samedi 14 janvier 2012

AA(A) tchoum ! Quand le monde s’enrhume, la France tousse !

Je me pose plusieurs questions, mais je ne suis pas le seul, au sujet de la perte du AAA par la France auprès des agences de notations.

Parmi toutes les explications qui circulent, beaucoup me hérissent le poil.

Je me permets quelques approches toutes personnelles.

Est-ce que la perte du triple A est à mettre sur le dos de la politique de Nicolas Sarkozy ?

Réponse : bien sur que oui !

Et pour plein de raisons.

La première est évidente ! Nicolas Sarkozy a choisi d’endosser toute la politique française. Pas de place pour un gouvernement ou une approche commune avec qui que ce soit. Sarko fait tout. Il punit les violeurs, il console les familles et il décide tout seul de la stratégie économico-militaire. Ne lui faire endosser ni la cause ni les conséquences de la perte du triple A lui serait même une offense. Sur ce point, au moins, je respecterai sa volonté politique doit être respectée.

De ce point de vue vouloir faire partager à l'opposition cette responsabilité sous prétexte d'un refus de vote de la règle d'or qui n'a même pas été proposé, ou pire de la loi sur les 35 heures datant du siècle dernier ne tient pas debout !

Est-ce que la gauche et la droite sont co-responsables de la perte du triple A ?

Réponse : Et puis quoi encore ?

C’est marrant, c’est la thèse de François Bayrou, mais ça ne tient pas debout !

La France, gauche et droite confondue, a eu une politique liée à sa bonne santé économique. Celle-ci a permis aux équipes au pouvoir de s’adapter aux circonstances. Des erreurs ont été faites, mais pas tant. Mais on ne saurait en 2012 reprocher à ceux qui ont quitté le pouvoir il y a 12 ans pour expliquer la perte de crédit économique. On comprend le souhait de défendre son créneau électoral : la nécessité d’un gouvernement d’union nationale pour faire face à la crise … Je ne pense pas que ce soit le moment. Sans doute faut-il une réflexion générale commune menée avec les bonnes volontés. Mais pour l’instant, l’important est bien de définir des lignes politiques et des projets … Sinon, on est juste dans une politique de rédemption, soit le contraire de la politique … de celle qui freine la croissance, quand elle ne la contrarie pas !

Est-ce qu’il faut condamner les agences de notation ?

Réponse : c’est une tentation facile ! Elles ont des tas de défauts les agences de notation … notamment de faire ce qu’on leur demande, et c’est sûr qu’elles disent des choses désagréables.

Pour avoir entendu un député vert européen, puis un journal du matin, je me suis rendu compte que la baisse de notation validait surtout une absence de perspective de croissance. On peut toujours dire que les agences provoquent la ruine des peuples, mais plus précisément, elles livrent des analyses que les marchés suivent. Le tout est de savoir si l'on est capable d'en faire de plus pertinentes.

Mélenchon et d'autres peuvent toujours rejeter la réalité des agences de notation en les accusant de tous les maux ... elles ne sont pas responsables de l'état de l'économie ! En Urss, il n’y a pas eu besoin d’agence de notation pour provoquer l’effondrement d’un système !

Est-ce que ça va atteindre l’Europe ?

Réponse : un peu mon neveu !

C’est d’ailleurs l’Europe et l’Euro qui sont notés … Mais parlons de la France.

Tout le monde (et surtout les Français) veut une France forte. C’est pas seulement par chauvinisme, mais c’est aussi parce que ça permet d’agir. Passons sur la mauvaise blague. Nicolas Sarkozy n'a jamais pu prendre Angela Merkel de haut mais à présent, cela devient politiquement impossible. C'est dommage parce que ce n'est pas seulement la France, c'est l'Europe qui est en danger. Il faut à présent convaincre dans l’intérêt de l’Europe au lieu de défendre une politique franco-française. C’est précisément le contraire de ce qu’a fait Sarkozy pendant ces 5 dernières années. Nous allons donc devoir défendre l’Europe par nécessité. La France n’est plus en position de force ! L’Europe est plus que jamais son avenir.

Est-ce qu’on est vraiment foutu ?

Allons, allons, bien sûr que non ! Faut pas désespérer, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir et la crainte n’évite pas le danger !

Malgré bien des tentations, l'Humanité a jusqu'à présent évité le suicide. L'avenir de l’euro, de l’Europe et du monde est en suspens. Des solutions existent. Elles sont coûteuses, à tout point de vue. Elles contraignent à un comportement solidaire de la part des Etats et des décideurs économiques. Elles ne sont pas obligatoires.

Le monde, c’est vrai est au bord du précipice, comme souvent dans son histoire. Mais sans ce délicieux instinct de survie, celui-là même qui s'oppose aux comportements morbides, nous ne serions pas ce que nous sommes. Nous allons vivre de grands moments, évitons que ce soient de grandes catastrophes. La politique, l'engagement, prennent ici tout leur sens.

3 commentaires:

Jeanmi a dit…

L’imbécilité du Nain national a été (entre autres) de se faire l'ardent défenseur du 3 A, puis à la première alerte de nous dire : "Bof pas si important que ça !)Heureusement pour lui que le ridicule ne tue pas ....

Sylvia Mackert a dit…

Ce qui est fait est fait, il s'agit de faire mieux, si vraiment on veut continuer à croire en l'analyse des agences de notation. J'ai toujours cru davantage en l'Europe qu'en un retour vers les frontières et pays individuels et ce n'est pas perdu à mes yeux, ce matin j'ai surtout mis l'accent sur ce qu'on a en commun quand j'ai parlé de l'Allemagne, même si on n'a pas manqué de me rappeler qu'il y a encore pas mal de différences. J'ai toujours dit que peu importe qu'on prenne le café dans une tasse ou dans un bol, cela reste du café au petit déjeuner. Pain beurre confiture au petit déjeuner également en Allemagne. Et sur mon blog j'ai mis des extraits d'un livre de cuisine européenne. Bon, il s'agit surtout de "cuisine" politique quand on parle politique, donc il faut trouver ce qui va ensemble, sucré, salé est possible, mais pas pour tous les goûts, surtout s'il s'agit de factures salées.
j'ai connu la gratuité des soins pour tous en Allemagne et le tiers payant aussi, on ne payait pas chez le médecin, ni chez le dentiste, ni à l'hôpital. Aujourd'hui, il y a des participations financières et l'Allemagne voulait même copier sur la France, et obliger à avancer l'argent avant d'être remboursé afin de décourager les gens d'aller chez le médecin trop souvent. Pourtant la santé, c'est le véritable capital d'un peuple !
Il n'y a pas de système de crèches publiques ou école maternelle publique en Allemagne à ma connaissance, ce sont souvent surtout les écoles privées qui s'en chargent et c'est payant. Rares sont les nourrices, et quelques communes ont créé des crèches municipales selon ma soeur en Allemagne.
Donc l'état allemand dépense moins parce que ces structures sont inexistantes. De même moins d'argent passe dans l'insertion sociale, quand on voit un peu comment vivent les SDF à Berlin, dans un documentaire ZDF que j'ai mis sur mon blog dernièrement (expérience de riches en tant que SDF à Berlin durant 9 jours pour voir si on peut s'en sortir sans aides)
Les êtres humains dépendent les uns des autres et personne ne peut réellement vivre sans l'autre. Les entreprises dépendent aussi bien des employés que des clients et d'une fiscalité, l'employé dépend de l'entreprise et de son emploi et même si on choisit un statut "travailleur indépendant", il faut des clients pour avoir un salaire et pour pouvoir vivre. Ou on dépend d'aides sociales, donc de l'état et de la politique sociale du pays, mais toujours des autres.

Donc il s'agirait de trouver la bonne façon de regarder ensemble dans la bonne direction et d'agir ensemble pour redresser la situation et pas faire chavirer tout et faire couler "le navire", lol, non, pas le navire, l'économie.
Je n'aurais jamais cru qu'on pouvait faire naufrage en Méditerrannée de nos jours non plus. Il s'agit de "ne pas faire l'imbécile".
Et si la perte du triple A secoue un peu, cela peut être bénéfique si on se réveille pour changer sa politique et aller dans la bonne direction, si réellement l'analyse sert à l'intérêt général et pas à un intérêt individuel des investisseurs en bourse. Il faudrait un organisme d'état, une cour des comptes ou similaire pour faire les comptes et éventuellement donner des notes, une institution du peuple,non ?

Sylvia Mackert a dit…

enfin, les notes ce n'est pas obligatoire, je crois qu'on peut aussi s'en passer comme c'était le cas autrefois quand tout le monde s'en fichait, la croissance était là quand-même.