jeudi 15 mai 2014

Au secours la droite revient ... Au secours, l'Europe s'en va !


Mon discours pour les Européennes

A la demande de certains participants et de ceux qui n'ont pu assister au grand meeting du 14 mai, je reproduis le discours que j'y ai prononcé devant une assemblée nombreuse et attentive.





Ceci est un appel au secours




La droite revient, l’Europe s’en va ... Il s’agit de la plus mauvaise droite et il s’agit de la plus belle Europe !
Qu’il s’agisse de la plus mauvaise droite, tout le monde ici s’en rend compte. C’est la droite de Jean François  Copé  qui glisse à chaque fois que Marine Le Pen laisse traîner une savonnette. Un coup de Marseillaise, un coup de pain au chocolat. Une droite qui s’appuie sur tout ce qui sent mauvais, sans discernement. Une droite inspirée par le tea-party américain, qui n’a toujours pas digéré le poison de Buisson, cette droite qui met en avant des valeurs  que plus personne n’osait  défendre, qui s’est lancée sans nuance derrière les réseaux catholiques intégristes, prête à lancer et à relayer les rumeurs et les pensées les plus malsaines.  Une droite qui permet au Front National de se faire passer pour un parti acceptable, non seulement parce que les positions s’en rapprochent dangereusement, mais en plus parce que sur certains points, le Front National a une attitude plus modérée.
Le Front national est certes un danger d’une autre trempe. Malheureusement, pour contredire un auteur célèbre, s’il est un spectre qui hante l’Europe, c’est le spectre du populisme. Celui qui des néo-nazis de l’aube dorée en Grèce, à l’anarchisme identitaire de Grillo en Italie, en passant par la haine de l’Europe de l’Ukip en Grande Bretagne et les nostalgiques du parti Jobbik hongrois  ... qui allient la nostalgie de l’empire d’avant 1914 à la haine des tsiganes, des juifs et finalement de tous ceux qui refusent l'intolérance ...
Alors, oui, l’Europe ne montre pas son plus beau visage. Au lendemain d’une nouvelle noyade de masse au large de la Sicile, dont on a à peine entendu parler en France, on ne peut que reprendre la phrase de Matteo Renzi, le nouveau président du Conseil Italien, qui a dit hier “ L'Europe ne peut pas s’occuper de sauver les Etats et les banques et laisser mourir des mères avec leurs enfants”.
Alors quand je parle de l’Europe qui s’en va, je ne parle pas de ça, de tout ce qui fait horreur en Europe, mais qui n’a rien à voir avec ce que fait l’Europe ... Ce qui fait horreur en Europe, c’est ce que l’Europe ne fait pas. C’est ça, l’Europe qui s’en va, c’est celle de l’ambition politique. C’est ce manque d’ambition qui nous paralyse. Un vieux copain me le disait encore la semaine dernière : “oui, les élections européennes, bof ...”, ce à quoi je lui ai répondu : “ne pas voter, c’est voter Le Pen !” ...  Avouez que c’était bien vu, c’était juste avant que j’apprenne qu’elle était tête de liste chez nous ...
N’empêche, mon copain m’a répondu : non, on m’aura pas encore ce coup-là !
Ah bon ? Mais c’est quoi, alors, se faire avoir ?  C’est quoi cette confusion qui traine un peu partout dans l’opinion ? Celle qui consiste à dire : je veux m’opposer à l’Europe des banquiers. C’est bien ! Ca sonne beau, propre et généreux ... Ca sonne de de gauche, même si c’est repris par Dupont Aignan et le Front National.  Seulement si, pour s’oposer à l’Europe des banquiers, on refuse de voter, alors là, on a vraiment tout faux. Ne pas voter, c’est affaiblir la démocratie et affaiblir l’Europe. Affaiblir la démocratie, parce que, finalement, l’Europe des banques se passe très bien d’un parlement européen, avec des parlementaires exigeants et pointilleux qui passent leur temps à emmerder les Etats et les Banques au nom des principes qui les ont fait élire. Affaiblir l’Europe, c’est affaiblir l’action, la volonté politique. C’est revenir à des Etats plus faibles dans un monde économique et politique de plus en plus intégré. Bref, affaiblir l’Europe, c’est affaiblir la France, c’est donner tout pouvoir aux banquiers, à la finance, qui ne demande que ça d’avoir affaire à des Etats affaiblis.
Il faut sauver l’Europe. Pour les radicaux de gauche, fédéralistes et viscéralement attachés au projet Européen, c’est la question centrale. Les radicaux de gauche ont choisi l’alliance avec les socialistes, dans le gouvernement comme dans la bataille des européennes. C’est un choix cohérent qui concilie loyauté et indépendance. Il ne s’agit pas pour nous rendre l’Europe, le monstre bruxellois responsable du  nécessaire redressement de nos finances publiques. Nous pensons même que c’est  l’absence d’Europe, l’absence de politique européenne, qui rend plus brutal encore la réponse  de l’Etat à la difficulté économique. En tenir l’Europe pour responsable est un mensonge. Pour les radicaux, l’Europe n’est pas le problème, c’est la solution. Tout ce qui pousse au repli sur soi, à la peur, au rejet de l’autre ne peut nous entraîner que sur la mauvaise pente qui rend si fort le front de l’intolérance, le rejet des valeurs que la France a offert au monde, et qui menace  l’Europe à ses portes, en Ukraine, en Syrie et ailleurs.
 
Le message radical est simple : plus il y aura d’Europe et mieux le monde se portera. Le 25 mai, il faut voter, il faut voter pour parce que nous sommes concernés par l’Europe, dans notre vie quotidienne, comme dans la défense des valeurs qui nous constituent. Il faut voter pour l’Europe, il faut voter à gauche, il faut voter pour les listes socialistes et radicales ...
 
 

 

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