Bien sûr, le projet présenté par Nicolas Sarkozy nous concerne au premier chef.
En tant que Français nous ne pouvons échapper au tropisme parisien depuis Louis XIV. Paris est le coeur de notre Nation.
Napoléon III, l'homme des boulevards Haussman, est le premier chef d'Etat à avoir voulu faire du Havre le port de Paris.
Nicolas Sarkozy reprend cette idée doublement intéressante.
En tant qu'Eurois, habitant de l'agglomération Seine-Eure, ou lovérien, nous sommes directement concernés lorsque le Président de la République déclare que Le Havre doit devenir le port de Paris.
Pour l'instant, peu de précision. Il s'agit d'un axe général. La colonne vertébrale du développement parisien.
Si notre territoire reçoit quelques miettes de ces milliards d'€, si nous parvenons à la modernisation d'un réseau de déplacement cohérent utilisant rail, route et fleuve, nous voulons être partie prenante... Et d'ailleurs, mise à part la satisfaction affichée du maire UMP du Havre Antoine Rufenacht, les réactions les plus vives sont venues de Rouen avec Laurent Fabius, et de Valérie Fourneyron.
Pour le reste, disons-le, il y a une absence totale de réaction, parce que Nicolas Sarkozy n'a pas été plus loin que les effets d'annonces.
Pour nous, il y a quelque chose de décalé dans les déclarations de Nicolas Sarkozy.
Que l'Etat ait des grandes ambitions pour sa capitale, c'est bien le moins et de ce point de vue, l'approche sarkozyste d'un grand Paris est cohérente parce qu'elle prend la hauteur nécessaire.
Pour le reste, le projet touche là où ça fait mal : c'est le mal français.
Paris décide de tout, et en face, il n'y a rien.
Peu importe si l'antienne du président quand il était candidat était la dénonciation d'un Etat impécunieux.
Port 2000 révèle ses insuffisances de conception depuis sa naissance. Projet materné, paterné, voulu, financé par l'Etat, il montre à quel point le vrai problème des grands projets consiste essentiellement en leur gouvernance, et à quel point l'Etat français moderne doit d'abord se pencher sur la mise en réseaux, la négociation, le respect des territoires, c'est à dire des populations était la condition du développement et de l'aboutissement satisfaisant des grands projets.
Le grand Paris doit être autre chose que le rattrapage nécessaire de Port 2000.
Le grand Paris au fond doit se concevoir par une négociation entre l'Etat, la Région Ile de France et surtout la région espérée de la Grande Normandie, celle qui aura du poids et qui pourra équilibrer un territoire autour de l'axe voulu entre Paris et Le Havre.
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