vendredi 23 mai 2008

Bravo Ben !


Article écrit à partir de l'analyse de Christophe Alix dans le Libération du vendredi 23 mai et de la contribution de Majid El Jarroudi au congrès du parti radical de Gauche
Le parti des entrepreneurs

Le nombre d'entreprises ne cesse de croître depuis 2002. En fait, il est remarquable que la France compte à présent plus d'entrepreneurs qu'aux Etats-Unis... proportionnellement bien entendu !


Est-ce là la conséquence de la politique économique des gouvernements conservateurs ? Il est vrai que dans la conjoncture maussade qui accompagne la droite au pouvoir, ce type de nouvelles ne manque pas d'être exploité par les services gouvernementaux.

En fait le phénomène est européen, même s’il est un peu plus fort en France. Il n’est pas lié à la conjoncture et n’est pas un reflet du dynamisme de l’économie.


40 % des sociétés créées le sont par des chômeurs avec une mise de fonds inférieure à 4.000 €. 87 % des sociétés n’ont pas de salariés. Qu’on me permette ici de rendre hommage à mon beau-frère, qui vient de toucher sa plaque gratuite de chauffeur de taxi parisien après 17 (dix-sept !) ans d’attente. (Bravo Ben !)

Ainsi, ces entreprises n'ont pas la taille critique pour recruter et encore moins pour atteindre une dimension de TPE-PME pouvant les amener vers les secteurs porteurs : seulement 4,2 % d’entre elles sont innovantes.

Ce phénomène doit-il être négligé ? Loin de là.


Au-delà de son aspect économique limité, les conséquences sociales et politiques sont importantes. Signalons au passage que cette façon de faire tourne le dos à l'axiome marxiste qui prédisait la généralisation du salariat sous la domination du Capital.

Lors du congrès du parti radical de gauche, une contribution très intéressante de Majid El Jarroudi (adresse de son blog : http://www.eljarroudi.com/) a souligné le modernisme de la démarche radicale vis-à-vis de l'entrepreneur.

Bien entendu il ne s’agit pas de faire du petit chef d'entreprise la figure emblématique du parti radical de gauche comme l’ouvrier l’a été pour les marxistes.
Reconnaissons toutefois que le chef d’entreprise est complètement représentatif de l’individu s'insérant dans une dimension collective passionnante.
Chef d'entreprise, il doit se battre pour la survie de son entreprise dans un contexte forcément concurrentiel. Il doit sans arrêt s'adapter dans un monde en mutation tout en respectant les contraintes imposées par l'intérêt général.
Il est parfois, dans une commune isolée, le moyen de maintenir une activité grâce aux moyens offerts par internet en ce qui concerne le maintien de son activité et sa formation. Défenseur du haut-débit, il est alors à la pointe du télétravail et parfois maître de l'organisation de son temps. Il empêche que son village devienne une cité-dortoir. Dans les banlieues, dans les cités, on constate le taux le plus important de création d’entreprises.
Signalons au passage que le nombre de cessation d'activité n'est pas supérieure chez les demandeurs d'emploi à ceux précédemment en activité.En bref, et mon beau-frère en est un vivant exemple (bravo Ben ! bis), un individu a de plus en plus de chance de se retrouver alternativement salarié et entrepreneur au cours de son existence.
On peut en attendre une meilleure compréhension des situations réciproques de salarié et d'employeur dans un cadre humaniste et rationnel améliorant par là-même le cadre des négociations.
Ce cadre socio-économique favorise effectivement l'approche politique de la gauche moderne incarnée par le parti radical de gauche.

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