samedi 12 décembre 2009

Yazid Sabeg refuse le débat



Qu'est ce que je fous là ?
C'est en substance ce qui ressort de l'interview du commissaire à l'égalité des chances nommé par Sarkozy.

Peut-on être musulman dans ce pays ? Telle est la question mise en exergue de l'article publiée ce jour dans le journal du dimanche. C'est une bonne question, et il rappelle que depuis que la France a colonisé l'Algérie l'Islam est devenue la deuxième religion Française.



Alors bien sur, on peut être français en étant musulman, chrétien, athée, bouddhiste, on peut-être français en étant de gauche, de droite, du centre, d'extrême gauche ou d'extrême droite. On peut être français en étant beau ou moche, gros ou maigre, petit ou grand, blond ou brun, noir, blanc, jaune, rouge... On peut être français en étant intelligent ou con ... mais cela ne fait pas l'identité nationale.



Yazid Sabeg en veut à Eric Besson d'avoir dénaturé le débat... et tente de protéger Sarkozy. C'est incroyable. On sait depuis Azouz Begag à quel point Sarkozy a joué avec le racisme, c'est à dire a joué avec l'identité communautaire. C'est l'histoire de "la racaille", des propos qui ont enflammé tous les quartiers de France, c'est l'histoire du "mouton dans la baignoire" des propos qui ont tenté de présenter les musulmans comme irrespectueux des règles communes, histoire de cliver la campagne électorale qui s'est finalement traduite par la création du ministère de l'immigration et de l'identité nationale ... et du débat sur l'identité nationale ouvert au peuple.



Un débat qui est forcément entendu comme c'est quoi être français ... Un débat où rebondit forcément l'horrible expression "français de souche", la complète contradiction avec ce droit du sol qui a construit notre identité aux yeux du monde.



Reste que quand on relie l'identité nationale à l'immigration et que c'est ce ministère même qui lance le débat on n'est pas dans la pédagogie, on est dans le fameux défouloir, le déversoir dénoncé par Yazid Sabeg ... Ce déversoir qui rend de plus en plus problématique, l'insertion des jeunes des quartiers, et qui renvoie au rang de simples gadgets les mesures du type cv anonyme.



Yazid Sabeg dit que Nicolas Sarkozy est exempt de tout racisme... Mais ce que fait le président est encore pire : il joue avec le racisme. Un raciste est un idiot qui construit son identité sur le rejet de l'autre. Mais quand on joue sur le rejet de l'autre et le repli sur soi on touche à l'indignité de la politique.



Pour l'interview intégrale de Yazid Sabeg, cliquer ici.



Pour un vrai débat sur le sujet, ne loupez pas le prochain café, vendredi prochain






Peut on débattre de l'identité nationale ?



débat autour d'un verre et en présence de Pascal-Eric Lalmy, historien, secrétaire national du parti radical de gauche ...



pour avoir un débat de bistrot de qualité



vendredi 18 décembre 2009 à 18h45



brasserie "le jardin de Bigards", 39 rue du Quai à Louviers



2 commentaires:

Anonyme a dit…

Y a-t-il plusieurs blogs du café radical ? Ce n'est pas le même blog en passant par le blog de F Martin.

Sylvia Mackert

Anonyme a dit…

J'ai lu l'interview et c'est contradictoire, il dit qu'il refuse et de l'autre côté il dit qu'il souhaite un vrai débat. Comment le prendre ?
On peut avoir sa religion en France en deuxième position, c'est à dire après être Français en priorité et dans le respect de la loi de la laïcité. Simplement chaque religion préconise de respecter en priorité les règles (lois) de la religion en question, ce qui est complètement contradictoire aussi.
Et dire qu'avec la conquête de l'Algérie, avoir fait la conquête de l'islam et de la religion musulmane, je ne suis pas d'accord. La conquête de l'Algérie devait être le contraire à l'époque, apporter la laïcité, la démocratie et les droits de l'hommes à l'Algérie et non pas tomber sous la religion musulmane, si j'ai bien compris l'esprit français au cours de l'histoire ? Dites-moi, si je me trompe ?
Le discours sur l'identité française veut peut-être simplement rappeler le passé et les valeurs de la République ?


Sylvia Mackert