jeudi 27 mai 2010

Le café fait des petits ...


Hier soir, 12e café radical en présence de Françoise Laborde, sénatrice radicale de gauche et adjointe à la culture à Blagnac, la célèbre commune aéronautique à coté de Toulouse.
La séance a commencé par un amical salut et tous les voeux du café de Louviers à son petit frère qui vient de démarrer à Caen sa première séance. Que cent cafés s'épanouissent...

A Caen, comme à Louviers, une vingtaine de personnes. Heureux ceux qui ont soif de débats... le radicaux leur donnent à boire.


Au menu, le régime des retraites... Françoise Laborde, que nous remercions pour sa gentillesse et sa compétence a fait un bref historique de l'organisation du régime des retraites et du rôle important qu'ont joué les radicaux avec le vote il y a cent ans du premier régime destiné aux ouvriers et paysans...


Il y a quelques jours, alors que l'on sait depuis plusieurs années qu'il faudra modifier en profondeur le régime des retraites, le gouvernement a sifflé la fin de la récréation en voulant imposer le recul à 62 ou 63 ans de l'âge de la retraite.


Tollé des syndicats et des partis de gauche. On est loin des résultats d'une grande consultation nationale. De nombreuses questions sont sans réponses mais on nous abreuve de certitudes.
Dommage pour un débat qui manque et qui prend de court des partis de gauche qui sont pris entre le besoin de s'opposer au gouvernement et celui d'aider à la construction d'un système durable de solidarité nationale...
Cela peut expliquer l'attitude du gouvernement, fustigé par la presse, par les syndicats et que la population ne comprend pas.
Aux sondages du matin, on apprenait que près des 2/3 des Français soutenaient la journée nationale de protestation. Comment demander de travailler plus quand il y a moins de travail ?
Mais Martine Aubry est-elle raisonnable quand elle annonce que la gauche au pouvoir reviendra à la retraite à 60 ans, lors même que la situation aura empiré et que l'ensemble des pays Européens auront reculé l'âge de la retraite ?
Denis Szalkowski a animé le débat et a montré à l'aide de graphiques la dimension macro-économique du problème. Il reprend sa contribution dans son blog que je vous invite à visiter en cliquant ici. En gros, il démontre que les mesures gouvernementales ne suffiront pas à combler l'ampleur du déficit, notamment en raison de la baisse tendancielle des salaires dans la valeur ajoutée. Il reprend donc l'idée qui avait présidé à la décision de Michel Rocard d'instituer une contribution sociale généralisée imposant les biens du patrimoine et les revenus financiers.
La proposition radicale était complémentaire. Elle englobe mieux, à mon avis, la retraite comme un projet global s'insérant dans la mutation profonde de nos modes de vie depuis la généralisation du système de retraite relié depuis 1945 à la sécurité sociale.
Depuis 1945, on ne travaille plus à 14 ans, et l'exigence d'une main d'oeuvre performante fait que l'on recule l'âge de l'entrée dans la vie active et que l'on avance le départ de la vie active. Le niveau de qualification exigé impliquerait qu'au moins on prenne en compte les années d'études ou de stage dans le calcul de la retraite.
Le parti radical de gauche propose un plancher et un plafond de façon à assurer à tout citoyen une retraite décente, équivalent au smic tout en limitant le versement de retraites mirobolantes, invitant alors ceux qui seraient amenés à dépasser le plafond à cotiser en dehors du système lors de leur vie active.
La manifestation de ce jour fait écho au débat d'hier soir. Beaucoup de manifestants, malgré un manque de préparation. La retraite est dans tous les esprits. Il y a de l'angoisse pour ceux qui y sont, pour ceux qui s'en approche mais surtout pour ceux qui voient les jeunes privés d'emploi qui n'auront même pas pour consolation la perspective d'une retraite paisible.
Ainsi que le soulignait Laurent Joffrin dans Libération, c'est aussi, dans une période de crise, le premier recul social grave depuis l'après guerre... y compris dans la perspective qui laisse espérer à la majorité d'entre nous une vie plus longue et en meilleure santé...
Dans la période d'incertitude qui nous ronge, les solutions proposées par le gouvernement ne semblent pas à la hauteur du problème. On peut vouloir une politique du consensus et petre prêt à jouer un rôle politique responsable... mais à quoi ressemblera cet effort si l'on est obligé de revoir tout le système d'ici dix ans.
A mon avis, on n'a pas fini de parler des retraites.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

http://www.lepost.fr/article/2010/05/18/2078677_les-propositions-socialistes-pour-une-reforme-des-retraites-juste.html

http://www.parti-socialiste.fr/retraites

voici les propositions socialistes, qu'en pensez-vous ?

Sylvia Mackert