, le père de Raphaël Grillo n'a rien a voir avec
celui là. Il s'agit juste comme une confusion supplémentaire

Voilà, une caisse peut en cacher une autre, un Grillo peut en cacher un autre. On parle depuis quelques temps d'un autre Grillo. Étonnant ...  il s'agit d'un parfait homonyme. Beppe Grillo, l'homme qui s'est engagé dans le combat politique italien et dont nul ne sait, et je crois, même pas lui-même, ce qu'il y cherche. Cela peut bien sur donner le meilleur comme le pire ! Mais c'est une autre histoire. Et à propos d'histoire et d'homonymie, Grillo  ça veut dire grillon et ça fait forcément penser au personnage de Walt Disney, dénaturant Pinocchio ... mais c'est l'homonyme de griot, le conteur africain.




En caisse est un roman fort. D'autant plus fort dans une période comme aujourd'hui où les amis, les personnages, de tous âges et de toutes conditions, tombent comme des mouches autour de moi.  
Comme Raphaël Grillo, nous sommes dans le deuil impossible et le besoin de vivre. 






mercredi 6 mars 2013

l'Europe et les peurs socialistes ...

Jean-Louis Cottigny, député de
proximité censé nous rapprocher
de l'Europe ! Inconnu au bataillon
 il est socialiste, élu de la
circonscription Nord-ouest.

 

Connaissez-vous vos députés européens ? ...

Si oui, c'est que vous êtes probablement député européen...
Bon, maintenant, une deuxième question : connaissez-vous au moins un député européen de votre circonscription ?
Vous en connaissez un ? Bravo ! Vous êtes vraiment un passionné de la politique ...
Bon, maintenant, vous connaissez Cohn Bendit ? Bien, alors, dites moi de quelle circonscription il est ...
Vous ne savez pas ? Vous vous en foutez ? Vous avez bien raison ! Vous êtes comme tout le monde, rassurez-vous ... ce qui compte pour vous, ce n'est pas le nom de votre député, ni d'où il est, mais quelle parole européenne il porte !
Si la proximité est importante, c'est la proximité d'idées!

Petit rappel des faits

La décision de créer huit circonscriptions européennes date de 2003. A l'époque, les deux partis majoritaires, le rpr et le ps voient d'un mauvais oeil se multiplier les déroutes aux élections européennes. Les scores canon des listes Pasqua et Tapie sont dans toutes les mémoires. sans parler du score du front national et des écologistes. En fait, les élections européennes ont ceci d'extraordinaire pour les observateurs, que ce sont les seules a donner une référence réelle de l'opinion. de paris à Brest, en passant par les plus petits trous de la Lozère, les listes sont les mêmes, Il n'y a pas d'effet local... Et justement l'effet local peut se mesurer à partir des scores des européennes. Un calvaire pour les grands partis nationaux qui se trouvent alors dans une terrible situation de faiblesse, soumis à la pression des listes émergeantes. Un grand défouloir électoral à l'échelle nationale !

Un scandale européen !

La réforme du mode de scrutin, la division de la France en 8 circonscriptions étaient donc purement politicienne. Il s'agissait ni plus néanmoins d'un petit meurtre en entre ami, au détriment du débat européen et de tous ceux qui pouvaient le porter et, horreur, en faire un tremplin national. En clair, il s'agissait de retirer toute proximité entre l'Europe et l'électeur, l'Europe devant rester une affaire de spécialiste.
On sait ce qu'il en est advenu ! Ce type de raisonnement ruine l'Europe ! Il amène au rejet d'une Europe que l'on juge indissolublemnet liée aux calculs politiciens. Parler de rapprochement entre le député et l'électeur était une escroquerie intellectuelle qui s'est traduit logiquement par la montée de la défiance vis à vis de l'institution européenne et des grands partis.
Quelque soit le mode de scrutin, le peuple sait envoyer ses messages. Au politiques d'en accuser réception ! Lors des dernières européennes, le découpage du territoire n'a nullement empêché de ridiculiser l'Ump (qui a fait un score historiquement bas) et le Ps, qui s'est même retrouvé derrière la liste écologiste dans plusieurs circonscriptions.

L'Europe a besoin de débats, la France a besoin de débats

En fait, tout pousse à ce que l'on revienne à la logique d'une circonscription unique.
Même le Ps avait compris qu'il valait mieux prendre les devants. Le débat européen est une nécessité en France comme dans tous les pays de l'union. En refusant d'organiser celui-ci correctement, les grands partis de gouvernement se préparent les plus belles dégelées, mais ...
Alors qu'il y a quelques semaines, le retour à la circonscription unique faisait office de certitude,  les choses tournent tout autrement. Les messages envoyés ne sont plus les mpêmes. Les socialistes font profil bas. On ne parle plus de rien.
Ca n'a pas de sens !
alors que le monde européen pleuriniche sur la poussée anti-européenne, que l'on voue au gémonies Grillo et Berlusconi, voilà que l'on se défile devant la bataille, celle qui a le plus de sens actuellement : qu'allons nous faire de l'Europe, voilà que les socialistes baisse la tête en attendant que ça passe !
Les radicaux ne doivent pas les suivre dans cette attitude mortifère !
Il faut les faire changer d'avis. La France a besoin de débat, la France a besoin de l'Europe !