mercredi 20 mai 2009

la vision de l'Europe sur l'éducation ... en attendant le café !

Prochain café radical vendredi 29 mai à 18h30 au jardin de Bigards, brasserie située au 39 de la rue du Quai à Louviers


Forcément, en raison de l'actualité, le café radical ne pouvait pas faire abstraction de la dimension européenne du débat sur l'éducation.


Ci joint, une publicité qui illustre une dimension sur l'approche européenne de l'éducation ... !


Mais l'Europe, l'Education c'est aussi un projet et une ambition !

Ci-dessous l'éditorial du café pédagogique, signé par Olivier Masson, chargé de mission Education de la Ligue de l’enseignement






Ambitions éducatives : de nouvelles orientations de l’Union ?


Depuis cinquante ans le système scolaire français s’est développé en se fixant des objectifs chiffrés, qui ont fini par avoir des effets à long terme, que l’on évoque l’allongement de la scolarité obligatoire (en 1959, il est décidé qu’elle passe progressivement de 14 à 16 ans) ou le fameux slogan « 80% au niveau du baccalauréat ».

En cette période d’élections, prenons conscience que les objectifs chiffrés sont désormais fixés en grande partie par l’Union Européenne. Certes, il s’agit d’indicateurs incitatifs - les benchmarks – et le Conseil des Ministres de l’Education du 12 mai vient de prendre des décisions dans ce domaine qui sont loin d’être anodines.

Les cinq critères de référence adoptés dans le cadre du programme de travail "Éducation et formation 2010" doivent être modifiés pour le programme de travail « 2020 ».
Un indicateur « Diplômés du supérieur en maths, sciences et technologie », déjà dépassé en 2007, disparaît. Bonne nouvelle, confortée par le maintien d’un indicateur qui reconnaît une spécificité française : d'ici 2020, au moins 95 % des enfants ayant entre quatre ans et l'âge de la scolarité obligatoire devraient participer à l'enseignement préscolaire. La France a déjà atteint cet objectif, espérons qu’elle y sera toujours en 2020. Quant à savoir si les jardins d’éveil font partie de cette catégorie…

La participation des adultes à l'éducation et à la formation tout au long de la vie doit passer de 12,5% à 15%, sans que les redoutables problèmes de mesures soient résolus. Le principe d’un indicateur pour les adultes faiblement qualifiés n’est pas retenu. L’indicateur de maîtrise insuffisante des compétences de base pour les jeunes à l’âge de 15 ans passe d’un objectif de 15,5% à 15% d’une classe d’âge, mais aux indicateurs PISA sur la lecture s’ajoutent les mathématiques et les sciences, sans que les mesures soient agrégées.

La mesure du « early school leaving » porte sur la mesure du décrochage entre 18 et 24 ans (18 ans, fin de scolarité obligatoire dans de nombreux pays). L’objectif chiffré est toujours fixé à 10%. Le résultat était de 14,8% en 2007.

L’indicateur sur l’enseignement supérieur connaît les mutations les plus considérables : d'ici 2020, la proportion des personnes âgées de 30 à 34 ans diplômées de l'enseignement supérieur devrait être d'au moins 40 %. On est loin des 50% de diplômés au niveau de la licence ! Sont introduites dans ce calcul des références qui portent aussi bien sur les références universitaires que sur les diplômes professionnels de niveau supérieur (équivalent BTS, DUT, licence professionnelle) parce que les passerelles n’existent pas dans tous les pays entre les deux systèmes. De même, on doit ainsi pouvoir prendre en compte la formation continue diplômante qui peut s’exercer entre 25 et 35 ans et la réalité du Life-long learning qui se déploie dans toutes les sociétés européennes. On peut alors s’interroger sur les finalités en France de la réforme en cours du lycée. Quels sont les modèles, les parcours de formation auxquels préparer les lycéens ?

Le Conseil des Ministres demande aussi à la commission de travailler sur trois domaines pour lesquels il n’existe pas encore d’indicateurs communs. Tout d’abord la mobilité des apprenants qui se réduit à la mobilité internationale. Pourtant, de nombreux jeunes, de nombreuses familles se trouvent enfermées dans des territoires limités, qu’ils soient urbains ou ruraux, qu’il existe ou non une offre de transports en commun… En second lieu, l’apprentissage des langues dès le plus jeune âge, domaine largement exploré par les politiques communautaires. Enfin, il convient de réfléchir à l’employabilité, domaine pour lequel les outils sont peu nombreux : « (…) la Commission est invitée à présenter au Conseil d'ici la fin de 2010 une proposition relative à un éventuel critère de référence européen dans ce domaine. » Cette proposition soulève de nombreuses questions sur les finalités des systèmes d’éducation et de formation notamment à une période où les branches professionnelles n’ont aucune visibilité sur l’emploi à moyen ou à long terme.

Toutes les questions relatives au Life-long learning se discutent au Parlement européen dans la commission Emploi et Affaires Sociales et non dans la commission de la Culture et de l’Education. Peut-être faut-il interpeller les candidats aux élections européennes sur ce point ?

Olivier Masson, chargé de mission Education de la Ligue de l’enseignement

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