vendredi 4 octobre 2013

Nathalie Kouyate raconte l'enfer de son enfance


Nathalie Kouyate sera la prochaine invitée
du café radical le 26 octobre 2013.

Comme tout le monde j'ai été scotché.
J'avais, comme beaucoup au parti radical de gauche, remarqué sa jeunesse, sa gentillesse, la douceur de son regard sans avoir jamais eu l'occasion d'échanger avec elle.
La parution de son livre, un témoignage fort, a fait l'effet d'un coming out, comme on dit. On voit les gens comme ça, on les intègre dans nos vies sans rien connaitre de leurs histoires, de leur passé ... et heureusement en quelque sorte.
Bien souvent, les gens s'en contentent, gardant pour eux mêmes leurs cicatrices ou leurs plaies. Mais parfois, ça ne va plus. Les pansements tombent et il faut qu'ils parlent de leurs douleurs. C'est ce qu'a fait Nathalie Kouyate dans ce beau récit, brutal et tendre, qui, au delà de l'émotion, donnera à réfléchir à tous ses lecteurs.



C'est un récit brutal et tendre. Brutal, en ce que rien ne nous est épargné tout en conservant un esprit de synthèse remarquable. Huit années de galères résumées en 120 pages qui se lisent aisément, qui n'évite rien, mais qui maintient toujours l'espoir.


On pourrait s'attendre dans ce lamentable récit de Thénardier modernes[i] à un désir de vengeance, à de la haine ou du ressentiment  mais avec Nathalie, rien de tout cela. Toute la colère ravalée finit par être digérée et se transforme en intelligence.

Elle a qui tant de gens, sa mère, son père, la première assistante sociale, ont fait tant de mal, ne s’en sort pas par la rancœur. Elle se nourrit du bouillon de la détresse, puisqu’elle n’a que ça à manger. Elle mesure très vite la petitesse de sa famille d’accueil et elle sait qu’elle ne s’en sortira qu’en grandissant, qu’en murissant.

Etrange d’ailleurs, elle ne cite aucun nom, ni celui de sa famille ni même celui du village qui l’a éloignée de la région parisienne, ni celui de sa mère ou de son père … comme si elle voulait les protéger d’une vindicte inutile.

Nathalie ne règle pas ses comptes dans ce récit. On sent avec elle que ce récit est là pour l’élever encore et n’a pas pour mission de s’abaisser inutilement.

Nathalie Kouyaté veut être utile autrement.

Ainsi a-t-elle choisi de s’engager politiquement et il est probable que l’ouvrage qu’elle vient de terminer n’est qu’un premier pas dans le cadre de l’action qu’elle entend mener au service des enfants maltraités.

Sa venue au café radical sera l’une des étapes menées dans cette direction.

Prochain café radical animé par Nathalie Kouyate :


Enfances déchirées, comment les protéger aujourd’hui ?  

Vendredi  25 octobre 2013 à 18h30

Jardins de Bigards,

39 rue du Quai à Louviers


 






[i] Les Thénardier sont la famille d’accueil de la petite Cosette et de Gavroche, décrite par Victor Hugo dans les Misérables. La maltraitance date de l’aube de l’humanité, mais c’est le 19e siècle qui la dénonce violemment grâce notamment à Charles Dickens  et Victor Hugo.  







1 commentaire:

Fawzi. Benabdallah a dit…

C'est une femme exceptionnelle,formidable,qui force le respect,une battante.
Une petite soeur.