mardi 10 avril 2018

À Louviers, des impôts en hausse, des tarifs en hausse et une taxe supplémentaire !

Analyse du budget par Diego Ortega, 

porte-parole des Radicaux de gauche



Lundi soir, M. Priollaud a proposé au conseil municipal de Louviers de fixer les taux de fiscalité directe locale pour l’exercice 2018, autrement dit de fixer les taux d’imposition des taxes d’habitation et foncière pour le contribuable lovérien.
Le conseil a voté à la majorité pour l’exercice 2018 une baisse des taux de 0,5 %.
Mes amis de l’opposition et moi-même ne saurions nous opposer à une baisse des impôts pour le contribuable lovérien.
Mais, M. Priollaud a proposé une baisse des taux, pas une baisse des impôts !
Ainsi, si nous analysons bien le document soumis au conseil :
En appliquant en 2018 le même taux qu’en 2017, nous aurions une variation positive du produit fiscal de 573 060 €, soit une augmentation de 1,44 % pour les lovériens grâce à la revalorisation des bases fiscales.

Appliquer une baisse des taux de 0,5 % alors que les bases subissent une hausse, ce n’est pas une baisse d’impôts.
Avec ce taux, les lovériens vont payer 95 889 € en plus sur l’exercice 2018 par rapport à 2017.
Cette démarche donne la possibilité au Maire et à son équipe de faire un plan de communication à bon compte.
En annonçant, à grand renfort de communication, une baisse des taux d’imposition, qui ira vérifier que cette baisse de taux ridicule va se concrétiser en fait par une hausse des impôts ?
Autrement dit, le lovérien qui se contente d’écouter les discours d’autosatisfaction de la municipalité (aux vœux notamment) et qui ne vérifie pas les bases qui lui sont affectées par les services fiscaux, pense légitimement que M. Priollaud et Mme Terlez vont baisser les impôts à Louviers, alors qu’il s’agit d’une augmentation de près de 100 000 € !
Pour justifier cette décision, ils exposent un contexte de baisse des ressources par une baisse des dotations de l’Etat…
 C’est faux ! Le gouvernement s’est engagé à un gel desdites dotations …
Le projet de loi de finances 2018 présente même une légère hausse globale. Ainsi, par exemple, la dotation de soutien à l’investissement des communes et de leurs groupements, passe en 2017 de 570 millions à 685 millions d’€ !
Par ailleurs, l’Etat qui, il est vrai, s’inscrit dans une stratégie globale d’économies, se concentre sur ses fonctions dites régaliennes et limite au maximum l’augmentation des dotations aux collectivités territoriales. En revanche, il ouvre, nombre d’appels à projet.
Ce que l’Etat ne versera plus sous forme de dotations, il le fera notamment pour les communes et regroupement (exemple l’Agglo) qui répondront à ces appels à projet. C’est exactement le cas concernant, à titre d’exemple l’opération « Cœur de Ville » piloté par le ministère de la cohésion des territoires.



En conclusion sur ce vote :
M. Priollaud et Mme Terlez annoncent une baisse des taux qui se traduit par une augmentation des impôts le tout dans un contexte soi-disant de baisse de vos ressources liées à la baisse des dotations, ce qui est faux et qui surtout ne prend pas en compte les financements possibles liés aux appels à projet.  
Par ailleurs, il faut mettre cette augmentation des impôts en perspective avec la politique tarifaire de la municipalité. Pour être juste et transparent, il faudrait ajouter à l’évolution des impôts, une présentation globale de l’évolution des tarifs appliqués en 2014 et ceux aujourd’hui !
A noter, que l’évolution de ces tarifs ne s’accompagne pas d’une modification correspondante des tranches du quotient familial ! En d’autres termes, certaines familles vont subir une augmentation des tarifs et potentiellement d’un changement de tranche. C’est la double peine ! 
Par ailleurs, à propos de tarifs et de taxes, la municipalité a soigneusement évité de rappeler la création de la taxe d’inhumation présentée et soutenue par Mme Terlez lors du conseil municipal de décembre dernier.
Avec l’ensemble de ces décisions du duo Priollaud-Terlez, un lovérien va non seulement payer plus d’impôts, mais vont lui être appliqué des tarifs revus à la hausse et taxes supplémentaires en particulier s’il perd un proche ! 
Mais … la communication officielle de la municipalité ne fera état « que » de la baisse des taux …

Diego ORTEGA

Porte-parole des radicaux de gauche 

lundi 2 avril 2018

Méfiez-vous des imitations

Étrange communiqué de Paris Normandie.
Bien entendu, ce ne sont pas Les Radicaux
de gauche qui fusionnent, puisque ceux-ci
ont refusé de se dissoudre dans une alliance
de centre-droit ... ceci est valable à Louviers
comme ailleurs. 
Les Radicaux de gauche de Normandie communiquent :

Méfiez-vous des imitations !


Le communiqué de radicaux de gauche de l’Eure annonçant leur fusion avec les valoisiens relève de l’étrange.
Ils se réclament du parti radical de gauche qui n’existe plus ni en France ni dans le département et dont je suis le dernier président. 
M. Dupont cité dans le communiqué n’en a jamais fait partie. 
Réunie en assemblée générale,  les membres de l’ancien  prg de l’Eure a refusé de se dissoudre dans le Mouvement social-libéral censé regrouper les radicaux des deux camps.
En créant leur nouvelle structure, Les Radicaux de gauche poursuivent la démarche de ceux qui œuvrent depuis un demi-siècle pour une gauche progressiste, ouverte et européenne dont notre pays et nos territoires ont besoin. Pour eux, le radicalisme est indissolublement lié à la gauche.
Ce nouveau parti rejette toute alliance avec les partis du centre droit. Pour nous, être radical, c’est forcément être de gauche … à l’opposé de la démarche fusionnelle avec ceux à qui nous nous opposons depuis cinquante ans. La fusion ne saurait se faire au nom des Radicaux de gauche.

Olivier Taconet
Ancien président du prg 27
Référent normand des Radicaux de gauche
0679319885
olivier.taconet@orange.fr


J'ai adoré mai 68

La jeunesse française cherchant sa place
a su se retrouver dans l'image audacieuse
et généreuse de Cohn Bendit
Hommage soit rendu à José Alcala qui me permet de parler (un peu) de mai 68. 
Je dois avouer d'ailleurs que c'est à reculons que j'ai lu le post de sa caméra diagonale. Je voulais tout sauf m'engager dans une leçon sur une histoire vieille d'un demi-siècle, même si je m'en souviens comme si c'était hier. 
Pourtant, parce qu'il est subjectif, parce qu'il se revendique comme tel, le post de José est sans doute ce qu'on peut écrire de mieux sur le sujet; à la manière d'ailleurs dont France inter retrace la période par une suite de témoignages successifs aussi poignants que significatif du dernier événement marquant de notre histoire. 
A dire vrai les jugements sur mai 68 m'énervent, qu'ils relèvent du panégyrique comme de la condamnation. Ils ne sont pas à la hauteur du temps qui passe et de l'émotion qu'il dégage.
Mais justement, malgré son titre, le témoignage de José Alcala m'a épaté. Il présente une suite d'images entre l'émigré espagnol, engagé à 19 ans dans la télévision d'Etat déconcentrée et chargé de commenter des événements auxquels personne ne comprenait rien. 
J'avais 13 ans et j'habitais à Mont-Saint-Aignan à un kilomètre de la fac. J'allais au lycée à Rouen, et j'ai assisté à la montée en charge de la révolte de la jeunesse française. J'avais nettement le sentiment de vivre un moment privilégié.
Pour la grande majorité des français, il n'y avait
qu'une chaîne en noir et blanc, ringardisée par
cette célèbre caricature ... qui était aussi un appel
à la modernité
A vrai dire, les privilèges étaient partout. Il faisait beau, il n'y avait pas d'école. Les gens se parlaient partout, tout le temps. Ils parlaient de la révolution, de leur désarroi, de la jeunesse, de leurs attentes, les gens se parlaient de tout. J'ai vu mon père chanter l'internationale toute fenêtre ouverte, c'était la première et la dernière fois. J'ai vu  un drapeau rouge brûler à côté d'un drapeau bleu blanc rouge ... c'était au cirque d'hiver de Rouen sur le boulevard du Boulingrin, aujourd'hui disparu. A 13 ans, j'avais un regard d'enfant fasciné par l'héroïsme des grands frères, de ma grande sœur, et je savais qu'il était normal que je ne comprenne rien, puisque, eux, comprenaient tout. Ce n'est que bien plus tard que je compris que personne ne comprenait rien.
En mai 68, tout le monde était fou. La société était folle, folle d'espoirs et de générosités. Quelques années après l'invention du rock and roll et du twist, la société française, encore honteuse de la guerre et de la collaboration n'avait offert à sa jeunesse que la blessure invisible de la guerre d'Algérie. Sans

Le mouvement contestataire s'est limité à la jeunesse un peu
partout dans le monde. Seule la France a connu une grève
générale de plusieurs semaines. 
doute est-ce là l'une des raisons profondes du fait que la société toute entière se soit engagée derrière une révolte qui ne s'est pas limitée, comme ailleurs dans le monde au milieu étudiant. 
Mai 68 était un hymne à la liberté à la jeunesse bridée. Derrière le désir de révolution, ce formidable élan collectif, se cachait bien sûr les attentes individuelles d'une jeunesse en mal d'éclosion. On allait retrouver ses espérances dans un fatras mélangeant insatisfactions et idéaux généreux, tout ce qui, dans les années et décennies suivantes allait construire notre monde complexe et contradictoire. 
Je me permets de garder, au delà de souvenirs personnels que je dévoilerai au fil du temps, deux images emblématiques. 
La première est celle de la France entière a s'unissant en proclamant "Je suis Charlie", héritage précieux de l'esprit de mai, enfant d'Hara Kiri hebdo, organe de Mai 68. 
La deuxième, moins idéologique, plus technique est celle de la télé couleur. Eh oui, José Alcala le spécifie bien. Mai 68 est l'époque de la télé à une seule chaîne et en noir et blanc. 
C'est ce monde univoque que la jeunesse a rejeté, ouvrant la voie aux révolutions technologiques à venir. La société de marché a été la plus forte à répondre à des attentes que les révoltés eux mêmes ne soupçonnaient pas, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles frustrations.