vendredi 19 février 2010

Retraites, une proposition radicale


Le café radical reproduit ci-desssous in extenso le communiqué de presse de l'agence Reuters, faisant suite l'ainterview du sénateur radical de gauche Yvon Collin, un radical que nous inviterions bien pour un prochain café pour parler du sujet chaud du moment...

PARIS (Reuters) - Le sénateur français Yvon Collin propose d'instaurer une taxe sur les transactions sur devises pour freiner la spéculation et trouver des recettes pour l'emploi, l'innovation et les retraites.

Dans un entretien à Reuters, l'élu radical de gauche estime que sa proposition de loi a de bonnes chances d'être soutenue par la commission des finances du Sénat et espère qu'elle sera portée au niveau international par la France.

Le texte, enregistré à la présidence du Sénat la semaine dernière et qui sera présenté dans "deux-trois mois", fixe le montant de la taxe à 0,05% à compter de 2011 et à 0,5% pour les transactions avec les paradis fiscaux les plus opaques.

Il complète une loi déjà votée mais qui n'est pas appliquée car le décret fixant le montant de la taxe n'a pas été publié.

"On est un peu dans l'esprit de la taxe Tobin", explique le sénateur du Tarn-et-Garonne. "L'idée est d'oeuvrer à la moralisation du secteur bancaire et financier qui en a bien besoin."

Yvon Collin précise attendre des estimations du montant que pourrait rapporter la taxe. "Il paraît que c'est gros", dit-il.

"Le taux doit être infime pour être quasiment indolore et ne pas décourager les transactions non spéculatives" , précise-t-il.

Selon lui, les responsables politiques doivent tirer profit de l'émoi causé par la crise financière et économique pour agir.

"Il est temps que cette taxe Tobin dont on a tous rêvé soit enfin mise en place. On l'appellera la taxe Collin... On peut rêver" , s'amuse-t-il.

AMBITION MONDIALE

Comme la taxe proposée dans les années 1970 par le prix Nobel d'économie James Tobin, elle a vocation à être étendue à toutes les grandes puissances économiques.

"On aimerait que cette proposition soit portée par la France au plus haut niveau, en collaboration avec les institutions internationales, pour parvenir à une instauration quasi généralisée à l'ensemble des pays riches", explique-t-il.

Mais "nous ne sommes pas des utopistes", ajoute-t-il, jugeant que le dossier n'avancera que si un pays ouvre la voie.

En attendant une application mondiale, le produit de la taxe française serait affecté pour moitié à des investissements créateurs d'emploi, à la recherche et l'innovation, et pour moitié au Fonds de réserve des retraites qui vise à contribuer à la pérennité financière du système français par répartition.

Une telle taxe, "serait populaire", juge-t-il.
"En tout cas, elle est dans l'air du temps."

En France, Yvon Collin espère qu'il sera soutenu.

"Jean Arthuis et Philippe Marini me paraissent tout à fait disposés à soutenir cette mesure, donc je pense que la commission des finances la soutiendra", dit-il. Le centriste Jean Arthuis est président de la commission des finances du Sénat et Philippe Marini (UMP) son rapporteur général.

Selon Yvon Collin, le gouvernement pourrait également s'approprier sa proposition de loi, ce qui ne le choquerait pas.

"L'essentiel c'est que les choses se fassent", dit-il.
"Ce qui compte, c'est que ce texte ait un avenir, quel que soit le papa."

Selon un ministre ayant requis l'anonymat, "il est à peu près sûr que Nicolas Sarkozy fera comme Jacques Chirac, c'est-à-dire créer une nouvelle ressource pour le développement, une sorte de taxe Tobin", quand la France occupera la présidence du G20 en 2011.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Cela ressemble à la TVA sociale.
Taxer les transaction ne permettra plus d'aider les plus démunis ou sa famille dans d'autres pays. Même à l'intérieur de l'Europe, les transactions financières sont parfois nécessaires pour s'entraider. Rien à voir avec spéculation en bourse qu'il faudrait taxer à la source, en Bourse. Le prix d'un mandat international s'élève à combien ? et un Western Union ? suffisamment cher déjà.
Et faire un cadeau d'argent à ses petits enfants qui vivent peut-être dans un autre pays, c'est combien en taxes ?
Non, je dirais simplement il faut créer de l'emploi en France, et les seuls emplois qui ne sont pas délocalisables sont dans le service public que l'on est en train de détruire. Et dans tout ce qui concerne la santé, l'agriculture bio, l'artisanat régional et traditionnel, quoi que, on trouve des restaurant français à Tokio aussi... bref.
Cette taxe n'est pas la solution. C'est comme la TVA sociale, pas la solution non plus.

Sylvia Mackert

Anonyme a dit…

La taxe sur les alcools n'a pas permis de sauver la Sécurité Sociale, il en sera de même avec ce type de proposition.

Sylvia Mackert

café radical a dit…

A Sylvia Mackert, quand on parle de taxation des transactions financières il ne s'agit évidemment pas de taxer les mandats envoyés pour aider les enfants, voir plus de manière plus large la famille quand on se trouve à l'étranger. Les transactions financières visées sont celles des milliards liés à la spéculation et qui ont précipité la crise financière dont nous continuons à subir les secousses...