lundi 4 octobre 2010

L'urbanisme ... clef de l'action locale

Fascinante soirée que celle passée en compagnie de Jacques Caron, invité du café radical qui a animé la soirée avec Ghislaine Baudet adjointe à l'urbanisme à Louviers.
Tous deux ont parlé de leur expérience et de leur action, Jacques Caron mettant en relief sa vie dans le quartier de la Madeleine, ses espoirs, ses déceptions et même, un peu plus tard, en aparté, les difficultés rencontrées sur Evreux où on ne lui laisse pas tant que ça la parole, y compris au sein de son propre parti. Jacques Caron m'a même écrit que le parti radical de gauche était un parti utile .. ce dont je ne doute pas, mais ça fait toujours plaisir à entendre...
Quelles conclusions tirer de cette belle soirée ? Eh bien tout d'abord celle que j'ai tiré moi-même, et qui est celle de tous les cafés radicaux : la politique, c'est beau, la politique c'est utile.
Je reprends la formule de Franck Martin : il faut des élus qui se battent !
Parce qu'au fond, tout le problème est là. Il est extrêmement facile de louper une politique urbaine. Par exemple en laissant faire ou en refusant de travailler sur un réel projet.
C'était un peu ce qu'exprimait Jacques Caron en montrant les tableaux de financement de l'Anru. Des tableaux à multiples entrées, devant lesquels, le premier réflexe c'est de partir ...
Seulement voilà, derrière ces tableaux, cet argent public, il y a la vie des gens. Il y a ce qui peut améliorer le quotidien, apporter des équipements et une qualité de vie indispensables pour sortir de la marginalisation. Cela va du logement, au transport, et à ce qui peut sortir de l'isolement.
Jacques Caron l'a très bien dit en répondant à une remarque sur le coût des politiques urbaines : la somme injectée par rapport au nombre d'habitants concernés est relativement faible.
Les exemples de La Madeleine et de Val de Reuil ont été cités à des degrés divers. Didier Rouchet, Président de l'association Laïque Evreux-Netreville, a montré quant à lui l'importance d'une association structurée représentant les locataires et les habitants et servant d'interlocuteur face à une municipalité.
Parce que les élus ont besoin d'avoir en face d'eux des représentants des habitants.
Parce que la tentation est toujours forte de penser à la place des populations. De profiter d'un afflux de subventions pour mettre en avant des projets municipaux ou intercommunaux qui n'ont pas à voir directement avec le quartier et qui continue de le marginaliser.
Ainsi, l'exemple de la localisation du Siège de la communauté d'agglomération à La Madeleine n'a en rien servi le quartier et la destruction d'immeubles ne correspond pas à un besoin...
Accord sur le sujet entre Franck Martin et Jacques Caron. Jacques Caron dit qu'il a approuvé les destructions des barres de Saint-Hildevert, et même si la dimension du quartier de Saint-Hildevert n'a rien à voir avec Maison Rouge et a fortiori avec Nétreville ou la Madeleine, il s'agit d'opérations réussies et nécessaires pour la population ...
Désaccord entre Jacques Caron et Franck Martin sur le financement des projets par les locataires eux-mêmes par le biais du 1 % logement qui devrait leur revenir en priorité... Mais c'était plus un problème de présentation...
Sur le fond, le principe est le même : faire en sorte que l'argent bénéficie d'abord aux populations qui en ont le plus besoin.
Jacques Caron a cité, bien entendu le loupé magistral du Long Buisson ... qui était censé permettre par une politique de défiscalisation, l'arrivée d'entreprises à proximité de la Madeleine. On en arrive à voir tous les cabinets médicaux et agents immobiliers à l'affût des quelques sous proposés et offrent un parking gratuit à leur patients ou clients tout en dégarnissant le centre-ville et en n'offrant pas un seul emploi à la Madeleine voisine.
Le projet de Val de Reuil s'annonce, quant à lui, comme un projet qui tourne le dos à une population en demande pour satisfaire une révolution urbaine qui a pour but de tourner dans l'autre sens le bâton de la première révolution urbaine celle qui a eu lieu il y a 30 ans.
D'ailleurs, un café radical sur l'histoire et l'impact de Val de Reuil semble s'imposer...
Tout simplement parce qu'avec l'urbanisme, on est au coeur de la politique et de la politique locale en particulier. Que ce soit dans ses réussites, dans ses échecs, dans ses attentes ... dans son projet. C'est ce qui transparaît dans les critiques du Scot, et le manque de hauteur des élus... qui ont là le réflexe inverse de repli sur soi...
Mais il n'y a pas de politique locale sans projet, sans volonté d'agir ni sans respect de la population.
C'est le sens que nous voulons donner à nos cafés radicaux. Il faut nous donner les armes pour comprendre, sortir des préjugés... aider à la définition des projets dans une indispensable démarche humaniste.
Rendez-vous au prochain café.
Merci à tous.



6 commentaires:

Anonyme a dit…

Bien sûr qu'il faut construire des logements modernes et adaptés à notre époque, bien isolés et avec un loyer abordable, des logements aux normes d'aujourd'hui, car il y a encore des logements qui n'ont pas de prise de terre par exemple ou qui ne sont pas suffisamment isolés, ou trop vétustes, ne serait-ce qu'au niveau des tuyauterie d'eau, où les habitants ont parfois de l'eau jaune qui sort du robinet. C'est ce qui nous était arrivé aux Hayes Mélines, et je suis contente de leur destruction pour me retrouver dans un appartement neuf aujourd'hui. Et ceci malgré les défauts de construction qu'on avait recensé en entrant à l'ESPACE MENDES FRANCE.
Ceci-dit le logement est une partie seulement de la politique humaniste, il faut ensuite des emplois pour les habitants aussi et là il ne suffit pas de formule mathématique, mais le facteur humain entre en jeu, les formations adaptées aux besoins des entreprises aussi, les qualifications des habitants.
Quant au financement des logements que ce soit par les deniers publics ou par le 1% logement, peu importe, il peut y avoir des projets différents à mon avis. Dans mon enfance on occupait un logement appartenant à l'usine et réservé aux employés de l'usine et quant l'usine a vendu les logements les habitants pouvaient le racheter.
Ainsi au moins chaque salarié était sûr d'avoir un logement près de son lieu de travail.
Simplement quand il changeait d'employeur il devait aussi déménager.
En Normandie nous avons aussi des propriétaires qui n'habitent pas forcément près de leur lieu de travail et on ne peut pas forcer tout le monde à habiter dans des HLM non plus, donc ce projet de construire des logements près d'une usine ne peut pas forcément concerner tout le monde, mais seulement une partie des habitants. Et là, il faut voir avec les entreprises probablement, par rapport à leurs besoins. Et ensuite, il faut savoir si les personnes seront autorisées à rester s'ils n'ont plus d'emploi chez le propriétaire de l'immeuble (dans le cas où l'immeuble appartiendrait à l'usine par exemple)
La vie associative se fait par rapport aux centres d'intérêts de chacun et ne s'impose pas. Les affinités entre les uns et les autres ne s'imposent pas non plus, ce qui ne veut pas dire qu'on ne peut pas donner un coup de pouce aux projets comme cela a été fait à Louviers.

Sylvia Mackert

Jean JAYET a dit…

@ Sylvia
1°) Vous avez bien de la chance d’avoir un logement « aux normes »
A l’immobilière Basse Seine de Val de Reuil, on se contente d’une couche de peinture pour « faire neuf » et les incendies dans les appartements sont récurrents faute que les installations électriques soient conformes aux normes en vigueur.
2°) Peut-on envisager l’avenir sans emploi ?
Vous avez raison, l’emploi est générateur du niveau de vie et donc d’espoir ou de dépendance (quand on en est privé). Partager l’emploi, comme l’ont fait les socialistes et les gouvernements d’alternance est non seulement une utopie, mais une escroquerie ! C'est le partage de la pauvreté !
3°) Peut-on trouver ou pérenniser un emploi sans formation permanente ?
Bien évidemment NON ! C’est le scandale du système qui est chargé de gérer les fonds destinés à la formation. Personne n’ose s’y attaquer, car c’est une source de revenus rondelette pour les syndicats patronaux et salariés. L’art et la manière « d’acheter » la paix syndicale.
Cela va avec l’inflation de structures chargées de « l’emploi ». Direction Départementale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle+Pôle emploi+Mission locale+Plan Local pour l’Insertion & l’Emploi+Maison de l’Emploi+CAP Emploi+Associations chargées de l’accompagnement des demandeurs d’emploi+Associations chargées de l’accompagnement des Rmistes+++++++
Vous avez compris : cela donne du travail à tous ces organismes avec l’argent des impôts des contribuables avec le résultat que l’on connaît : Plus de sept millions de personnes en France qui vivent avec moins de 800 euros par mois (Martin Hirsch).

Anonyme a dit…

D'accord avec Jean Jayet, j'ai de la chance d'avoir un appartement aux normes et je le dois à la mairie de Louviers.
Ma fille n'a pas cette chance, il n'y a pas de prises de terre dans leur immeuble et c'est également "couche de peinture" pour faire neuf, mais loyer moins cher aussi que dans le neuf.
La politique locale vise aussi à reconstruire, simplement il faut des crédits, des emprunts pour cela et cela augmente les loyers qui deviennent parfois inarbordable. On voudrait souvent me faire déménager (les assistantes sociales surtout, en me disant que les loyers à Mendès France sont trop chers !!), mais je ne veux plus jamais me retrouver dans un logement vétuste.
Pour le reste, je connais la vie avec le RMI depuis plus de 10 ans.
Je sais ce que c'est la galère, la banque alimentaire aussi, je connais, mais je continue à me battre pour m'en sortir.
Et quant au travail, je sais aussi qu'il y a ceux qui acceptent des formations, des reconversions et d'autres pas et ce n'est pas toujours facile suivant la santé des personnes d'adapter les reconversions.
Cet après-midi j'ai un autre rendez-vous dans le cadre de mon insertion professionnelle "trajectoire emploi et égalité des chances" chez Manpower, qui eux n'ont déjà pas de travail à proposer en intérim.

Sylvia Mackert

Anonyme a dit…

Actuellement il y a une grande catastrophe industrielle et de pollution en Hongrie et cela peut remettre en question la proximité de l'habitat près d'usines.
Il faut éviter d'implanter des usines en milieu urbain (risques chimiques, de pollution etc) et aussi éviter d'implanter des habitations en zone industrielle spécialement conçues pour l'industrie, notamment à cause des risques d'accidents.
Habiter près de son lieu de travail ne peut se faire que dans certains cas, tout comme autrefois les commerçants habitaient souvent au-dessus de leur commerce.
Tout dépend du type d'activité.

Sylvia Mackert

Café radical a dit…

Hélas, chère Sylvia ... vous parlez d'un problème passionnant, mlais je n'ai pas du tout le même poitn de vue que vous. Plus vous éloignez les usines à risque des habitation, et plus vous rendez les usines dangereuses, empêchant notamment le contrôle des habitants sur les dangers qu'ils courent.
C'est un reste du monde communiste que l'installation de ces usines hyper dangereuses, à proximité des sites d'habitations dans le plus grand mépris des habitants qui n'ont pas la culture de la contestation ou de la prise de parole.
Il va de soi que l'installation de contexte polluant à proximité de zones d'habitat va de pair avec un contrôle des habitants des risques qu'ils encourent et la démocratie est l'ouverture est la meilleure protection ...
Vosu pouvez éloigner les sites à risques de l'habitat ... mais le risque )à venir est encore plus grand.

Anonyme a dit…

Le contrôle des risques doit se faire par des personnes compétentes et pas pas n'importe quel habitant qui ne demande que de vivre en toute sécurité et qui fait confiance aux spécialiste qu'on les protège des risques.
En cas d'explosion ou de catastrophes ils perdent tout et parfois surtout la santé, voire leur vie, donc il ne faut pas prendre trop de risques à mon avis, ni jouer avec le risque.
Il faut aussi trouver des alternatives pour éviter d'avoir besoin d'usine à risque élevé. Le retour à la nature avec l'agenda 21, le développement durable devrait aussi en tenir compte, l'environnement sain est primordial.

La prévention, c'est cela l'important.

Sylvia Mackert