dimanche 20 janvier 2013

Pourquoi nous sommes au Mali

Le Mali est à un carrefour, comme tous les pays. Il comprend de vastes
étendues désertiques et ses ressources naturelles sont assez faibles.
sont assez faibles

La décision du Président de la République a sonné comme une surprise. Après tous les atermoiements des grandes puissances et des organismes internationaux, l'intervention de la France au Mali a été actée, comme on dit.

Ce vaste territoire (2 fois la France métropolitaine) situé au milieu du continent africain a été une colonie Française jusqu'en 1960. Ce serait pourtant une absurdité au regard de l'histoire comme de la politique que de considérer que l'intervention militaire relève d'un retour en arrière qui permettrait à la France de remettre la main sur un prestige ou un territoire perdu.
La guerre au Mali est en
continuité de notre Histoire,
mais cette histoire n'est
plus la même.  

Il y a donc une histoire entre le Mali et la France, de même il y a une histoire entre la France et tous les pays du monde, non seulement à cause de son histoire, mais le fait même d'être une grande puissance militaire et économique donne à la France une responsabilité. Ainsi ceux qui reprochent à la France de ne pas intervenir pourraient reprocher à la France, soit son impuissance, soit de défendre des intérêts financiers, économiques et stratégiques en n'intervenant pas.


Bien sur, le fait d'intervenir est une prise de risque. Mais pour reprendre la formule de Churchill éviter la guerre au prix du déshonneur ne protège pas toujours de la guerre. Pour l'instant, ce ne sont pour nous que les tragiques prises d'otages, pour les Maliens la soumission des populations des villes à la Charria façon fou furieux islamistes. Les récits de brutalité organisée, de mise en place d'une "justice" religieuse, de viols, de mains coupées sont ahurissants... et durent depuis des mois, sans que seule une condamnation timide vienne s'y opposer.
Je veux rappeler que la population Malienne a imposé dans la douleur et le courage un régime démocratique qui a duré depuis 1992. C'est l'un des rares cas historiques où la démocratie se soit imposée durablement dans un pays anciennement colonisé.

Aussi les propos critiquant l'attitude française au nom d'un néo-colonialisme sont proprement absurdes. 

Est-on plus coupable en intervenant militairement qu'en laissant une population en détresse ?
On ne peut pas se lancer dans la guerre sans se pénétrer de la formule de Clausewitz "la guerre, c'est la continuation de la politique par d'autres moyens.

Première image d'une guerre sans image.
Le premier Ministre rend hommage à Damien Boiteux,
premier soldat mort en mission au Mali.
 
Cela veut dire que la guerre ne saurait être une fin en soi. Derrière les logiques militaires, il y a toujours des hommes, porteurs d'enjeux et d'aspirations humaines, sociales et économiques. Il y a toujours des hommes capables de tous les héroïsmes et de toutes les horreurs.

La guerre au Mali est une prise de risque qui doit permettre une modification du rapport de force permettant un retour du politique. L'intervention de la France n'aurait pas de sens si elle ne permettait pas une redéfinition du non seulement du projet politique malien, mais aussi une modernisation et une pacification des relations entre les différentes ethnies et entre les cultures et modes de vie. 
Raison de plus pour gagner cette guerre, tout en sachant qu'elle n'est qu'un palliatif. Nous savons que la guerre est une chose horrible et grave. Elle ne saurait être un sujet de satisfaction.

Pour l'instant, il n'y a pas d'Etat Malien, il n'y en a plus, ou si peu. La situation fait penser à celle de la Somalie, l'écueil à éviter par excellence. Rien ne dit qu'on saura l'éviter. La France, de toute évidence a raison de mener la guerre contre la régression et contre la dictature islamique. Mais elle aura tort si dans l'avenir nous devons dire qu'elle a perdu cette guerre. Elle aura tort si cette guerre n'aide pas à construire la cohérence d'une politique étrangère européenne. elel aura tort si elle ne permet pas au Mali et au final à l'Afrique de construire son indépendance et son avenir.





 



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