jeudi 24 juin 2010

C'est pas le moment ...

Martine Aubry a raison : c'est pas le moment. En foot comme en politique, tout est question de timing. Il y a un lien direct entre le rythme et le pouvoir. Pour imposer son propre rythme, il faut savoir écouter le rythme de l'autre... des opportunités, réagir aux courants des attentes populaires, afin de ne pas être victime de vagues renversantes.

Mais sans doute le Président de la République était il trop impatient de recevoir un joueur bling-bling au point d'oublier ces errances qui du bateau de Boloré à la nuit du Fouquet's lui ont valu une rancoeur tenace de la part des Français...

Mais baste ! Nous n'insisterons pas là-dessus, parce qu'en ces temps de crise, alors que, bien entendu, c'est le renversement de profond de valeurs qu'implique la remise en cause de la retraite à 60 ans, la crise économique et les politiques de rigueur qu'elle engendre ... Tout cela est bien entendu au coeur des priorités...

Mais nous n'allons pas pour autant laisser tomber le reste de nos préoccupations... nos préoccupations si peu prégnantes qu'elles sont passées inaperçues dans la presse...

Allons au fait. Hier soir, le Sénat a voté, à l'initiative du parti radical de gauche majoritaire dans le groupe parlementaire RSDE, le retour de la circonscription unique aux élections européennes.

On se souvient que le Rpr d'alors et le parti socialiste s'étaient mis d'accord pour imposer la création de 8 circonscriptions en France pour élire ses représentants aux élections européennes. Le but était simple : c'était un moyen pour éliminer les petits partis ... sous le prétexte ridicule de rapprocher les élus des électeurs... Quand on voit les parachutages inouïs auxquels la pratique a donné lieu il est bien évident qu'on atteignait là le comble du cynisme.

Tout ceci explique à quel point le vote d'hier soir est important, même si rien n'est acquis. Mais enfin, même si l'assemblée nationale décide de rejeter, ce qui est probable, la proposition du Sénat, il s'agit quand même d'un coup de griffe important sur l'hégémonisme des deux partis majoritaires et d'un bol d'air pour les amoureux de l'Europe et de la démocratie... Par ailleurs, le vote met aussi l'accent sur les difficultés rencontrées du coté de la majorité gouvernementale...


Ci dessous, le communiqué de l'agence France Presse

La proposition de loi du groupe RDSE, signée par l'ensemble des Sénateurs Radicaux de gauche, rétablissant une circonscription unique pour l'élection des représentants français au Parlement européen a été adoptée aujourd'hui par le Sénat.

SENAT-ELECTIONS-EUROPEENNES

Sénat rétablit une circonscription unique pour les européennes


PARIS, 23 juin 2010 (AFP) - Le Sénat a rétabli mercredi le scrutin national pour les élections européennes et supprimé les huit circonscriptions interrégionales qui existent, en votant une proposition de loi du RDSE (à majorité radicaux de gauche) en ce sens.

Ce texte, soutenu par la gauche et les centristes et sur lequel l'UMP et le gouvernement ont été mis en minorité, a cependant peu de chance d'aboutir car il faut encore qu'il soit inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale pour poursuivre son parcours législatif.

Depuis les élections européennes de juin 2004, les Français votent dans huit circonscriptions interrégionales. La proposition de loi dont le premier signataire est le président du groupe RDSE Yvon Collin, rétablit le système antérieur à la loi de 2003 qui a instauré ces huit circonscriptions.

"La création des circonscriptions interrégionales n'a répondu à aucune logique objective, ne correspondant à aucun bassin de vie, aucune solidarité territoriale, aucun projet commun de développement, aucune réalité historique, sociologique ou géographique", a dénoncé le président du PRG et sénateur Jean-Michel Baylet.

"L'élection des députés européens n'a pas pour objet de dégager une majorité au Parlement", s'est-il exclamé.

"L'ensemble du groupe centriste va voter ce texte car je ne crois pas que le scrutin national crée une distance entre les électeurs et le représentant au niveau européen et il y a plus de lisibilité quand il y a des listes nationales", a renchéri Jacqueline Gourault (Union centriste).

"Mettons fin à la nomadisation des candidats sur toute l'étendue du territoire national, parce qu'il faut caser tel ou telle. Quel rapport nos députés européens ont-ils avec les territoires arbitrairement composés qu'ils sont censés représenter? Bien souvent aucun !", a plaidé Jean-Pierre Chevènement, président du MRC et sénateur de Belfort.

Alain Marleix, secrétaire d'Etat aux Collectivités territoriales, a combattu cette proposition. "Nous avons aujourd'hui dans toutes les formations politiques, des élus dont la légitimité territoriale est plus grande et qui sont moins dispersés dans les groupes politiques du Parlement européen", a-t-il argué.
"Nous n'avons connu que deux élections européennes depuis 2003, c'est-à-dire une expérience un peu courte pour porter un jugement définitif sur la régionalisation du mode scrutin", a-t-il ajouté.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Il est vrai que la vie est un sport et une question de timing.

Et quant au changement du mode de scrutin pour les élections européennes, je trouve que nationaliser tout serait en contradiction avec la décentralisation. Il faudrait donc savoir ce qu'ils veulent réellement.
Il y a des avantages et des inconvénients pour les différentes couleurs politiques, mais voilà, le plus important serait qu'il y ait des représentants présents sur le terrain qui connaissent bien les gens qu'ils représentent et leurs intérêts. Car quand on ne connaît pas le terrain, c'est là qu'on décide parfois des aberrations sur le papier.
La proximité avec les électeurs me paraît essentielle.
D'autant plus que les électeurs se détournent des urnes et qu'il faut renouer le contact entre électeurs et monde politique.

Sylvia Mackert

Café radical a dit…

Connaissez-vous les députés européens de votre circonscriptions, vous qui vous intéressez à la politique... Si vous les connaissez, c'est un hasard... tout simplement parce que elsdéputés nesont pas là pour représentre la région mais pour représenter la Nation dans l'Europe... Dans ce cadre, on ne voit pas ce qui justifierait autre chose qu'une circonscription nationale...
Non, finalement la seule raison pour laquelle on a créé ces circonscription a été d'empêcher un discours cohérent de la part des formations qui présentent des candidats et d'éviter que des listes du type Pasqua ou TApie en 1994 ridiculisent les deux grands partis en ayant permis une expression différente.

Anonyme a dit…

justement, le simple citoyen ne connaît pas forcément ses élus européens et parfois même pas les élus de la région (sauf bien sûr, s'il s'agit du maire de sa commune élu au conseil régional comme à Louviers)
Et même si les élus représentent la France au niveau de l'Europe, ils devraient représenter les Français. La politique agricole et économique de l'Europe, les histoires de quotas pour la pêche ou le lait etc., cela concerne les citoyens français partout, mais ces mêmes citoyens ne rencontrent jamais les élus européens pour en discuter, sur le terrain, en France. On a des droits au niveau européen, qu'on ne connaît pas forcément partout.

Sylvia Mackert

Anonyme a dit…

http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/union-europeenne/fonctionnement/france-ue/quelles-sont-relations-entre-droit-communautaire-droit-national.html

sur ce site des renseignements sur le droit européen et les lois françaises

Sylvia Mackert

Anonyme a dit…

un autre site sur l'Europe, le site officiel de l'Europe :
http://europa.eu/index_fr.htm

Sylvia Mackert