jeudi 6 mai 2010

C'est la politique, idiot !

It's economy, stupid ! Telle est la formule d'un conseiller de Bill Clinton qui fit florès dans les années 1990, et qui avait été inscrite en lettres d'or dans les bureaux de la campagne du candidat démocrate ...Manière de dire que l'économie, il ne faut jamais l'oublier ... et que l'économie devait être au coeur du projet politique.
Mais il y a plus important encore pour les politiques que l'économie, c'est la politique elle-même !
Nain politique et géant économique, telle était la définition de l'Europe ... et la crise Grecque révélée par la crise économique nous montre à quel point le géant a des pieds d'argile !
Bien entendu, les Mélanchon se répandent avec un discours démagogique réduisant l'Europe au rôle de roue de secours des occultes puissances financières !
Ce sont les pyromanes qui disent : je vous l'avais bien dit que la maison risquait de brûler !
L'échec du référendum de 2005 a signé le début du renoncement à construire l'indispensable Europe politique... Or, c'est bien la faiblesse de l'Europe politique qui isole la Grèce, qui donne de la puissance à la spéculation financière, qui fait craindre l'effet-dominos ...
L'Euro est un fabuleux instrument, une construction qui donne à l'Europe une puissance financière qui n'est à la portée d'aucun État... et c'est là que le bât blesse. Chaque État se retrouve faible devant ses peuples. Chacun s'est appuyé sur sa démagogie propre chargeant l'Europe de tous ces défauts et lui interdisant tout projet ...
L'Europe est en danger. Je mes souviens de la phrase de Michel Rocard qui disait lors de la campagne référendaire de 2005 que, certes la constitution n'était pas idéale, mais qu'il en était de l'Europe comme d'un sommet attaqué par un alpiniste ... en loupant une marche, c'est toute la pente que l'on pourrait avoir à dévaler.
Si les États ne font pas preuve de responsabilité, personne ne le fera. Ce n'est pas le rôle de la finance. Ce sont aux États et aux peuples de revendiquer plus d'Europe.
L'Europe, ce n'est pas le problème, c'est la solution.
Ci dessous, la vidéo de l'intervention de Daniel Cohn Bendit le 5 mai, au parlement Européen : "Vous êtes complètement fous !"







2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je viens de discuter avec ma mère en Allemagne, et là-bas on voit les choses différemment.
Il ne s'agit pas de sauver la Grèce, mais les banques allemandes et françaises qui s'y trouvent et ce n'est que dans ce but que la France et l'Allemagne auraient voulu leur faire un prêt et pas vraiment par solidarité. Qu'en pensez-vous ?

Sylvia Mackert

Café radical a dit…

Nous sommes immanquablement solidaires ... quelles que soient nos intentions...
Telle est aussi la terrible loi de l'économie et de la finance ... Ainsi les démarches les plus calculées des spéculateurs et des Etats ont des conséquences sur nous tous et sur eux-mêmes ...
Voilà pourquoi les Etats, le monde politique, nous tous, devons nous donner les moyens d'être les acteurs et non les victimes de notre destin... et par conséquent de celle des autres... C'est bien le rôle de la politique. C'est difficile, mais sans réhabilitation de la politique, de ses débats, de sa complexité, nous allons "droit dans le mur", comme on dit