La gauche lovérienne a acquis ses lettres de noblesse en développant un projet politique adapté à la situation locale, reprenant les valeurs humanistes universelles et les principes républicains.
C'est de ce courant là, qui trouve ses origines dans le mendésisme qu'est issue la municipalité actuelle de Louviers, dirigée par le radical de gauche Franck Martin.
Ce courant là est depuis toujours mal accepté par une gauche idéologique, qui s'appuie sur des logiques politiques nationales souvent mal assimilées...
Ainsi nos socialistes locaux ont annoncé la tenue conjointe avec les gauchistes du NPA d'une manifestation contre la hausse des impôts à Louviers. Ce sur quoi Franck Martin a défini cette démarche de Poujadiste.
Indignation l'autre soir de Christian Renoncourt, premier socialiste, lors du dernier conseil municipal : "nous ne voulons pas être traités de poujadistes ... C'est le mouvement qui a permis la première élection à l'assemblée nationale de Jean-Marie Le Pen".
Bien, mais la meilleure façon de ne pas se faire traiter de poujadiste, c'est encore de ne pas avoir un comportement poujadiste.
Dans la foulée, Sophie Ozanne surenchérit : "nous ne manifestons pas contre l'impôt mais contre l'augmentation d'impôts".
Bien, mais Pierre Poujade ne manifestait pas contre l'impôt, il manifestait contre l'augmentation injuste des impôts. C'était là son premier cheval de bataille.
Je suis même sur que Pierre Poujade, mort en 2003, n'aurait pas renié l'appellation "Nouveau parti anticapitalliste" à son époque... A partir d'une France qui avait du mal à évoluer, il a bâti un vaste mouvement de contestation qui a été à l'origine soutenu par le Parti communiste.
Comme le dit Franck Martin, "en politique, il ne faut pas seulement savoir ce qu'on veut, il faut aussi vouloir les conséquences de ce qu'on veut".
Ainsi, syndicalistes, communistes, se sont mêlés à un mouvement populaire et populiste prenant pour porte drapeau l'injustice fiscale et l'anti-parlementarisme et en sont venu à mêler leur voie à une extrême droite en quête d'existence politique, attaquant la République, la démocratie et les "apatrides" (Mendès France n'avait pour eux de français que le mot ajouté à son nom). Bref, le tissu nauséabond de l'extrême droite ... celui qui est capable d'engluer les Dieudonné, après avoir pris dans ses filets d'anciens dirigeants de gauche.
Effectivement, le poujadisme n'a pas fait que réveler les talents de Jean-Marie Le Pen, il a aussi, après la contestation du gouvernement Mendes France, été le terreau des tenants de l'Algérie Française, quelques années plus tard...
Oui, une manifestation contre une hausse des impôts à Louviers a certes ceci d'absurde qu'on ne voit pas les socialistes ou l'extrême gauche manifester dans les villes ou collectivités qui sont contraintes d'augmenter leurs impôts à Paris (9 %), en Seine Maritime, et dans les centaines de collectivités contraintes de le faire... Mais cete démarche n'est pas qu'absurde, elle est démagogique et touche au sordide ... Dans la négation de la logique de l'action publique, la NPA s'enfonce dans cette démarche poujadiste qui l'avait déjà poussé à s'opposer à l'installation d'un terrain d'accueil des gens du voyage ...
Personne n'aime payer ses impôts, c'est entendu !
Mais comme disait Michel Rocard : quand on est de gauche, on paye ses impôts ! Et c'est l'honneur de la gauche que d'expliquer que l'impôt est la contre partie de l'action publique. Mais il est bien plus difficile d'élaborer une politique alternative que de s'appuyer sur toute les protestations.
3 commentaires:
C'est justement parce que Michel Rocard est un homme de gauche qu'il s'était engagé pour le OUI au référundum Européen et qu'il a cessé ses activités au sein du Parti socialiste actuel afin de mettre ses compétences au service de la France en acceptant récemment le poste d'ambassadeur de France chargé des négociations internationales relatives aux pôles Arctique et Antarctique.
ROLIVOIS
Il est vrai que la formule révèle aussi le courage politique.
L'impôt progressif sur le revenu est aussi une mesure de gauche, elle est même l'oeuvre d'un radical; même si de droite ou de gauche, personne n'aime payer des impôts... mais il est important de montrer que l'action publique n'est pas gratuite, qu'elle a un coût et que chacun doit y participer.
Le plus important aussi dans la logique socialiste lovérienne, c'est le refus d'équipements tels que la Villa Calderon !
On en arrive aux vieux arguments de droite : on fait trop de social... et ceci à un moment de crise où la droite elle-même ne peut se désintéresser du social...
Olivier bon courage à vous tous là haut..
Quand on est pragmatique dans sa démarche politique, l'opposition dogmatique vient forcément des deux cotés.
Bonne chance
Enregistrer un commentaire