lundi 4 décembre 2017

ma lettre à Sylvia Pinel

Madame la Présidente, chère Sylvia




Tu viens de m'écrire, ainsi qu'à presque tous les adhérents du parti radical de gauche, une lettre (à laquelle tout un chacun peut avoir accès en cliquant là ) qui m'a laissé un temps sans voix avant de me dire que, finalement, elle méritait réponse.

C'est entendu, la politique est malade, la gauche est malade, le radicalisme est malade, et nous-mêmes ne nous sentons pas très bien. Il n’empêche, rien dans ton courrier ne répond aux attentes économiques, politiques et sociales alors même que si la politique doit avoir un sens, et derrière elle les partis, c’est bien pour donner un sens à l’action, en dégager les enjeux et faire des propositions alternatives.  
Or, non seulement la fusion que tu proposes n’offre pas d’alternative, mais, pire encore, elle ne donne pas non plus les moyens d’en construire une.

Un autre radicalisme est possible
Tu décides de rayer d’un trait de plume l’histoire du parti radical de gauche, en proclamant que l’Histoire impose le rapprochement des deux familles radicales. Macron aurait, par miracle, fait disparaître les notions de droite et de gauche, réalisant ainsi le vieux rêve de la famille centriste. Tu en prends acte dans la vidéo que tu publies sur le site du prg en déclarant que le projet de la famille radicale réunifiée est de redevenir … «ce parti du centre »
Tu m’excuseras de ne partager ni ce point de vue ni ce projet. Je n’y vois aucune affirmation d’indépendance, mais au contraire la démonstration que notre parti est non seulement sous influence mais se refuse à la réflexion, laissant ce rôle à la future structure.

Le devoir de mémoire
Or nous avons une histoire, et personne ne peut, à notre place en faire le bilan. Nous le devons à nous-mêmes, nous le devons aux adhérents, aux sympathisants et aux électeurs, à tous ceux qui nous ont suivis pendant toutes ces années. Avec nos adresses et maladresses mais avec notre cœur, nous avons contribué à l’histoire de la gauche et à l’évolution de la société française. Il est une citation qu’on accorde tantôt à Churchill, tantôt à Confucius disant qu’un peuple qui renonce à sa propre histoire, se condamne à la revivre. Dans notre cas, refuser notre histoire, la considérer comme une parenthèse nous condamne tout simplement à mort. Ce n'est rien moins qu’un reniement de ce que les radicaux de gauche ont construit pendant des années, avec les figures contestables et incontestables de Bernard Tapie, Michel Crépeau, Christiane Taubira, Bernard Kouchner et Jean-Michel Baylet notamment. Les radicaux ont ancré à gauche le besoin de renouvellement social, la mise en avant de la laïcité quand elle semblait une évidence assise, la réflexion sur l’économie solidaire, l’attention à l’évolution des mœurs face à l’ordre moral oppressif.
Tout cela, résumé trop rapidement, raconte à quel point nous avons eu notre rôle dans la vie politique, en dépit de notre faible poids électoral, précisément à cause de notre indépendance et de la détermination de nos dirigeants, de nos élus et de nos militants.

La politique n’est pas un ventre mou
Tu verses dans la palinodie en nous proposant d’échanger notre action au service d’une gauche moderne contre la perspective de nous installer dans le centre, ventre mou de la politique, auquel nous apporterions la bonne parole radicale.
Tu m’excuseras de ne pas répondre à cet acte de foi.
Quel avenir pour une fusion lors même que nous renonçons à la gauche qui faisait notre identité. Depuis 20 ans que je suis au parti radical de gauche, j’ai pu constater que 80 % des adhérents ont adhéré parce qu’ils étaient de gauche.
Tu nous proposes de nous unir à ceux qui nous ont combattus, qui ont notamment soutenu Nicolas Sarkozy et qui, localement, ont combattu nos équipes ou nos alliés.
Penses-tu vraiment que la victoire d’Emmanuel Macron ait effacé l’histoire de ces dernières années ? Penses-tu qu’Emmanuel Macron ait effacé les notions de droite et de gauche ? Penses-tu que, comme l’ensemble des partis sous influence, l’avenir de la politique ne puisse se situer que dans le ventre mou du centre, où déjà, face au parti du Président, nous n’aurons pour perspective que de nous noyer ou de nous entre-déchirer avec l’Udi, l’Udf, le Modem, les centristes, sans parler d’autres officines créées par des politiciens cherchant à sauver leur boutique.
Pour ma part, je ne serai pas de ce renoncement radical.

L’espoir est ailleurs.
La politique est malade, la gauche est malade, le radicalisme est malade, cela ne signifie pas qu’ils doivent mourir.
La politique est malade et Macron en est le symptôme, même si son élection improbable a permis d’écarter du pouvoir les populistes de la France Insoumise et du Front National.
La gauche est malade, parce qu’elle s’est montrée incapable et de tirer son propre bilan et de tracer des perspectives cohérentes.
Le radicalisme est malade parce que sa santé fragile a été ébranlée par l’émergence du macronisme et la déroute de ses alliés.
Mais ni la politique, ni la gauche, ni le radicalisme ne sont morts. Ils revivront parce qu’ils sont indispensables à la respiration de la démocratie.
Le radicalisme, fragile encore, doit être au centre de la recomposition de la gauche de gouvernement. Une gauche créative, attentive, apte à répondre aux nouveaux défis du monde, qu’il s’agisse de l’éducation d’abord, dont la modernisation est durement attaquée par le nouveau gouvernement, liés qu’il s’agisse de la citoyenneté moderne et des enjeux liés à la protection des lanceurs d’alerte, à la protection de l’individu dans la société numérisée, qu’il s'agisse de la relation de l’humain au travail à l’heure de la robotisation, qu’il s’agisse encore de la formation tout au long de la vie, bref, qu’il s’agisse du projet de l’épanouissement de l’humain et de son rapport à la nature reconsidéré par le réchauffement climatique. Le radicalisme encore, créateur de la laïcité, doit promouvoir ce concept dans un projet universel. Cette vision universaliste propre à la gauche est aussi la seule voie qui puisse permettre une solution à la crise des réfugiés.

De tout cela, je n’ai pas vu trace dans ta lettre. Je suis persuadé que sur ces points fondamentaux, nous aurons les plus grandes difficultés à trouver des points d’accord avec cette branche du radicalisme qui a soutenu la saisine du conseil constitutionnel pour faire abolir la loi sur le mariage pour tous, dont les radicaux de gauche sont les parents.


C’est la raison pour laquelle, Madame la Présidente, chère Sylvia, je voterai contre la disparition des radicaux de gauche dans le projet de fusion avec les radicaux valoisiens.

Olivier Taconet
Président de la fédération de l'Eure du parti radical de gauche

1 commentaire:

Premiermedicaid a dit…

J'étais très confuse quand mon amant que j'ai épousé il y a 11 ans m'a dit qu'elle avait besoin d'un divorce simplement parce qu'elle est tombée amoureuse d'un gars qu'elle a rencontré à la banque, elle a pris tous ses effets personnels et a quitté ma maison pour aller mais elle a insisté et est parti. Ce n'était pas facile du tout pour moi parce que j'avais mal et ne pouvais pas aller travailler ou même manger, j'ai fait beaucoup de recherches sur Internet quand je suis tombé sur de beaux témoignages sur le docteur Isikolo. Je lui ai raconté mon histoire, je ne savais pas que le Dr Isikolo pouvait être si gentil, il m'a dit que mon amant reviendrait dans les 24 heures et que tout se passerait comme il l'avait dit et que j'en aurais trouvé un sur terre. Je continuerai à témoigner à son sujet jusqu'à ce que Christ vienne. Vous pouvez le contacter si vous avez besoin d'aide: isikolosolutionhome@gmail.com OU appelez-le directement au +2348133261196. Merci beaucoup Dr Isikolo.