dimanche 29 mars 2009

Il y a comme un malaise ...

C'est pas facile, des fois, la politique !



Voilà que les radicaux de gauche, ceux qui ont le message le plus authentiquement Européen, trois ans après le Non au référendum et au moment où la crise fait ressortir à quel point l'Europe est une nécessité pour elle-même, pour la France et pour le monde ... se préparent à être absents de la reine des batailles que constitue le scrutin européen.


On nous dira que ce n'est pas la décision qui a été prise. En effet, après deux séquences de débats passionnés, une réunion entre membres de la fédération régionale, prise en sandwich entre ces deux séances du comité directeur, le tout s'est traduit par un vote dont la question même trahissait la nature de jeu de dupes.


C'en est d'ailleurs au point que Thierry Braillard, président de la fédération du Rhône et opposant interne à Jean Michel Baylet, croisé par hasard sur les quais de La Rochelle au moment du départ, a réussi à marquer des points indiscutables, alors que ses propos liminaires avaient été pour le moins discutés. Il avait en effet déclaré, un week-end de convention, que la théorie était sans importance et qu'il fallait d'abord s'occuper des problèmes internes...

Comment en est-on arrivé là ?

A l'origine, et pour synthétiser et éviter de refaire tout l'historique, le parti radical de gauche avait le choix entre trois options :

  1. Présenter des listes partout, soit sept listes, la huitième liste, celle de l'outre mer étant naturellement soutenue par Christiane Taubira. Cette option était soutenue par l'ensemble des militants, mais a fait l'objet de l'action déterminée de la fédération de Picardie, impulsée par Eric Montès que nous avons invité au café radical à Louviers. Bravo Eric pour avoir soutenu l'honneur du radicalisme et avoir cité le café radical à la tribune de la convention : l'Europe c'est pas le problème, c'est la solution. Un discours magnifique et acclamé.
  2. Une deuxième option consistait à ne présenter aucune liste. Ce n'était bien sûr l'option de personne a priori... Sauf que, comme le disait Paul Dhaille en aparté, lors du repas pris entre normands et entre les deux séances du comité directeur : j'ai dit "on propose des listes partout ou nulle part" mais c'est une attitude de faux cul. Humilité magnifique.
    Pourquoi est-ce une attitude de faux-cul ? Tout simplement parce qu'il y a une volonté politique qui est au coeur de la problématique radicale... Le mouvement des radicaux de gauche était à l'origine un regroupement d'élus ayant en commun de ne pas devoir leur élection au parti socialiste. Cela ne fait pas une doctrine.
    La doctrine se fait au fur et à mesure, en fonction des capacités laissées par l'histoire. Mais à chaque échéance nationale se pose le problème de la défense des intérêts locaux face à une réalité nationale.
    Cette situation est d'autant plus rageante que les radicaux, du fait même de leur indépendance et de leur souplesse sont les plus aptes à faire évoluer la gauche. On le constate tous les jours. Et c'est ainsi que sur l'Europe et sur l'abandon de la marxisation de la gauche, les radicaux sont aux avant-postes, ainsi que sur la mise en pratique d'une politique ancrée dans le réel et originale, à l'image du regretté Michel Crépeau à qui la convention de La Rochelle venait rendre hommage.
  1. Alors, il restait la 3e option, celle dont personne ne voulait... et que le Président a soumis au vote du comité directeur : "voulez-vous soutenir les listes qui seront en mesure de se présenter ?
La mesure a été adoptée avec 70 % des voix. Ainsi en est il des référendums... on ne répond jamais à la question.
Ainsi, alors que les jeunes, les militants, souhaitaient bien sur intervenir dans le débat sur les européennes, même dans les pires conditions personne ne pensaient que le sujet puisse être tranché dans ces conditions là. Ainsi, tout ce qui constitue le poids du radicalisme : les élus locaux, demande d'envoyer au casse-pipe, dans des conditions difficiles, des combattants inexpérimentés pour faire un score lamentable, à la condition que cela ne les éclabousse pas dans leurs pratiques.
Comment, dans ces conditions défendre une doctrine politique.
Bien sûr, on peut, on doit intervenir dans le débat, même sans être candidat. Mais comment faire entendre une voix qui déjà aurait été faible avec une liste, quand on sait que dans certaines régions on défendra le Modem, dans l'autre les Verts, et parfois même le PS ...
Il y avait là tout pour expliquer la petite mine des jeunes radicaux. Olivier Maillebuau, leur président allant même jusqu'à jurer qu'il n'était pas sous lexomil.
Alors, que faire après un tel gâchis... Je passe sur les propositions d'un malheureux ridicule qui ont été faites par la convention. Pour ma part, je n'en ai qu'une : que chaque élu local, de quelque poids, fasse entendre la voix du radicalisme en défendant la voix fédéraliste et radicale lors de la campagne en défendant des listes proches.
Et voilà mes amis !
Il est temps au retour de La Rochelle d'écluser dans la meilleure des compagnies les bouteilles de Pineau ou de Cognac... en espérant des jours meilleurs !

2 commentaires:

lg a dit…

Colère
Voici un commentaire découvert quelque part sur la toile… ça n'avait rien à voir avec nous.. mais ça aurait pu..

à+
Laurent


« Les jeunes vont se rebeller contre la classe politique droite ou gauche, ils se sentent sacrifiés par rapport au bien être de leurs parents…
Les jeunes sentent qu’ils n’ont pas d’avenir, ils ont peur et ce n’est pas de leur faute.
Un jour viendra, ils nous le feront payer cher…
Réveillons-nous pendant qu’il est encore temps !! »

café radical a dit…

Salut Laurent,
Bien sûr, il y a un problème spécifique de la jeunesse, et il est possible que en ces temps de crise, ceux qui ont 15 à 25 ans, constituent le corps structurant des générations à venir... a eux de trouver des solutions, et peut-être cela se fera dans la difficulté, voire dans l'affrontement, ce qui n'est pas, en soi souhaitable.
Pour autant, rien ne se construit sur la culpabilité, et surtout rien d'altruiste.
Pourtant, sachons écouter et rester à l'écoute de la jeunesse, qui porte en elle les solutions qu'elle ne connait pas encore... Et c'est aussi vrai que c'est pour elle, la jeunesse, notre avenir, que nous travaillons, sitot qu'on fait de la politique.