lundi 11 novembre 2019

Le rite Carrington



A Louviers, 

l'important c'est de participer !


Une nouvelle fois présents au rendez-vous, les Lovériens étaient 1200 inscrits et participants à la course du matin. Les petits, les grands, les moyens ont affronté les intempéries dans ce qui est devenu un rite au fil des ans. A voir cette foule surprenante, affronter la pluie triste, froide et persistante, on peut se rendre compte qu'à Louviers il se passe vraiment quelque chose le 11 Novembre.
Sans doute faut-il en premier lieu rendre hommage au mage. Cependant, si Joseph BUHOT, magicien, est bien à l'origine de la course comme du stade qui porte son nom, le phénomène a dépassé complètement son créateur. C'était une sacrée performance en 1932 de mettre sur pied à Louviers, petite ville de 15.000 habitants, une épreuve sportive de renom. Le petit fils Carrington rappelle la détermination du grand'père qui a obtenu le soutien de Pierre Mendès France, le jeune maire de l'époque. Ainsi a-t-il créé cette épreuve tant attendue, qui a un peu plus tard réussi à attirer les très grands champions lorsque le cross et le demi-fond français était à son zénith, avec les champions olympiques, Michel Jazy, Michel Bernard et Alain Mimoun (vainqueur du marathon mais battu par Jean-Pierre Boucher, héros local (il est vrai dans la course vétérans mais cela démontre la qualité du plateau). 
Pluie, vent, neige, rien n'arrête les Lovériens ... Ils étaient
1.200 à braver un temps exécrables, enfants, femmes, hommes,
le plus souvent en famille, c'est un moment à ne pas manquer.
L'idée magique du grand Carrington est devenu un mythe.
Sous l'impulsion de l'Office Municipal des Sports, et grâce à la
culture politique Lovérienne qui a impulsé le sport pour tous,
une compétition de haut niveau s'est transformé en un
rendez-vous unique en Normandie et peut être en France. 
Mais ce n'est pas le plus beau. Ainsi, quelques années plus tard,  le cross country a disparu des radars médiatiques depuis une vingtaine d'années (à l'exception  notable en France d'Annette Sergent à la fin du dernier millénaire). Rares sont ceux, autour de nous, qui pourraient citer le dernier vainqueur du cross du Figaro ou même du championnat du monde. Mais ce qui n'est pas rare, à Louviers, c'est ceux qui ont participé au moins une fois dans leur vie au Carrington. Pas aux courses de l'après-midi, qui attirent les clubs d'athlétisme du département et au delà, parce que le Carrington reste un épreuve de prestige ... Non, ce qui compte, c'est la course de la matinée, celle qui réunit des gens de tous âges pour participer au rituel d'une course d'à peine plus de trois kilomètres, et qui a réuni 1.200 personnes, de tous âges, de tous sexes, de toute catégorie, en famille ou en solitaire, parfois même avec un chien et ce, quel que soit le temps. 


Vue panoramique d'une partie des 1.200 participants, sous la pluie glacée et l'herbe boueuse.
Non seulement l'attrait de la course ne se dément pas, mais la participation augmente. Même quand les enfants ont grandis, sont partis, il reste des acharnés du Carrington, bien sûr, des Lovériens, essentiellement. Il y a maintenant des participants pas si âgés qui, y ayant concouru enfant, y amènent par la main les petits enfants dans une ambiance joyeuse et attendue, et défiant tous les aléas météorologiques.
Le maire de Louviers, un drôle de pistolet ! On n'est pas sûr
qu'il se soit habitué aux mœurs Lovériennes.
(photo ville de Louviers)
C'est sans doute ce que n'avait pas compris le maire actuel, qui, alors nouvellement en place avait proposé sans sourciller à la très célèbre Manita Carrington, aujourd'hui décédée, de déplacer la date de la course... On ne sait pas encore ce qui lui était passé par la tête. Bien sûr Manita, en a failli s'étrangler. Déplacer le Carrington, ce serait un peu comme, je ne sais pas, moi, déplacer Noël, parce qu'il fait un peu froid ce jour là ... ou fêter le 14 juillet au mois d'août ... 
Reste la magie de la course et de l'effort collectif que j'illustre de quelques photos glanées ici ou là. 
Il y a quand même un vainqueur,
c'est une vraie course !
Aurélien Callewaert, de Louviers
 s'est imposé dans la bonne
humeur. (photo ville de Louviers). 


   





Quand on vous le disait, qu'il y avait des chiens (photo ville)





Enfin, j'ai gardé le meilleur pour la fin ! Diego Ortega et son équipe ont distribué aux participants et aux clubs
leurs propositions pour que Louviers reste une ville sportive 

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