vendredi 30 novembre 2012

au delà des caricatures ...

Peut on agir pour une nouvelle finance ?

 
 
La peur de la finance ne date pas d'hier.
Il se dit même que certaines campagnes antisémites, au moyen-âge, étaient sciemment et savamment organisées pour résoudre certains problèmes de dette en supprimant les usuriers, cette profession étant réservée aux juifs par volonté de l'église.

Hervé Causse qui animera le café radical fera
un plaidoyer pour une nouvelle finance. Pour
un lien avec direct droit, son blog de
référence, cliquer là
Il est possible que ce soit une vision caricaturale de l'histoire, de celles qui expliquent, qui arrangent les esprits, de même que celles qui hantent nos cerveaux modernes sur le monde financier. Bien sur, nous avons ces fortunes qui toisent cyniquement les misères du monde, ces bourses qui font grimper les valeurs des entreprises qui licencient, les Kerviel qui liquident, le temps d'un clic informatique le montant du budget annuel d'un pays en voie de développement... Le tout lié à la difficulté d'emprunter pour les petites (mais pas seulement) entreprises, les états endettés au point de mettre en péril leur protection sociale, l'Euro au bord du gouffre ... Tout cela nous démontre la fragilité des certitudes les mieux établies. La Grèce, un état développé, intégré, est en train d'appeler au secours les partenaires européens les puissants. Mais ceux-ci ne répondent pas, non pas tant en raison d'un égoïsme national qu'en fonction du fait qu'ils sont  pris en tenaille par les logiques financières, les intérêts bancaires et leur classement par les agences de notation.



Une caricature suisse à la suite de l'élection de François Hollande.
Même si Hollande n'était pas le candidat des banquiers, la volonté
politique du président est contrainte de tenir compte des réalités
financières. 
Oui, la finance est folle ! Elle est même l'ennemie a déclaré François Hollande au cours de la campagne électorale qui allait l'amener à la présidence de la République.
A peine élu, le voilà accusé de donner de l'argent aux banques et de se laisser dominer par les logiques financières.
Pourtant, le projet de banque publique d'investissement est déjà passé de promesse de campagne à celui de réalité politique.
Reste à définir l'organisation de la structure, ses liens avec l'Etat et son rôle vis à vis de notre industrie en péril. Reste à définir ce qu'elle apportera de plus aux entreprises que ce que pouvait offrir Oseo, structure non banquaire d'aide économique.

Ci-dessus la vision désabusée de la politique américaine sous
l'emprise de la finance. Pourtant seule la politique peut avoir
les moyens de définir de nouvelles règles financières.
La finance est folle, elle est notre ennemie, n'empêche, aucune action politique n'est possible sans qu'on comprenne ses mécanismes, ses errements, ne serait-ce que pour les corriger.
Mieux comprendre, mieux agir, voilà ce à quoi vous invite le café radical qui se tiendra vendredi prochain à 18h30
au Jardin de Bigards,
39 rue du Quai à Louviers :

La finance est elle notre ennemie ?

débat animé par Hervé Causse maître de recherche à l'université de Clermont Ferrand, spécialiste de droit financier.








jeudi 29 novembre 2012

Ce qui me gène à Notre Dame des Landes



L'époque n'est plus aux grands projts nationaux, de plus en
plus rares. La mobilisation nationale peut faire échouer un projet
local, certes, mais cela risque de se retourner politiquement
contre les auteurs de la mobilisation.
Je ne me prononcerai pas ici sur l’adéquation ou non du projet d’aéroport du grand Ouest à Notre Dame des Landes.

L’une des forces de ce projet est précisément qu’il est un projet local, voulu par des autorités régionales et qu’il ne s’agit donc pas d’un projet d’Etat, comme l’était le camp militaire du Larzac ou comme peuvent l’être des projets de centrales nucléaires par exemple.

Il s’agit de construire un grand aéroport du Grand Ouest. A priori, cela semble intéressant et pour plusieurs raisons d’où les logiques environnementales et économiques ne sont pas absentes.

La première, il s’agit d’un vrai désenclavement parisien.

En matière d’aéroport, la France vit toujours selon son vieux modèle centralisateur, ce qui fait que la France a vu se multiplier des petits et voire de micro-aéroports rendant impossible une rationalisation du transport aérien. Je constate d’ailleurs que les régionalistes bretons sont favorables au projet. A priori, en tant que fédéraliste, je me vois mal m’opposer à un projet mis au point dans une logique interrégionale, et décidée en fonction d’arguments locaux. Il ne s’agit pas d’un caprice de l’ancien maire de Nantes, au détriment du maire de Rennes… non, toutes les collectivités se sont mises d’accord là-dessus.
Jean-Luc Mélenchon mêlant sa voix aux opposants de
l'Ayroport. De la part d'un productiviste forcené, difficile de
ne pas y voir d'arrière pensées.

La deuxième, il s’agit d’une démarche économique cohérente. L’agglomération de Nantes est l’une des plus grandes de France, elle est en perpétuelle croissance démographique. La réussite démographique et économique tient à sa modernité et à sa capacité à accueillir et à échanger. C’est grâce à cela que la Bretagne a réussi à se développer malgré sa distance vis-à-vis des centres économiques.

La troisième, le projet, déjà ancien répond cependant, parce qu’il s’est enrichi et amélioré à des normes de haute qualité environnementale.

Oui, mais il y a la nostalgie.

Ainsi, nous voyons se mêler bras dessus bras dessous Jean-Luc Mélenchon, écologistes, anarchistes et petit propriétaires dans une lutte unitaire où chacun fait germer ses arrière-pensées.  

Qu’importe si le centralisateur productiviste Mélenchon est au fond l’ennemi acharné d’une démarche écologiste. L’idée est bien de situer l’ennemi, et de faire éclater l’alliance écolo-socialiste. Ça tombe bien, Jean-Marc Ayrault, défenseur du projet est aussi premier ministre. Ainsi peut-on faire passer le projet pour une volonté de l’Etat alors qu’il est tout le contraire.

Qu’importe si ce projet correspond à une nécessité vitale pour le fragile équilibre économique de toute une région !

On est là dans une sorte de rêverie, comme si l’époque n’avait pas terriblement changé depuis l’époque du Larzac où de jeunes lettrés parisiens se rêvaient éleveurs de moutons. Nous ne sommes plus dans l’Etat gaulliste d’après guerre, héritier des 30 glorieuses. Les défaillances économiques, les erreurs stratégiques se paient cash, par des pertes d’emploi et la désespérance sociale. Ce ne sont ni les écologistes, ni les mélenchonistes, encore moins les communistes ou les gauchistes qui en tirent bénéfice. C’est la démagogie populiste de droite qui  attend juste un peu pour se glisser dans les bottes de la démagogie populiste de gauche.

 

A vouloir transformer tout équipement public en ennemi par nature, c’est l’intérêt général qu’on met à la trappe ! Les conséquences risquent d’être désastreuses sur le plan économique, social et politique.  
 
 
....
Un rappel : n'oubliez pas,
café radical vendredi prochain à 18h30
La finance est elle notre ennemie ?
Animée par le professeur Hervé Causse

dimanche 25 novembre 2012

La Finance est-elle notre ennemie ?

Hervé Causse, docteur en droit, professeur
d'université, maître de conférences, spécialiste du
droit financier, invité du prochain café radical
Le café radical est de retour ! 
Hervé Causse, spécialiste du droit des finances, secrétaire national du parti radical de gauche chargé de l'économie et de l'entreprise, sera vendredi 7 décembre 2012 à la Brasserie de Bigards,  39 rue du Quai à Louviers et animera le café radical sur ce thème explosif :

LA FINANCE EST-ELLE NOTRE ENNEMIE ?

Pendant sa campagne électorale, François Hollande l'avait ciblée comme ennemie, comme seule ennemie de la gauche. Pourtant, la finance est toujours là, les banques et les banquiers sont toujours là pour notre bonheur et pour notre malheur. La volonté du président de la République n'y change rien.
Alors, la finance est -elle maître du monde ? Échappe-t-elle à toute emprise humaine et politique ? Est-elle l'ennemie du développement économique, est-ce elle qui bloque le sauvetage des grandes entreprises. Est-elle la seule coupable de l'étranglement des peuples et des diktats européens ?
On ne prête qu'aux riches. Tout le pouvoir accordé à la finance fait qu'on ne peut avoir un raisonnement politique sans comprendre la logique financière. Voilà pourquoi je vous invite à une soirée passionnante vendredi 7 décembre .. à noter sur vos agendas.




vendredi 23 novembre 2012

L'Ump n'est pas assez entrée dans l'histoire (suite)

Difficile de garder son sérieux depuis dimanche dernier en suivant les péripéties de l'Ump...
Une image qui n'a rien à voir avec le discours de Dakar, mais
qui fait preuve là aussi d'une grande finesse d'analyse.
Hommage soit rendu à Copé et à Fillon en particulier qui n'a
jamais été aussi drôle.
On a beau me dire : il n'y a pas de quoi rire, ces pantalonnades, guignoleries donnent une triste image de la politique et préparent des lendemains qui peuvent être terribles .. Forcément, je ne peux pas m'empêcher de me marrer. Les bonheurs sont toujours trop rares et le fait d'en avoir ri, n'aura aucune incidence sur la catastrophe à venir ... et au moins, j'aurais rigolé un bon coup.
Je ne suis pas le seul !
J'avais souligné à quel point le meilleur titre trouvé sur le sujet, l'avait été par le blog afrik.com et son délicieux article "l'ump n'est pas assez entré dans l'histoire". J'avais repris le principe dans le café radical en essayant d'expliquer.
Bof, trop pédagogique, trop chiant, je l'admets  ... le nouvel observateur a fait beaucoup mieux en reprenant mot pour mot le fameux discours de Dakar et lui donne un éclairage tout à fait particulier. Un beau pastiche ... à recommander si vous voulez rire un bon coup.

Bien sur, les plus belles choses ont une fin ! On a beau vouloir que cela dure éternellement, il y a bien un moment où la droite, si ce n'est l'Ump, va trouver une sortie ... au moins, les tenants du parti de l'ordre auront fait à la France cadeau d'une inespérée partie de rigolade en ces temps moroses.

... peut être à suivre ;)

jeudi 22 novembre 2012

Le mariage pour tous peut-il changer la société ?

Attention, café radical le 16 janvier !

Eddie Aït, maire de Carrières sous Poissy,
président du groupe PRG MUP au Conseil
Régional d'Ile de France animera un
  café radical mercredi 16 janvier 2013
à Louviers
J'avais choisi de ne pas en parler ... et puis voilà. J'ai été sollicité et j'ai répondu.
J'avais choisi de ne pas en parler, parce que pour moi la nécessité de permettre le mariage homosexuel était une évolution inéluctable de notre société.
et puis voilà, depuis il y a une des manifestations, il y a eu un ami qui m'a demandé de répondre sur mon blog aux propos de Mgr 23,
et puis, on m'a demandé d'organiser un débat sur le mariage pour tous.
et puis, il y a eu la maladresse de François Hollande, disant que les maires pourraient ne pas appliquer la loi...
et alors, je me suis dit qu'il fallait le faire ce café radical. en plus, il y en a plusieurs en préparation.

Les opposants au mariage pour tous n'ont pas tous de l'humour.
Ici une féministe dénudée et déguisée prise à partie par un
"courageux" et auto-proclamé défenseur de l'ordre moral.  
Ne restait plus qu'à bien me mettre d'accord avec l'intervenant, Eddie Ait, maire radical de Carrières sous Poissy, et défenseur depuis longtemps des droits des homosexuels.C'est vrai qu'on revient de loin en matière de droit des homosexuels. La France reconnaît en 1968 l'homosexualité comme une maladie mentale en suivant la recommandation de l'Oms , elle fait machine arrière en 1981 avec l'arrivée de la gauche au pouvoir. . Ce n'est qu'en 1990 que l'Oms retirera l'homosexualité de la liste des maladies mentales.
Il y a eu depuis le Pacs, en 1999, difficilement accepté, le mariage très médiatique prononcé par Noël Mamère et l'autorisation du mariage dans les très catholiques Espagne et Portugal .. et surtout il y a eu une formidable évolution des mentalités faisant que la majorité de la population se prononce à présent pour le mariage pour tous.
Voilà pourquoi la proposition de Jean-Michel Baylet, lors des primaires de la gauche, s'est finalement imposée sans encombre, alors qu'elle semblait encore farfelue quelques mois plus tôt.
sur ce point, comme sur bien d'autres touchant notamment aux problèmes de société, les radicaux sont toujours en avance d'une guerre.
Pour autant cela ne doit pas nous empêcher de comprendre ceux qui s'opposent au mariage homosexuels, jurant qu'il ne s'agit pas pour eux d'une quelconque homophobie. Au premier rang d'entre eux figure sans doute notre ancien premier ministre Lionel Jospin.

La confrontation des évidences. Un baiser lesbien dans une
manifestation organisée contre le mariage pour tous. La photo
de deux jeunes hétérosexuelles choisissant montrer leur
attachement à l'évolution de la société a fait le tour du web.

 
C'est qu'effectivement, avec le mariage homosexuel, le mariage perd son caractère sacré et se rapproche du contrat. C'est une évolution importante, mais inéluctable, conséquence de l'émancipation des individus et des femmes en particuliers, conséquence de la libéralisation du divorce, du besoin de liberté et de l'ouverture d'esprit.
Les radicaux ne sauraient s'opposer à une telle évolution, réservant le sacré au domaine religieux.
Mais il serait absurde de ne pas mesurer les conséquences de cette évolution sur tout le corps social et sur nos manières d'être, même si le mariage pour tous n'en est qu'un aspect.
Alors, prêts à en débattre ?
Venez prendre un café radical, mercredi 16 janvier 2013, au 39 rue du Quai à Louviers. Vous serez accueillis avec bonheur. On en reparlera !














mardi 20 novembre 2012

L'Ump n'est pas assez entrée dans l'histoire !

la rivalité Sarkozy Chirac a assuré le bonheur durable
des caricaturistes qui jouaient sur le contraste entre la
jeunesse impétueuse opposé à la vieillesse accrochée
à son passé... en fait, le plus moderne n'était pas celui
que l'on croyait.
Je reprends ce titre extraordinaire sur afrik.com, un blog dont je viens de découvrir l'existence. En fait, le titre sonne avec humour la revanche humoristique de l'Afrique contre l'insulte faite par Sarkozy en début de mandat. Mais ce n'est pas la seule conclusion que l'on peut tirer du duel déchirant qui a opposé Jean François Copé et François Fillon. Il y a de fortes chances que ce duel marque la fin de l'Ump, la fin de son entrée brève dans l'histoire et, on peut le supposer, la fin paradoxale du sarkozysme alors que les deux candidats s'en revendiquaient.

Sarko a fusillé l'UMP ... et Copé l'achève ! 
Un peu d'histoire, pour commencer ... précisément parce que Sarkozy a réussi à détruire le magnifique cadeau que Jacques Chirac avait à la droite en 2002, la doter d'un parti unique, prépondérant, rassemblant la droite et le centre de l'échiquier politique français et plaçant la gauche française sur la défensive.
J'ai encore le souvenir à gauche, et en particulier au sein du parti radical de gauche, de l'effet panique produit par la création de l'Ump. On se disait que la seule chance à gauche, était de créer une grande confédération avec le Ps, les verts, les chevénementistes et ce qui restait du Pc à l'époque pour faire un contrepoids du type labour party à l'anglaise ou Démocrates à l'américaine...
Encore fallait-il, pour réussir ce basculement culturel, un homme capable de poursuivre l'oeuvre de Jacques Chirac et non un bruyant impulsif dont la seule oeuvre aura été de conquérir le pouvoir, de s'y conduire d'une manière illisible et de précipiter son parti et son camp d'échec en échec.
Car que vient de couronner la victoire à l'arraché de Copé sur Fillon si ce n'est d'ouvrir la voie dans le camp des conservateurs à tous ceux qui se trouvent à sa droite et à tous ceux qui se trouvent à sa gauche. On me dira : à la droite de Jean-François Copé, il n'y a plus grand monde. C'est vrai. Il n'y a que le Front National, mais ça fait quand même 20 % de l'électorat, un électorat stable, en dépit des efforts de Sarkozy et de Copé pour le séduire.
Parce que Sarko, en avançant dans le cadre d'une politique droitière et populiste, s'est coupé non seulement de son électorat (enfin, ça pourrait être pire, malheureusement ... disons que le résultat électoral de Sarkozy n'était pas si catastrophique que ça), mais surtout de ses cadres même si le phénomène est assez long à se manifester.
Bien entendu, mettez-vous à la place de personnages comme Juppé, Fillon, et autres politiques proches du rang d'hommes d'Etat lorsqu'ils supportent de passer derrière Nadine Morano, Frédéric Lefebvre ou Rachida Dati !
Enfin, passons... Non seulement donc, la tactique de Sarkozy a été vaine parce qu'au lieu d'endiguer le Front National, elle a juste réussi à le légitimer et le renforcer... mais en plus, elle a affaibli son propre camp au point que ce qui justifiait que la majorité des centristes restaient à l'UMP commencent à regarder du coté du rassemblement de Borloo, dans la mesure où leur parti n'est plus en mesure de rassembler.
Ainsi donc, Sarkozy refusant l'existence d'un centre droit en dépit de l'acharnement de Bayrou, et situant l'extrême droite comme étant le problème de la société française, a laissé se développer l'existence d'un centre auquel tout dans l'histoire récente semble donner raison.
Ainsi le refus de se présenter à l'élection présidentielle conforte complètement la tactique de Jean-Louis Borloo qui rend intenable la situation de Jean-François Copé qui doit maintenant au delà des luttes internes à l'Ump, trouver une ligne politique qui lui permette de parler à tous, alors même que ceux qui pourraient l'y aider, ne sont pas là pour le soutenir.
La droite n'est pas morte, le centre non plus, l'extrême droite encore moins et la gauche aurait tort de se réjouir de la situation. Nous risquons toutes les démagogies frontistes, mélanchonistes, vertes et gauchistes... tant que les forces structurantes de la politique ne seront pas à même de s'imposer.
L'atomisation de la réponse politique aux angoisses de la société française ne va pas dans le sens d'une rationalisation, de la définition d'un projet collectif sans cesse sapé par des revendications particulières.

A suivre ...


dimanche 11 novembre 2012

Crise et fracture territoriale

Davezies un matin sur France inter.... ça réveille !a

L'approche de Laurent Davezies 
appliqué à la Case

C'est pourtant vrai. Bien qu'elle soit au cœur de l'actualité depuis plus de 4 ans, la crise économique a rarement été traitée sous l'angle de ses conséquences sur les territoires. 
Laurent Davezies a créé la sensation il y a une quinzaine de jours sur France Inter, où il était appelé à commenter son bouquin : la crise qui vient, la nouvelle fracture territoriale
Laurent Davezies est un chercheur expérimenté en économie, professeur au Cnam. Il travaille sur les chiffres fournis par l'Insee et s'appuie sur des données de bases qui permettent d'évaluer d'où l'on vient, où l'on risque d'aller et de se débarrasser des idées aussi fausses que nombreuses qui accompagnent la situation économique que nous vivons.

Des chiffres et des lettres, sur 120 pages,
mais un message assez clair : les territoires
doivent s'adapter.
Au delà de la vision que nous pouvons avoir de la crise et de ses impacts locaux, il convient aussi, égoïstement  de déterminer l'impact que celle-ci peut avoir sur notre territoire et ses conséquences sur l'action géopolitique. Ainsi, nous déterminerons si la politique de développement économique était adaptée à la situation et comment celle-ci peut être infléchie en fonction des perspectives.
1ère réalité, la France, jusqu'ici, a assez bien résisté à la crise. Bien sur c'est un message insupportable pour ses victimes mais deux raisons essentielles ont empêché que ses ravages ne s'étendent. 
La première est que la crise a été moins forte en France qu'ailleurs, la France n'étant pas entrée en récession. depuis 2008, bien qu'ayant un taux de croissance insuffisant pour enrayer le chômage, et notamment le chômage industriel. 
La seconde est que l'organisation de la société française a empêché que la crise ne renforce les différences entre les territoires. 
Le problème est que cette situation ne peut pas durer dans le cadre d'une crise durable. Ainsi, la crise de la dette, élément finalement assez nouveau dans l'économie mondiale, mettra forcément à mal le modèle français qui permet à l'ensemble du territoire national de bénéficier de l'activité économique de la région parisienne et des grandes métropoles ... mais surtout de la région parisienne qui fait qu'un francilien va y travailler toute sa vie, voire ses impôts répartis nationalement sur l'ensemble des régions, et va passer sa retraite en Corrèze.
On le sait, enfin, presque tout le monde le sait, même si certains, à l'extrême gauche notamment font semblant de na pas le savoir, le problème, quand on est endetté c'est que l'endettement ne sert plus à lancer de nouvelles activités, créatrices de richesses qui permettront un équilibre financier subséquent. Cela n'est plus possible avec une croissance à 1 %. 
Les conséquences en sont nombreuses et les conséquences sur les territoires sont nombreuses. Pour Davezies, il y a des territoires sacrifiés sur le plan industriel, mais ces sacrifices sont compensés par le service public dans les territoires. Certes, les territoires sacrifiés connaissent des conséquences qui agissent sur la structure même des foyers, se traduisant notamment par la chute de l'emploi industriel masculin. Il remarque que la conséquence politique se traduit par une montée du Front National dans ces territoires. 
En fait, pour Davezies, la compensation des emplois perdus, ne peut se faire en dehors de territoires intégrés, capables de produire répondant aux nouvelles exigences industrielles. 
Pour l'instant, certains territoires s'en sont tirés grâce à l'emploi public, proportionnellement plus développé dans les territoires en perte de vitesse qui sont toutefois à même de s'en tirer s'il bénéficient d'un attrait en raison de leur paysage ... tel n'est pas le cas de toutes les régions françaises, même si un peu partout s'est développé une valorisation du tourisme de proximité et du patrimoine. Ainsi, l'emploi public va avoir tendance à se raréfier et un vrai choix politique devra se faire entre la poursuite d'une solidarité entre les territoires basée sur le principe d'égalité, et la nécessité de valoriser la réussite de certains territoires. 
Bien, me direz-vous ... et concrètement ? 
Concrètement, je vous propose d'appliquer sur notre territoire Seine-Eure en voie d'élargissement les préceptes de Laurent Davezies
La politique de notre territoire a constitué à mettre en valeur nos atouts, tant sur le plan de son attrait patrimonial et touristique que sur le plan des relations avec les territoires voisins et notamment la Métropole et de s'inscrire dans le projet du Grand Paris. Effectivement, le dynamisme du territoire, ne peut s'exercer sans lien avec la métropole voisine, d'où l'intérêt de la création récente du pôle métropolitain, et du développement des liaisons avec le pôle universitaire. Il convient donc de tout faire pour densifier les échanges, d'où l'importance des infrastructures qui nous relient au grand Paris ou à la métropole tels que le contournement-est de Rouen ou la plate-forme tri-modale. 
Inauguration de l'école de musique à Louviers. La valorisation du
patrimoine, parce qu'elle donne du bonheur aux habitants, a aussi une
fonction économique en renforçant l'identité d'un territoire directement
concerné par l'axe Seine et le grand Paris et la proximité de Rouen. 
A ce titre, il est important de souligner que les revendications d'un emploi sans défendre ni ces infrastructures ni les diversifications de l'emploi sont parfaitement incohérentes, voire parfaitement réactionnaires, s'appuyant sur une vision dépassée du développement économique. Le travail des autorités publiques consiste effectivement à veiller, comme le rappelle sans arrêt Franck Martin, le président de l'agglomération, à ce que les infrastructures soient des outils pour un lien renforcé avec la métropole rouennaise et le grand Paris afin de profiter des atouts métropolitains tout en étant capable d'offrir un cadre de vie que les grands métropoles ne sont pas capables d'offrir. 
On ne m'en voudra pas d'avoir synthétisé à l'excès un ouvrage chiffré et référencé, et surtout de l'avoir appliqué à la situation très particulière de notre territoire. Ce qui saute aux yeux, à la réflexion, est tout l'intérêt, en dehors du travail sur les infrastructures, de valoriser notre patrimoine, ce que la restauration du cloître des Pénitents, avec en son sein l'école de musique a magnifiquement illustré. 
Fort d'une identité historique puissante, situé sur les grands axes de développement, jouxtant une grande métropole et situé sur l'axe du Grand Paris, notre territoire bénéficie des meilleurs atouts. Cela peut se mesurer aisément à la lecture de ce qui différencie un secteur en difficulté d'un secteur d'avenir. S'inscrire en dehors de cette situation géopolitique serait suicidaire. 

vendredi 9 novembre 2012

Rapport Jospin, encore un effort pour une République moderne

Lionel Jospin présente un rapport reprenant les propositions du
candidat Hollande pendant sa campagne. Sera-ce suffisant pour
créer la Constitution dont la République a besoin ?
Le rapport ne sera pas enterré. C'est bien le moins ! Jospin a suivi les prescriptions du Dr Hollande pour renouveler la vie démocratique de notre pays.
Le document (accrochez vous pour la lecture, il y en a pour 131 pages !) est honnête, sérieux, à la Jospin quoi, mais de l'aveu même de certains de ses rédacteurs, il manque un peu de génie, de volonté d'adapté notre système représentatif à notre République moderne.
Insuffisant peut-être, mais il permet de lancer le débat et ce sera le thème du prochain café radical.

Le rapport Jospin peut-il moderniser la République ?

En attendant la date et le lieu du débat, voire le nom du présentateur, je vous livre pêle-mêle quelques  unes de mes impressions.

La liste des courses

Un peu de proportionnelle dans les élections législatives, réforme de la règle des parrainages, limitation du cumul des mandats, modification du statut pénal du chef de l'État, fin du pantouflage pour les ministres au même titre que pour les hauts fonctionnaires, autant de mesures intéressantes qui méritent un débat au coup par coup, mais il manque une vision globale, un vrai sursaut qui nous ferait passer de la 5e à la 6e République appelée des voeux des Radicaux, des Verts et de certains socialistes.
Il manque d'ailleurs un lien entre ces propositions et la façon dont elles doivent être validées. Il a été remis à François Hollande, c'est bien le moins puisqu'il l'avait demandé. Mais on aurait pu imaginer que la commission propose de soumettre à un vaste débat populaire cet ensemble de modifications constitutionnelles.
C'est le chef de l'Etat qui précise dans un communiqué qu'il prévoit de consulter les présidents de l'Assemblée Nationale et du Sénat ainsi que les chefs des partis politiques sur les 35 propositions du rapport de l'ancien Premier ministre.
 Loin de moi la démarche du toujours plus. Il y a, dans le package Jospin des propositions audacieuses, mais l'ensemble de réformes proposées ne va pas modifier en profondeur le rapport du peuple français au monde politique. C'est dommage, parce qu'à mon avis, nous avions là une occasion unique, à même de rapprocher les français et leur représentation démocratique.

Le statut d'élus

Parmi les grands innovations qui demandent débat, le rapport prône la fin des 500 parrainages d'élus nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle, une disposition critiquée par les "petits" candidats à chaque élection. La commission propose un "parrainage citoyen" de 150.000 électeurs issus d'au moins 50 départements différents.
Personnellement et bien qu'ayant eu plusieurs fois à galérer pour obtenir ces signatures, je n'ai jamais vu là un blocage démocratique.
Mais ce choix ne sera pas sans conséquence. en effet, le fait que le peuple lui même soit sollicité pour valider une candidature à la présidentielle va diminuer le pouvoir des maires, et recréer une dynamique militante. Combien de porte à porte et de coups de téléphones pour souligner l'intérêt d'une candidature. Ça ne va pas plaire à tout le monde, mais c'est vraiment intéressant. L'aspect paradoxal c'est que certains maires refusaient de parrainer une candidature au prétexte que leur mission n'était soi disant pas politique. Et bien voilà le rôle des maires encore diminué et repose par ricochet le rôle et la représentativité des élus de la République.
Voilà pourquoi je dis aussi, qu' incidemment on peut en profiter non seulement pour remettre en question la fonction communale mais aussi, plus brutalement l'existence des grands électeurs dont le rôle consiste juste à élire des sénateurs et priver le peuple d'une représentation directe.

une proportion de proportionnelle


Cela me donne l'occasion de reparler de l'instillation d'une proportion de proportionnelle dans l'élection du parlement. Bien entendu, cela est ridicule et n'aura aucun effet, si ce n'est de provoquer les hauts cris de quelques élus de l'UMP. Aux dires de Dominique Rousseau, membre de la commission et constitutionnaliste, ces 10% de l'assemblée, soit 56 élus ne bouleverseront pas notre rapport à la représentativité. Elles auraient toutefois permis  au Front National d'avoir un groupe, sans doute pas au Modem, mais les Verts, premiers demandeurs de proportionnelle n'auraient eu que deux sièges s'ils avaient voulu se passer d'alliance.
Qu'on me permette de surenchérir sur la proposition de Dominique Rousseau. Le besoin de stabilité du pouvoir et de la conformité de l'assemblée avec un pouvoir fort, issue de la décadence de la 4e République et de l'arrivée au pouvoir de de Gaulle pour mettre fin au conflit algérien est dépassé. On peut passer à une proportionelle intégrale et je propose qu'elle ait lieu par région et non par département comme ce fut le cas en 1986 sous Mitterrand.
Je renovuelle aussi ma proposition de maintenir un vote par circonscription au Sénat assuré par l'ensemble du corps électoral et la suppression des grands électeurs ... un archaïsme incompréhensible.

sur les autres mesures

Un petit mot sur les autres mesures.
Au premier chef sur la mesure qui consiste à fermer tous les bureaux de votes à 20 heures; Bon, c'est sûr ça va faire hurler les élus des petites communes pour qui s'est déjà dur de voir une centaine de personnes défiler sur 10 heures de temps. Là ce sera sur 12 heures ; Il va falloir amener de la lecture. Et en plus, pendant qu'on dépouillera on ne pourra même pas regarder les résultats nationaux à la télé !
Enfin, parlons du non-cumul des mandats. Les radicaux de gauche sont le seul parti de France qui s'oppose à ce principe qui constitue pour beaucoup l'alpha et l'omega d'un manque de démocratie.
Les radicaux de gauche ont raison. Derrière l'apparence d'une demande démocratique, il y a bien entendu une demande de poste poru ceux qui attendent à la porte des partis pour avoir une place représentative. Cela n'est pas très bon. On doit bien comprendre que dans un système démocratique on doit devoir son mandat au peuple et non à son parti. C'est ce contrat passé entre le peuple et l'élu qui lui donne le moyen de s'imposer au sein de son parti. Lorsqu'un élu doit son mandat à sa soumission aux puissants de son parti, comment peut il faire entendra la voie de la population qu'il représente ?
Maintenant, c'est vrai, il y a eu des abus. Il est une époque pas si lointaine, où l'on pouvait être maire, député, président de conseil général, de conseil régional e tutti quanti... Tel a été la situation de jean Lecanuet il n'y a pas si longtemps. Cela n'est plus possible depuis que Laurent Fabius a changé les choses... et c'est d'ailleurs une conséquence directe de la décentralisation.
L'exemple de Louviers me fait personnellement m'opposer à cette restriction sur le cumul des mandats. 
A Louviers, Franck Martin s'est d'abord fait élire comme conseiller général, puis comme maire, puis comme conseiller régional, c'est un cumul qui n'est plus autorisé. Mais il lui a toutefois permis d'avoir un pouvoir local assez fort pour imposer ses vues, et créer une intercommunalité que personne ne remet en cause aujourd'hui. il devait ses mandats directement au peuple et pas à un parti. Le fait qu'il ne soit pas député a fait reculer inutilement l'échéance... précisément parce que la crainte d'une concurrence a nui à l'intérêt général du territoire. Le fait qu'il ne doive à aucun parti son pouvoir lui a permis d'avoir un poids inégalable dans les négociations.
Tout ça pour dire que nous avons besoin de politique et de rapport de forces clairs et lisibles par la population. Le refus absolu de cumul de mandats va renforcer les luttes de place à l'intérieur des partis et faire en sorte pour reprendre l'expression de Jean-Louis Destans que le candidat sélectionné sera celui qui aura le mieux su planter les couteaux dans le dos de ses amis politique.
Où sera l'intérêt du peuple dans tout cela ? ...
Nous le verrons bien ! .... Tant il semble, dans la démagogie ambiante, fortement relayée par la presse, que le combat contre cette mesure est perdue d'avance.

cela n'empêche pas d'en débattre ...
je le rappelle, c'est le prochain thème du café radical,
à bientôt pour les heures, le lieu et le nom de l'intervenant.


             

mercredi 7 novembre 2012

parallèlement à l'ouragan Sandy ... Tempête dans un bénitier






en hommage au président Obama, quelques âneries
relevées de ce coté-ci de l'Atlantique.

Il est bien normal que l'on prête une plus grande attention aux couacs du gouvernement qu'à ceux de l'opposition. C'est la loi du sport, en quelque sorte. L'exercice du pouvoir impose une cohérence des propos avec l'action, qui est inconnue à ceux qui n'exercent que le ministère de la parole.  

L'expression publique requiert cependant une exigence : le devoir d'intelligence, c'est une question de respect dû à l'auditeur, au peuple ou à l'électeur. Je ne fais pas allusion ici à ce qu'on doit attendre de l'opposition : qu'elle participe au débat d'idées. si l'opposition est incapable de prendre des risques idéologiques, non seulement elle ne comprendra pas ce pourquoi elle a été défaite, non seulement elle sera incapable de se reconstruire mais en plus elle faussera le jeu démocratique en privant la société de débat.

Pour l'instant, hormis le débat faussé entre Copé et Fillon, on n'entend de la droite que ce qu'il leur reste d'aboyeurs, entre Nathalie Kosciusko-Morizet et Estrosi ..
Le sommet en matière d'ânerie est cependant atteint autour du débat sur le mariage des homosexuels,entre les maires qui appellent à l'incivilité, alors qu'ils représentent la Loi, les sénilités de Serge Dassault et les infamies de Monseigneur Vingt-Trois.
Tant de bêtises, de mauvaise foi, m'ont poussé jusqu'à présent à ne pas en parler tant les propos tenus sont sans consistance, vulgaires et sans intérêt. Mais voilà, dans le débat public, comme dans les conversations privées : qui ne dit mot consent... Or, comme j'ai déjà du mal à consentir à écouter cela, je me dois (poussé par quelques amis) de préciser ma façon de voir.
C'est vrai, le mariage pour tous représente une profonde révolution des moeurs. Il est donc normal que cette tempête dans les bénitiers éclabousse les vieilles barbes.  Pourtant, le principe en est accepté majoritairement dans les sociétés modernes, et je veux y voir une des conséquences positives du fait que l'Europe n'ait pas connu la guerre sur son territoire depuis plus de  70 ans, permettant ainsi le développement du droit des individus, puis du droit des femmes, puis du droit des minorités. Nous avons gagné la capacité à  nous regarder nous-mêmes, à admettre les différences, à rejeter la peur de l'autre.
Si l'homosexualité a pu être reconnue ou admise ici ou là, c'est la première fois dans l'histoire des civilisations que l'homosexuel a droit à une reconnaissance sociale .
Je parle au présent. La loi n'est pas encore votée, elle vient juste d'être présentée au conseil des Ministres. Elle sera dans quelques mois un acquis politique irréversible, au même titre que le droit de vote des femmes ou le droit au divorce par exemple... au même titre que l'on ne peut pas dire que l'on ne peut pas aller sur la lune !
Pourtant, c'est vrai, on revient de loin, lors même que l'on emprisonne, que l'on torture encore dans le monde pour homosexualité, lors même qu'il y a moins d'un demi siècle l'homosexualité était considérée comme une maladie mentale par l'Office Mondial de la Santé. 
Les propos du cardinal Vingt-Trois traitant le mariage pour tous de supercherie sont horrifiants.


Lesbiennes s'embrassant au coeur d'une manifestation d'opposants
au mariage homosexuel. Une réponse implacable à l'intolérance.
.
Tout d'abord, parce que la religion n'a pas son mot à dire sur l'organisation du mariage laïque.
Ensuite, lorsqu'on a renoncé par principe à la sexualité et à la famille, comment peut-on insulter les familles homosexuelles. Celles-ci existent même si elles ne sont pas encore reconnues. Comment peut-on les traiter de supercherie alors que c'est le poids de l'église et de la pudibonderie qui a empêché pendant des siècles la capacité à parler du désir et de la sexualité ? La supercherie, le mensonge vis-à-vis de la sexualité vient essentiellement du poids de la religion. La reconnaissance du mariage homosexuel est d'ailleurs une reconnaissance de la sexualité, du désir et de la physiologie... et un enfant adopté par un couple homosexuel en saura forcément plus sur son origine qu'un enfant éduqué religieusement dans une famille pudibonde. Sur ce point l'Église devrait avoir honte de son passé, de ce passé qui a permis de marginaliser, mépriser, rejeter et rendre parfois fous les enfants du pêché conçus hors mariage... ce que l'église faisait d'ailleurs appeler les "enfants naturels". L'église se condamne à tenir ce genre de propos ! A stagner dans un monde qui évolue très vite, elle risque fort de se noyer.
Les propos tenus par certains maires de droite sont indignes. Rappelons que les maires ne sont officiers d'état civil que par délégation de l'Etat. La faute qui consisterait à valider un mariage, serait de même nature que celle qui consisterait à ne pas reconnaître la naissance d'un enfant par ce qu'il ne serait pas en bon terme avec ses parents.
Les maires savent que dans ce cas de figure, ils risquent tout bêtement d'être destitués... Je pense que leurs opposants ne manqueront pas de chercher à profiter de l'opportunité qui leur serait donnée.
En l'espèce, il ne s'agit, ni plus ni poins d'appels à l'incivilité, ce qui, venant de maires de droite, en rajoute sur l'incohérence de leur attitude.

jeudi 1 novembre 2012

CENSURÉ !

D'accord, il y a censure et censure ... et Anasthasie n'est plus ce qu'elle était...
mais c'est toujours aussi désagréable d'être censuré ! Même si c'est plus pour
cacher ses propres fourvoiements que la Dépêche a saisi les ciseaux plutôt
que pour empêcher la liberté d'opinions.
Surprise ce matin en ouvrant la Dépêche : je découvre que mon texte a été censuré.
On dira : c'est une question de commodité. Mon texte était trop long. D'ailleurs, ce texte reprenait celui que vous avez sans doute lu sur mon blog. On m'avait demandé de le raccourcir... et il était passé de 5.000 à 1.700 signes. Pas mal déjà... D'autant que ma tribune s'affiche dans un petit coin au dessus d'une très grande page consacrée aux ambitions de la droite locale. D'autant que cette grande page fait suite une deuxième fois à une autre grande page consacrée aux ambitions de Benoit Veyrat, et que c'était cette même grande page qui avait suscité ma réponse : Questions pour un cornichon ... en référence à la très populaire émission de FR3.
Tout cela permet de constater à quel point la droite est à l'honneur dans la Dépêche de cette semaine. Attaque du blog de Franck Martin dans les indiscrétions, grande page et une consacrée au nouveau tandem Priollaud/Veyrat alors que ce dernier avait occupé les devants de l'actualité la semaine dernière... voilà qui mérite quelques explications.

En fait, comme le souligne le passage censuré, c'est la bonne blague sur la confusion entre police et gendarmerie qui a été coupée... et il s'agit bien moins pour la Dépêche de ménager Benoît Veyrat que de masquer la bourde du journaliste qui était présent et qui effectivement était passé complètement à coté du sujet. N'en parlons plus, on a bien rigolé. 
C'est ce qui explique que la Dépêche ait lourdement remis le couvert sur le lancement de campagne de la droite, ce qui explique qu'il reprochent à Franck Martin dans "les indiscrétions" d'avoir répondu sur son blog, à la conférence de presse de Veyrat (sans même remarquer, au passage que l'article était de moi !).
La Dépêche aura fait plus qu'il ne faut pour se faire pardonner. Son empressement confine au ridicule, notamment quand elle va mettre le blog de Franck Martin en baisse à cause de mon article, tout ça parce qu'il conteste les propos en conférence de presse... On croit rêver ! 
Si le lancement d'une campagne électorale ne doit pas donner lieu à contestation, effectivement, je dois m'être trompé et de lieu et d'époque.