jeudi 28 janvier 2016

No news, bad news ... une ville sans journaux n'est pas une ville

A Louviers, les dimanches ne sont plus ce qu'ils étaient ...
C'était un, c'était LE rite dominical.  

Le dimanche, je me levais pas trop tôt, pas trop tard non plus. C'est à dire, à une époque, le marchand de journaux ouvrait très tôt, presqu'en même temps que les boulangers.  On achetait des croissants pour bien marquer que le dimanche n'est pas un jour comme un autre. Et puis on ramenait le journal. Le Journal du dimanche, souvent, comme son nom l'indique.
Oui, c'est vrai, je suis un fou de presse. J'aime l'odeur de l'encre et du papier, quelque chose qui, mélangé à l'odeur du café prend une saveur particulière. Bien loin de l'hystérie hygiénique d'internet.
Est-ce là la seule raison de mon désappointement ? Bien sur que non.

A ce petit jeu, je retrouvais pas mal d'habitués. Les familiers des viennoiseries dominicales, les addicts à la presse. Eric, Pauline, Pascal, sans parler de ceux dont je ne connais ni le prénom, ni le nom mais que j'avais plaisir à croiser. Ceux qui, au-delà du journal, venaient trainer dans les rayons, comparer les unes et regarder les dernières parutions, les créations, sorte de panorama des centres d'intérêt de notre société.
Certes, depuis quelques années, le service  était moins bien rendu. Le marchand ouvrait plus tard et il est arrivé pendant les mois d'été qu'il soit fermé.
Maintenant, c'est définitif ! Pour acheter le journal, qu'il s'agisse du Journal du dimanche ou d'Aujourd'hui dimanche, il faut aller à Val de Reuil ou au Vaudreuil.

Rien de plus appétissant que l'étal d'un marchand de journaux.
Au delà de ma propre situation et de mon propre malaise, il faut se demander pourquoi Louviers est privé de journaux pour la première fois depuis la deuxième guerre mondiale. On peut évoquer internet et la presse numérisée ... On peut dire aussi que Louviers est située au cœur d'un mauvais réseau de distribution. Que parfois, la presse n'arrivait pas jusqu'à Louviers ...
Ouais, bof ! Mais alors pourquoi ni Le Vaudreuil, ni Val de Reuil continuent de diffuser l'ensemble de la presse avec des commerçants ouverts le dimanche. 
 
On ne peut qu'admettre qu'il s'agit du symptôme d'un phénomène infiniment plus sérieux : la baisse du chiffre d'affaires des commerces lovériens le dimanche. La municipalité Priollaud n'a cessé depuis près de deux ans de porter atteinte au commerce de proximité. Or le commerce de centre-ville fonctionne en réseau, sur un équilibre fragile. L'ouverture d'une grande surface supplémentaire le dimanche matin a déjà été durement ressentie par les commerçants lovériens. La fermeture du marchand de journaux va amener bien des lovériens à se déplacer pour aller chercher leur journal et faire leurs courses ailleurs s'ils ne choisissent pas de rester chez eux.

Il y a un vrai problème du commerce à Louviers. Franck Martin et son équipe s'y étaient attaqué d'arrache-pied. Ils l'avaient fait par un dialogue constant avec les commerçants ainsi que par une réflexion menée au niveau de l'intercommunalité. Ainsi les lovériens avaient-ils pu apprécier la dynamisation du centre-ville.
A présent, on constate les banques et sociétés d'assurance prennent le pas, ce qui, précisément ne favorise pas le développement d'un commerce en réseau.
Décidément, une ville de 20.000 habitants sans marchands de journaux le dimanche, c'est grave. Il ne doit pas y en avoir beaucoup en France et c'est incontestablement la marque d'un déclin.

Monsieur le maire, faites quelque chose !

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