jeudi 17 juillet 2014

Peut on mettre la connerie en prison ?

Anne-Sophie Leclère, a fait du racisme et de la vulgarité son
 escalier vers la gloire. Elle paie cher son 1/4 d'heure de célébrité.
Quand on vous le dit que la prison n'est pas la solution !
C'est Christiane Taubira elle-même qui le dit. Et c'est même ce qui offense toute la droite réactionnaire. Tout ça parce qu'elle se rend victime de sa propre posture, en s'asseyant sur le besoin de vengeance de la population.
Bien sur, on ne peut pas s'empêcher de sourire quand on voit les tenants du tout répressif, ceux qui parlent de laxisme à tout bout de champ, s'estimer victime d'une justice trop sévère. Qu'il s'agisse de Sarkozy il y a quelques jours ou d'Anne Sophie Leclerc, candidate du Front National qui avait été afficher son racisme sur Facebook, oubliant que ce qu'elle disait en famille ou avec ses copains constituait un délit au point qu'elle s'est trouvée virée du Front National. Comparer Christiane Taubira à un singe lui suffisait comme argument politique. Elle avait oublié que l'apartheid a été rayé de la carte politique, qu'on est en République, et que, précisément, l'humanité a tellement été victime du racisme, qu'il existe dans l'arsenal législatif de quoi se prémunir contre la diffusion d'idées qui ont amené l'humanité au bord du gouffre.

Heureusement, il y a des lois

C'est donc pour ça que les propos de la Morano, tentant de rapprocher sa situation de celle de Christiane Taubira sont hors de propos. Ce n'est pas l'insulte en soir qui est répréhensible et qui a été condamnée, c'est son caractère raciste.
Cela dit, il y a quelque chose qui me dérange profondément dans la condamnation à 9 mois de prison de l'ex-candidate du Front National. Pas la sévérité de la peine, non. Parce qu'effectivement, il est inadmissible dans notre République moderne qu'un candidat à une élection fasse du dénigrement d'un individu pour sa couleur de peau un argument électoral. C'est un fait grave, aggravé encore par le fait qu'il s'attaque au troisième personnage de l'Etat, et qu'il a choisi une médiatisation de son comportement.
Non, c'est pas la sévérité de la peine. C'est le fait qu'elle soit complétement inadaptée. La prison est quelque chose de terrible, on l'oublie trop souvent. La droite a, c'est vrai, une lourde part de responsabilité dans cet oubli, elle qui a tendance à faire de la dénonciation des prisons 4 étoiles son fond de commerce. Il n'empêche, elle est souvent inadaptée à la réparation de la faute, qui est essentielle et à la réinsertion sociale, qui devrait être le but premier de la peine.
Etienne Noël, lors du café radical du 5 décembre 2008
Bien entendu qu'il faut punir ! Nous avons besoin de justice. Mais la punition n'est pas un but en soi. je n'oublierai jamais que l'un des plus horrible fait divers que j'ai eu à connaître dans mon existence est celle d'un homme qui s'est fait assassiner et manger par son compagnon de cellule à la prison Bonne Nouvelle à Rouen. Ce cas avait d'ailleurs été évoqué par l'avocat Noël Etienne, qui était venu à Louviers animer l'un des plus émouvants cafés radicaux que j'aie organisé. Or, pourquoi ce jeune homme avait il été enfermé dans la même cellule qu'un monstre psychotique qui l'avait assassiné ? Pour défaut de permis de conduire, suite à récidive de conduite alcoolisée. C'est peu dire que c'est cher payé ! Même si, c'est entendu, la conduite en état alcoolique fait beaucoup plus de mort que le vol de pavillon de banlieue. Mais, face à la bêtise raciste, face à la conduite alcoolique, la prison est-elle une solution adaptée, si grave soit la faute.
Je ne parle pas bien entendu de ce qu'est la détention préventive dont Olivier Aubert a démontré l'incohérence par les faits et par l'absurde. Sans doute notre société n'est pas à même de se passer de prison. Sa puissance symbolique est nécessaire. Mais tout ce qui peut amener à des peines alternatives sera nécessairement un progrès. 
Le fait que la démonstration en soit donnée par ceux qui se complaisent dans une posture d'aboyeur contre une justice laxiste est là toute l'ironie de l'histoire.
 

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