mercredi 7 mars 2018

Un spectre hante le monde ...

Et ce spectre, c'est le spectre du populisme[1].


Coluche est l'image sympathique du populisme à la
française. Tellement sympathique qu'après avoir compris
qu'il pouvait nuire au renouvellement de la vie politique
en empêchant la victoire de la gauche a décidé de ne pas
se présenter à la présidence de la République malgré des
sondages très favorables. Il a continué son action citoyenne
autrement en créant "les restaurants du cœur". Reste que
Coluche était dans la tradition française de dérision absolue
du monde politique et social à l'image de Hara-kiri. Beppe
Grillo, comique italien devenu homme politique dit s'en être
inspiré.
L'avantage avec les élections en Italie, c'est qu'on ne peut pas faire comme si le danger populiste n'existait pas. Le mouvement 5 étoiles, initié, propulsé par Beppe Grillo a hissé son leader Di Maio largement en tête des élections italiennes. Cette élection, qui effraie l'Europe, fait suite au brexit, à la coalition droite-extrême droite en Autriche, sans parler de ce qui se passe en Hongrie, et, bien loin de l'Europe, aux Etats Unis,  au Venezuela et aux Philippines... Bien entendu, la liste n'est pas exhaustive. 


Reste que, justement, et à propos de spectre, c'est pas le tout, mais comme me dira ma petite fille dans pas longtemps : c'est quoi le populisme ?.. et, question bonus, en quoi c'est dangereux ?

Bon, pas facile tout ça. Dans populisme, il y a peuple. Or, depuis la naissance de la démocratie moderne, c'est bien le peuple qui est au cœur de tout, et qui motive la démocratie (d'ailleurs, démocratie, ça veut dicre : pouvoir du peuple). Alors, pourquoi la démocratie aurait-elle peur du peuple ? 
Chavez et Maduro ... y a pas qu'en Europe
Bonne question. Il n'y a pas de démocratie sans peuple. Les partis, qui sont nés avec la démocratie, font tous la cour au peuple. Normal, c'est le peuple qui élit ses représentants et que ceux-ci s'affichent avec des étiquettes qui aident les électeurs à se repérer.  
Sauf que ça ne marche pas toujours. Les partis, on sait ce que c'est, pas le peuple. C'est ce qui fait d'ailleurs que chacun peut parler en son nom. 
Sans doute se trouve ici l'essence du populisme lors même que le populisme a pu prendre de nombreuses formes au long de sa brève histoire ... une histoire cependant pas moins longue que celle de la démocratie moderne.

La Russie et les premiers populistes 

En fait, le populisme apparaît comme l'enfant ingrat de la démocratie ... même si le mot apparaît pour la première fois en Russie sous la dictature tsariste. Il s'agit d'un mouvement d'intellectuels, rejetant le conservatisme et persuadés que le peuple et en particulier la paysannerie très majoritaire doit être écouté et se constituer comme avenir de la Nation. L'idée généreuse se cassera les dents. Les paysans rejettent les intellectuels qui sont eux mêmes persécutés par le pouvoir tsariste. Il mourra mais ce premier mouvement aura joué son rôle dans le sens d'une opposition au pouvoir et se traduira par un développement du socialisme, de sa construction et de ses diverses formes d'organisation qui joueront un rôle majeur dans la révolution qui se déroulera en 1917. 

La France et le boulangisme

C'est en France que l'on trouve la première expression du populisme tel qu'on l'entend aujourd'hui. Passionnante l'histoire du boulangisme... Il faudrait que j'y retourne. Ce qu'on peut dire pour résumer, c'est que ledit général profite de son prestige et de sa notoriété pour emmener derrière lui un ensemble  agglomérant des représentants de l'extrême gauche à l'extrême droite. On est là dans l'essence du populisme où, dans la critique du système et de ses représentants, amalgame toutes les frustrations politiques et sociales dans un ensemble puissant. Ça se passe quelques années après Napoléon III, quelques années après la Commune. Le monde politique est incapable d'offrir une perspective à la Nation française. Ses représentants sont disqualifiés. Bref, on est à la recherche d'un héros, d'une grande gueule, et on est en train de définir le populisme. 
Caricature du général Boulanger avec
un discours qui se sera repris par
tous les populismes sous des formes
diverses : du balai !
Malgré tout, le Boulangisme s'éteint sans catastrophe, essentiellement parce que le Général Boulanger, malgré tous ses défauts reste Républicain et refuse de marcher sur l'Élysée à la suite d'un triomphe électoral. Les atouts du général ? Pour faire vite, il défendait un idéal républicain qui lui valut de nombreuses sympathies à gauche et y compris chez des personnalités telles que Clemenceau ... et d'autre part il était un général reconnu et estimé qui, dans le besoin de revanche à la suite de l'humiliation subie en 1870 lui assura le soutien de toutes les factions de droite, des royalistes au napoléoniens. L'histoire est bien sûr beaucoup plus compliquée et je suis preneur de toutes les corrections ou annotations. Ce qu'on doit retenir c'est que le général Boulanger n'a pas voulu du pouvoir malgré l'enthousiasme populaire qu'il avait lui-même suscité. Il mourut en exil, se suicida à la suite d'un dépit amoureux mais pas du tout à la suite de ses déboires politiques. Enfin, le général Boulanger, laissa à la France l'un de ses plus grands tubes populaires  que je vous donne le loisir d'entendre (ici exécuté par l'immortel Bourvil) :  
L'exemple du Boulangisme est éclairant sur le populisme à plus d'un titre. Il casse l'organisation politique qu'il critique. Il s'appuie sur une forte personnalité. Enfin, bien entendu sa puissance charismatique repose sur toutes les ambiguïtés, celles même qu'il reproche aux politiques traditionnels. On peut penser qu'il préfigure tous les populismes d'aujourd'hui, qu'on retrouve dans le poujadisme cette même logique nationaliste opposé au monde politique et qui se traduit par l'impuissance politique. On peut aussi penser qu'il peut avoir un prolongement dans le gaullisme en ce qu'il concerne une personnalité militaire voulant aller au delà des clivages politiques, dans le macronisme même mais Macron n'a jamais critiqué le système, il a juste bouleversé le jeu politique, et  dans le "coluchisme" (en ce Coluche a lui aussi renoncé au pouvoir). 
Et effectivement, ce qu'il y a de plus acceptable dans le Boulangisme c'est qu'il a échoué. Il n'était pas prêt au pouvoir, certes, mais le problème est quand les gens qui ne sont pas prêts au pouvoir, y parviennent et y prennent goût.

Différences entre fascisme, nazisme et populismes

Le fascisme est-il un populisme ? Il n'en est pas synonyme a priori, d'autant qu'entre Boulanger et Mussolini, le premier fasciste la filiation n'est pas évidente. Boulanger n'a pas laissé de trace politique écrite et Mussolini dispose lui, d'une profonde culture politique. Il a été socialiste internationaliste, anticolonialiste et antimilitariste jusqu'en 1914 avant d'effectuer un virage à 180° qui fera de ce dirigeant socialiste italien le créateur du parti fasciste et lui permettra de prendre le pouvoir pour longtemps cachant ses faiblesses politiques par une attitude expansionniste porteuse d'échec. Ainsi la grande Italie se mettra sous la coupe de l'Allemagne de Hitler après avoir semé horreur et désolation dans le monde entier. J'abrège parce que sinon, ça nous mènerait trop loin. 
Le peuple est au cœur des politiques nazies
et fascistes. Mais il y a une différence nette
avec les populismes, en ce qu'il y a une
mystique salvatrice du peuple chez Hitler
comme chez Mussolini, un peu aussi chez
Chavez. Dans le mouvement populiste des
pays développés, le peuple est juste un
enfant mal compris, méprisé, et qui a
besoin de soins et d'attentions.
Je ne pense pas qu'il faille considérer le fascisme puis le nazisme comme un populisme. Certes, on est dans l'exaltation du peuple...mais on lui donne une mission. Le peuple est idéalisé dans les régimes fascistes et nazis. Dans les démarches populistes, ce n'est pas ça. On est dans une démarche maternante. Le peuple n'est pas écouté, on ne fait pas assez attention à lui, il est méprisé. Sous les régimes de Mussolini comme de Hitler, il sait déjà qu'il devra se mettre au pas, qu'on en lui demandera pas son avis puisque son avis sera forcément celui du chef.
Il y a une chose cependant évidente dans le populisme, c'est que chaque mouvement populiste, à chaque période, dans chaque circonstance a sa personnalité et que cette personnalité est forcément liée à celui qui l'incarne. Il reste que le populisme est plus une manière d'être locale qui n'a ni idéologie ni élan. Peut-il alors être dangereux ?

L'exemple du poujadisme

Mis à part de s'opposer à une fiscalité trop
lourde et injuste, le seul credo politique
de Poujade est de s'attaquer aux juifs et
aux parlementaires. Pierre Mendès France
sera sa cible favorite.
Le poujadisme est un exemple très intéressant. On garde de Poujade le fait qu'il se soit opposé au nom du petit commerce à la fiscalité et par voie de conséquence à ceux qui la décidaient, les parlementaires et ceux qui la nécessité : les services publics. Il a renoncé lui aussi au pouvoir malgré son succès impressionnant aux élections législatives qui allaient faire entrer Jean-Marie Le Pen dans la vie politique française. Poujade s'attaquait à Mendès France parce qu'il était parlementaire et juif. Il avait toutes les audaces, mais il n'eut pas les moyens de traduire politiquement sa réussite électorale. Ce qui est intéressant dans la démarche de Poujade est aussi le lien sous-jacent entre racisme et populisme... ce qui n'a pas empêché Poujade par la suite de se fondre dans la vie politique traditionnelle. On remarque pour l'anecdote qu'il a toujours appelé à voter pour le vainqueur de l'élection présidentielle à venir, de Pompidou à Chirac, en passant par Giscard d'Estaing et Mitterrand. 
The economist situait Marine Le Pen entre
le hongrois Victor Orban et Donald Trump.
Des trois, elle est la seule à ne pas être
parvenue au pouvoir ... Victor Orban,
comme Trump rejettent la réalité et plongent
leur pays dans une rhétorique d'exclusion
et d'opposition aux institutions mondiales à
l'extérieur et ouvertement raciste à l'intérieur.
L'histoire donne des exemples terribles des
conséquences que pouvait engendrer cette  
attitude  et c'est précisément pour  les éviter
que ces institutions ont été créées.
C'est que, finalement, ce qui définit le populisme c'est l'incohérence. Or l'incohérence en situation de responsabilité, c'est à dire en confrontation avec le réel peut donner lieu à n'importe quoi, et plus précisément soit à l'acceptation de la réalité soit à son rejet et le déni de réalité peut mener aux pires catastrophes, et notamment aux dictatures et aux guerres qui, comme le disait Clausewitz ne sont jamais que la continuation de la politique par d'autres moyens. 

En acceptant la réalité, en se conformant aux règles 
On dirait que le canard enchaîné lui-même
tombe dans le piège populiste en mettant
tous les démagogues dans le même sac.
Mais la démogagogie, défaut constitutif
de la démocratie, n'est pas la populisme.
du pouvoir démocratique, les populistes cessent d'être populistes et se comportent  précisément comme les pires des politiciens faisant le contraire de ce qu'ils avaient dénoncé hier. C'est cependant ce qui peut arriver de mieux. Le pire reste bien sûr le déni de réalité, la mise au pas de toute opposition y faisant référence ou risquant d'y faire référence. 
Reste maintenant, une fois dressé ce tableau, à l'actualité. 

et l'Italie 

Le comique tribun Beppe Grillo a laissé sa place... pour le
meilleur ou pour le pire. On est passé du "Vaffanculo" mets
toi le dans le cul à une logique plus sécuritaire ... Rien de
rassurant
Les élections Italiennes ont placé en tête le mouvement 5 étoiles, le parti créé par Beppe Grillo. Cas exceptionnel, le créateur d'un parti populiste a laissé la main à l'un de ses jeunes lieutenant, Luigi Di Maio. Il a, a priori, l'attrait du neuf, qui fait souvent la fortune des populismes. Sauf qu'on n'est jamais complètement neuf, en politique comme ailleurs. Issu d'un milieu politique pro-fasciste, il a fait sa carrière professionnelle dans la sécurité. Ça ne veut rien dire mais c'est une indication, lors même que l'on trouvait dans l'environnement protestataire de Grillo de nombreuses personnalités venant de l'extrême gauche ou de l'écologie ... ou des deux. On est là d'ailleurs dans le plus grand flou. De la dénonciation de l'Europe, des partis, des compromis comme image suprême de la nomenklatura, les 5 étoiles ont changé de discours. Ils sont arrivés en tête, largement en tête, mais il sont très loin de la majorité absolue. Leur expérience du pouvoir local est mauvaise, voire catastrophique, comme à Rome dont la maire, Virginia Raggi à peine élue s'est trouvée non seulement incapable de résoudre le problème de ramassage des ordures, sur lequel elle avait fait campagne, mais a eu de graves problèmes une fois révélés les liens de son proche entourage avec Mafia Capitale, scandale financier lié précisément au ramassage des ordures ménagères.
Bref, comme dirait l'autre, rien n'est simple et tout se complique. Le rapport de force issu des élections ne veut plus rien dire. Derrière les 32 % obtenu par les 5 étoiles, le parti démocrate, force de gauche est réduit à moins de 20 %. Il devance la Lega, parti d'extrême droite d'une courte tête lors même que Forza Italia, le parti de Berlusconi, plonge sous les 15 %. 
Petite aparté sur la Lega, que je qualifie comme tout le monde de parti d'extrême droite, avec comme seule ligne politique le refus de l'étranger .. au point qu'il a refusé de condamner ouvertement l'un de ses membres qui a tiré au hasard sur un groupe de gens qui avaient une couleur de peau qu'il jugeait trop sombre. Mais il faut dire aussi que cette Lega, qui a cessé de s'appeler Lega Nord et de se revendiquer sécessionniste. Cette démarche qu'on dit inspirée par Marine Le Pen en personne, lui a en tous les cas permis d'obtenir des voix sur toute l'Italie. Signalons aussi qu'il est répertorié dans le centre droit (!!) puisque non seulement il a revendiqué une alliance avec la droite de Berlusconi, non seulement il l'a déjà pratiqué, mais en plus ledit Berlusconi en déroute a proposé de s'allier avec lui, même minoritaire. Bref, un peu comme si Wauquiez passait un accord avec Marine Le Pen ... comparaison très délicate, Wauquiez étant bien évidemment un parangon de droiture en comparaison avec l'imbattable Berlusconi.
Nous n'en sommes pas là ... d'ailleurs nous n'en sommes nulle part. Et même serions nous plus avancés si cette alliance avait lieu ... même si cette annonce laisse supposer qu'elle agira en faveur d'une alliance entre le mouvement 5 étoiles et le parti du centre gauche entré en crise profonde ... un peu comme le parti social démocrate allemand à l'heure du choix entre l'alliance avec Merkel et un splendide isolement laissant le pays en danger. 
Sauf que là, Renzi, le bâtisseur de la stratégie mise à mal par le parti 5 étoiles refuse de s'allier avec ce dernier... Alors, alors, nous verrons bien ... les paris sont ouverts mais il faut rappeler que, quoi qu'il en coûte politiquement, le vrai adversaire du populisme, c'est l'esprit de responsabilité. 



  


[1] Périphrase naturellement inspirée de la première phrase du Manifeste de parti communiste de Karl Marx, dont j'offre aux gourmands  les premières lignes  pour apprécier à sa juste valeur, remplacer l'Europe par le Monde étant donné que l'Europe en 1948 représentait la pointe avancée du développement mondial :
Un spectre hante l'Europe : le spectre du communisme. Toutes les puissances de la vieille Europe se sont unies en une Sainte-Alliance pour traquer ce spectre : le pape et le tsar, Metternich et Guizot , les radicaux de France et les policiers d'Allemagne.
Quelle est l'opposition qui n'a pas été accusée de communisme par ses adversaires au pouvoir ? Quelle est l'opposition qui, à son tour, n'a pas renvoyé à ses adversaires de droite ou de gauche l'épithète infamante de communiste ?
Il en résulte un double enseignement.
Déjà le communisme est reconnu comme une puissance par toutes les puissances d'Europe.




 






















1 commentaire:

Café radical a dit…

Ci-dessous l'analyse transmise par JP Bernard, ami radical de gauche du Finistère, et réalisée par le cercle Jean Zay.

Le populisme de prospérité,

Erwann Marie (cercle jean Zay du 29) avait repris et complété une position de Jean-Yves Camus (1) pour un article du Cahier Radical des Radicaux de Gauche du Finistère.

L'expression « populisme de prospérité » est utilisée par le chercheur Jean-Yves Camus de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) pour qualifier les mouvements politiques populistes qui ont émergé dans les pays scandinaves à partir des années 1970 et ensuite dans d'autres régions prospères d'Europe « lorsque ceux qui possèdent une part plus ou moins importante de la richesse refusent de la partager, développent des valeurs fondamentalement inégalitaires, xénophobes et ultranationalistes ».
Il s'agit d'« un mouvement d'égoïsme qui se produit dans une société en bonne santé, mais qui refuse la société multiculturelle et le partage du gâteau ».
Ces mouvements sont apparus :
▪ au Danemark, avec le Parti du progrès de Mogens Glistrup puis le Parti populaire danois ;
▪ en Norvège, avec le parti norvégien du progrès de Carl Hagen ;
▪ aux Pays-Bas, avec la Liste Pim Fortuyn ;
▪ en Italie du Nord ou la situation est d’une dangereuse mobilité ;
▪ en Flandre belge, avec le Vlaams Belang, la Nieuw-Vlaamse Alliantie et la Liste Dedecker ;
▪ en Suisse avec l'Union démocratique du centre de Christoph Blocher ;
▪ en Autriche avant mais aussi lors des dernières élections avec le mouvement populaire conservateur ÖVP et le FPÖ ;
▪ on peut désormais associer la France si l’on prend en compte les premiers résultats du gouvernement français de E. Macron depuis fin 2017, hors l’ultranationalisme, encore que des tendances puissantes se font jour dans certains rangs de la droite (LR et LREM) selon E. Marie.

(1)Jean-Yves Camus : source Wikipedia.
Journaliste et politologue, c’est un spécialiste de l'extrême droite française et des groupes radicaux islamistes, il est chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) depuis 2006. Il a dirigé et collaboré à plusieurs ouvrages collectifs dans le cadre du Centre européen de recherche et d'action sur le racisme et l'antisémitisme. Il est à l'origine de la notion de populisme de prospérité.
Intervenant dans les médias, il publie des articles dans Le Monde diplomatique ou Charlie Hebdo dans les années 2000 et a collaboré au journal en ligne Proche-Orient.info[Quand ?]. Il participe désormais au site d'information Rue89 et a repris une chronique dans Charlie Hebdo.
Jean-Yves Camus, qui s'est par ailleurs converti au judaïsme, collabore également à l'hebdomadaire Actualité juive. Il a participé à plusieurs conventions du Conseil représentatif des institutions juives de France.
Il a également été[Quand ?] le conseiller du chevènementiste Georges Sarre.
Depuis 2014, il dirige l'Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès, un think tank proche du Parti socialiste.