vendredi 13 février 2009

Une pétition pour une gauche européenne

L'Europe, c'est pas le problème ! C'est la solution ...

L'association Sauvons l'Europe (site) lance une pétition à laquelle souscrit le Café radical. On se retrouve dans une situation invraisemblable. En France, en pleine crise, le débat Européen est esquivé alors que l'issue de la crise, passe obligatoirement par l'Europe. Les fanfaronnades de Sarkozy sont de plus en plus burlesques depuis qu'il a quitté la présidence de l'Europe, parce que dans le domaine, aucun pays Européen ne peut s'en sortir seul.
Or, les partis restent englués dans des démarches nationales qui ont de moins en moins de sens. Le parti socialiste aura à répartir les sièges entre Fabiusiens, Hamonistes, Delanoïstes et Ségoléniens, entre les fossoyeurs de l'Europe et les Européistes qui n'ont pas fini de se déchirer depuis le référendum. Comment voulez-vous dans ces conditions qu'ils puissent s'intéresser à l'Europe ?!!! Le Modem lui-même a décidé de faire une liste people, qui évitera de parler de la Turquie. S'il y a une chance de parler de l'Europe, à gauche, elle viendra des radicaux de gauche. Le prg perdrait beaucoup à ne pas se lancer dans l'aventure, et notamment une bonne part de sa crédibilité.
Pendant ce temps, à droite, Dupont-Aignan, De Villiers et le Front National affûtent leurs arguments nationalistes. Ils veulent profiter de l'angoisse protectionniste qui a provoqué une grève en Grande Bretagne où les travailleurs anglais voulaient interdire l'emploi aux non-britanniques.
Pour nous, l'Europe n'est pas le problème, elle reste la solution. Il n'est qu'à voir comme l'Islande regrette son cavalier seul et frappe à la porte de l'Europe. Comment la livre britannique demande à intégrer l'Euro. L'Europe demeure le lieu de l'ouverture au monde, le refus du repli sur soi, l'exemple de ce qu'une démarche concertée permet d'éviter les guerres en cas de crise, et le développement harmonieux quand ça va bien.
Si vous souhaitez signer la pétition, cliquer ici. Nous l'avons signé bien qu'elle représente beaucoup plus une vision interne au parti socialiste mais pose bien un problème auquel les radicaux ne peuvent rester insensibles.

Les crises récentes, économiques, financières, géopolitiques, énergétiques, environnementales sont autant d'appels à l'Europe. L'agrégation des réponses nationales, même coordonnées, ne suffira pas face aux effets d'un capitalisme dérégulé et d'un monde belliqueux.
Chaque jour les conditions de vie et la sécurité des Européens se dégradent. Les initiatives européennes sont devenues trop timides et ne relèvent plus guère que de la basse négociation intergouvernementale.
Il manque une vision, une politique d'ensemble et d'avenir, telle celle qui a permis le développement des régions les plus pauvres, telle celle aussi qui a fait l'euro dont il faut rappeler le rôle de bouclier face à la tempête monétaire.
Mais pourquoi nous sommes-nous arrêtés là ? Les partis conservateurs gouvernent dans la très grande majorité des Etats de l'Union européenne. Au Parlement européen, la droite est majoritaire depuis 2004. Pour quels résultats ? L'Europe chargée de protéger, d'appliquer la justice sociale et d'anticiper la croissance durable et solidaire patine. La droite européenne s'est bien gardée de promouvoir une Europe sociale, juste et moderne, pourtant indispensable et souhaitée par les citoyens. L'impératif d'une Europe politique et sociale est dorénavant encore plus évident, mais soyons sincères, seule une gauche vraiment européenne, unie et cohérente autour de grands projets concrets et d'avenir, est en mesure de construire une telle Europe.
C'est cette gauche vraiment européenne qu'attendent des millions de citoyens de l'UE. Les élections européennes de 2009 doivent être enfin l'occasion de répondre à cette attente. La gauche européenne ne doit pas manquer ce rendez-vous, mieux encore elle doit dire clairement que c'est là l'occasion de relancer une dynamique européenne de progrès arrêtée par le double mouvement conservateur d'une droite libérale exégète du marché dérégulé et d'une gauche radicale préférant l'intérêt national égoïste à l'Europe.
Le 1er décembre dernier, le Parti socialiste européen adoptait un Manifesto qui fixe le programme politique d'une gauche vraiment européenne. Le Manifesto, ambitieux et réformiste, fait espérer une Europe force de progrès et de stabilité, celle que nous entendons porter pendant la campagne de 2009, avec tous les partenaires européens qui ont fait ce choix humaniste et solidaire. Ils ne doivent pas être les seuls. Les militants des organisations pro-européennes, ceux de Sauvons l'Europe, doivent aussi participer à ce mouvement, appelé à dépasser les frontières. Les élections européennes, trop souvent les annexes opportunistes des élections nationales, méritent une véritable campagne électorale trans-européenne. Toutefois, remporter les élections européennes ne suffira pas. Comment imaginer que le PSE et ses alliés ne présentent aucun candidat à la Présidence de la Commission européenne ? C'est pourtant une nécessité politique pour être crédible auprès des citoyens et montrer que les institutions européennes ne fonctionneront plus désormais sans clivage assumé, appuyé sur un débat politique de fond.
À l'heure où le monde connaît une crise globale, l'internationalisme qui nous rassemble est plus que jamais d'actualité. Ne nous laissons pas emporter par les tentations au protectionnisme et au repli souverainiste. La construction européenne ne sera crédible en Europe qu'à la condition de démontrer très concrètement aux citoyens que leur existence est meilleure avec l'Europe que sans, mais cela doit se voir. Donnons-nous les moyens d'apporter plus d'Europe dans le quotidien des citoyens : pour 2009, dépassons la nation et faisons campagne dans l'Europe, pour l'Europe, celle que nous voulons, celle que nous ferons !
Yohann Abiven, Fabien Chevalier et Diego Melchior, responsables de Sauvons l'Europe

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci d'appeler à signer notre texte. Et je vous rassure, la gauche ne se limite pas au seul PS. L'apport du PRG (et de sa branche jeunes) à toujours été importantes à nos yeux. Cependant, nous tenions à saluer ce document historique qu'est le Manifesto.

Anonyme a dit…

Message très rassurant qui laisse heureusement la place à une liste de gauche européenne ... et pas seulement au débat interne au parti socialiste !
Ce serait dommage que les seuls amis du nationalisme et ennemis de l'Europe se permettent d'éreinter et l'Europe et la gauche pendant que les autres resteraient à un débat étriqué franco-français qui dégoûtent nos compatriotes des élections.