Dans le débat électoral, le renoncement du parti radical de gauche à se présenter aux élections européennes ne fait qu'en ajouter à la confusion.
La défense de l'Europe perd une unité de combattants à quelques jours d'une bataille que beaucoup espéraient comme une revanche du référendum de 2005.
De toute évidence, le scrutin du 7 juin ne sera pas cela, ni en France, ni ailleurs.
Pas en France, parce que le monde politique souhaite effacer l'infamie de la victoire du non, de la part de ceux qui en ont été l'artisan, comme de ceux qui se sont battu pour le oui.
Pas ailleurs non plus, puisqu'on remarque que, dans les intentions de vote, la France est, avec 47 % d'intention de vote, l'un des pays où l'on se mobilise le moins mal.
Curiosité supplémentaire : la France, le pays qui a fait trembler l'Europe, l'épicentre qui impose encore ses répliques à l'Union Européenne, la France donc, juge à 59 % de son électorat que l'Europe est la mieux placée pour résoudre les problèmes économiques.
Il y a donc un vrai intérêt pour l'Europe alors que sur ce point comme sur celui de l'entrée de la Turquie dans l'Europe, on est frappé par l'absence de réaction des têtes de listes...
C'est tout simplement que fondamentalement, aucune liste n'a voulu jouer la carte de l'Europe et que, 3 ans après le référendum, rien n'a changé : les élections européennes servent à régler des problèmes politiques nationaux, même si l'électeur sait que telle n'est pas leur fonction.
Dans ce contexte, la raison invoquée par le prg de refuser ce mode de scrutin n'est pas anecdotique. Depuis 2004, la France est divisée en 8 circonscriptions. Choix des deux grands partis qui ont souhaité marginaliser leurs adversaires en divisant. Ils ont pris prétexte de rapprocher les députés de leurs électeurs, principe qu'ils ont foulé aux pieds en procédant à des parachutages outranciers. La conséquence essentielle en est l'amoindrissement du débat national ... quant au débat européen, aux choix européens, ils sont quasiment occultés.
C'est comme si l'enjeu des partis soit précisément de faire en sorte qu'il n'y ait pas d'enjeu...
Dans ce cadre, quels auraient été le poids, la chance de se faire entendre, d'une liste mettant directement en avant une ligne politique pro-européenne, défendant les acquis de l'Europe, l'entrée de la Turquie et un projet européen ouvertement fédéraliste ? Sans doute auraient-ils été faibles. C'est la raison pour laquelle le prg a renoncé après avoir obtenu des réponses humiliantes de la part de partenaires potentiels.
Les amoureux de l'Europe que nous sommes le regrettent. La France a besoin d'Europe, elle le sait. Elle le dit par le biais des sondages. La France a besoin d'Europe, même si elle ne sait pas ce que c'est. La faiblesse des authentiques partisans de l'Europe lors de débats qui devraient permettre de définir une stratégie européenne n'en est que plus attristante. Elle rend plus difficile encore la possibilité de faire entendre leur voix.
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