dimanche 1 juillet 2012

Terra nova, terre neuve

In memoriam Olivier Ferrand
 Il y a des moments comme ça ...
Merveille de la technologie, j'ai appris par message électronique, alerte du monde qu'Olivier Ferrand est mort à l'instant même où l'on baptisait la renaissance du Marité, en route sur pour sa septième vie. 
Pendant que Franck Martin retraçait les vies antérieures du terre-neuvier, des terre-neuvas, le fondateur de Terra Nova venait d'être terrassé par une crise cardiaque.
Nous avions rencontré ensemble Olivier Ferrand, il y a 7 ans. Il était venu déjeuner avec nous à Louviers, et nous avions parlé politique, de l'importance de la politique, de la façon d'agir, de renouveler les idées. Il était socialiste, c'était un strauss-kahnien actif, mais surtout c'était quelqu'un qui était absolument ouvert, qui sentait le besoin pour la gauche de sortir de ses schémas, de se remettre en question.
Un brillant jeune homme qui a su suivre sa route tout seul et se rendre indispensable au sein de la gauche.
Franck Martin à l'inauguration de la renaissance du Marité,
parrainé par Jacques Gamblin 
Nous l'avions senti passionné et passionnant. Je me souviens qu'il était arrivé à Louviers dans une voiture toute pourrie, comme on dit, pas vraiment l'image d'un homme de cabinet. En fait, c'était un créateur, un militant, qui avait surtout la volonté d'avancer.

 Je me suis amusé lorsque j'ai vu qu'il créait Terra Nova son groupe de réflexion, en même temps que je créai mon café radical, dont finalement je ne voulais rien moins que d'être un reflet local de cette démarche. La gauche a besoin de débat, de penser autrement... et, s'il fallait citer un exemple de ce qu'a laissé Olivier Ferrand, ce serait celui des primaires... car certes les radicaux de gauche ont lancé l'idée et le principe des primaires, mais sans Olivier Ferrand, les primaires n'auraient jamais eu lieu, car c'est lui, par le biais de Terra Nova,  son groupe de pensée, son think tank, que la pensée s'en est imposée au sein du parti socialiste. 
Alors, oui, c'était plus un homme d'influence, malgré son jeune âge qu'un homme d'action et il était peu connu du grand public. J'ai quand même suivi de loin sa campagne électorale à Marseille, celle qui lui a permis d'être député. Une campagne électorale très originale, puisque marquée par l'organisation de débats avec de grandes personnalités, ce qui n'est déjà pas si courant, mais surtout, avec des personnalités de droite et de gauche, qui ont jalonné son parcours. Il a fini par gagner dans cette circonscription ancrée à droite.
Bref, j'ai l'impression que je dois beaucoup à Olivier Ferrand ... et je ne suis pas le seul.
Maintenant, Olivier Ferrand est parti, passant de la terra nova, à la terra incognita. Pendant ce temps, après des années passé à quai, après avoir échappé à la mort, le Marité a enfin levé l'ancre et part vers une nouvelle vie.
E la nave va, comme a dit Fellini.


Vogue le navire  ...

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