Vendredi, à la prison de Rouen, un jeune homme est mort pour avoir bu un coup de trop. Il s'appelait Idir, il avait 26 ans. Récidiviste de la conduite en état d'ivresse, il a été condamné, placé en maison d'arrêt. C'est là qu'il a été égorgé par son compagnon de cellule.
Ouverte en 1864, la maison d'arrêt de Rouen dite "Bonne nouvelle" compte 650 places et est occupée selon les périodes par 700 à 850 détenus, en détention provisoire ou condamnés à de courtes peines.
Au delà de ce qu'on peut dire sur les méandres tragiques de l'administration pénitentiaire, et en particulier à Rouen, qui a été montrée du doigt il y a à peine plus d'un an à la suite de l'assassinat d'un détenu accompagné d'un acte de cannibalisme, la France doit se poser les questions sur son système carcéral, qui lui vaut régulièrement remontrances de la part de l'Europe.
La volonté Sarkozo-datiste d'augmenter les incarcérations trouve ses limites en ce que
- elle ne propose aucune mesure de réinsertion (la mise en cellule d'un récidiviste de conduite en état alcoolique préserve-t-elle d'une récidive ?)
- elle amène les services à faire du chiffre (plus on incarcère, plus on répond à la demande du ministère)
- elle n'est même pas accompagnée d'une augmentation de la qualité de la mise en détention
Le parti radical de gauche est le parti des libertés. Il se bat depuis toujours et en dépit des tendances sécuritaires contre la détention préventive et contre les abus de droit. Le service public de la justice a pour mission de contribuer à la sécurité des citoyens en les préservant des comportements déviants et en visant à la réinsertion des délinquants dans la vie de la communauté des hommes.
Une politique répressive qui n'est pas accompagnée d'un volet de prévention de la délinquance et de prévention de la récidive est vouée à l'échec et conduit à des aberrations telles celles de la semaine dernière à Rouen. Le café radical proposera prochainement un débat sur la justice.
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