mardi 23 octobre 2012

Une douce musique s'élève et des gens se rendent compte !

Vendredi 19 octobre 2012. A mon avis, le plus bel événement
réalisé par la municipalité Martin depuis 17 ans.
Il y a 17 ans, lorsque j'ai été alerté sur l'état de délabrement de l'école de musique, je ne savais pas quoi faire.
C'était quelques profs qui appelaient au secours, qui de fait, se montraient peu exigeants et demandaient le minimum pour pouvoir travailler
Je venais d'être nommé directeur de cabinet de Franck Martin, qui venait de prendre la tête de la municipalité de Louviers, nous étions face à une telle série d'urgences et de besoin d'agir, lors même qu'aucun budget n'avait été voté.
Les demandes étaient multiples et ne portaient pas que sur la structure de l'équipement, mais celui-ci jouait un rôle essentiel dans cette dépression latente dans laquelle ces jeunes enseignants refusaient de se complaire.

Une architecture grandiose, un croisement des
personnes au croisement de l'ancien et du moderne.
Je ne suis pas musicien. Je veux dire j'aime la musique, comme tout le monde, et il n'est pas besoin d'être musicien d'ailleurs pour comprendre que l'enseignement musical nécessite des salles insonorisées.
Pas besoin non plus d'être restaurateur du patrimoine pour comprendre que Louviers était en train de laisser s'écrouler une part majeure de son passé. Parce que voilà, l'école de musique était au cloître des Pénitents depuis que Proust, dans les années 80, avait décidé de récupérer le Manoir de Bigards, lieu de sédition idéologique.
Voilà comment, sans aucun projet, l'école de musique, pompeusement baptisée conservatoire, avait été envoyée dans l'un des lieux les plus extraordinaire de la ville  ... sauf que ce lieu tombait en ruine.


Plus d'un millier prêts à danser sous la pluie.

Il hébergeait d'ailleurs quelques personnes dans des conditions vétustes, qui avaient imposées leur déménagement, laissant le lieu vacant et assez bon pour l'enseignement artistique selon l'ancienne municipalité ...  qui d'ailleurs ne disposait pas d'adjoint à la culture.
Voilà à quoi je ne pouvais m'empêcher de penser au milieu du gros millier de personnes qui ont assisté à la plus belle soirée à laquelle il m'ait été donné d'assister depuis 17 ans à Louviers.
À l'image de Franck Martin dans son discours inaugural, il n'y avait de ma part aucune rancoeur à l'égard de l'ancienne municipalité, ou à l'égard de ceux qui se sont opposés au projet de l'extrême droite à l'extrême gauche, mais bien plutôt une joie de faire fonctionner sa mémoire et de se rappeler le chemin parcouru... Tout en rappelant que nous n'oublions pas !
Pas question ici de revenir sur les multiples péripéties du chantier qui épousent le travail patient et tenace de Franck Martin et  sa municipalité qui ont fait de Louviers la capitale culturelle de l'Eure ...
Et à quoi mesure-t-on que Louviers est une capitale culturelle ? au delà des chiffres consacrés à la culture, au delà des statistiques de fréquentation du rapport coût/avantage des équipements et des actions, Louviers a réussi ce vendredi soir à dégager une telle joie, une telle ferveur,et une telle présence, un tel enrichissement par le bonheur dégagé dans ce mariage de l'architecture, de la mise en valeur du patrimoine ancien, de la créativité musicale, chorégraphique et plastique, qu'on était dans la culture en acte. Dans la certitude que ce qu'on recevait était le fruit de ce que l'humanité a construit patiemment depuis des siècles. Un fruit délicieux qu'on garde en bouche à jamais.
Un dernier mot cependant ... puisque j'ai lourdement fait allusion à l'histoire de cet équipement. Voilà. je m'en voudrais de ne pas aller un peu plus loin.
Rappeler que le cloître des Pénitents, a d'abord été un cloître, créé par la confrérie des pénitents et qui représentait déjà un exploit et une particularité architecturale puisqu'il était construit sur l'eau, et que c'est le seul en Europe.
Après la Révolution, ce lieu est devenu une prison ...  puis une maison de correction. Avant d'être une école de garçon et de devenir un lieu en mal de sens.
Bref, le cloître des Pénitents, qui vient de devenir le lieu le plus beau de Louviers, a hésité entre les fonctions de prière et de répression, situé entre le tribunal et l'église ... avant que la culture ne lui donne sa nouvelle dimension, une ouverture au Ciel, magnifiquement représenté par l'animation qui ornait le Ciel de lumières et le corps des spectateurs de plumes obligeamment dispersés par les Anges.
Grâce à la Culture, Louviers est sortie de la pénitence.









2 commentaires:

Jean Michael Taconet a dit…

Bel article ! Merci.
Y a-t-il d'autres photos ?
Cordialement,
Jean Michael Taconet
CRECITAL

Jean Michael a dit…

Bel article, merci !

Y a-t-il d'autres photos de cette inauguration ?

Cordialement
Jean Michael Taconet
CRECITAL