La crise économique contraint à revenir sur tous les a priori idéologiques.
Avec Sarkozy on en était il y a six mois à une stricte limitation de l'intervention publique aux faits divers et au fameux "travailler plus pour gagner plus" en terme de doctrine économique.
Cela semble à présent bien lointain.
L'Etat injecte au même titre que les économies des sommes impressionnantes dans les banques et les plans de redressements, et se lance dans de vastes négociations syndicales dans le contexte d'une pression sociale difficile, accentuée par la situation particulière de la Guadeloupe qui met l'accent sur les effets de l'absence d'une action publique cohérente. Enfin, nous en reparlerons une autre fois.
Bref, arrivons au sujet qui nous intéresse. Forcément, la logique qui sous-tend le "travailler plus pour gagner plus" est le "tous les chômeurs sont des feignants", formule qui ne fait que rajouter un coup de massue supplémentaire au travailleur privé d'emploi. Conclusion logique : si ce sont des feignants qui profitent du système, moins et moins longtemps on les indemnise et meilleur c'est pour tout le monde.
En fait, crise ou pas crise, il se révèle que ce type de raisonnement est de toute façon catastrophique et en particulier dans le cadre de nos économies développées.
Que fait le chômeur peu indemnisé pour pas longtemps ? Il cherche un emploi, vite, même s'il est mal payé et ne correspond pas à sa qualification... ce qui est très mauvais en terme de rentabilité économique.
Il en résulte une perte de qualification et de savoir faire alors que c'est précisément ce dont une nation et une économie modernes ont besoin sous peine de laisser tomber l'innovation et le savoir faire et de précisément se faire rattraper par les économies à bas coût de main d'oeuvre qui sur ce plan seront toujours plus productive. On comprend mieux l'importance qu'accordent les syndicats et l'Etat au niveau d'indemnisation des chômeurs à un moment où, qui plus est, hélas, on s'attend à un afflux massif et où l'intérêt de tous commande que l'on maintienne la qualification des chômeurs à niveau par une juste indemnisation et une formation de qualité. Telles doivent être les priorités dans les négociations sociales qui s'annoncent. Ce n'est pas seulement une question de justice.
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