mercredi 11 novembre 2009

Faut-il défendre l'identité nationale ?

" OUI " répond Franck Martin
Il répond oui clairement, sans ambiguïté, et il a rappelé son point de vue à l'occasion du discours du 11 novembre.
La Nation est l'enfant de la Révolution, une idée de gauche, à qui il est arrivée d'être récupérée et déformée par la droite xénophobe.
Les enfants de Valmy ont créé la Nation, défenseurs bretons, picards, provençaux d'une certaine idée de la France, lors même qu'il ne parlaient pas français...
Morts pour la France aussi ceux de l'affiche rouge, ceux dont les noms "à prononcer sont difficiles" les M.O.I. Mains d'oeuvre immigrée, des sans-papiers comme on dirait aujourd'hui, "23 étrangers et nos frères pourtant", "23 qui criaient LA FRANCE en s'abattant".
Voilà pourquoi Franck Martin rejette l'exclusion et rejette le rejet du débat. Au nom de la gauche et au nom de la France...
Une certaine idée de la France, celle qui aussi a porté il y a 60 ans des jeunes gens à risquer leur vie dans la Résistance ou dans l'engagement militaire pour lutter contre le nazisme...
Dans la défense de l'identité nationale, il y a bien autre chose que la défense d'un territoire, il y a la défense du génie français, créateur des droits de l'Homme et de son universalité... On est loin de la vision étroite et xénophobe que portent certains défenseurs de la nation.
On envisage bientôt un débat sur l'identité nationale lors d'un café... à voir !

4 commentaires:

Jean JAYET a dit…

Le Gouvernement, en voulant lancer le débat sur l'identité nationale, offre une opportunité à saisir. Mais ce débat doit réunir plutôt que diviser, car l’identité nationale n’appartient à personne en particulier, mais à tout le monde. Aussi, veillons à ne pas tomber dans un populisme qui friserait avec les heures sombres du « patriotisme » vichyssois.

Bloquer sur deux mois un débat d’une telle importance laisserait nécessairement un arrière goût de frustration, alors que cela fait des décennies que le sujet rebondit en récurrence.

D’autre part, mettre en avant des « experts » pour plancher sur un sujet qui dépasse la porte des « comités Théodule » de nos sous-préfectures serait une erreur gravissime. Leurs rapports n’intéresseraient que le fond des tiroirs avant de rejoindre les corbeilles qui débordent de rapports « sans suite ».

L’identité nationale appartient à TOUS les français !

Dans un premier temps, il serait plus judicieux de lister les raisons d’un « a patriotisme » :
L’intégration se réalisait naturellement par l’école.
L’intégration se réalisait naturellement par la maîtrise de la langue du pays qui vous accueille.
L’intégration se réalisait naturellement par le travail.
L’intégration se réalisait naturellement par la laïcité.
L’intégration se réalisait naturellement par le respect des représentants de l’Etat et des Elus qui montraient l’exemple à suivre.
L’intégration se réalisait naturellement par l’engagement de servir le pays qui vous accueille.

Une identité ne doit pas se confondre avec des origines.
Etre Français, c'est partager les valeurs Républicaines inscrites sur le fronton de nos mairies : « Liberté, égalité, fraternité »
On se souvient d’un maire socialiste de Gaillon qui avait déposé plainte contre un Conseiller municipal d’opposition de Gauche qui avait « osé » écrire cette devise Républicaine sur sa mairie… C’était ouvrir la porte à la burqa !

Voilà quelque premières réflexions qui devraient faire l’objet d’un « Café Radical » bien au-delà du clivage gauche/droite.

Jean JAYET

café radical a dit…

Qu'est ce que la Nation, qu'est ce que la Patrie ?
La France est-elle un cas à part dans le Monde ?
Je l'espère bien, mais chaque Nation, chaque peuple n'est il pas un cas à part ?


La thèse de Franck Martin est de permettre de sortir de ce piège des "imbeciles heureux qui sont nés quelque part ?" pour reprendre la formule de Brassens... le poète ayant pourtant émis le rêve de se faire enterrer sur la plage de Sète ?
Donc, être de quelque part, ça compte... mais ce n'est pas ce qui fait une identité nationale. surtout que cette nation est aussi celle de "ceux qui sont loin de chez eux" pour reprendre une autre chanson...
Mais il est vrai que la France, on le sait depuis Braudel, est une terre d'immigration avant toute chose, avant même d'être une puissance colonisatrice... et cela est constitutif de son histoire.
Tous les problèmes d'identité sont complexes, mêmes s'ils ont l'apparence de la simplicité. Vu de l'intérieur, chaque individu est la personne la plus simple qui soit parce qu'elle est la plus évidente. La meilleure façon de se complaire dans cette évidence est de mépriser l'extérieur et de valoriser ce qui nous protège. C'est la démarche communautariste, puis xénophobe lorsque la Nation veut prendre la place de l'individu dans la quête identitaire.
C'est vrai qu'au moment où le gouvernement valorise la chasse au sans papier, et après que le ministre de l'intérieur a été surpris à tenir des propos honteus... le lancement d'un débat sur l'identité nationale semble plus faire pitié qu'envie. En se plaçant sur ce terrain lors du 11 novembre, et en rappelant de une que les conflits mondiaux ne permettent pas de limiter sa vision à la seule logique du territoire français, et de deux qu'aucun des conflits gagnés par la France n'aurait pu l'être sans l'appui des forces venues d'en dehors des frontières nationales, Franck Martin a replacé le débat à sa juste place.

Anonyme a dit…

Quand est-ce qu'on trouvera une identité européenne ? notre famille est composée de différente nationalités.
Et on a tous des parentés dans le monde, à y réfléchir depuis des siècles que les peuples migrent.
Et le nom de la France vient du peuple germanique des Francs, donc immigrée Allemande, naturalisée Française, je me sens les deux à la fois. Et mon beau-frère est Italien, mes parents, grand-parents, frères et soeur sont Allemands, mes enfants Français. On est une famille multinationale quelque part. Donc l'identité franco-française... est-elle faite d'ouverture d'esprit comme le dit F. Martin ?

Sylvia Mackert

Anonyme a dit…

Y a-t-il une ouverture d'esprit de la France concernant la burqa ?
Si je suis contre le voile intégral, c'est juste parce qu'on ne peut plus identifier la personne en face, mais sur le principe de liberté culturelle, les personnes qui font ce choix, devraient avoir le droit de porter le voile, si elle le désirent. Laïcité ne veut pas dire renoncer à la religion, mais avoir le droit de s'affirmer dans cette culture religieuse dans un pays de Liberté.
L'identité nationale, c'est la diversité des personnes libres aussi et l'ouverture d'esprit, non, pas imposer l'athéisme ou des idées politiques. La liberté de penser existe aussi. Tant qu'on ne m'impose pas de porter la burqa, les autres autres peuvent librement choisir. La tolérance, il en faut aussi. Parfois il vaut même mieux qu'on sache tout de suite à qui on parle, si c'est quelqu'un de croyant ou pas, pour ne pas commettre d'impair.


Sylvia Mackert