mercredi 10 mars 2010

Le doigt des Irakiens

Bertrand Delanoë l'a superbement rappelé lundi soir à Evreux : dimanche, nous n'avons pas le droit de ne pas aller voter.
Nous le devons à la démocratie, au plaisir de vivre dans un pays où nous pouvons dire tout ce qui nous passe par la tête, ou nous pouvons nous opposer sans que cela se traduise par des morts ou des agressions. Et ceci, nous le devons à tous ceux qui se battent pour cette liberté de par le monde, nous le devons aux Irakiens qui ont plongé leur doigt dans l'encre du courage pour affirmer qu'ils avaient voté, et qu'ils étaient prêt à se battre pour cela.

On a toujours de mauvaises raisons pour se dire qu'on ne doit pas aller voter, que l'on ne comprend pas l'enjeu du scrutin, que la campagne est mauvaise, que le temps est beau, que l'on a perdu sa carte d'électeur, qu'on a envie de rester chez soi ... mais l'exemple de courage encore tout chaud donné par le peuple Irakien doit nous inciter au moins au civisme ...
Ça s'est passé dimanche dernier.

Les taliban avaient menacé le régime irakien de rendre impossible le déroulement des élections législatives. Dès l'ouverture des bureaux de vote, plusieurs attentats ont tenté de terroriser les irakiens. 30 morts et plus de 100 blessés ...

Et que croyez vous qu'il advint ? Les irakiens se sont déplacés en masse, et ont trempé leur doigt dans l'encrier qui marquait leur participation au scrutin (voir photo). Ce doigt, c'est le doigt du défi démocratique, c'est le doigt du courage, c'est le doigt du droit.

Le doigt maculé était, dans l'esprit des taliban, ce qui devait dissuader les irakiens de voter, puisqu'il apportait la preuve de leur participation aux scrutin. Rappelons qu'en Afghanistan, certains se sont fait torturer parce que leur doigt était encré.

Voilà pourquoi, tous nos discours sur les listes pas parfaites, sur les insatisfactions n'ont pas leur place.

Le premier souci, c'est de garder ce bien démocratique durement acquis et toujours fragile.

Les Régions, les collectivités locales qui nous représentent sont en danger, elles aussi, menacées par le projet de Réforme Sarkozy. C'est une autre raison d'aller voter.

Aller voter, c'est une chance, et la démocratie est une fête. La liberté ne s'use que si l'on ne s'en sert pas.

Pensez-y dimanche

4 commentaires:

Anonyme a dit…

"Un bulletin de vote est plus fort qu'une balle de fusil."

Abraham Lincoln

Et en plus, je dirais que c'est un devoir civique, car c'est le peuple qui gouverne à travers ses élus et c'est notre devoir et responsabilité de décider et ne pas laisser faire le hasard.
Les élus sont mandatés par le peuple.

Sylvia Mackert

Anonyme a dit…

Tout à fait d'accord c'est un devoir civique.
Chacun en est convaincu.
La seule question que ne se pose pas nos élus :
Pourquoi l'abstention augmente-t-elle élection après élection ?
La réponse me semble pourtant simple.
La lutte des place a laissé la place à la recherche de solutions aux problèmes quotidiens des citoyens.
Les radicaux avaient surement des choses à dire là-dessus.....

Anonyme a dit…

on me dit que voter PS PRG c'est voter gauche caviar, et votre avis ?

Sylvia Mackert

Café radical a dit…

Le terme de gauche caviar est arrivé dans la suite de l'arrivée de Mitterrand au pouvoir en 1981, dans le cadre du programme populaire de l'union de la gauche. On y a vu un décalage entre le programme et le milieu très parisien et très fermé chargé de le mettre en pratique. Sans compter tous ceux qui ont alors baigné dans le contexte du pouvoir pour leurs avantages personnels... phénomène de cour indépassable.
Des révolutionnaires Français à François Mitterrand, sans parler de Lénine, Rosa Luxebourg, l'histoire de la gauche a été marquée par l'apport intellectuel et militant de personnalité provenant de la haute bourgeoisie.
Li'mportant est que les personnalités l'assument et sachent dépasser leur intérêt personnel au profit de l'intérêt général pour défendre ceux d'entre nous qui ont besoin des valeurs de solidarité défendues par la gauche, représentées d'ailleurs par l'indépassable triptyque républicain : liberté, égalité, fraternité ...
On a beaucoup glosé pendant cette campagne autour de la formule sans doute mal choisie de Guillaume Bachelet, porte parole de la liste d'Alain Le Vern qui a défini la liste UMP comme la liste des hauts revenus à qui la droite voulait opposer les revenus de Marc Antoine Jamet, secrétaire général de LVMH, leader mondial du luxe ...
L'important de la part des candidats est beaucoup plus ce qu'ils représentent, la qualité de leur engagement que ce qu'ils sont.