mercredi 31 janvier 2018

Retour aux fondamentaux ...

Les Radicaux de gauche ont fait carton plein.

Nous étions une soixantaine réunis à l'occasion d'un banquet républicain autour de Virginie Rozière pour parler de l'avenir de la gauche et du radicalisme. 

Tout semble se liguer contre la gauche de gouvernement.
C'est cependant une erreur de penser qu'elle est sans
perspective, même si le vaste est le chantier qui la rendra
compétitive. 
Pourquoi un banquet républicain ? Ben, comme je l'ai rappelé, pour rendre un hommage aux fondamentaux. Il faut le rappeler, à l'origine, les banquets étaient un moyen pour les défenseurs de la République de rassembler alors que les rassemblements politiques étaient interdits, sous l'Empire ou la Restauration. 
Ne pas se laisser abattre, jamais. Les républicains ont vécu
dans l'Histoire des temps autrement plus durs. Jean Levain
au premier plan.
Plus prosaïquement, et surtout dans la période présente, les banquets républicains, auxquels les cafés radicaux rendent hommage, répondent au besoin de se retrouver quand les temps sont durs.
Et ils le sont ! 
Les deux élections législatives partielles ayant eu lieu juste après le banquet l'ont d'ailleurs confirmé : moins de 3 % pour le parti socialiste à Belfort, dans une l'ancienne circonscription de Raymond Forni, à peine plus de 5 % dans la première circonscription du Val d'Oise. Voilà pour l'état de la gauche de gouvernement dans l'opinion.
Virginie Rozière, déterminée à faire vivre la gauche radicale
Pour autant, personne parmi les participants au Banquet ne pensait que la gauche était morte, et encore moins la gauche de gouvernement. 
Si l'on se réfère aux maigres résultats électoraux cela parait paradoxal. Reste que la foi n'est nullement éteinte ! Du côté des adhérents, de ceux qui ont voué leur vie aux valeurs de la gauche, la déroute non seulement n'est pas définitive, mais leur espérance prend aussi appui sur ce qu'ils ressentent et ce qu'ils vivent. 
Paul Dhaille, une parole qui porte
En accueillant Virginie Rozière, j'ai mis en exergue la phrase magnifique de Mendès France sur la République appelée à "se construire sans cesse car nous la concevons éternellement révolutionnaire, à l’encontre de l’inégalité, de l’oppression, de la misère, de la routine, des préjugés, éternellement inachevée tant qu’il reste des progrès à accomplir".
Le banquet n'est  qu'une étape dans un processus beaucoup plus vaste, une pierre dans un immense chantier, mais où rien ne se fera hors de la joie d'agir et de la volonté créatrice. 
Diego Ortega a rappelé l'importance
du projet dans les combats locaux
Nous devons naviguer entre ces deux écueils qui consisteraient d'une part à nous enfermer dans nos certitudes qui ont eu toutes leurs parts dans nos échecs et d'autre part à renoncer à nous mêmes. Radicaux, nous devons nous ouvrir à ceux qui, à gauche, rejettent la fatalité d'un monde qui se déciderait en dehors de la volonté et du contrôle populaire. 
Cette soumission à la technostructure est dénoncée par Jean Levain, ancien maire de Chaville, qui souhaite s'impliquer dans une démarche de réflexion et de rénovation de la gauche.
"L'espérance du lendemain, ce sont nos fêtes "...
Virginie Rozière donne une perspective historique et universelle dans ce qui se produit en France. Ainsi, le rêve de Macron consisterait à se défaire de la richesse de la politique française en suivant un processus qui touche toute l'Europe. Celui-ci a commencé naturellement auprès des Etats qui, sous l'influence de la social-démocratie, se sont plié à une logique de compromis qui a finalement pris le dessus sur la nécessaire confrontation des valeurs et de logiques sociales. 
Ce qui se produit en France avec Macron est en tout point comparable à ce que Renzi est en train de réaliser en Italie en faisant alliance avec Berlusconi, laissant les extrêmistes de la ligue du Nord s'allier avec l'indéfinissable mouvement populiste "5 étoiles".
Partout, l'insatisfaction généralisée laisse la place à une représentation politique déstructurée. Il n'est qu'à voir ce qui se produit en Espagne, où les indépendantismes occupent le vide laissé par des projets politiques en déshérence. 
Paul Dhaille compare la situation actuelle avec ce que nous avons connu avec le gaullisme au sens où la volonté du Général de dépasser les partis s'est traduite par un pouvoir renforcé de la technostructure. Celle-ci ayant d'ailleurs enfanté d'un Pompidou dont la carrière peut être comparée à celle de Macron. 
Timour Veyri, comme Diego Ortega ont insisté sur le fait que la gauche d'en bas, celle qui agit et réagit, celle qui sait que la politique locale est aussi la répercussion pratique des valeurs portées à droite comme à gauche, reste à jamais réceptive aux actions de la gauche dans les communes et les collectivités.
Virginie Rozière ouvre le chantier de la reconstruction de la
gauche. Le neuf février marquera une nouvelle étape en
réunissant les radicaux ancrés à gauche et s'ouvrant aux
acteurs de la gauche de gouvernement.
Les faits le confirment. Le dernier dimanche de janvier, pendant que se déroulaient des législatives qui lui était très défavorables,  la gauche reprenait la commune d'Auterives en Haute Garonne, quelques semaines après avoir repris la municipalité d'Orthez. Certes, ce ne sont que des exemples limités et locaux, portant sur quelques milliers d'électeurs, mais on doit y voir le signe
que la gauche n'est pas morte. Le vaste chantier de sa reconstruction est ouverte. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues, les rencontres enrichissantes, l'ouverture d'esprit y sont nécessaires.
Prochaine étape : vendredi neuf février au Théâtre Edgar à Paris. 
Nous y reviendrons. Nous vous y attendons. 




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