dimanche 12 février 2017

Le moi, la mort, l'amour et le moulin

Sidonie Poum et Denis son souffre-douleur, intreprétés par Julie Cayeux et
Grégory Legeay. Est-ce Julie et son pantin ? Sans doute un peu, mais pas
 seulement.  Si chaque enfant est le fruit de la névrose parentale, Julie a su 
en tirer le meilleur : l'humour noir comme réponse incertaine au tragique de
 l'insupportable monde réel. La création artistique n'est rien d'autre. 
J'avais peur de cette soirée pas comme les autres mais je ne pouvais pas louper le spectacle :  Sidonie POUM au Moulin. 
j'avais peur de la soirée, parce que je me traînais encore la mort de Philippe. Philippe Cayeux, le père de Julie Cayeux. Julie est l'alpha et l'omega d qui était l'alpha et l'omega de Moi, Sidonie, Poum, le spectacle qui était donné au Moulin, vendredi soir. J'avais vivement apprécié les petits films réalisés par Julie Cayeux. Mais là, ma situation devenait intenable. J'ai été incapable d'écrire quelque chose sur Philippe Cayeux, l'une des personnalités les plus attachantes de l'équipe de Franck Martin, le premier qui a été chargé de la culture. Un être extraordinaire, et justement c'est sa fille qui a été chargée de lui rendre hommage le jour de son inhumation. 
Je stoppe. Je ne suis pas venu au moulin pour rendre hommage à mon ami Philippe. Le moindre des respects que je dois à Julie, c'est un jugement de son travail d'artiste. Même si je ne peux pas m'empêcher de penser qu'à travers elle, se profile indéfiniment le personnage de son père. Comment imaginer qu'un écrivain qui écrit un ouvrage avec sa fille comme personnage principal ne va pas l'influencer durablement.
Mais je ne veux pas parler de Philippe, de Philippe Cayeux, quand bien même son image ne cesse de me hanter. Je voulais voir Sidonie POUM, spectacle de Julie Cayeux, artiste en résidence, un reste de la politique culturelle impulsée par son Papa. 
Mais Julie est bien en dehors de tout ça. MOI, SIDONIE, POUM, est bien le meilleur qui pouvait être créé à partir de ce qu'elle est.Ca s'appelle de l'art et de la création. Un spectacle noir et gai, joyeusement déprimant, interdit aux enfants, sordide, sanglant et nihiliste. 
Quelque chose qui ne me fera pas regretter ma soirée et qui me met en attente des prochaines œuvres de Julie Cayeux. Je m'en voudrais enfin de ne pas rendre hommage à Grégory Legeay, au physique extraordinaire et dont Julie Cayeux a su tirer le meilleur. 


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