jeudi 22 décembre 2011

4e épisode : la nouvelle dimension

Résumé des épisodes précédents : la communauté d'agglomération Seine-Eure s'est installée durablement dans le paysage politique du Département, mais sa création n'a relevé d'aucune évidence tant s'était imposée une culture de l'émiettement des pouvoirs condamnant à l'impuissance les collectivités locales. Après dix ans d'exercice de la Case, après un combat de 16 ans au service d'une intercommunalité et d'un territoire deux conclusions s'imposent :
1) le territoire pour n'être pas évident, ne correspond pas à une création artificielle. Il a une réalité géographique et historique, qui lui a permis de s'imposer en peu de temps dans le paysage géopolitique.
2) Sans la volonté politique de Franck Martin, sans son acharnement, jamais la création du territoire n'aurait été possible.

Reste qu'au bout de dix ans, si la réalité du territoire s'impose, il lui reste à se définir un avenir... sur ce point, les dernières années de 2011 ont commencé de tracer des perspectives. A nous de savoir lire les signes qui dessinent notre devenir.

En même temps que l'on fêtait les 10 ans de la communauté d'agglomération, une série d'évènements sont venus renforcer le territoire.
Ne voir dans le rapprochement entre Seine-Eure et Seine Bord, la mise hors-champ du maire de Val de Reuil dans la course à l'investiture pour les législatives et son comportement subséquent, la signature du Scot à une majorité renforcée, le possible choix comme site de la future gare de la future ligne d'un lieu situé entre Tostes et Montaure impliquant de revisiter l'organisation ferroviaire du territoire, le tout couronné par la venue de Laurent Fabius, président de la plus grande communauté d'agglomération de Normandie et personnalité nationale ... tous ces éléments surgissant dans un laps de temps réduit ne peuvent être vécus comme des éléments disparates prenant naissance dans notre paysage.

Elles sont le signe conjoint de la nouvelle puissance politique du territoire, lui reconnaissant le privilège de sa situation aussi bien que de ses responsabilités nouvelles.
Seine-Bord avait été créée au départ pour éviter que Seine-Eure soit assez puissante pour structurer le territoire tout en permettant à certaine commune de bénéficier de la manne M'Real. Les réalités économiques ont brutalement mis un terme à la situation.
La crise rappelle que les besoins sont énormes pour lutter contre la désindustrialisation et surtout pour avoir une force d'investissement à même de répondre aux aménagements nécessaires qu'impose le désastre économique de la vallée de l'Andelle, et que pourrait imposer la fermeture d'M-Real.
On a parlé de la plateforme tri-modale qui doit s'installer quelque part entre Igoville et Pîtres, en collaboration avec le port de Rouen et Oissel. Le projet est aussi lourd qu'indispensable, tant il est vrai que la route est pour l'instant le seul échappatoire du trafic engendré par la création de Port 2000 au Havre. Toutes ou presque les marchandises qui y débarquent sont acheminées par voie routière, ou plus précisément autoroutière pour se diffuser sur le territoire national ou sur le sud de l'Europe. Il s'agit de répondre à la saturation du réseau précisément en permettant le développement du transport routier et fluvial. La nécessité est autant écologique qu'économique. Les travaux qui doivent se dérouler sur le territoire actuel de Seine-Bord, concernent bien au delà de cette collectivité, bien au delà de Seine Eure et même du département, un très vaste secteur qui se trouve au sud du Havre et va jusqu'à la Région Centre. Dans ce cadre, le rapprochement entre Seine-Bord et Seine-Eure prend tout son poids et bien au delà en montrant la nécessaire coopération pour parvenir aux moyens d'un développement industriel, notamment en se reliant au grand Rouen, tant il est vrai que ce point ne saurait être traité indépendamment d'un projet régional au sens large.
Nous retombons ici dans la logique définie par l'Etat et qu'il a appelé le Grand Paris. On se rend compte que la logique de carrefour, qui englobe la plate-forme trimodale, se retrouve aussi bien dans le cadre routier avec la création du contournement est de Rouen qui va amener à un franchissement de la Seine à la hauteur du Manoir, ce qui pourrait faciliter le désenclavement de la vallée de l'Andelle et stopper sa désindustrialisation ... Ce n'est pas tout, puisqu'on se rend compte à la lumière des débats qui ont lieu autour de la ligne ferroviaire à grande vitesse qui doit être créée afin de permettre une liaison entre les grands pôles Normands (Le Havre, Rouen, Caen) et Paris ... et que dans ce cadre la création d'une gare serait envisagée à proximité de Louviers.
Rien de tout cela n'est fait. Il s'agit juste d'un immense chantier dont notre territoire est au coeur. Mais cet avenir se décide aujourd'hui, et il y a seulement un mois ces éléments étaient absents du débat. Qui sait d'ailleurs ce qu'il en sera dans trois mois.
Mais ces éléments soulignent que notre territoire a d'énormes possibilités, à lui de savoir tirer profit de ses atouts avec force, confiance et intelligence. C'est sur cette base que s'est créée l'alliance avec l'agglomération de Rouen/Elbeuf dans le cadre d'un pôle métropolitain.

7 commentaires:

Sylvia Mackert a dit…

oui le territoire a des capacités, mais pourquoi vouloir sans arrêt repousser les limites du territoire ? Cela ferait penser qu'on veuille finir par créer l'état dans l'état, alors que c'est la "nation" qui décide du territoire, du découpage des régions et de la restructuration de la France.

Café radical a dit…

Très bien Sylvia. L'histoire des territoires et de leur découpage est passionnante. D'ailleurs, j'en parle un peu dans le blog et cette histoire en France, correspond aussi à cette volonté d'un Etat tout puissant et de territoreis émiettés et sans cohérence. C'est l'histoire des 36.000 communes et d'un pouvoir d'Etat où tout se passe à Paris, qui d'ailleurs était le seul territoire sans pouvoir communal pendant bien longtemps. Alors, qu'est ce qui définit un territoire ? Tout d'abord le bassin de vie. Il est normal que les gens qui habitent dans un endroit, qui travaillent dans un autre, qui pratiquent sport et activité culturelle dans un troisième cependant que leurs enfants suivent leur scolarité dans un quatrième puissent avoir uen vision globale de leur territoire. En l'espèce, le territoire qui s'appelle pour l'instant Seine-Eure a, dès l'origine été conçu à partir des 4 cantons. On se rend bien compte à présent à quel point l'absence d'Alizay, avec l'entreprise M-Real, ou l'absnce d'Hondouville, avec l'entreprise Fort James est un handicap pour la réindustrialisation du territoire

Sylvia Mackert a dit…

Les 4 cantons, c'est le territoire du département, si je ne me trompe pas et la cohérence se trouve là, non ? pourquoi vouloir confondre et étendre l'intercommunalité à une seule qui engloberait peut-être tout le département ? Les communes disparaîtraient de toute façon sous le pouvoir de cette intercommunalité qui correspondrait en plus au département si on raisonnait de la sorte. Je pense qu'il y avait un souci de démocratie dans le découpage, non ?

Café radical a dit…

Pas du tout ! Les 4 cantons, c'est Louviers Nord, Louviers sud, Pont de l'Arche et Val de Reuil. Il y a plus de 40 cantons dans le département de l'Eure. Pour le reste Sylvia, il faut bien sur revoir les communes et leur capacité d'actions. Les communes ont été créées sur la base des paroisses, qui étaient alors lieux de vie dans des logiques rurales. Les enfants ne connaissaient que l'école communale en 1884, lorsque les commuesn ont pris leur pouvoir actuelle. On était alors loin des exigneces de la vie d'aujourd'hui, tant en ce qui concerne l'éducation de la jeunesse, l'organisation du travail, le distribution de l'eau, le ramassage des déchets ménagers, la pollution, le transport ... Les communes se tuent d'elles mêmes comme lieu de pouvoir si elles restent isolées. comment uen commune peut elle maîtriser la qualtié de l'eau, le transports de ses jeunes, je ne parle pas des loisirs, ni des exigences, tout ceci nécessite de vivre ensemble, c'est à dire de parler ensemble et de décider

Sylvia Mackert a dit…

je reconnais que j'ai confondu cette histoire de cantons, circonscriptions etc, mais nous vivons aussi sur un même territoire au niveau départemental, régional et national voire européen et ensuite mondial... et ainsi de suite sans pourtant pousser les limites des communes jusque là.
Et tout à fait d'accord que les communes ne peuvent pas tout maîtriser seules, surtout si l'état transfère toujours les compétences sans donner les moyens, et il y a des communes qui ont plus d'ambition que d'autres aussi, non ? . Le citoyen ne peut pas payer d'impôts sans ressources non plus, sans emploi, sans "fortune" et je ne parle pas non plus de loisirs, car il faut d'abord trouver de quoi se nourrir, se vêtir et se loger aussi, d'être en bonne santé pour pouvoir travailler etc. et notre bassin d'emploi licencie souvent ces derniers temps, donc logique qu'il faut parfois aller plus loin pour travailler, mais ce n'est pas le projet dont on rêvait lors des ateliers PLU, où on se disait qu' on construira des logements pour aller au travail à pied, aujourd'hui on nous prépare un transport pour aller travailler sur Rouen par le bus, non ?
Cohérence du territoire ? bref, je n'ose pas imaginer la suite, la population est de plus en plus appauvrie, une hausse de 13 % du nombre des bénéficiaires du RSA socle en 2011 dans le département.
http://www.eure-en-ligne.fr/cg27/accueil_eure_en_ligne/accueil_site_institutionnel

et cela empire, vu que les institutions, même communes s'endettent toujours plus dans un cercle vicieux...

à chaque fois qu'on repousse une limite de territoire on retrouve une autre limite derrière qu'on voudra dans ce cas aussi repousser pour la nouvelle cohérence, donc il n'y aura plus de limites...

Augmenter le nombre d'habitants artificiellement en fusionnant dans l'espoir d'avoir plus de subventions ou d'argent, c'est une illusion, les caisses de l'état étant vide, il n'y aura rien de plus d'en haut et pas d'en bas non plus avec une augmentation de la pauvreté, les bénéficiaires du RSA ne peuvent pas remplir les caisses du trésor public même en payant un impôt local symbolique, comme moi cette année, 13 Euros

Sylvia Mackert a dit…

sur mon blog j'ai noté quelques hausses de l'avenir, rien qu'en 2012, entre 1,7% pour le RSA et les 4,4% pour l'énergie ou la hausse du prix de l'eau Veolia à cause de la nouvelle TVA à 7% pour les eaux usées...


http://blog-sylvia-mackert.blogspot.com/2012/01/les-hausses.html


La cohérence du territoire aurait plus de sens si on mettait réellement les frais de l'eau en commun dans une régie et pas par le PPP, je pense qu'il n'y aurait pas de TVA, juste les frais, ni les salaires, vu qu'il s'agirait de fonctionnaires et pas de salariés... autre statut.
La délégation de service public a ses inconvénients aussi.

Café radical a dit…

Rien ne garantit que la mise en régie de l'eau à l'échelle intercommunale serait moins coûteuse. Ce qui est sur c'est que le traitement comme la distribution de l'eau ne peut être traitée comme il y a 100 ans. Rappelons que l'eau en régie par la vilel de Louviers, ce qui était le cas il y a 20 ans, aurait rendu impossible la création d'une station dépuraiton à Léry ou à Ecoparc... conditions indispensables àç la création du'ne zone industrielle et à la création d'emplois. Les normes et les exigences pour l'hygiène et lea qualité de l'environnement répondent à un très haut besoin de technicité... auxquelles la plupart des régies, dans leur état actuel sont incapables de répoondre, sauf dans les très grandes villes. En ce qui concerne les taxes, elels sont là pour répodnre aux besoins environnementaux et ne sont pas du tout lié à la tva ou au mode de gestion.