mardi 15 mai 2012

Mélenchon, Le Pen, Bayrou


Inutile de le dire, je n'ai pas voté Bayrou, je n'ai pas voté Mélenchon, et encore moins Le Pen ! Inutile de le dire, je n'aurais pas pleuré si Marine Le Pen n'avait pas recueilli les signatures lui permettant de se présenter à la présidence de la République ...
Tout simplement pour le respect dû aux institutions. Le recueil des 500 signatures contre lequel beaucoup ont pesté présente un intérêt. Il assure au moins que les candidats ont un  minimum de représentativité et de conviction. Si Marine le Pen n'avait pas obtenu les 500 signatures d'élus que Cheminade avait obtenu, c'est qu'elle ne méritait pas de se présenter.
Je n'en rajoute pas sur ce point. Les présidentielles sont passées, et se sont bien passé de mon point de vue.
souligner la duplicité entre les deux personnages
constitue une faute politique pour la gauche
Restent les législatives. J'ai dit à quel point il est inconcevable que l'assemblée nationale ne donne pas à la majorité présidentielle le moyen de gouverner. Je souhaite une large victoire de la gauche, et je souhaite la présence d'un groupe radical de gauche, d'un groupe vert, d'un groupe socialiste et d'un groupe Front de gauche à l'assemblée nationale. Pour aller jusqu'au bout,  la présence d'un groupe centriste, d'un groupe Ump sont probables et souhaitables ... et je souhaite en tous les cas la présence de François Bayrou à l'assemblée nationale... pire même, je trouverai normal que Marine Le Pen soit députée. Je ne fais d'ailleurs, en disant cela, que défendre le point de vue des Verts et du Modem qui demandent une dose de proportionnelle dans les élections législatives. De mon point de vue, ce qui se passe actuellement leur donne entièrement raison.
A mille kilomètres au sud, j'aurais voté Bayrou
Bayrou et Le Pen ont été logiquement mis en avant sur l'actualité politique à la suite de la présidentielle. La question qui se posait était la suivante : le PS devait-il soutenir la candidature de Bayrou pour la seule raison qu'il avait déclaré voter Hollande au deuxième tour de l'élection présidentielle ? La réponse du PS a été une réponse d'appareil : NON ... A cette réponse nette et sans ambiguïté, j'oppose un jugement forcément plus en nuance : c'est dommage ! Le PS a perdu là une bonne raison de se faire du bien et d'élever son niveau d'utilité en assurant au Centre et à l'Assemblée Nationale une amélioration qualitative.... sans parler de l'intérêt qu'il puisse y avoir à assurer un lien politique avec le  centre, dans un moment où la cohésion de la droite va avoir à se maintenir. Bon, maintenant, la démocratie est ce qu'elle est. Bayrou n'est pas battu dans sa circonscription, il a des chances de se faire élire sans l'aide du PS et il en sortira grandi... dans ce cas, ce sera dommage pour le PS...
En ce qui concerne Mélenchon, que penser ?
En allant défier Marine Le Pen, il donne certes une nouvelle dimension à son rôle, ce qui n'était pas facile après son parcours à la présidentielle. Sur le plan de la stratégie politique, sa démarche prend malgré tout un tour dérisoire.
Ainsi, il se sert du Front National comme exutoire, renvoyant la gauche à son péché mignon depuis 1984 : faire de la lutte contre l'extrême droite l'alpha et l'oméga de sa politique, dévoilant ainsi un manque cruel de discours et de politique.
Celui qui voulait incarner une gauche nouvelle démontre qu'il n'y a rien de neuf dans son discours. S'il gagne, à part une place à l'assemblée nationale qui lui permettra de surveiller le parti communiste, il n'aura rien gagné. S'il perd, il aura préparé le lit du Front National qui abordera ainsi en position de force son futur bras de fer avec la droite.
Dans Laurent Joffrin, du Nouvel observateur a comparé les deux situations, voir son article en cliquant ici ... à mon avis le contexte diffère terriblement.
A quelques kilomètres au nord-est,
j'aurais voté socialiste. Ici Philippe Kemel
Dans une circonscription, celle de Bayrou, il s'agissait soit de laisser la place à un allié potentiel dans la perspective d'une coopération qui sera indispensable.
Dans la circonscription Mélenchon/Le Pen, il s'agit d'une toute autre affaire, c'est à dire se soumettre à la stratégie dépassée du Front de gauche. Tout juste cet élément aurait dû permettre de mettre en avant la nécessité de réaliser la promesse de François Hollande de répondre à cette revendication centriste/verts : introduire une dose de proportionnelle ... et dans cette perspective même négocier avec Mélenchon son parachutage dans une circonscription qui évite toute publicité intempestive aux idées nauséeuses de l'extrême droite.
A Pau, dans la deuxième circonscription des Pyrénées Atlantiques, j'aurais voté Bayrou comme d'ailleurs un électeur PS dont je vous livre le lien ici ...
A Hénin Beaumont, en l'absence d'un candidat radical, j'aurais voté Philippe Kemel, le candidat socialiste. (ci-après le lien sur l'analyse d'Eric Dupin, dans rue 89 la courageuse faute politique de Mélenchon.)


1 commentaire:

Yann a dit…

J'aime bien ce point de vu modéré
Une cartographie du mouvement LRG sur la France serait la bienvenue car le site du partie parait un peu "pauvre" en info